Extrait Latin |
Quae ubi Romam nuntiata sunt, missi a senatu legati sunt, qui utrumque regem in
pacem cogerent Hannibalemque deposcerent. Sed Hannibal re cognita sumpto
ueneno legationem morte praeuenit. 9 Insignis hic annus trium toto orbe maximorum
imperatorum mortibus fuit, Hannibalis et Philopoemenis et Scipionis Africani. 10 Ex
quibus constat Hannibalem nec tum, cum Romano tonantem bello Italia contremuit,
nec cum reuersus Karthaginem summum imperium tenuit, aut cubantem cenasse aut
plus quam sextario uini 11 indulsisse pudicitiamque eum tantam inter tot captiuas
habuisse, ut in Africa natum quiuis negaret. 12 Moderationis certe eius fuit, ut, cum
diuersarum gentium exercitus rexerit, neque insidiis suorum militum sit petitus
umquam neque fraude proditus, cum utrumque hostes saepe temptassent.
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Traduction française |
Dès que le bruit de ce combat parvint à Rome, le sénat envoya des députés pour
forcer les deux rois [Prusias Eumène] à la paix, et se faire livrer Annnibal. Celui-ci
en fut instruit, et, ayant pris du poison, il prévint far sa mort l'arrivée des
ambassadeurs. Cette année vit mourir les trois plus grands capitaines de l'univers,
Annibal, Philopémen et Scipion l'Africain. Pour Annibal, soit que, la foudre à la
main, il fit trembler l'Italie, soit que, rentré dans Carthage, il y gouvernât la
république, on ne le vit jamais ni se coucher pendant ses repas, ni boire plus d'un
setier de vin. Maître de nombreuses captives, il montra une continence à peine
croyable dans un Africain ; telle fut, enfin, sa modération, que, commandant des
armées formées de nations diverses, jamais ses soldats n'attentèrent à sa vie ; jamais
ils ne conspirèrent contre lui, quoique souvent ses ennemis les eussent pressés de
faire l'un et l'autre.
Trad. : Histoire universelle de Justin EXTRAITE DE TROGUE POMPÉE, TRADUCTION NOUVELLE, PAR JULES PIERROT, ET PAR E. BOITARD. PARIS, C. L. F. PANCKOUCKE, M DCCC XXXIII
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