Langue |
Grec |
Auteur |
Denys d'Halicarnasse |
Références |
Les Antiquités romaines, X, 59 |
Sujet |
A propos des haches et des faisceaux, symboles de la puissance (royale) |
Descripteurs |
haches; faisceaux; licteurs; Rome; décemvirs; puissance royale; consuls; expédition militaire; dignité royale; puissance: roi; tyran; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Denys_hal |
Extrait Grec |
ἐνστάσης δὲ τῆς ἡμέρας, ἐν ᾗ παραλαβεῖν αὐτοὺς ἔδει τὴν ἀρχήν, τοῖς θεοῖς
προθύσαντες ἃ νόμος - ἱερὰν δὲ ταύτην ἄγουσι Ῥωμαῖοι τὴν ἡμέραν καὶ παντὸς
μάλιστα ὀττεύονται μήτ´ ἀκοῦσαι μηδὲν ἀηδὲς ἐν αὐτῇ μήτ´ ἰδεῖν - ἕωθεν εὐθὺς
ἐξῄεσαν οἱ δέκα τὰ παράσημα τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας ἅπαντες ἐπαγόμενοι. ὁ δὲ
δῆμος ὡς ἔμαθεν αὐτοὺς οὐκέτι φυλάττοντας τὸ δημοτικὸν ἐκεῖνο καὶ μέτριον
σχῆμα τῆς ἡγεμονίας οὐδὲ διαμειβομένους τὰ παράσημα τῆς βασιλικῆς ἀρχῆς
ὡς πρότερον, εἰς πολλὴν ἦλθε δυσθυμίαν καὶ κατήφειαν. ἐφόβουν θ´ οἱ
προσηρτημένοι ταῖς δέσμαις τῶν ῥάβδων πελέκεις, οὓς ἔφερον οἱ προηγούμενοι
τῶν ἀνδρῶν ἑκάστου δώδεκα ὄντες ἀναστέλλοντες ἐκ τῶν στενωπῶν πληγαῖς
τὸν ὄχλον, ὃ καὶ ἐπὶ τῶν βασιλέων ἐγένετο πρότερον. κατελύθη γὰρ εὐθὺς τὸ
ἔθος τοῦτο μετὰ τὴν ἐκβολὴν τῶν μονάρχων ὑπ´ ἀνδρὸς δημοτικοῦ Ποπλίου
Οὐαλερίου τὴν ἐκείνων ἐξουσίαν μεταλαβόντος, ᾧ πάντες οἱ μετ´ ἐκεῖνον ὕπατοι
καλοῦ πράγματος δόξαντι ἄρξαι τὰ ὅμοια πράττοντες οὐκέτι ταῖς δέσμαις τῶν
ῥάβδων προσήρτων τοὺς πελέκεις, ὅτι μὴ κατὰ τὰς στρατείας καὶ τὰς ἄλλας
ἐξόδους τὰς ἐκ τῆς πόλεως. πόλεμον δ´ ἐξάγοντες ὑπερόριον ἢ τῶν ὑπηκόων
πράγματα ἐπισκεψόμενοι, τότε καὶ τοὺς πελέκεις ταῖς ῥάβδοις προσελάμβανον,
ἵνα τὸ τῆς ὄψεως φοβερόν, ὡς κατ´ ἐχθρῶν ἢ δούλων γινόμενον, ἥκιστα
φαίνηται τοῖς πολίταις ἐπαχθές.
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Traduction française |
Le premier jour qu'ils [les décemvirs] devaient entrer en charge, jour sacré et solennel
chez les Romains, jour de fête pendant lequel ils ne veulent rien voir ni entendre de
désagréable ou de chagrinant, après avoir fait les sacrifices prescrits par les lois ils
[les décemvirs] parurent en public de grand matin avec toutes les marques de la
dignité royale. Dès que le peuple vit qu'ils ne gardaient plus un extérieur populaire
et plein de modération, et qu'ils ne prenaient plus tour à tour comme ils avaient fait
jusqu'alors, mais tous en même temps, les marques de la puissance royale, il en
conçut un extrême chagrin. Il fut surtout épouvanté de voir les haches ajoutées aux
faisceaux. Chaque décemvir les faisait porter devant lui par douze licteurs, qui
écartaient le peuple dans les rues, et qui frappaient les gens d'estoc et de taille
comme autrefois sous la domination des rois. Aussitôt après qu'on eut exterminé la
royauté, cette coutume fut abolie par Publius Valerius homme populaire qui succéda
à la puissance royale. Tous les consuls les successeurs pour suivre l'exemple qu'il leur
avait donné, ne voulurent plus qu'on joignît les haches aux faisceaux qu'ils faisaient
porter devant eux, excepté dans les expéditions militaires, et lorsqu'ils sortaient de la
ville. Car quand ils portaient la guerre chez les nations voisines, ou qu'ils allaient
examiner l'état des peuples soumis à l'obéissance du peuple Romain, ils ajoutaient
des haches aux faisceaux. Tous les consuls n'en avaient usé de la sorte que pour ne
pas rendre leur puissance odieuse et insupportable aux citoyens, en leur imprimant
de la crainte par la vue des haches, qui ne devaient servir qu'à épouvanter des
ennemis et des esclaves.
Trad. : M. BELLANGER, Les Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse. Tome I. Paris, Lottin, 1723 |
Date : |
18-08-2009 |
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