Langue |
Grec |
Auteur |
Denys d'Halicarnasse |
Références |
Les Antiquités romaines, VII, 59 |
Sujet |
A Rome, lors d'un vote du peuple, comment les suffrages étaient-ils exprimés ? |
Descripteurs |
Rome; vote; peuple; classes; centuries; citoyens; champ de Mars; cavaliers; fantassins; riches; pauvres; armée; charpentiers; forgerons; trompettes; tambours; sonneurs de cor; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Denys_hal |
Extrait Grec |
ἐν γὰρ τοῖς πρότερον χρόνοις, ὅτε μέλλοι ψῆφον ἐπιφέρειν ὁ δῆμος ὑπὲρ
ὁτουδήτινος ὧν ἐπιτρέψειεν ἡ βουλή, ἐκάλουν μὲν οἱ ὕπατοι τὴν λοχῖτιν
ἐκκλησίαν, ἱερὰ πρότερον ἐπιτελέσαντες, ἃ νόμος αὐτοῖς ἐστι, καὶ μέχρι τοῦ
καθ´ ἡμᾶς χρόνου τινὰ ἐξ αὐτῶν ἔτι γίνεται. συνῄει δὲ τὸ πλῆθος εἰς τὸ πρὸ
τῆς πόλεως Ἄρειον πεδίον ὑπό τε λοχαγοῖς καὶ σημείοις τεταγμένον ὥσπερ ἐν
πολέμῳ, ἐπέφερον δὲ τὴν ψῆφον οὐχ ἅπαντες ἀναλαβόντες, ἀλλὰ κατὰ τοὺς
ἰδίους ἕκαστοι λόχους, ὁπότε κληθεῖεν ὑπὸ τῶν ὑπάτων. ὄντων δὲ τῶν
συμπάντων τριῶν καὶ ἐνενήκοντα καὶ ἑκατὸν λόχων καὶ τούτων εἰς ἓξ
διῃρημένων συμμορίας πρώτη μὲν ἐκαλεῖτο συμμορία καὶ τὴν ψῆφον ἐπέφερεν ἡ
τῶν ἐχόντων τὸ μέγιστον τίμημα τῆς οὐσίας καὶ τὴν πρώτην λαμβανόντων τάξιν
ἐν πολέμοις· ἐν οἷς ἦσαν ἱππέων μὲν ὀκτωκαίδεκα λόχοι, πεζῶν δ´ ὀγδοήκοντα.
δευτέρα δ´ ἐψηφοφόρει συμμορία τῶν ὑποδεεστέρων τοῖς βίοις καὶ τὴν
ὑποβεβηκυῖαν τάξιν ἐν ταῖς μάχαις {μαχομένων} καὶ ὁπλισμὸν οὐ τὸν αὐτὸν
ἐχόντων τοῖς πρωτοστάταις, ἀλλ´ ἐλάττονα· τοῦτο δὲ τὸ πλῆθος εἰς εἴκοσι λόχους
συντεταγμένον ἦν, προσέκειντο δ´ αὐτοῖς δύο ἶλαι τεκτόνων καὶ χαλκοτύπων καὶ
ὅσοι ἄλλοι πολεμικῶν ἔργων ἦσαν χειροτέχναι. οἱ δ´ ἐν τῇ τρίτῃ συμμορίᾳ
καλούμενοι λόχους μὲν ἐξεπλήρουν εἴκοσι, τίμημα δ´ εἶχον ἔλαττον τῶν
δευτέρων καὶ τάξιν τὴν ἐπ´ ἐκείνοις {ἐλάττονα,} καὶ ὅπλα οὐκ ἴσα τοῖς πρὸ
αὐτῶν ἔφερον. οἱ δὲ μετὰ τούτους καλούμενοι τίμημά τ´ οὐσίας ἔλαττον εἶχον
καὶ τάξιν ἐν πολέμῳ τὴν ἀσφαλεστέραν ἐλάμβανον καὶ ὁπλισμὸν
εὐσταλέστερον εἶχον· διῄρηντο δ´ εἰς εἴκοσι καὶ οὗτοι λόχους· συνετάττοντο
δὲ καὶ τούτοις δύο λόχοι βυκανιστῶν καὶ σαλπιστῶν. πέμπτη δ´ ἐκαλεῖτο
συμμορία τῶν ὀλίγου πάνυ τετιμημένων ἀργυρίου, ὅπλα δ´ ἦν αὐτῶν σαυνία καὶ
σφενδόναι· οὗτοι τάξιν οὐκ εἶχον ἐν φάλαγγι, ἀλλὰ ψιλοὶ καὶ κοῦφοι
συνεστρατεύοντο τοῖς ὁπλίταις εἰς τριάκοντα λόχους διῃρημένοι. οἱ δ´
ἀπορώτατοι τῶν πολιτῶν οὐκ ἐλάττους τῶν ἄλλων ἁπάντων ὄντες ἔσχατοι τὴν
ψῆφον ἀνελάμβανον, ἕνα μόνον ἔχοντες λόχον· οὗτοι στρατειῶν τ´ ἦσαν
ἐλεύθεροι τῶν ἐκ καταλόγου καὶ εἰσφορῶν τῶν κατὰ τιμήματα
γινομένων ἀτελεῖς καὶ δι´ ἄμφω ταῦτ´ ἐν ταῖς ψηφοφορίαις ἀτιμότατοι. εἰ μὲν
οὖν ἐπὶ τῶν πρώτων λόχων, οὓς οἵ θ´ ἱππεῖς ἐξεπλήρουν καὶ τῶν πεζῶν οἱ τὴν
πρώτην τάξιν ἐν τοῖς πολέμοις λαμβάνοντες, ταὐτὸ φρονήσαιεν ἑπτὰ καὶ
ἐνενήκοντα λόχοι, τέλος εἶχεν ἡ ψηφοφορία, καὶ οὐκέτι τοῖς λοιποῖς ἓξ καὶ
ἐνενήκοντα λόχοις ἀνεδίδοτο ἡ ψῆφος· εἰ δὲ μὴ τοῦτο γένοιτο, ἡ δευτέρα
συμμορία τῶν δύο καὶ εἴκοσι λόχων ἐκαλεῖτο, καὶ ἡ τρίτη· καὶ τοῦτο
συνέβαινεν, ἕως οὗ ταὐτὸ φρονήσωσιν ἑπτὰ καὶ ἐνενήκοντα λόχοι. καὶ τὰ μὲν
πολλὰ τῶν ἀγωνισμάτων ἐπὶ τῶν πρώτων κλήσεων τέλος ἐλάμβανεν, ὥστε
μηδὲν ἔτι δεῖν τῶν ἐσχάτων. σπανίως δέ που πρᾶγμα οὕτως ἐνδοιαζόμενον
ἐνέπιπτεν, ὥστε μέχρι τῆς ἐσχάτης ψήφου τῆς τῶν ἀπορωτάτων προελθεῖν· καὶ
ἦν ὥσπερ τέρας τοῦτο σχισθέντων δίχα τῶν προτέρων δύο καὶ ἐνενήκοντα καὶ
ἑκατὸν λόχων τὴν τελευταίαν ψῆφον ἐπενεχθεῖσαν ἐκείναις αἰτίαν γενέσθαι τῆς
ἐπὶ θάτερα ῥοπῆς.
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Traduction française |
En effet dans les temps précédents, quand il était question que le peuple donnât ses
suffrages sur quelqu'affaire que le sénat lui avait renvoyée, les consuls le
convoquaient par centuries après avoir fait les sacrifices ordonnés par les lois, dont
quelques-uns sont encore en usage de nos jours. Alors le peuple s'assemblait devant
la ville dans le champ de Mars, chaque centurie sous son chef et sous son étendard
comme une armée rangée en bataille. Les citoyens ne donnaient pas leurs suffrages
tous ensemble et confusément, mais chacun dans sa propre centurie, à mesure que
les consuls les appelaient. Comme il y avait six classes partagées en cent quatre-
vingt-treize centuries, celle qui était composée des plus riches et qui avait le premier
rang dans la guerre, donnait ses suffrages la première. Cette classe comprenait dix-
huit centuries de cavaliers et quatre-vingt de fantassins. La classe moins riche, qui
occupait le second rang dans les batailles et qui n'avait pas les mêmes armes que
la première, mais des armes un peu plus légères, donnait ses suffrages la seconde:
elle consistait en vint centuries auxquelles on en avait ajouté deux autres de
charpentiers, forgerons, et autres ouvriers nécessaires dans la guerre. La troisième
moins riche que la seconde et armée autrement, montait à vingt centuries et avait le
troisième rang. Ensuite on appelait la quatrième classe, qui était moins riche que la
précédente, dont les armes étaient encore plus légères, et qui avait un rang dans les
batailles qui l'exposait moins au péril : elle faisait aussi vingt centuries auxquelles on
en joignait deux autres de trompettes, de tambours et de sonneurs de cor. On
appelait après cela la classe de ceux qui n'avaient que très peu de bien. Leurs armes
étaient la fronde et le dard : ils n'avaient point de rang dans les batailles, mais comme
troupes légères et propres seulement à escarmoucher, ils suivaient les légionnaires
pour les soutenir, cette classe était divisée en trente centuries. Les plus pauvres
citoyens dont le nombre se montait aussi haut que tous les autres ensemble, étaient
les derniers à donner leur voix, et ne faisaient qu'une centurie. Ceux-ci ne servaient
qu'en qualité de volontaires sans être obligés de s'enrôler comme les autres s'ils ne
voulaient, ils étaient aussi exempts de tout tribut : et c'est pour cela qu'ils avaient le
moins d'autorité dans les suffrages. Si donc quatre-vingt-dix-sept centuries de la
première classe composée de la cavalerie et de l'infanterie qui avait le premier
rang dans la guerre, s'accordaient ensemble, les suffrages finissaient-là et on ne
recueillait point ceux des quatre-vingt-seize centuries qui restaient. Si elles ne
s'accordaient pas, on appelait la deuxième classe de vingt-deux centuries, et ensuite
la troisième, ce qu'on faisait jusqu'à ce que quatre-vingt-dix-sept centuries fussent du
même sentiment. Mais la plupart des différends ne manquaient guère d'être décidés
par les suffrages des premières classes, et alors il n'était pas besoin de recueillir
ceux des dernières. Il arrivait donc très rarement qu'une affaire fût si embarrassée,
qu'on en vînt aux voix de la dernière classe composée des pauvres. Mais si par
hasard les cent quatre-vingt-douze premières centuries étaient quelquefois
également partagées de sentiments, cette dernière faisait pencher la balance par son
suffrage du côté qu'elle se rangeait, et elle décidait absolument l'affaire en question.
Trad. : M. BELLANGER, Les Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse. Tome I. Paris, Lottin, 1723 |
Date : |
04-08-2009 |
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