Extrait Grec |
ἡμεῖς δὲ κρατίστας ἡγούμεθα κτήσεις, ἃς ἂν πολέμῳ κρατήσαντες λάβωμεν,
οὔτε πρῶτοι καταστησάμενοι νόμον τόνδε οὔτε αὐτὸν ἀνθρώπων ἡγούμενοι
εἶναι μᾶλλον ἢ οὐχὶ θεῶν· ἅπαντάς τε καὶ Ἕλληνας καὶ βαρβάρους εἰδότες αὐτῷ
χρωμένους οὐκ ἂν ἐνδοίημεν ὑμῖν μαλακὸν οὐδὲν οὐδ´ ἂν ἀποσταίημεν ἔτι τῶν
δορικτήτων. πολλὴ γὰρ ἂν εἴη κακότης, εἴ τις ἃ μετ´ ἀρετῆς καὶ ἀνδρείας
ἐκτήσατο, ταῦθ´ ὑπὸ μωρίας τε καὶ δειλίας ἀφαιρεθείη.
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Traduction française |
Pour nous, nous regardons comme un bien légitime et justement acquis, ce que nous
avons gagné par les armes. Ce n'est pas nous qui avons fait les premiers cette loi. Elle
n'est pas tant une invention des hommes, qu'une règle établie par les dieux mêmes.
Nous savons que les Grecs et les Barbares la suivent cette loi : ainsi nous ne
mollirons en rien et nous ne vous céderons jamais ce qui est le fruit de nos victoires.
Il faudrait être bien fou pour rendre lâchement et par une sotte timidité ce qu'on a
acquis par son courage et par sa valeur.
Trad. : M. BELLANGER, Les Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse. Tome I. Paris, Lottin, 1723 |