Extrait Grec |
Τὸν μὲν δὴ Περσῶν βασιλέα φασίν, ἐπειδή ποτε κατὰ τῆς Ἑλλάδος ἐστράτευε,
πᾶν μὲν γένος ἀνθρώπων ἐπ' αὐτοὺς ἐλαύνων, παντὶ δὲ ζέων θυμῷ καὶ
φρονήματι, οὐ ταύτῃ μόνον ἐπαίρεσθαι καὶ ἄμετρον εἶναι ταῖς ἀπειλαῖς, ἀλλ' ὡς
ἂν μᾶλλον αὐτοὺς καταπλήξειε, φοβερὸν ἑαυτὸν ποιεῖν, καὶ ταῖς κατὰ τῶν
στοιχείων καινοτομίαις. <2> Γῆ τις ἠκούετο ξένη καὶ θάλασσα τοῦ νέου
δημιουργοῦ καὶ στρατὸς ἤπειρον πλέων καὶ πεζεύων πέλαγος νῆσοί τε
ἁρπαζόμεναι καὶ θάλασσα μαστιζομένη καὶ ὅσα τῆς ἐμπλήκτου σαφῶς ἦν
στρατιᾶς καὶ στρατηγίας, κατάπληξις μὲν τοῖς ἀγενε στέροις, γέλως δὲ τοῖς
ἀνδρικωτέροις καὶ στερροτέροις τὸ φρόνημα.
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Traduction française |
Le roi de Perse, dit-on, lors d'une expédition qu'il faisait jadis contre la Grèce, en
entraînant contre eux des hommes de toutes races, et livré à tous les bouillonnements
de la colère et de l'orgueil, ne se contenta point de cela pour s'exalter et faire des
menaces immodérées ; mais pour accroître leur épouvante, il voulut se rendre
redoutable même par des entreprises nouvelles contre les éléments. <2> On entendait
parler d'une terre et d'une mer étranges de ce nouveau démiurge ; d'une armée
voguant sur le continent, et traversant à pied la mer ; d'îles capturées, de mer
fouettée, et de toutes choses qui étaient l'indice manifeste de la démence de l'armée et
du commandement : cause de terreur pour les faibles, objet de risée pour les hommes
de cœur et de ferme raison.
Trad. : abbé Fernand Boulenger, Grégoir de Nazianze, Discours funèbres. Paris, Picard, 1908 |