Langue |
Grec |
Auteur |
Marc-Aurèle |
Références |
Les Pensées, IV, 47 |
Sujet |
Les choses humaines sont éphémères et de peu de prix |
Descripteurs |
choses humaines; éphémère; prix; valeur; médecins; cités; Pompéï; Herculanum; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Ἐννοεῖν συνεχῶς πόσοι μὲν ἰατροὶ ἀποτεθνήκασι, πολλάκις τὰς ὀφρῦς ὑπὲρ τῶν
ἀρρώστων συσπάσαντες· πόσοι δὲ μαθηματικοί, ἄλλων θανάτους ὥς τι μέγα
προειπόντες· πόσοι δὲ φιλόσοφοι, περὶ θανάτου ἢ ἀθανασίας μυρία
διατεινάμενοι· πόσοι δὲ ἀριστεῖς, πολλοὺς ἀποκτείναντες· πόσοι δὲ τύραννοι,
ἐξουσίᾳ ψυχῶν μετὰ δεινοῦ φρυάγματος ὡς ἀθάνατοι κεχρημένοι· πόσαι δὲ
πόλεις ὅλαι, ἵν οὕτως εἴπω, τεθνήκασιν, Ἑλίκη καὶ Πομπήιοι καὶ Ἡρκλᾶνον καὶ
ἄλλαι ἀναρίθμητοι. Ἔπιθι δὲ καὶ ὅσους οἶδας, ἄλλον ἐπ ἄλλῳ· ὁ μὲν τοῦτον
κηδεύσας εἶτα ἐξετάθη, ὁ δὲ ἐκεῖνον, πάντα δὲ ἐν βραχεῖ. Τὸ γὰρ ὅλον, κατιδεῖν
ἀεὶ τὰ ἀνθρώπινα ὡς ἐφήμερα καὶ εὐτελῆ καὶ ἐχθὲς μὲν μυξάριον, αὔριον δὲ
τάριχος ἢ τέφρα. Τὸ ἀκαριαῖον οὖν τοῦτο τοῦ χρόνου κατὰ φύσιν διελθεῖν καὶ
ἵλεων καταλῦσαι, ὡς ἂν εἰ ἐλαία πέπειρος γενομένη ἔπιπτεν, εὐφημοῦσα τὴν
ἐνεγκοῦσαν καὶ χάριν εἰδυῖα τῷ φύσαντι δένδρῳ.
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Traduction française |
Penser sans cesse à la mort de tant de médecins qui avaient eux-mêmes si souvent
froncé le sourcil au lit des malades, de tant d’astrologues mathématiciens qui avaient
cru faire merveille en pronostiquant la mort des autres ; de tant de philosophes qui
avaient composé tant de dissertations sans fin sur la mort et l’immortalité ; de tant de
guerriers qui avaient tué tant de monde ; de tant de tyrans qui, avec une férocité
hautaine, avaient usé du droit de vie et de mort comme s’ils eussent été eux-mêmes
immortels ; enfin à la mort de tant de cités ; car les cités meurent aussi, on peut dire ;
témoins Hélice, Pompéi, Herculanum, et cette foule d’autres villes, qu’on ne saurait
compter. Repasse en ta mémoire les gens que tu as toi-même connus mourant l’un
après l’autre ; celui-ci menant le deuil de celui-là, et bientôt enseveli lui-même par tel
autre, qui succombe à son tour ; et tout cela en quelques instants ! Pour le dire en un
mot, il faut toujours considérer les choses humaines comme éphémères et de bien
peu de prix. On doit donc passer ce moment imperceptible de la durée
conformément à la nature et quitter la vie avec sérénité, comme une olive mûre, qui
tombe en remerciant la terre qui l’a produite et en rendant grâces à l’arbre qui l’a
portée.
Trad. : J. Barthélémy Saint-Hilaire, Pensées de Marc-Auréle, Paris, Baillière, 1876 |
Date : |
20-08-2009 |
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