Extrait Grec |
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Traduction française |
Voici comment se fait la chasse aux éléphants. On choisit un emplacement découvert
de 4 à 5 stades, qu'on entoure ensuite d'un fossé profond, dont on réunit les deux
bords par un pont très étroit, destiné à servir d'unique entrée. Cela fait, les chasseurs
lâchent dans l'enclos trois ou quatre éléphants femelles des mieux apprivoisées, puis
ils vont se cacher eux-mêmes et se tenir à l'affût dans de petites cahutes dont la
vue est masquée. Tant que dure le jour, les éléphants sauvages n'approchent point ;
mais, une fois la nuit venue, ils s'engagent à la file sur le pont et entrent. Les
chasseurs, après les avoir vus entrer, ferment tout doucement le passage et ne le
rouvrent plus que pour introduire dans l'enclos les plus forts et les plus vaillants de
leurs éléphants de combat, qui doivent les aider à vaincre les éléphants sauvages,
affaiblis déjà par la faim. Quand ils voient ceux-ci presque épuisés, les plus hardis
d'entre les cornacs se laissent couler, sans faire de bruit, sous le ventre de leurs
montures, et, s'élançant de là comme d'un fort, ils passent sous le ventre de l'éléphant
sauvage et lui lient fortement les jambes. Cette opération terminée, les chasseurs font
battre par leurs bêtes apprivoisées ceux des éléphants sauvages qui ont été ainsi
entravés, jusqu'à ce que ceux-ci tombent par terre, et, quand ils les voient étendus
tout de leur long, ils leur passent au cou des lanières de cuir de boeuf dont l'autre
bout est solidement attaché au cou des éléphants apprivoisés. De plus, pour éviter
que leurs soubresauts ne fassent perdre l'équilibre aux premiers cornacs qui
essaieront de les monter, ils leur font de profondes incisions tout autour du cou et
juste à l'endroit où doivent porter les courroies, pour que, vaincus par ces douleurs
aiguës, les éléphants cèdent à la pression du lien et se tiennent tranquilles. Entre tous
les éléphants qu'ils ont ainsi capturés, ils mettent à part ceux qui se trouvent être ou
trop vieux ou trop jeunes pour pouvoir servir, et conduisent les autres dans de vastes
écuries où ils les tiennent les jambes fortement liées ensemble et le cou attaché à une
colonne ou à un poteau très solide, pour achever de les dompter par la faim. Plus
tard, on les réconforte à l'aide de roseaux très tendres et d'herbes fraîches. Pour les
dresser maintenant, on emploie, avec les uns la parole, avec les autres une espèce de
mélopée accompagnée du tambourin, qui agit sur eux comme un charme. Ceux
qu'on a de la peine à apprivoiser sont rares, car, de sa nature, l'éléphant est un animal
doux et si peu farouche, que la distance qui le sépare des êtres raisonnables est à
peine sensible. On en a vu, par exemple, au plus fort d'une bataille, ramasser leurs
cornacs qui étaient tombés grièvement blessés, les tirer de la mêlée ou les laisser se
tapir entre leurs jambes de devant, et combattre ensuite vaillamment pour les
protéger. Il est arrivé aussi plus d'une fois que l'éléphant, dans un accès de fureur,
tuait un des hommes chargés de lui apporter la nourriture ou de le dresser, il en
ressentait alors un tel regret, qu'il s'abstenait de manger en signe de deuil, et qu'on en
a vu qui s'entêtaient jusqu'à se laisser mourir de faim.
Trad. : Amédée TARDIEU, Géographie de Strabon. Paris, Hachette, 1909 |