Extrait Grec |
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Traduction française |
Ainsi parla Annibal. Publius lui répondit que ce n'étaient pas les Romains qui pour la
Sicile ou l'Espagne avaient allumé la guerre, mais les Carthaginois seuls; (2) qu'il le
savait bien et que les dieux avaient désigné les coupables en donnant la victoire non
pas au peuple qui avait pris les armes, mais à celui qui les avait repoussées; (3) qu'il
connaissait du reste aussi bien que tout mortel les mille caprices de la fortune, et qu'il
tenait compte, autant qu'il était possible, de la faiblesse humaine. (4) « Peut-être,
ajouta-t-il, si tu avais présenté ces propositions en abandonnant de toi-même l'Italie,
et avant que les Romains fussent passés en Afrique, aurais-tu réussi dans cette
démarche auprès de Rome. (5) Mais aujourd'hui que tu as quitté l'Italie malgré toi, et
que transportés sur ses bords nous sommes maîtres de vos campagnes, combien les
choses sont changées ! (6) Enfin, pour dire quelque chose de plus, voici à quel point
nous en sommes venus. (7) A la prière de tes concitoyens vaincus, nous avons écrit
un traité dont les conditions, outre celles que tu proposes, imposaient aux
Carthaginois de rendre les prisonniers sans rançon, de livrer leurs vaisseaux de
guerre, de payer cinq mille talents et de fournir des otages : (8) telles étaient les
clauses arrêtées de concert entre nous et à propos desquelles nous envoyâmes, les
Carthaginois et moi, des députés au peuple et au sénat romain : moi pour déclarer
que je les approuvais, et eux pour demander qu'on y souscrivît; le sénat y consentit,
(9) le peuple le ratifia; et quand les Carthaginois ont obtenu ce qu'ils désiraient, ils
déchirent ce traité et se conduisent en traîtres. (10) Que faire encore ? (11) Mets-toi à
ma place et prononce. Faut-il enlever du traité les conditions les plus onéreuses? Non
pas sans doute pour qu'ils reçoivent le prix de leur perfidie, mais pour qu'ils nous
sachent gré de notre complaisance. (12) Eh quoi ! après avoir obtenu de Rome ce
qu'ils demandaient à genoux, aussitôt qu'ils ont pu compter sur toi, Annibal, ils
nous ont traités en ennemis, en barbares. (13) Si donc en de telles conjonctures,
quelque nouvelle clause plus dure était ajoutée au traité, peut-être pourrait-on encore
parler de paix au peuple romain ; mais dès qu'il est question d'adoucir les conditions
qui s'y trouvent, tout pourparler à ce sujet est inutile. (14) Voici ma conclusion : il
faut vous livrer vous et votre patrie à notre discrétion ou vaincre. »
Trad. : Felix BOUCHOT, Polybe, Histoire générale. Paris, Charpentier, 1847 |