Extrait Grec |
Τίνα οὖν ἐστι ταῦτα καὶ ἐν τίσι συνεφάπτεται ἡμῖν εἰς τὴν τοῦ βίου σύστασιν
αὕτη; Ἐπειδὴ γὰρ οὐχ ἧττον τῶν δημοσίων τὰ ἰδιωτικὰ συγκροτεῖ τὴν
παροῦσαν κατάστασιν, διανείμας αὐτά, τὰ μὲν ἐπ´ ἀγορᾶς πάντα ἐνεχείρισε τοῖς
ἀνδράσι, τὰ δὲ κατὰ τὴν οἰκίαν ταῖς γυναιξί· κἂν ἀλλάξωνται τὴν τάξιν, πάντα
διεφθάρη καὶ ἀπόλωλεν· οὕτως ἕκαστος ἐν τῷ ἰδίῳ πολὺ θατέρου χρησιμώτερος.
Οὐκοῦν εἰ τὰ κατὰ τὴν οἰκίαν τῆς γυναικείας ἐπιστήμης ἐξήρτηται, καὶ τοσοῦτον
ἐν τούτῳ κρείττων ἀνδρὸς ἡ γυνὴ ὅσον τῶν ἀτέχνων οἱ τεχνῖται ἐν οἷς εἰσι
τεχνῖται, τί περιττῶς τὸ δέος τοῦτο δεδοίκαμεν; Τὸ μὲν γὰρ προσοδεύειν ἔξωθεν
καὶ συνάγειν ἀνδρῶν μόνον ἐστί, γυναῖκας δὲ κερδαίνειν οὐ θέμις·τὸ δὲ τὰ
συναχθέντα διατηρεῖν καὶ φυλάττειν ταύτης μόνης ἐστίν. Ὥστε, εἰ καὶ δοκεῖ
πλέον εἶναι τὸ κτήσασθαι τοῦ φυλάξαι, ἀλλ´ ὅμως ἄνευ τούτου κἀκεῖνο
ἄχρηστον γίνεται καὶ περιττόν· πολλάκις δὲ καὶ τούτου προσόντος ἐκεῖνο οὐ
μόνον οὐδὲν ὤνησεν, ἀλλὰ καὶ τὰ πάντα διέφθειρεν. Ἐπειδὴ γὰρ πρᾶγμά ἐστι
δυσχερὲς κερδαίνοντα ἔξωθεν ἄνδρα δίκαια κέρδη πορίζεσθαι—ὡς γὰρ ἐπὶ πολὺ
τὰς τῶν ἀλλοτρίων οὗτοι πραγματεύονται συμφοράς—, καὶ τῇ τῆς γυναικὸς
τέχνῃ καὶ τῇ οἰκονομίᾳ πολλάκις ἐλυμήναντο τὰ ἀδίκως καὶ μετὰ βίας εἰς τὰς
χεῖρας ἀχθέντα τὰς ἐκείνης. Ὥστε, εἰ καὶ μεῖζον τὸ κτήσασθαι τοῦ φυλάξαι,
ἑτέρῳ δείκνυται τρόπῳ ἔλαττον τοῦτο, ὅταν μὴ μόνον μηδὲν συντελῇ εἰς τὴν τῶν
ὄντων προσθήκην, ἀλλὰ καὶ διαφθείρῃ τὰ ἀποκείμενα. Τί οὖν δέδοικεν ἡ χήρα
μὴ παρὰ τὴν ἀπουσίαν τοῦ ἀνδρὸς χεῖρον διαθῇ τὰ κατὰ τὴν οἰκίαν ἧς καὶ
ζῶντος ἐκείνου τὴν ἐπιμέλειαν εἶχεν αὐτή;
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Traduction française |
Me demanderez-vous ici de spécifier en quoi l'aide de la femme nous est utile et
même nécessaire ? Ne savez-vous pas que le bien-être de la vie présente résulte de la
bonne gestion des affaires, soit extérieures, soit intérieures, et que Dieu a confié à
l'homme le soin de traiter les premières, et à la femme celui de surveiller les
secondes? Changez cet ordre et cette disposition, tout périt aussitôt et, s'écroule; tant
il est vrai que jamais l'homme et la femme ne travaillent plus utilement qu'en restant
dans leur rôle respectif. Si donc le gouvernement intérieur de la maison appartient à
la femme, et si, en cette science, elle surpasse autant l'homme qu'un habile ouvrier
surpasse un manoeuvre maladroit, vos craintes concernant la fortune des veuves
sont-elles fondées? Il appartient à l'homme de voyager au loin et d'augmenter ses
revenus; mais le devoir de la femme est bien moins d'amasser de nouvelles
richesses que de conserver celles qui lui sont apportées, et d'en surveiller le sage
emploi. Peut-être vous paraît-il plus glorieux de grossir votre fortune que de la
conserver; cependant l'un devient sans l'autre vain et inutile; quelquefois même une
stricte économie ne peut empêcher que trop d'avidité ne conduise à une ruine
entière. Il est difficile que l'homme, tout préoccupé de ses intérêts et ambitieux
d'agrandir son patrimoine, ne commette quelque injustice, puisqu'on ne s'enrichit
presque toujours que par le malheur d'autrui. Or, il arrive souvent que ces richesses,
qui sont le fruit de la rapine ou de la violence, frappent de stérilité la prudence
de la femme, et rendent inutiles les efforts de son économie intelligente. Si donc d'un
côté il est plus glorieux d'acquérir que de conserver, d'un autre c'est beaucoup moins
sûr, puisque l'avidité de gagner sans cesse, au lieu d'augmenter la fortune n'aboutit
bien souvent qu'à la détruire. Après cela une veuve craindrait-elle de voir se
détériorer, entre ses mains, une administration qui lui était confiée du vivant même
de son époux ?
Trad. : SAINT JEAN CHRYSOSTOME, OEUVRES COMPLÈTES, TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864. Tome I. Trad. par l'abbé J. DUCHASSAING.
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