Langue |
Grec |
Auteur |
Lucien |
Références |
Sur le deuil, 9-10 |
Sujet |
L'obole du mort |
Descripteurs |
obole; mort; ombres vaines; libations; offrandes; faim; soif; Enfer; monnaie; bouche; batelier; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Lucien |
Extrait Grec |
οἱ δὲ τοῦ μέσου βίου, πολλοὶ ὄντες οὗτοι, ἐν τῷ λειμῶνι πλανῶνται ἄνευ τῶν
σωμάτων σκιαὶ γενόμενοι καὶ ὑπὸ τῇ ἁφῇ καθάπερ καπνὸς ἀφανιζόμενοι.
τρέφονται δὲ ἄρα ταῖς παρ´ ἡμῖν χοαῖς καὶ τοῖς καθαγιζομένοις ἐπὶ τῶν τάφων·
ὡς εἴ τῳ μὴ εἴη καταλελειμμένος ὑπὲρ γῆς φίλος ἢ συγγενής, ἄσιτος οὗτος
νεκρὸς καὶ λιμώττων ἐν αὐτοῖς πολιτεύεται.
Ταῦτα οὕτως ἰσχυρῶς περιελήλυθε τοὺς πολλοὺς ὥστε ἐπειδάν τις ἀποθάνῃ τῶν
οἰκείων, πρῶτα μὲν φέροντες ὀβολὸν εἰς τὸ στόμα κατέθηκαν αὐτῷ, μισθὸν τῷ
πορθμεῖ τῆς ναυτιλίας γενησόμενον, οὐ πρότερον ἐξετάσαντες ὁποῖον τὸ
νόμισμα νομίζεται καὶ διαχωρεῖ παρὰ τοῖς κάτω, καὶ εἰ δύναται παρ´ ἐκείνοις
Ἀττικὸς ἢ Μακεδονικὸς ἢ Αἰγιναῖος ὀβολός, οὐδ´ ὅτι πολὺ κάλλιον ἦν μὴ ἔχειν τὰ
πορθμεῖα καταβαλεῖν·οὕτω γὰρ ἂν οὐ παραδεξαμένου τοῦ πορθμέως
ἀναπόμπιμοι πάλιν εἰς τὸν βίον ἀφικνοῦντο.
|
Traduction française |
Quant à ceux qui ont vécu entre la vertu et le vice, foule innombrable, ils errent sans
corps dans la prairie, ombres vaines, qui se dissipent comme une fumée quand on
veut les toucher. Ils se nourrissent des libations et des offrandes que nous faisons sur
leurs tombeaux ; en sorte qu'un mort qui n'a laissé sur la terre ni ami ni parent est
réduit à ne point manger, et condamné à une faim perpétuelle.
Cette conviction est si fortement établie parmi le commun des hommes que, dès
qu'un parent a rendu le dernier soupir, on lui met une obole dans la bouche pour
payer son passage au batelier. Ces gens ne s'informent pas auparavant si cette
monnaie passe et a cours dans les Enfers, si c'est l'obole attique, macédonienne ou
celle d’Égine qu'on y reçoit ; ils ne réfléchissent pas non plus qu'il serait bien plus
avantageux aux morts de n'avoir pas de quoi payer, puisque le batelier ne voudrait
pas les recevoir et les renverrait au séjour des vivants.
Trad. : Lucien de Samosate. Oeuvres complètes de Lucien de Samosate. Trad. nouvelle avec une introd. et des notes par Eugène Talbot. Paris : Hachette, 1912 |
Date : |
07-05-2009 |
|