Langue |
Grec |
Auteur |
Jean Chrysostome |
Références |
A une jeune veuve (II), 15 |
Sujet |
L'homme ne regardera point d'un oeil également bon et affectueux celle qu'il recherche en secondes noces |
Descripteurs |
homme; épouse; secondes noces; jalousie; vanité; vêtements; habit neuf; meubles; maisons; femme; vierge; pureté; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Πεφύκαμεν γάρ, ὡς εἶπον, ἅπαντες ἄνθρωποι, εἴτε ὑπὸ ζηλοτυπίας, εἴτε ὑπὸ
κενοδοξίας, εἴτε οὐκ οἶδα πόθεν ἑτέρωθεν, τῶν πραγμάτων ἐκεῖνα μάλιστα
φιλεῖν ὧν καὶ τὴν ἐξουσίαν καὶ τὴν ἀπόλαυσιν οὐ μεθ´ ἑτέρους ἔχομεν, ἀλλ´
αὐτοὶ πρῶτοι καὶ μόνοι καθεστήκαμεν κύριοι. Τοῦτο καὶ ἐπὶ ἱματίων ἴδοι τις ἂν
συμβαῖνον ἡμῖν· οὐ γὰρ ὁμοίως διακείμεθα πρὸς τὰ παρ´ ἑτέρων χρησθέντα καὶ
τὰ παρ´ οὐδενός. Τοῦτο καὶ ἐπὶ οἰκίας καὶ ἐπὶ σκευῶν· καὶ γὰρ οἰκίαν τὴν παρ´
ἑτέρου δοθεῖσαν ἡμῖν οὐχ ὁμοίως ἐκείνῃ φιλοῦμεν ἣν αὐτοὶ κατεσκευάσαμεν· καὶ
τῶν σκευῶν τὰ μὲν ἄρτι γενόμενα καὶ πρώτην παρ´ ἡμῖν χρείαν δεξάμενα ἐν
πολλῇ τῇ φειδοῖ φυλάττομεν καὶ σπουδῇ, τὰ δὲ ἐξ ἑτέρων ἐλθόντα εἰς ἡμᾶς οὐ
σφόδρα προσιέμεθα, ἀλλ´ οὕτως ἀποστρεφόμεθα, ὡς καὶ ἀνασκευάσαι πολλάκις
αὐτά. Εἰ δὲ ἐπὶ οἰκίας καὶ ἱματίων καὶ σκευῶν τοῦτο ἡμῖν συμβαίνει τὸ πάθος,
ἐννόησον ἐπὶ τῆς γυναικός, οὗ τιμιώτερον ἀνδράσιν οὐδέν, πῶς αὐτὸ μετὰ
σφοδρότητος ἐμπίπτειν εἰκός. Ἐκείνων μὲν γὰρ κἂν μεταδιδόαμεν τοῖς
βουλομένοις, ταύτης δὲ οὐ θέμις ἡμῖν, ἀλλὰ τῆς ψυχῆς ἀποστησόμεθα πρῶτον, ἢ
τοῦτο παθεῖν ἀνεξόμεθα. Τὴν μὲν οὖν παρθένον, ὅπερ ἔφην, ἅτε ἀνέπαφον
οὖσαν καὶ ἰδίαν αὐτοῦ καὶ οὐδενὸς ἑτέρου γενομένην, πάσῃ προθυμίᾳ προσίεται·
τὴν δὲ ἑτέρῳ πρότερον συναφθεῖσαν οὐ μετὰ τῆς αὐτῆς ὄψεται φιλίας τε καὶ
εὐνοίας.
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Traduction française |
Tous les hommes, soit jalousie, vanité, ou tout autre motif, n'aiment fortement que les
choses qui n'ont point appartenu à d'autres, et dont ils sont les seuls et les premiers
maîtres. Nous le voyons par rapport aux vêtements, dans la préférence que nous
donnons à un habit neuf sur celui qui déjà aurait été porté. Il en est de même d'une
maison et de ses meubles. Qui aime une maison qui lui a été donnée autant que celle
qu'il a lui-même fait bâtir? Quand des meubles sont neufs, et que nous nous en
servons les premiers, nous en usons avec précaution et ménagement. Mais si nous les
possédons de seconde, ou de troisième main, nous les estimons peu, et quelquefois
même nous les méprisons au point d'en changer la forme ou l'usage. Appliquez à
l'union conjugale la puissance de cet instinct, et dites quelle en sera la force,
puisqu'un mari n'a rien de plus précieux que sa femme. Sur toute autre chose,
il se prête volontiers aux désirs d'un ami, mais sur ce point il est inexorable, et
préfère la mort au déshonneur. Je le répète donc, l'homme aime, de toute son âme, la
femme qu'il épouse vierge, et dont il s'approprie la virginale pureté; il ne regardera
point d'un oeil également bon et affectueux celle qu'il recherche en secondes noces.
Trad. : SAINT JEAN CHRYSOSTOME, OEUVRES COMPLÈTES, TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864. Tome I. Trad. par l'abbé J. DUCHASSAING.
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Date : |
14-04-2009 |
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