Extrait Grec |
ἐπεὶ καὶ Φειδίαν φασὶν οὕτω ποιῆσαι, ὁπότε ἐξειργάσατο τοῖς Ἠλείοις τὸν
Δία. στάντα γὰρ αὐτὸν κατόπιν τῶν θυρῶν, ὁπότε τὸ πρῶτον ἀναπετάσας
ἐπεδείκνυεν τὸ ἔργον, ἐπακούειν τῶν αἰτιωμένων τι ἢ ἐπαινούντων·
ᾐτιᾶτο δὲ ὁ μὲν τὴν ῥῖνα ὡς παχεῖαν, ὁ δὲ ὡς ἐπιμηκέστερον τὸ πρόσωπον, ὁ δὲ
ἄλλος ἄλλο τι. εἶτ´ ἐπειδὴ ἀπηλλάγησαν οἱ θεαταί, αὖθις τὸν Φειδίαν
ἐγκλεισάμενον ἑαυτὸν ἐπανορθοῦν καὶ ῥυθμίζειν τὸ ἄγαλμα πρὸς τὸ τοῖς
πλείστοις δοκοῦν· οὐ γὰρ ἡγεῖτο μικρὰν εἶναι συμβουλὴν δήμου τοσούτου, ἀλλ´
ἀεὶ ἀναγκαῖον ὑπάρχειν τοὺς πολλοὺς περιττότερον ὁρᾶν τοῦ ἑνός, κἂν Φειδίας
ᾖ.
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Traduction française |
Ne rougis point, du reste, de remettre sur le métier une oeuvre déjà livrée au public.
Phidias en fit autant, dit-on, lorsqu'il eut achevé son Jupiter, qu'on voit à Élée.
Debout derrière les portes, après avoir fait enlever les voiles qui couvraient sa statue,
il écouta les critiques et les éloges. L'un trouvait le nez trop gros, l'autre le visage trop
long, un troisième blâmait autre chose. Quand les spectateurs se furent retirés,
Phidias se renferma de nouveau, corrigeant et rectifiant sa statue d'après l'avis de la
majorité ; car il ne croyait pas qu'il y eût un meilleur jugement que celui d'une si
grande foule, attendu que plusieurs personnes doivent mieux voir qu'un seul, fût-ce
un Phidias.
Trad. : Lucien de Samosate. Oeuvres complètes de Lucien de Samosate. Trad. nouvelle avec une introd. et des notes par Eugène Talbot. Paris : Hachette, 1912
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