Langue |
Grec |
Auteur |
Lucien |
Références |
De la danse, 63 |
Sujet |
Démétrius le Cynique et le danseur |
Descripteurs |
Démétrius le cynique; danseur; Néron; mime; mouvements; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Lucien |
Extrait Grec |
Ὃ δὴ καὶ Δημήτριον τὸν Κυνικὸν παθεῖν λέγουσιν. ἐπεὶ γὰρ καὶ αὐτὸς ὅμοιά σοι
κατηγόρει τῆς ὀρχηστικῆς, λέγων τοῦ αὐλοῦ καὶ τῶν συρίγγων καὶ τῶν κτύπων
πάρεργόν τι τὸν ὀρχηστὴν εἶναι, μηδὲν αὐτὸν πρὸς τὸ δρᾶμα συντελοῦντα,
κινούμενον δὲ ἄλογον ἄλλως κίνησιν καὶ μάταιον, οὐδενὸς αὐτῇ νοῦ προσόντος,
τῶν δὲ ἀνθρώπων τοῖς περὶ τὸ πρᾶγμα γοητευομένων, ἐσθῆτι σηρικῇ καὶ
προσωπείῳ εὐπρεπεῖ, αὐλῷ τε καὶ τερετίσμασι καὶ τῇ τῶν ᾀδόντων εὐφωνίᾳ, οἷς
κοσμεῖσθαι μηδὲν ὂν τὸ τοῦ ὀρχηστοῦ πρᾶγμα, ὁ τότε κατὰ τὸν Νέρωνα
εὐδοκιμῶν ὀρχηστής, οὐκ ἀσύνετος, ὥς φασιν, ἀλλ´ εἰ καί τις ἄλλος ἔν τε
ἱστορίας μνήμῃ καὶ κινήσεως κάλλει διενεγκών, ἐδεήθη τοῦ Δημητρίου
εὐγνωμονεστάτην, οἶμαι, τὴν δέησιν, ἰδεῖν ὀρχούμενον, ἔπειτα κατηγορεῖν
αὐτοῦ· καὶ ὑπέσχετό γε ἄνευ αὐλοῦ καὶ ᾀσμάτων ἐπιδείξεσθαι αὐτῷ. καὶ οὕτως
ἐποίησεν· ἡσυχίαν γὰρ τοῖς τε κτυποῦσι καὶ τοῖς αὐλοῦσι καὶ αὐτῷ παραγγείλας
τῷ χορῷ, αὐτὸς ἐφ´ ἑαυτοῦ ὠρχήσατο τὴν Ἀφροδίτης καὶ Ἄρεος μοιχείαν, Ἥλιον
μηνύοντα καὶ Ἥφαιστον ἐπιβουλεύοντα καὶ τοῖς δεσμοῖς ἀμφοτέρους, τήν τε
Ἀφροδίτην καὶ τὸν Ἄρη, σαγηνεύοντα, καὶ τοὺς ἐφεστῶτας θεοὺς ἕκαστον
αὐτῶν, καὶ αἰδουμένην μὲν τὴν Ἀφροδίτην, ὑποδεδοικότα δὲ καὶ ἱκετεύοντα τὸν
Ἄρη, καὶ ὅσα τῇ ἱστορίᾳ ταύτῃ πρόσεστιν, ὥστε τὸν Δημήτριον ὑπερησθέντα τοῖς
γιγνομένοις τοῦτον ἔπαινον ἀποδοῦναι τὸν μέγιστον τῷ ὀρχηστῇ·ἀνέκραγε γὰρ
καὶ μεγάλῃ τῇ φωνῇ ἀνεφθέγξατο, "Ἀκούω, ἄνθρωπε, ἃ ποιεῖς· οὐχ ὁρῶ μόνον,
ἀλλά μοι δοκεῖς ταῖς χερσὶν αὐταῖς λαλεῖν."
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Traduction française |
C'est ce qui arriva, dit-on, à Démétrius le Cynique. Comme toi, il blâmait la danse,
disant qu'avec la flûte, les syrinx, et le bruit des pieds, ce n'était qu'un hors-d'œuvre
superflu, qui n'ajoutait rien au drame ; que les mouvements désordonnés du danseur
étaient inutiles et dépourvus de sens ; que les spectateurs étaient fascinés par les
accessoires de la danse, les habits de soie, la beauté du masque, les modulations de la
flûte, l'harmonie des voix, parures qui embellissent l'art du danseur, tout à fait nul
par lui-même. Il y avait alors, sous Néron, un célèbre danseur homme d'esprit,
dit-on, versé plus que personne dans la connaissance historique de son art, et
excellant dans la beauté de ses mouvements. Il fit à Démétrius une demande que je
crois très raisonnable : il le pria de venir le voir danser, avant de le condamner, lui
promettant de se montrer à lui sans accompagnement de flûtes ni de voix. Il tint sa
promesse. Il fit taire les instruments, les flûtes, le chœur même, et dansa tout seul les
amours de Mars et de Vénus, le Soleil révélant l'intrigue, le piège de Vulcain, qui
prend les deux amants dans ses filets. Vénus toute honteuse, Mars ne pouvant se
défendre de craindre et de supplier, enfin les moindres détails de cette histoire.
Démétrius, à ce spectacle, fut tellement ravi, qu'il ne put s'empêcher de donner au
danseur le plus grand des éloges, en s'écriant à haute voix : "J'entends ce que tu fais,
danseur ; je ne le vois pas seulement, mais il me semble que tu parles avec tes mains."
Trad. : Lucien de Samosate. Oeuvres complètes de Lucien de Samosate. Trad. nouvelle avec une introd. et des notes par Eugène Talbot. Paris : Hachette, 1912 |
Date : |
11-05-2009 |
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