Langue |
Grec |
Auteur |
Grégoire de Nazianze |
Références |
Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée, LVII |
Sujet |
Une ville et sa population se soulèvent |
Descripteurs |
ville; population; soulèvement; danger; abeilles; armuriers; tisserands; torches; pierres; massues; danger; femmes; fuseaux; intrépide; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Ἡ δὲ πόλις, ὡς ᾔσθετο τοῦ κακοῦ καὶ τοῦ κοινοῦ πάντων κινδύνου, κίνδυνον γὰρ
ἕκαστος ἑαυτοῦ τὴν ὕβριν ταύτην ἐνόμιζεν, ἐκμαίνεται πᾶσα καὶ ἀνάπτεται· καὶ
ὡς καπνοῦ σμῆνος κινήσαντος, ἄλλος ἐπ' ἄλλῳ διεγείρεται καὶ ἀνίσταται, γένος
ἅπαν καὶ ἡλικία πᾶσα, οἳ περὶ τὴν ὁπλοποιητικὴν καὶ βασίλειον ἱστουργικὴν
μάλιστα. Καὶ γάρ εἰσι περὶ τὰ τοιαῦτα θερμότεροι, καὶ τὸ τολμᾶν ἐκ τῆς
παρρησίας ἔχοντες. Καὶ πᾶν ἦν ὅπλον ἑκάστῳ, τὸ παρὸν ἐκ τῆς τέχνης, εἴ τέ τι
ἄλλο τῷ καιρῷ τύχοι σχεδιασθέν. <4> Αἱ δᾷδες ἐν χερσίν, οἱ λίθοι προβεβλημένοι,
τὰ ῥόπαλα εὐτρεπῆ, δρόμος ἁπάντων εἷς, βοὴ μία, προθυμία κοινή. Θυμός, ὁ
δεινὸς ὁπλίτης ἢ στρατηγός. Οὐδὲ γυναῖκες ἄοπλοι τηνικαῦτα, τοῦ καιροῦ
θήγοντος· μελίαι δ' ἦσαν αὐταῖς αἱ κερκίδες· αἳ οὐδὲ γυναῖκες ἔμενον ἔτι, τῷ
ζήλῳ ῥωσθεῖσαι, καὶ εἰς ἀνδρῶν θάρσος μεταλλαττόμεναι.
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Traduction française |
Mais la ville, dès qu'elle eut connaissance de ce malheur et du commun danger
suspendu sur tout le monde, car ils considéraient chacun comme un danger pour soi
cet outrage, elle s'affole tout entière et prend feu. Et comme un essaim d'abeilles
quand il est chassé par la fumée, on les voit l'un après l'autre se réveiller, se soulever,
toutes les conditions et tous les âges, les armuriers et les tisserands impériaux
surtout, car ils sont dans des conjonctures pareilles assez ardents, et l'audace leur
vient de leurs franchises. Et tout leur devenait à chacun une arme : ce que leur métier
leur offrait à portée, ou tout autre instrument improvisé au hasard pour la
circonstance. <4> Les torches sont dans les mains, les pierres sont tendues en avant,
les massues sont prêtes, tout le monde court comme un seul homme, il n'y a qu'un
cri, l'ardeur est générale. C'est la colère qui fait le redoutable soldat ou le stratège. Les
femmes elles-mêmes ne sont point sans armes à ce moment, car la circonstance les
aiguillonne ; pour lances, elles avaient leurs fuseaux ; elles ne restaient même plus
femmes, l'émulation grandissait leur force et les transformait en hommes intrépides.
Trad. : abbé Fernand Boulenger, Grégoir de Nazianze, Discours funèbres. Paris, Picard, 1908 |
Date : |
22-06-2009 |
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