Extrait Grec |
Ἐδόθη μὲν οὖν καὶ παιδοποιΐας ἕνεκεν ὁ γάμος· πολλῷ δὲ πλέον ὑπὲρ τοῦ σβέσαι
τὴν τῆς φύσεως πύρωσιν. Καὶ μάρτυς ὁ Παῦλος λέγων· »Διὰ δὲ τὰς πορνείας
ἕκαστος τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα ἐχέτω«, οὐ διὰ τὰς παιδοποιΐας. Καὶ πάλιν ἐπὶ τὸ
αὐτὸ συνέρχεσθαι κελεύει οὐχ ἵνα πατέρες γένωνται παίδων πολλῶν, ἀλλὰ τί;
»Ἵνα μὴ πειράζῃ ὑμᾶς ὁ σατανᾶς«, φησί. Καὶ προελθὼν δὲ οὐκ εἶπεν· εἰ δὲ
ἐπιθυμοῦσι παίδων, ἀλλὰ τί; »Εἰ δὲ μὴ ἐγκρατεύονται, γαμησάτωσαν.«
Παρὰ μὲν γὰρ τὴν ἀρχήν, ὅπερ ἔφην, δύο ταύτας εἶχε τὰς ὑποθέσεις· ὕστερον δὲ
πληρωθείσης καὶ τῆς γῆς καὶ τῆς θαλάττης καὶ τῆς οἰκουμένης πάσης μία
λείπεται πρόφασις αὐτοῦ μόνη, ἡ τῆς ἀκολασίας καὶ ἡ τῆς ἀσελγείας ἀναίρεσις.
Τοὺς γὰρ ἔτι καὶ νῦν ἐν τούτοις κυλινδουμένους τοῖς πάθεσι καὶ χοίρων βίον
ἐπιθυμοῦντας ζῆν καὶ ἐν χαμαιτυπείοις φθείρεσθαι οὐ μικρὸν ὀνίνησι τῆς
ἀκαθαρσίας καὶ τῆς ἀνάγκης ἀπαλλάττων ἐκείνης καὶ ἐν ἁγιασμῷ καὶ σεμνότητι
διατηρῶν.
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Traduction française |
Le Seigneur s'est proposé dans l'institution du mariage de pourvoir à la perpétuité
du genre humain, et surtout de nous donner un moyen facile d'affaiblir les ardeurs
de la concupiscence. C'est ce dernier effet que signale l'Apôtre quand il dit : Que
l'homme se marie pour éviter tout dérèglement, et, de peur que l'incontinence ne
donne lieu à Satan de le tenter. Nous voyons ici qu'il ne s'agit dans la pensée de saint
Paul ni de la perpétuité du genre humain, ni même du désir d'une nombreuse
postérité; il se borne à montrer le mariage comme un préservatif contre le péché;
C'est pourquoi il ajoute : Que ceux qui ne peuvent garder la continence, se marient.
(I Cor. VII, 2, 5, 9) Sans doute l'institution du mariage avait dans le principe le double
but que j'ai indiqué, mais depuis que la race humaine a peuplé le globe, il nous est
laissé principalement comme un moyen d'éviter le vice. L'union conjugale présente
en effet à tous ceux qui se sentent comme impuissants à maîtriser leurs passions une
grande facilité pour se maintenir dans la vertu et la sainteté.
Trad. : SAINT JEAN CHRYSOSTOME, OEUVRES COMPLÈTES, TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864. Tome I. Trad. par l'abbé J. DUCHASSAING.
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