Extrait Grec |
Πῶς γὰρ ἔστι τὸν προσπαθοῦντά τινι τῶν ἐν τῷ βίῳ τούτῳ διὰ τέλους ἔχειν τὸ
ποθούμενον; Τί τῶν μάλιστα σπουδαζομένων εἰσαεὶ παραμένει τοιοῦτον; Ποία
νεότητος ἀκμή; Τίς δυνάμεως ἢ μορφῆς εὐμοιρία; Τίς πλοῦτος; Ποία δόξα; Τίς
δυναστεία; Οὐ πάντα τὰ τοιαῦτα μικρὸν ἀνθήσαντα χρόνον πάλιν ἀπερρύη καὶ
πρὸς τὴν ἐναντίαν ἐπωνυμίαν μετέπεσε; Τίς ἐνεβίω διὰ παντὸς τῇ νεότητι;
Τίνι διήρκεσε διὰ τέλους ἡ δύναμις; Τὸ δὲ τοῦ κάλλους ἄνθος ἆρ´ οὐχὶ καὶ αὐτῶν
τῶν κατὰ τὸ ἔαρ προφαινομένων ὠκυμορώτερον ἡ φύσις ἐποίησε; Τὰ μέν γε
ὥρας ἐπιλαβούσης ἐβλάστησε, καὶ μικρὸν ἀπανθήσαντα χρόνον πάλιν
ἀνήβησε, καὶ πάλιν ἀπερρύη, καὶ πάλιν ἐκόμησε, καὶ τὸ νῦν κάλλος καὶ εἰς
νέωτα ἔδειξε. Τὸ δὲ ἀνθρώπινον ἄνθος ἅπαξ ἡ φύσις κατὰ τὸ ἔαρ τῆς νεότητος
δείξασα εἶτα ἀπέσβεσε, τῷ χειμῶνι τοῦ γήρως ἐναφανίσασα.
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Traduction française |
Comment celui qui est passionnement attaché à l'une des choses de cette vie peut-il
posséder jusqu'à la fin l'objet de son désir? Parmi les biens, qui suscitent le plus
d'ardeur, lequel demeure à jamais tel qu'il est? Quelle vigueur juvénile ? Quel don
heureux de force et de beauté? Quelle richesse? Quelle gloire? Quelle puissance?
Est-ce que toutes ces choses, après avoir fleuri un peu de temps, ne se sont pas
écoulées, pour prendre dans leur ruine un surnom contraire? Qui a passé sa vie
entière dans la jeunesse? À quoi la force a-t-elle été capable de résister jusqu'à la fin?
La fleur de la beauté, est-ce que la nature ne l'a pas faite plus éphémère que les fleurs
mêmes qui apparaissent au printemps? Celles-ci du moins ont poussé des rejetons à
la saison suivante, et, après avoir perdu leurs fleurs pour un peu de temps, de
nouveau ont retrouvé leur jeunesse, puis de nouveau s'en sont allées, puis de
nouveau ont retrouvé leur somptuosité et montré pour une nouvelle année encore
leur beauté de maintenant. Mais la fleur humaine, après l'avoir montrée une seule
fois, au printemps de la jeunesse, la nature l'éteint ensuite, en la faisant disparaître
dans l'hiver de la vieillesse.
Trad. : (Michel Aubineau, Grégoire de Nysse, Traité de la virginité, 1921 ?) (trad. reprise à http://www.catho.org/) |