Langue |
Grec |
Auteur |
Jean Chrysostome |
Références |
Sur la virginité, 62 |
Sujet |
A quoi sert la parure (d'une femme) ? |
Descripteurs |
parure; luxe; pierreries; regards; admiration; dédain; raillerie; beauté; somptuosité; éclat; défaut; laideur; athlète; nain; difforme; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Jean_Chrys |
Extrait Grec |
Εἶδεν ἕτερος, φησί, καὶ ἐθαύμασεν. Ἀλλὰ οὐ τὴν περικειμένην ἀλλὰ τὰ
περικείμενα, ἐκείνην δὲ διὰ ταῦτα καὶ ἐκάκισε πολλάκις ὥσπερ παρὰ τὴν ἀξίαν
κοσμουμένην αὐτοῖς. Ἂν μὲν γὰρ εὔμορφος ᾖ, λυμαίνεται τῷ κάλλει τῆς
φύσεως. Ὁ πολὺς γὰρ κόσμος ἐκεῖνος οὐκ ἀφίησιν αὐτὸ φαίνεσθαι γυμνόν, τὸ
πλεῖστον αὐτοῦ μέρος ἀποφερόμενος·ἐὰν δὲ ἄμορφος ᾖ καὶ δυσειδής,
ἀτερπεστέραν ἀπέδειξεν οὕτω μᾶλλον αὐτήν. Ἡ γὰρ ἀμορφία πανταχοῦ καθ´
ἑαυτὴν μὲν φαινομένη ὅσον ἐστὶ φαίνεται μόνον· ὅταν δὲ αὐτῇ παραβάλληται
λίθων λαμπρότης καὶ ἑτέρας τινὸς ὕλης κάλλος, ἐπιτείνεται εἰς δυσείδειαν
μειζόνως. Τό τε γὰρ τοῦ σώματος μέλαν πολλῷ μελάντερον δείκνυσιν
ἐπικείμενον τοῦ μαργαρίτου τὸ φῶς καὶ ὥσπερ ἐν σκότῳ στίλβον, τό τε τοῦ
προσώπου δυσδιάπλαστον τὰ τῶν ἱματίων ἄνθη πολὺ κάκιον ἀποφαίνει
οὐκ ἀφιέντα καθ´ ἑαυτὸν ἀγωνίζεσθαι τὸν τῆς ὄψεως τύπον παρὰ τοῖς θεαταῖς,
ἀλλὰ πρὸς τὸ χειροποίητον ἐκεῖνο καὶ ἀμήχανον κάλλος ὅθεν μείζων ἡ ἧττα
γίνεται. Ὁ γὰρ διεσπαρμένος ἐν τοῖς ἱματίοις χρυσὸς καὶ ἡ πολλὴ τῶν τὰ
τοιαῦτα ἐργαζομένων ποικιλία καὶ ὁ λοιπὸς κόσμος ἅπας καθάπερ τις ἀθλητὴς
γενναῖος εὐεκτῶν καὶ σφριγῶν ψωραλέον τινὰ καὶ αἰσχρὸν καὶ λιμώττοντα
παρωσάμενος ἀνταγωνιστήν, οὕτω τὴν τοῦ προσώπου δόξαν τῆς περικειμένης
καταβαλὼν πρὸς ἑαυτὸν ἐπισπᾶται τοὺς θεατάς, ἐκείνην μὲνκαταγελᾶσθαι
μειζόνως, αὐτὸν δὲ μεθ´ ὑπερβολῆς θαυμάζεσθαι παρασκευάζων.
|
Traduction française |
J'admets cependant que vous soyez à ce sujet sans crainte et sans inquiétude, et je
vous demande à quoi vous sert tout ce luxe. — Il m'attire les regards et l'admiration.
Oui, c'est votre parure qui attire les regards; mais votre personne ne provoque que le
dédain et la raillerie, car on vous reproche un faste au-dessus de votre condition. Si la
nature vous a douée de grâces et de beauté, la somptuosité de votre parure en détruit
l'aimable simplicité et en ternit l'éclat. Si au contraire la nature vous a peu favorisée,
vous cherchez vainement à couvrir ces disgrâces sous une éblouissante parure : tout
ce luxe et toute cette recherche n'aboutissent qu'à les faire mieux ressortir. L'éclat de
vos mille pierreries ne rayonne sur vos défauts corporels que pour les présenter au
grand jour, tout comme dans un tableau le jeu de la
lumière fait remarquer les objets sombres et hideux. C'est ainsi encore que la
difformité de la taille se dessine plus nettement sous les plis d'une robe richement
nuancée, et que l'art et l'industrie la plus délicate, loin de dissimuler les défauts de la
figure, les font encore ressortir par la comparaison qu'elles donnent lieu d'établir
entre la parure empruntée et factice, et la laideur naturelle d'une personne. Ces
étoffes chargées d'or, ces pierreries tout étincelantes, et tout ce luxe que vous étalez,
me représentent assez bien un robuste et vigoureux athlète qui repousserait
dédaigneusement un nain difforme et disgracieux. N'est-ce pas en effet ce qui
vous arrive? On admire votre parure, mais on la sépare de votre personne : et vous
ajoutez ainsi le ridicule à votre laideur première.
Trad. : SAINT JEAN CHRYSOSTOME, OEUVRES COMPLÈTES, TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864. Tome I. Trad. par l'abbé J. DUCHASSAING |
Date : |
21-04-2009 |
|