Extrait Grec |
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Traduction française |
Ce que je [Strabon] crois, moi, c'est que le mot barbare, dans le principe, a été formé
par onomatopée, à l'instar des mots g-battarizein, g-traulizein, g-psellizein, pour
exprimer toute prononciation embarrassée, dure, rauque. Par une disposition très
heureuse de notre nature, les imitations que nous faisons des différents sons de la
voix humaine deviennent, grâce à leur ressemblance saisissante, les noms mêmes de
ces sons ou inflexions imitées ; on peut même dire que c'est dans cet ordre d'idées
que les onomatopées chez nous se sont le plus multipliées, exemples : g-kelaruzein,
g-klaggê, g-psophos, g-boê, g-krotos, {simples imitations des sons de la voix à
l'origine,} devenues à présent pour la plupart des dénominations précises et des
termes parfaitement définis. Or, une fois l'habitude prise de qualifier ainsi de
barbares tous les gens à prononciation lourde et empâtée, les idiomes étrangers,
j'entends ceux des peuples non grecs, ayant paru autant de prononciations vicieuses,
on appliqua à ceux qui les parlaient cette même qualification de barbares, d'abord
comme un sobriquet injurieux équivalant aux épithètes de pachystomes et de
trachystomes, puis abusivement comme un véritable ethnique pouvant dans sa
généralité être opposé au nom d'Hellènes. On avait reconnu, en effet, à mesure que
les barbares s'étaient mêlés davantage aux Grecs et avaient noué avec eux des
relations plus intimes, que les sons étranges qu'on entendait sortir de leur bouche ne
tenaient pas à un embarras de la langue ou à quelque autre vice des organes de la
voix, mais bien à la nature particulière de leur idiome.
Trad. : Amédée TARDIEU, Géographie de Strabon. Paris, Hachette, 1909 |