Langue |
Grec |
Auteur |
Lucien |
Références |
Préface ou Bacchus, 1-2 |
Sujet |
Le cortège de Dionysos (en Inde) |
Descripteurs |
Dionysos; bacchantes; silènes; satyrs; lierre; femmes insensées; tambours; piques; char; panthères; raisins; syrinx; Évohé; cortège; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Lucien |
Extrait Grec |
... ὡς ἡ μὲν φάλαγξ αὐτῷ καὶ οἱ λόχοι γυναῖκες εἶεν ἔκφρονες καὶ μεμηνυῖαι, κιττῷ
ἐστεμμέναι, νεβρίδας ἐνημμέναι, δοράτια μικρὰ ἔχουσαι ἀσίδηρα, κιττοποίητα
καὶ ταῦτα, καί τινα πελτάρια κοῦφα, βομβοῦντα, εἴ τις μόνον προσάψαιτο—
ἀσπίσι γὰρ εἴκαζον, οἶμαι, τὰ τύμπανα— ὀλίγους δέ τινας ἀγροίκους νεανίσκους
ἐνεῖναι, γυμνούς, κόρδακα ὀρχουμένους, οὐρὰς ἔχοντας, κεράστας, οἷα τοῖς ἄρτι
γεννηθεῖσιν ἐρίφοις ὑποφύεται.
[2] καὶ τὸν μὲν στρατηλάτην αὐτὸν ἐφ´ ἅρματος ὀχεῖσθαι παρδάλεων
ὑπεζευγμένων, ἀγένειον ἀκριβῶς, οὐδ´ ἐπ´ ὀλίγον τὴν παρειὰν χνοῶντα,
κερασφόρον, βοτρύοις ἐστεφανωμένον, μίτρᾳ τὴν κόμην ἀναδεδεμένον, ἐν
πορφυρίδι καὶ χρυσῇ ἐμβάδι· ὑποστρατηγεῖν δὲ δύο, ἕνα μέν τινα βραχύν,
πρεσβύτην, ὑπόπαχυν, προγάστορα, ῥινόσιμον, ὦτα μεγάλα ὄρθια ἔχοντα,
ὑπότρομον, νάρθηκι ἐπερειδόμενον, ἐπ´ ὄνου τὰ πολλὰ ἱππεύοντα, ἐν κροκωτῷ
καὶ τοῦτον, πάνυ πιθανόν τινα συνταγματάρχην αὐτοῦ ἕτερον δὲ τεράστιον
ἄνθρωπον, τράγῳ τὰ νέρθεν ἐοικότα, κομήτην τὰ σκέλη, κέρατα ἔχοντα,
βαθυπώγωνα, ὀργίλον καὶ θυμικόν, θατέρᾳ μὲν σύριγγα φέροντα, τῇ δεξιᾷ δὲ
ῥάβδον καμπύλην ἐπηρμένον καὶ περισκιρτῶντα ὅλον τὸ στρατόπεδον, καὶ τὰ
γύναια δὲ φοβεῖσθαι αὐτὸν καὶ σείειν ἠνεμωμένας τὰς κόμας, ὁπότε προσίοι, καὶ
βοᾶν εὐοῖ· τοῦτο δ´ εἰκάζειν καλεῖσθαι αὐτῶν τὸν δεσπότην. τὰς δ´ οὖν ποίμνας
διηρπάσθαι ἤδη ὑπὸ τῶν γυναικῶν καὶ διεσπάσθαι ἔτι ζῶντα τὰ θρέμματα·
ὠμοφάγους γάρ τινας αὐτὰς εἶναι.
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Traduction française |
La phalange et les bataillons sont, leur disait-on, composés de femmes insensées et
furieuses, couronnées de lierre, ceintes de peaux de faons, ornées de petites piques de
bois sans fer et entourées de lierres aussi, avec de légers boucliers qui rendent un son
éclatant quand on les touche. On voit qu'ils avaient pris les tambours pour des
boucliers. On voit dans les rangs quelques jeunes rustres, nus, dansant le cordas,
ornés de queues et de cornes comme des chevreaux nouveau-nés.
[2] Le chef de cette bande est porté sur un char attelé de panthères. Il n'a pas du tout
de barbe, pas le moindre duvet, mais il est cornu et couronné de raisins, avec les
cheveux retenus par une bandelette. Ses habits sont de pourpre, ses chaussures d'or.
Près du général marchent deux lieutenants, l'un court, vieux, dodu, ventru, camus, à
longues oreilles droites, chancelant, s'étayant d'un bâton, le plus souvent à cheval sur
un âne, revêtu d'un crocote, digne pendant du général en chef ; l'autre est un être
monstrueux, à figure humaine, bouc dans sa partie inférieure, ayant les jambes
velues, cornu, barbu, rageur et violent, tenant dans la main gauche une syrinx, dans
la droite une baguette recourbée ; il parcourt, en bondissant, toute l'armée. Les
femmes ont peur de lui, elles s'enfuient laissant aller leurs cheveux au vent dès qu'il
approche, et se mettent à crier : "Évohé !" Les espions s'imaginèrent que c'était le nom
qu'elles donnaient à leur souverain. Ils rapportèrent, en outre, qu'elles ravageaient les
troupeaux, déchiraient de leurs mains les animaux tout vivants, et que quelques-unes
même se nourrissaient de chair crue.
Trad. : Lucien de Samosate. Oeuvres complètes de Lucien de Samosate. Trad. nouvelle avec une introd. et des notes par Eugène Talbot. Paris : Hachette, 1912 |
Date : |
20-05-2009 |
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