Extrait Latin |
Harum imitatrices esse coquinam et unguentariam et artem sophisticam
professionemque iuris blandas et adsentationum inlecebris turpes profitentibus,
inutiles cunctis. Quarum sophisticam coquinae coniungit; nam ut illa medicinae
professione interdum opinionem inprudentium captat, quasi ea quae agit cum
morborum medela conueniant, sic g-sophisticen imitata iuridicialem statum dat
opinionem stultis, quasi iustitiae studeat, quam iniquitati fauere constat.
Vnguentariam uero professio{nes} iurisimita{n}tur; nam sicut illa dum remedio uult
esse, per quod species corporibus acualitudo seruentur, non modo utilitatem
corporum minuit, sed robur etiam uiresque frangit et uerum colorem ad desidiam
sanguinis mutat, sic haec (in) scientiam imitata iuris simulat quidem uirtutem se
animis augere, ceneruat autem, quod in illis natiuae fuerit industriae.
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Traduction française |
Il [Platon] signale deux fausses sciences qui ne les imitent que d'une manière
bâtarde, et qui se rapprochent plutôt du métier du cuisinier et de celui du parfumeur.
C'est la sophistique d'abord, et ensuite cette jurisprudence toute confite en douceur,
pleine d'artifices perfides aussi honteux pour qui les emploie qu'inutiles pour tous.
La sophistique est celle qui paraît à Platon se rapprocher le plus de la cuisine. Car
comme celle-ci, vantant ses procédés hygiéniques, captive quelquefois la confiance
des imprudents, en donnant à croire que ses recettes guérissent les maladies ; de
même la sophistique, affectant une parfaite intelligence des lois, persuade aux sots
qu'elle se consacre à la justice, quand il est constant qu'elle favorise l'iniquité. D'un
autre côté, il y a plusieurs traits de concordance entre le métier de parfumeur et celui
de ces soi-disant juristes. Le parfumeur prétend que les produits de son art
conservent au corps la force et la beauté ; et loin de là, non seulement ils le rendent
moins dispos, mais encore ils l'affaiblissent, l'énervent, et flétrissent la vivacité de la
carnation en rendant le sang paresseux ; de même, ces charlatans de justice
s'annoncent faussement pour augmenter les facultés de l'âme, tandis qu'ils brisent les
ressorts de son énergie native.
Trad. : V. Bétolaud, Oeuvres complètes d'Apulée. Tome II, Paris, Garnier, 1836 |