Extrait Grec |
?st? t? ???e???? ß??µa ?a? ?s???? t??? ?s????s?? ?µp???t????, t??t? d? ??t??
µ?? s?e?as??? ?a? t????sde ?d?sµas?? ??t???? ?aµßa??t?sa? ??? ?? µ?
µa???te? ???????? ?a? ?? ?pa??es?? ??ate??aµµ???? ?a? p???te? t? t???de
?s??e?? ???´ ?? p???s??? ?a? ?ß??d?a?t?? µ????? ??? ??e???? d? ?a? ?? d??e? t???
??µ???µ????? ?a?a???t????? s?e?as???, ???´ ?? µeµa???as?? ?s??e?? ??
p???te? ?a? ?? ???????te??? ?a? ?? p????? t?? ?????p??, ?s???t?sa? µ????de?
??a?. ?? ??? ?a? d?d??t? ?p? µ?? t?? t??asd? s?e?as?a? t??? ??µ???µ?????
?a?a???t????? µ????? ?????es?a?, ??de??? t?? p????? p??sß?????t?? t???
t????sde ß??µas??, ?p? d? t?? t??asd? t? p???? t?? ?????p?? ???e???te???
d???e??? t??a? µ????? t?? ?????????? ??e?e? ?p?de??µe?a t?? ???e????
ß??µ?t?? ?????; ??? ?e t??? t??? ??????? ???s?µ?? a?t? s?e?????ta? ? t???
t??? p???es?; ??? ?s??ded?s?? ??????e?a? ?a? e?e??a? ??????µ???? ?p? t??
??t?s? s?e?as???t?? ? ??t?s?, ???? fa?e??? ?t? a?t? t? f???????p?? ?a? t?
?????????? ?p?ß???e? ?????fe??ste??? e??a? ?at??? t?? t?? t?? p?????
???e?a? p?????s?µe??? ?pe? t?? t?? ?????? µ????.
|
Traduction française |
Supposons qu'une viande saine et capable de fortifier ceux qui en usent, soit apprêtée
et assaisonnée, non pour des gens peu accoutumés aux ragoûts, pour des laboureurs,
des paysans, et des misérables, mais pour des personnes qui vivent à leur aise et qui
aiment à se bien traiter. Supposons encore que cette même viande soit apprêtée non
comme le demandent les personnes délicates, mais comme elle a coutume de l'être
pour les pauvres, pour les gens de la campagne et pour les hommes du commun. Si
l'on m'avoue, selon la supposition, que dans l'état où est cette viande par la première
manière de l'apprêter, il n'y a que ceux qu'on appelle communément les gens de
qualité qui en mangent et qui en ressentent les bons effets, pendant que tous les
autres n'en goûtent pas ; au lieu que dans l'autre état, le reste des hommes en
mangent à millions et en reçoivent de l'utilité, lesquels estimerons-nous le plus par
rapport à l'avantage public, ceux qui apprêtent ces bonnes viandes pour n'être
servies qu'à des personnes de marque, ou ceux qui les apprêtent pour le plus grand
nombre? Je veux que de l'une et de l'autre manière ces viandes soient également
saines et nourrissantes; toujours est-il constant que si nous sommes obligés d'aimer
tous les hommes et de leur faire du bien, il suit de là que les devoirs de l'humanité
sont mieux remplis par un médecin, qui prend soin de la santé de tout le monde
indifféremment, que par un autre, qui se borne à conserver celle de quelques
particuliers.
Trad. : Démonstrations évangéliques. Paris, J.-P. Migne, 1811 |