Extrait Grec |
Εἴη μὲν ὁ πολεμικὸς παντὸς μᾶλλον εἰρηνικός·μόνῳ γὰρ ἔξεστιν εἰρήνην ἄγειν
τῷ δυναμένῳ τὸν ἀδικοῦντα κακῶσαι, καὶ φαίην ἂν ἐγὼ βασιλέα τοῦτον πάντα
ἐκ πάντων τὰ εἰς εἰρήνην συγκεκροτῆσθαι, ὅστις οὐκ ἐθέλων ἀδικεῖν τοῦ μὴ
ἀδικεῖσθαι πεπόρισται δύναμιν·πολεμήσεται γὰρ εἰ μὴ πολεμήσει. ἔστι μὴν
εἰρήνη πολέμου μακαριώτερον, ὅτι καὶ διὰ τὴν εἰρήνην τὰ τοῦ πολέμου
παρασκευάζεται· τέλος οὖν ὄν, τῶν δι´ αὐτὸ δικαίως ἂν προτιμῷτο·
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Traduction française |
Mais, disons-le d’abord, un roi belliqueux peut, mieux que tout autre, être pacifique.
En effet celui-là seul conserve aisément la paix qui a la force nécessaire pour faire
repentir un ennemi de ses injustes agressions. Un prince s’est assuré un règne
tranquille lorsque, ne voulant attaquer personne, il s’est mis en état de repousser
toutes les attaques; pour qu’on ne songe pas à le combattre, il faut qu’il soit tout prêt
à se battre. La paix est de beaucoup préférable à la guerre, car on ne fait la guerre que
pour avoir la paix; l’objet que l’on poursuit est plus précieux que les moyens mis en
œuvre pour l’atteindre.
Trad. : H. DRUON, Oeuvres de Synesius, Paris, Hachette, 1878 |