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Langue Grec
Auteur Quintus de Smyrne
Références Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), V, vers 6-98
Sujet Description du bouclier d'Achille
Descripteurs bouclier; Achille; Héphaistos; Thétis; guerre; paix; Parques; Gorgones; dauphin;
Hypertexte http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Quintus
Extrait Grec
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Traduction française
 D'abord on y voyait le ciel, l'éther, la terre, la mer, les vents, les nuages, la lune et le 
soleil, nettement tracés ; puis tous les astres qui roulent avec le ciel. Au-dessous était 
l'air infini, où volaient les oiseaux au long bec ; on les aurait crus vivants et emportés 
par le souffle des vents. Alentour était figurée Téthys, au milieu des flots profonds de 
l'Océan, d'où sortaient rapidement les fleuves sonores qui de tous côtés se répandent 
sur la terre. Çà et là étaient dessinés sur de hautes montagnes des lions terribles, des 
chacals audacieux, des ours farouches, des léopards, des sangliers qui avec bruit 
aiguisaient les dents grinçantes de leurs affreuses mâchoires ; on voyait des chasseurs 
qui par derrière pressaient leurs chiens ; les uns armés de pierres, les autres de 
javelots rapides combattaient les bêtes, comme s'ils vivaient. On voyait aussi des 
guerres homicides et des combats périlleux ; les guerriers tombaient pêle-mêle avec 
leurs chevaux ; le large bouclier représentait toute la plaine inondée de sang, la 
Terreur, la Fuite, la Discorde funeste, avec ses mains souillées de carnage, la 
Lutte cruelle, les Erinnyes farouches, l'une excitant au combat les guerriers, les autres 
soufflant la flamme et le feu ; alentour couraient les Parques implacables, parmi 
lesquelles marchait la Mort funeste, et à ses côtés paraissaient les Guerres cruelles, 
dont les membres dégouttaient de sueur et de sang ; puis les Gorgones furieuses, 
dont les cheveux étaient entremêlés de dragons qui dardaient une langue effrayante ; 
et toutes ces figures, par un effet étrange, glaçaient de peur les mortels, parce 
qu'elles semblaient douées du mouvement. Telles étaient les images de la Guerre. 
Celles de la Paix se voyaient d'un autre côté ; des troupes nombreuses de mortels 
habitaient des villes florissantes ; la Justice les gouvernait ; les habitants exerçaient 
différents arts ; les champs offraient d'abondantes moissons ; la terre noire était 
couverte de fleurs ; on voyait en haut de cet ouvrage divin 

[5,50] la montagne élevée et raboteuse de la Vertu ; elle-même siégeait au sommet, 
des palmes dans les mains, fière, la tête au ciel ; des chemins étroits, embarrassés de 
rochers, arrêtaient la marche des hommes ; beaucoup d'entre eux revenaient en 
arrière, effrayés par les difficultés du voyage, et bien peu d'entre eux, la sueur au 
front, franchissaient la route sacrée ; des moissonneurs en rangs pressés se hâtaient, 
brandissant leurs faux tranchantes ou liant les gerbes, et l'ouvrage s'avançait ; des 
boeufs marchaient la tête sous le joug ; d'autres traînaient des chariots chargés de 
monceaux d'épis ; d'autres retournaient la terre du soc de la charrue, et derrière eux 
la terre noire s'entr'ouvrait ; puis des enfants piquaient les boeufs en changeant de 
main leur aiguillon; et l'ouvrage s'avançait. Plus loin, des flûtes et des lyres égayaient 
les festins ; des choeurs de jeunes femmes frappaient la terre en cadence, comme si 
elles eussent eu la vie ; Cypris à la belle couronne favorisait leurs jeux et leurs danses 
: elle portait encore dans ses cheveux l'écume de la mer dont elle sortait, tandis que 
Cupidon voltigeait autour d'elle et qu'elle souriait doucement parmi les Grâces aux 
beaux cheveux. On voyait aussi les filles du magnanime Nérée, qui, sortant de la mer 
profonde, conduisaient leur soeur aux noces du vaillant fils d'Eacos ; les dieux 
immortels banquetaient sur les sommets du Pélion ; alentour 
s'étendaient des campagnes fraîches et verdoyantes, semées de fleurs sans nombre, 
des bois et des fontaines à l'eau transparente. Des navires gémissants voguaient sur 
la mer, les uns en biais, les autres en droite ligne ; autour d'eux, les flots terribles 
s'élevaient, se gonflaient ; les matelots, saisis d'effroi, craignaient la tempête, et, 
comme s'ils eussent réellement vécu, ils tendaient leurs voiles blanches pour éviter la 
mort ; d'autres étaient aux rames, travaillant durement, et, autour des navires 
qu'ils poussaient, la mer sombre blanchissait ; à sa surface, bondissant avec les 
monstres marins, était représenté le dieu de la mer avec ses chevaux aux pieds légers 
; et, comme s'ils eussent vécu réellement, ils portaient rapidement le dieu, qui les 
frappait de son fouet d'or. Tandis qu'ils poursuivaient leur course, la mer s'étendait 
devant eux calme et sereine ; de tous côtés, autour de leur maître, les dauphins 
attroupés se livraient à leurs bonds joyeux, flattant leur roi, et, sur les flots 
sombres, ils semblaient nager, quoiqu'ils fussent d'argent. Beaucoup d'autres détails 
étaient encore gravés avec art sur le bouclier, par la main divine de l'habile 
Héphestos.

Trad. : E.A. Berthault, Hachette, 1884.
Date : 22-01-2009

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002