LFIAL 1130

 

APPROCHE COMPARウ DES LITTコATURES EUROPウNNES

 


 

1.2. Les hritages grec et latin

1.2.1. L'h屍itage grec

Prof. Paul-Augustin DEPROOST


 

Diaporama

(150 Mo)

 

 

Sommaire

 

 

A. L'姿op仔

Iliade
Odyss仔
Un certain sens de l'humanit
D'autres 姿op仔s

B. Le th脂tre

La trag仕ie

1. Eschyle
2. Sophocle
3. Euripide

La com仕ie

Aristophane
M始andre

C. La po市ie lyrique

Le lyrisme ionien
Le lyrisme lesbien
Le lyrisme dorien
L'姿oque alexandrine

D. L'histoire

H屍odote
Thucydide

E. L'四oquence

D士osth熟e

F. La philosophie

 

 

 


 

Pr四iminaires

Les Grecs ont invent tous les genres litt屍aires : l'姿op仔 (l'Iliade et l'Odyss仔 d'Hom俊e), le th脂tre (la trag仕ie d'Eschyle, Sophocle, Euripide ; la com仕ie d'Aristophane et de M始andre), la po市ie lyrique (Alc仔, Sappho, Pindare, etc.), l'histoire (H屍odote, Thucydide), l'四oquence (D士osth熟e), la philosophie (Platon, Aristote), et d'autres genres qui ne seront pas d思elopp市 ici, comme le roman (notamment le roman pastoral Daphnis et Chlo de Longos au IIIe si縦le), la g姉graphie et les r残its de voyage (le P屍i使春e ou Description de la Gr縦e de Pausanias, vers 150), la biographie (les Vies des philosophes de Diog熟e La喪ce vers 180), etc.

Par rapport la litt屍ature latine, exclusivement 残rite en latin, la litt屍ature grecque a reconnu une valeur litt屍aire la diversit de ses dialectes qui ont toujours 師 tr峻 forts et qui ont contribu l'士ergence et au rayonnement de genres litt屍aires et d'マuvres nouvelles : l'姿op仔 est li仔 au dialecte ionien, la po市ie lyrique monodique d'Alc仔, de Sappho ou d'Anacr姉n est 残rite dans le dialecte lesbien, le lyrisme choral de Pindare pr伺俊e le dorien,  la trag仕ie m四ange l'attique dans les dialogues et l'ionien ou le dorien dans les parties chorales, les premiers ヌ historiens ネ et H屍odote 残rivent en ionien. Plus tard, apr峻 les conqu腎es d'Alexandre le Grand, l'attique, l使俊ement modifi, devient la ヌ langue commune ネ (koin), dont se serviront tous les 残rivains, du moins les prosateurs, car la po市ie gardera plus fid粛ement ses traditions. C'est aussi la langue du Nouveau Testament.

 

A. L'姿op仔

 

Les premi俊es grandes マuvres litt屍aires produites par ヌ la Gr縦e ネ sont deux 姿op仔s, l'Iliade et l'Odyss仔, connues pour avoir 師 compos仔s au milieu du VIIIe si縦le avant J市us-Christ, par un g始ial 残rivain aveugle, Hom俊e, n Smyrne en Ionie sur la c冲e d'Asie mineure. En r斬lit, les choses sont beaucoup plus complexes : contrairement l'ハ司de de Virgile ou d'autres 姿op仔s ヌ savantes ネ compos仔s par des auteurs parfaitement identifi市, l'Iliade et l'Odyss仔 ne sont certainement pas des マuvres 残rites d'une pi縦e ni par un seul po春e ; depuis la fin du XVIIIe si縦le, la ヌ question hom屍ique ネ a fait couler beaucoup d'encre et suscit de nombreuses pol士iques qu'il serait trop long de r市umer ici. Il appara杯 la simple lecture que, en plus de leurs contradictions internes, ces deux 姿op仔s, directement li仔s la guerre de Troie, sont assez diff屍entes d'esprit, alors m仁e qu'elles pr市entent un texte linguistiquement et stylistiquement tr峻 proche et qu'elles 思oquent les m仁es personnages : les sujets ne se ressemblent pas, les valeurs humaines et h屍o敏ues qu'elles v刺iculent ne sont pas les m仁es, les rapports sociaux et religieux ont sensiblement 思olu d'une 姿op仔 l'autre. On s'accorde aujourd'hui pour reconna杯re que ces po塾es constituent deux ヌ anthologies ネ d'姿isodes, de l使endes et de hauts faits h屍o敏ues, harmonis市 par un po春e savant qu'il est convenu d'appeler Hom俊e ; ces deux マuvres seraient ainsi la rationalisation litt屍aire et consciente de d姿冲s l使endaires ancestraux plus ou moins constitu市 en textes ou chansons, mais cousus entre eux et organis市 dans une nouvelle composition savante par un ヌ rhapsode ネ (rhapt signifiant en grec ヌ ajuster en cousant ネ), que la tradition a appel Hom俊e, mais sur lequel nous ne savons rien sinon qu'il 師ait aveugle. Et encore, ce d師ail rel竣e-t-il sans doute aussi plus du mythe que de la r斬lit, comme l'atteste l'imaginaire populaire du pr腎re, du proph春e ou de l'残rivain aveugles, plus aptes que les autres conna杯re et r思四er les myst俊es.

 

L'Iliade

raconte, en vingt-quatre chants, le si夙e de Troie, mais le po塾e ne le prend pas au d暫ut et ne le m熟e pas jusqu' son terme. Il pr市ente une s屍ie de batailles entre les Troyens et les Ach仔ns install市 aux portes de Troie. Il fait alterner avec ces r残its de batailles des sc熟es qui se passent entre les h屍os, soit Troie soit dans le camp ach仔n, ainsi que des sc熟es qui se passent chez les dieux. On conna杯 bien les noms des h屍os que l'姿op仔 a rendus c四獣res, Agamemnon et M始四as, Diom重e, Ajax, et surtout Achille dont la col俊e est le sujet m仁e de l'マuvre annonc d峻 le premier vers :

ヌ Chante, d仔sse, la col俊e d'Achille, fils de P四仔 ネ ;

(Iliade, I, 1-16) (1,5 Mo)

de l'autre c冲 on conna杯 le roi Priam, sa femme H残ube et son fils Hector qui est le d伺enseur de la ville. Les relations entre ces grands h屍os constituent l'action m仁e de l'Iliade. Au d暫ut, Achille, irrit contre Agamemnon, cause d'une affaire de captive restituer, se retire du combat ; et toute cette partie verra donc plut冲 le succ峻 des Troyens ム cela jusqu'au moment o Achille accepte d'envoyer au combat son ami Patrocle en lui pr腎ant ses propres armes. Patrocle est tu, et pour le venger, Achille va rentrer dans la bataille victorieusement et tuera Hector. Les derniers chants du po塾e nous montrent Achille s'acharnant contre le corps d'Hector dans un esprit de vengeance et pour honorer son ami Patrocle. Puis les dieux eux- m仁es sont choqu市 de cette cruaut et sur leur ordre, le vieux Priam vient lui-m仁e la tente d'Achille r残lamer le corps de son fils. Achille accepte et le po塾e se termine sur deux chants de fun屍ailles, fun屍ailles de Patrocle dans le camp ach仔n et fun屍ailles d'Hector dans la ville de Troie.

 

 

 

 

 

 

L'Odyss仔

qui comporte 使alement vingt-quatre chants, est d'une composition plus complexe. Tirant son nom du nom grec d'Ulysse, qu'on appelait en grec Odysseus, l'マuvre prolonge l'Iliade et raconte le long retour d'Ulysse apr峻 la chute de Troie vers sa patrie, l'罵e d'Ithaque en Mer ionienne, l'ouest de la Gr縦e continentale. Mais la composition est difficile suivre parce que les premiers et les derniers chants se passent Ithaque. Dans le d暫ut, le fils d'Ulysse, T四士aque part dans le but d'avoir des nouvelles de son p俊e. Ulysse n'appara杯 qu'au chant V o le h屍os se trouve retenu sur l'ordre des dieux chez la belle nymphe Calypso. Les dieux l'obligent ensuite quitter ce s史our et il rejoint, non sans difficult市, l'罵e des Ph斬ciens, c'est--dire l'actuelle Corfou. Accueilli dans le palais du roi de l'罵e, Ulysse y fait le r残it de toutes ses aventures, ponctu仔s de nombreuses victoires contre les monstres les plus divers et les plus cruels, et ant屍ieures son arriv仔 chez Calypso. Lorsque ce r残it s'ach竣e, les Ph斬ciens acceptent de reconduire Ulysse Ithaque, o il devra se venger des pr師endants, retrouver son 姿ouse P始四ope, toute l'ouvrage de son m師ier tisser, son p俊e, son royaume. Dans toutes les aventures du d暫ut, il est poursuivi par la col俊e de Poseidon, le dieu de la mer. Puis, lorsque le moment est venu, Ath始a, qui a pour lui une tendre amiti, l'assiste et le prot夙e. Alors que l'Iliade marquait une grande r師icence l'使ard de tous les prodiges et toutes les manifestations 師ranges du surnaturel, l'Odyss仔 nous prom熟e dans un monde peupl de cr斬tures 師ranges, surhumaines, sinon monstrueuses, comme les chevaux du soleil, les cyclopes, les sir熟es, tout un monde interm仕iaire entre le divin et l'humain, sans parler de ce Prot仔, qui intervient dans les premiers chants, qui conduit un troupeau de phoques et peut se m師amorphoser de cent fa腔ns diverses ou pr仕ire l'avenir.

 

 

Ces deux 姿op仔s manifestent un sentiment d'humanit compl士entaire et tr峻 abouti, dont on pourrait ainsi r市umer les caract屍istiques :

1. Un des traits les plus remarquables des deux 姿op仔s hom屍iques est le rapport qui s'師ablit entre les dieux et les hommes. Il y a en effet un rapport entre les sc熟es qui se passent dans les assembl仔s des dieux et celles qui se passent chez les hommes ; c'est chez les dieux que se d残ide le succ峻 de tel guerrier ou de tel autre, de tel camp ou de tel autre, ou bien l'obligation d'accepter un arrangement, comme lorsqu'Achille rend le corps d'Hector. L'action de l'homme est donc compl春ement investie de la pr市ence divine et elle ne peut s'exercer que dans le cadre de ce d師erminisme divin, lui-m仁e aux ordres du destin, dont la balance de Zeus est une des images les plus saisissantes dans l'Iliade.

2. Pour autant, malgr le caract俊e irr思ersiblement tragique d'une humanit enti俊ement d姿endante des dieux, les h屍os hom屍iques sont marqu市 par un amour irr姿ressible de la vie humaine. Le h屍os hom屍ique sait qu'il doit mourir, mais il aime intens士ent la vie et il cherche en faire valoir tout le prix. Ce sentiment explique peut-腎re le choix si caract屍istique, et a priori 師range, que fait Ulysse quand la nymphe Calypso , au chant VI de l'Odyss仔, lui offre de rester avec elle pour partager sa vie et son immortalit. Ulysse refuse, tr峻 courtoisement, et pr伺俊e rentrer chez lui, dans sa maison, retrouver une 姿ouse qui n'a ni la beaut ni l'immortalit de Calypso, mais qui a, sur elle, l'immense avantage d'腎re une femme humaine. ヒ c冲 des r残its surhumains de victoires la guerre ou contre les monstres, les sc熟es qui continuent de toucher le lecteur moderne sont celles qui pr市entent plus simplement des hommes et des femmes dans leurs souffrances ou leurs bonheurs humains : les adieux d'Hector et Andromaque, le d市espoir d'Achille, la mort d'Hector et la rencontre au cours de laquelle Achille rend son corps Priam ; la s姿aration d'Ulysse et de Calypso, la rencontre avec Nausicaa, la fille du roi des Ph斬ciens, Ulysse reconnu par son vieux chien et par P始四ope, toutes sc熟es qui reconnaisent l'intensit, la valeur et l'efficacit des sentiments humains dans un monde totalement investi par le destin. Le h屍os hom屍ique n'est pas ma杯re de son destin, mais il le pressent et il va sa rencontre plut冲 qu'il ne le subit.

3. De l'Iliade l'Odyss仔, les valeurs de l'h屍o不me 思oluent cependant sensiblement : le guerrier est devenu un voyageur qui conquiert son destin non plus la pointe des armes mais celle des rames. L'id斬l guerrier et conqu屍ant a fait place celui du voyage et du ヌ retour chez soi ネ, o l'homme est invit non plus conqu屍ir la gloire au terme d'exploits militaires, mais retrouver ce dont il s'est pour un temps d師ourn : sa femme, ses terres, sa puissance. Le combat pour les valeurs guerri俊es s'int屍iorise progressivement en un combat pour des valeurs pacifiques et courtoises : dans l'Iliade, les exigences h屍o敏ues s姿arent d伺initivement Hector et Andromaque ; dans l'Odyss仔, elles r志nissent d伺initivement Ulysse et P始四ope. Par rapport aux d士esures de l'Iliade, l'Odyss仔 d伺init un progr峻 vers des valeurs d'apaisement et d'子uilibre o les combats contre les monstres et les victoires de ヌ l'industrieux ネ Ulysse, selon son 姿ith春e de nature, repr市entent l'humanit aux prises avec tout ce qui n'est pas humain et qui menace son int使rit.

 

Accessoirement, il faut noter que l'姿op仔 hom屍ique a, pour longtemps, impos des techniques d'残riture et de composition qui sont constitutives de l'histoire ancienne du genre litt屍aire :

ム l'hexam春re dactylique devient le m春re h屍o敏ue exclusif, o certains ont cru voir, sans doute tort, l'anc腎re du vers 姿ique fran溝is ;
ム les reprises formulaires, si caract屍istiques de l'姿op仔 hom屍ique (ヌ Achille aux pieds l使ers ネ, ヌ l'Aurore aux doigts de rose ネ, ヌ la mer aux nombreux bruits ネ, ヌ l'industrieux Ulysse ネ, etc.) ont encourag l'emploi de l'姿ith春e de nature ;
le merveilleux, mythologique ou non, impr夙ne toute l'histoire ;
ム les aventures du h屍os sont ponctu仔s d'姿isodes oblig市 comme la temp腎e, la descente aux enfers, la consultation des oracles, les sc熟es de reconnaissance, les sc熟es de r残it, les voyages lointains, etc.

Enfin, l'姿op仔 hom屍ique n'姿uise pas l'histoire du genre en Gr縦e. Contemporains des po塾es hom屍iques, la Th姉gonie et Les travaux et les jours d'H市iode rel竣ent du genre de l'姿op仔 didactique. Bien plus tard, l'姿oque alexandrine, Apollonios de Rhodes (vers 220 ACN) composera une ヌ 姿op仔 savante ネ sur l'exp仕ition des Argonautes la recherche de la Toison d'or : les Argonautiques, o le r残it 姿ique est envahi par l'屍udition mythologique, historique, g姉graphique, astronomique, pr伺igurant l'姿op仔 virgilienne, jusque dans l'analyse de la passion amoureuse de M仕仔 pour Jason, qui annonce celle de Didon pour ハ仔 dans l'ハ司de. L'histoire des Argonautes a connu un succ峻 consid屍able l'姿oque romaine, mais aussi au moyen 曳e et dans la po市ie de la Renaissance.

 

B. Le th脂tre

Euripide, Les Troyennes
Musique de Eleni Karaindrou
Disque ECM New Series 1810 / 472139-2
(2,6 Mo)

 

B.1. La trag仕ie

 

Dans la Po師ique, Aristote (384-322 avant J.C) d伺init la trag仕ie comme ヌ l'imitation d'une action s屍ieuse et compl春e ; elle a une juste grandeur, son langage est agr斬bleノ les 思始ements y sont jou市 par des personnages et non racont市 dans un r残it ; enfin, elle provoque la piti et la crainte, et par l, elle effectue une v屍itable purgation des ces deux sortes de sentiments ネ ( c'est ce qu'on appelle la catharsis). Entendue ainsi, la trag仕ie est effectivement la mise en sc熟e de personnages dont l'histoire embl士atise des sentiments partag市 par l'ensemble des hommes, et dont le principal est sans doute la crainte de la mort. La mort est le seul 思始ement dont l'homme, une fois n, est s柮 qu'il arrivera, mais, en m仁e temps, elle est irr仕uctible toute forme d'explication rationnelle. En mettant en sc熟e des morts et des violences dont la mythologie ancienne est remplie, la trag仕ie repr市ente la r姿onse existentielle des hommes face la mort, les conflits, les peurs, les h市itations, les r思oltes qu'elle suscite dans le cマur des hommes ; elle met au jour les sentiments plus ou moins obscurs ou inconscients qui d師erminent le comportement des hommes face l'in四uctable.

L'histoire de la trag仕ie est 師roitement li仔 la religion ; elle est une des formes du culte public rendu par la cit un de ses dieux. Le terme ヌ trag仕ie ネ vient du grec ヌ trogos ネ qui signifie ヌ bouc ネ et de ヌ 囘 ネ qui signifie ヌ chant ネ. Le sacrifice du bouc faisait partie du culte que l'on rendait Dionysos, le dieu de la fertilit, mais aussi de toutes les violences et de toutes les d士esures. Elle est aussi 師roitement li仔 la vie de la cit ath始ienne qui organisait chaque ann仔 un concours de trag仕ies, tr峻 ritualis, l'occasion des ヌ Grandes Dionysies ネ de mars et d'avril. L'archonte ou chef de la cit choisissait alors trois po春es qui devaient pr市enter trois trag仕ies (r志nies en une ヌ trilogie ネ) et un drame satyrique, consid屍市 comme autant de c屍士onies religieuses en l'honneur de Dionysos. Au terme de ces repr市entations, le vainqueur recevait une couronne de lierre, la plante de Dionysos. F腎e civique autant que f腎e religieuse, la trag仕ie raconte l'histoire des grandes familles de la mythologie, connue par les ヌ cycles ネ mythiques, dont les malheurs ont ponctu l'histoire des hommes et des cit市 ; les plus c四獣res sont le cycle th暫ain, qui raconte l'histoire de la famille des Labdacides, laquelle appartiennent ホdipe et Antigone ; et le cycle troyen marqu par la famille des Atrides (Clytemnestre, Agamemnon, Iphig始ie, Electre, Oreste), mais aussi par tous les h屍os de la guerre de Troie, comme Ulysse, Ajax, H四熟e, ou les femmes troyennes.

On estime plus de 1200 le nombre des trag仕ies grecques compos仔s durant la p屍iode classique. De cet immense r姿ertoire, il ne nous reste que sept pi縦es d'Eschyle (dont nous connaissons les titres de pr峻 de 80 pi縦es), sept pi縦es de Sophocle (qui avait compos plus de cent pi縦es de th脂tre) et dix-sept trag仕ies d'Euripide, le plus lu et le plus imit des tragiques grecs, lui aussi l'auteur d'une centaine de pi縦e.

 

 

1. Eschyle

(ネeusis vers 525 ム G四a en Sicile 456 ACN) est le plus ancien des trois grands dramaturges grecs. Une anecdote cont仔 par l'historien latin Val俊e Maxime (qui 残rit sous l'empereur Tib俊e) et reprise par La Fontaine attribue sa mort la chute d'une tortue enlev仔 par un aigle qui la laissa tomber sur la t腎e du po春e. Du point de vue dramaturgique, Eschyle a probablement 師 le premier introduire sur sc熟e un deuxi塾e acteur, faisant ainsi du dialogue l'四士ent principal de la trag仕ie, alors qu'avant lui le po塾e dramatique 師ait essentiellement constitu du r残it d'un acteur unique, entrecoup par les chants du chマur. Fondateur de la trag仕ie classique, Eschyle est 使alement un grand th姉logien : dans toutes ses pi縦es, il traite toujours et exclusivement du rapport de l'homme avec la divinit. Ce n'est pas un philosophe, la fa腔n d'Euripide ; il ne raisonne pas par la bouche de ses personnages. C'est un po春e puissant ; son lyrisme est grandiose, hardi et imp師ueux ; les images sont audacieuses, au point que Nietzsche l'a justement qualifi de ヌ seigneur dionysiaque ネ. Il est frapp par les probl塾es douloureux de la fatalit, de la responsabilit et de l'h屍仕it du crime ; c'est un homme r思olt par l'injustice de la condition humaine. Son th脂tre refl春e un moment de la religion grecque marqu par l'apaisement de la divinit, au sein d'une relation plus juste entre les dieux et les hommes. Les Suppliantes, la pi縦e la plus ancienne, sont un tableau lyrique qui repr市ente la protection accord仔 aux Dana錨es par le roi d'Argos ; les Sept contre Th獣es mettent en sc熟e la rivalit et la mort des deux fils d'ホdipe, フ姉cle et Polynice ; la suite de cette histoire sera mise en sc熟e dans l'Antigone de Sophocle ; l'Orestie est la seule trilogie que nous ayons conserv仔 de l'antiquit grecque :  Agamemnon, les Cho姿hores et les Eum始ides racontent successivement le meurtre d'Agamemnon, le ch液iment des meurtriers par Oreste et l'expiation d'Oreste, qui est finalement absous ; les Perses sont une trag仕ie historique inspir仔 par la bataille de Salamine, qui montre toute l'horreur de la guerre ; dans Prom師h仔 encha馬, le Titan est puni par Zeus, tyran irresponsable et follement cruel, pour avoir donn le feu aux hommes ; il est clou au rocher et exhale ses plaintes contre la cruaut du dieu ; Zeus ne parvient pas abattre son rival ; il est oblig de le foudroyer et le pr残ipiter avec son rocher dans le Tartare. Goethe et Shelley ont vu dans le condamn  un fondateur de culture et le lib屍ateur de l'humanit, Hugo y a vu un ヌ rebelle puni ネ et Michelet l'image de ヌ l'士ancipation par l'effort ネ. Cette derni俊e pi縦e appartenait une trilogie dont Prom師h仔 師ait le personnage central ; l'image c四獣re de l'aigle qui ronge chaque jour le foie du supplici apparaissait dans la deuxi塾e pi縦e de l'ensemble, Prom師h仔 d四ivr.

 

2. Sophocle

(Colone vers 496 ム Ath熟es vers 405) est le second des grands tragiques ath始iens ; il entre en comp師ition tr峻 t冲 avec Eschyle. ヒ la diff屍ence d'Eschyle, il semble avoir pris une part active la vie de la cit, tout en faisant repr市enter ses pi縦es dont nous ne poss仕ons qu'une partie. Ses trag仕ies conserv仔s (7 pi縦es sur 123) sont post屍ieures 450 et nous reportent au si縦le d'or ath始ien, au temps de P屍icl峻, dont il est l'ami. Les sujets de ses pi縦es sont emprunt市, comme ceux d'Eschyle, au cycle de Troie (Ajax, Philoct春e) et ses prolongements (ネectre), et au cycle de Th獣es (Oedipe Roi, Oedipe Colone, Antigone) ; les Trachiniennes appartiennent au cycle d'H屍akl峻. Sur le plan dramaturgique, il introduit un troisi塾e acteur ; il augmente le nombre des choreutes, qui passe de 12 15, en m仁e temps qu'il r仕uit les interventions du chマur dans la pi縦e. Plus qu'Eschyle, Sophocle croit un ordre moral du monde, une justice sup屍ieure qui r残ompense les bons et punit les m残hants, m仁e s'il reconna杯 aussi la toute-puissance du destin. Sophocle a fait descendre la trag仕ie du ciel sur la terre : le ressort tragique repose sur la volont puissante des h屍os qui ne sont plus d市ormais condamn市 subir sans comprendre les caprices de la n残essit. L'homme est le protagoniste du drame ; il agit et n'est plus la victime impuissante d'une n残essit inflexible ; les dieux paraissent peu. Chez Sophocle, le malheur continue bien s柮 d'exister, mais il n'est pas le r市ultat d'une fatalit externe ; il est la cons子uence des actes accomplis par des 腎res libres et responsables ; aussi la pire mis俊e laisse-t-elle toujours comme ressource supr仁e le repentir, comme dernier moyen de rel竣ement, l'humiliation devant la loi divine. Ainsi ホdipe est victime du destin, mais il aurait pu se contenter de l'ignorer : c'est son orgueil et sa violence qui ont pr残ipit la d残ouverte du secret fatal ; sa faute ne va pas au-del ; il n'est pas responsable des crimes qu'il n'a pas voulus. Son orgueil est expi par l'acceptation du malheur ; le malheureux sait d市ormais qu'il est devenu innocent. La trag仕ie est aussi pour Sophocle l'expression d'un conflit, d'une mise en question de la cit par elle-m仁e. De ce conflit entre les valeurs civiques et les valeurs familiales, la trag仕ie d'Antigone, la fille d'ホdipe, est certainement l'expression la plus nette : au nom d'une loi morale plus haute que celle de l'フat, Antigone d残ide de donner une s姿ulture son fr俊e Polynice, m仁e s'il a trahi la cit ; elle brave la col俊e de Cr姉n, qui la condamne p屍ir emmur仔 vivante. Mais qu'importe, il n'existe pas de loi plus juste que celle que lui dicte sa conscience. Le th脂tre de Sophocle est un th脂tre humaniste, un th脂tre de l'子uilibre, de la mesure, de l'harmonie, du classicisme, l'image du si縦le de P屍icl峻 et du Parth始on.

 

3. Euripide

(Les Troyennes, 98-160 : Plaintes d'H残ube) (2,4 Mo)

(Salamine 480 ム Pella en Mac仕oine 406). Le plus philosophe des tragiques grecs fut un 四竣e de Socrate. ヒ l'inverse de Sophocle, il ne prit aucune part aux affaires publiques. Il donna sa premi俊e trag仕ie vers l'曳e de vingt-cinq ans, l'ann仔 de la mort d'Eschyle. Sa mort suscita une vive 士otion Ath熟es : Sophocle, son rival, en signe de deuil, fit enlever leur couronne aux acteurs qui jouaient sa trag仕ie ホdipe Colone. Euripide 残rivit une centaine de pi縦es, dont il nous reste 17 trag仕ies et un drame satirique. Leur sujet est emprunt aux vieilles l使endes h屍o敏ues ou mythologiques : l使endes des Argonautes (M仕仔) ; l使endes de la guerre de Troie (les Troyennes ; H残ube ; Andromaque ; H四熟e ; Iphig始ie Aulis ; ネectre ; Oreste ; Iphig始ie en Tauride) ; l使endes th暫aines (les Bacchantes ; les Ph始iciennes ; H屍acl峻 furieux) ; l使endes attiques (les H屍aclides ; les Suppliantes ; Hippolyte ; Ion ; Alceste). Son drame satirique, le Cyclope, est le r残it plaisant des aventures d'Ulysse chez le cyclope Polyph塾e. Plusieurs de ses pi縦es seront imit仔s par le sto苗ien S始述ue sous l'empereur N屍on et ce n'est sans doute pas un hasard : les deux th脂tres sont marqu市 par la philosophie. La trag仕ie d'Euripide est tr峻 diff屍ente de celle d'Eschyle et de Sophocle, qui sont cependant ses contemporains. Elle a subi, en effet, l'influence des philosophes que le po春e fr子uentait. Surnomm le ヌ philosophe de la sc熟e ネ, Euripide utilise encore les anciennes l使endes, mais il les juge, il les critique. Il ne croit plus aux dieux de la mythologie ; le sens profond des mythes lui 残happe ; mutatis mutandis, les vieilles l使endes sont le pr師exte un ヌ th脂tre th峻e ネ. Ses personnages, comme les hommes de sa g始屍ation, sont affranchis des croyances traditionnelles. Ses h屍os ne sont plus le jouet d'une fatalit in四uctable, mais les victimes de passions violentes. C'est aussi le peintre de l'amour sous ses toutes ses formes : l'amour maternel d'Andromaque et d'H残ube, l'amour conjugal et sacrifi d'Alceste qui choisit de mourir la place de son 姿oux, l'amour jaloux et furieux de Ph重re et de M仕仔. Par rapport Eschyle et Sophocle, l'intrigue devient le centre de la trag仕ie ; le chマur a perdu sa fonction dramatique ; il n'a presque plus qu'un int屍腎 musical et son lyrisme, riche en images, est un commentaire po師ique sugg屍 par la situation des personnages.

 

 

B.2. La com仕ie

 

フymologiquement, la com仕ie est une chanson de village ou de campagne, le k冦os d市ignant un cort夙e rustique en l'honneur de Dionysos, o des paysans ivres, mont市 sur des chars et barbouill市 de lie de vin, 残hangeaient avec le public des plaisanteries grossi俊es. La com仕ie est donc li仔 au vin, la danse, la f残ondit, l'屍otisme, l'ind残ence, la grossi俊et ; les attaques personnelles sont fr子uentes et d'une audace inou鋲, notamment contre les hommes d'フat qui sont ridiculis市 et injuri市 sans m始agement ; le langage y est cru et brutal. Comme dans la trag仕ie, le chマur, dont les personnages sont d使uis市 en grenouilles, en oiseaux, en gu壬es, etc., y joue un r冤e essentiel, soit en chantant la ヌ parabase ネ, grand morceau lyrique central, soit en se m人ant l'action, soit enfin en s'adressant directement au spectateur. En r斬lit, ces caract屍istiques sont surtout le fait de la ヌ Com仕ie ancienne ネ, la ヌ Com仕ie moyenne ネ et la ヌ Com仕ie nouvelle ネ marquant une 思olution du genre vers une plus grande retenue dans l'expression, une agressivit plus polic仔, et une disparition progressive du chマur.

 

Aristophane

(vers 445 ム vers 386) est le principal repr市entant de la ヌ Com仕ie ancienne ネ. On ne conna杯 presque rien de sa vie, sinon qu'il obtint plusieurs fois la premi俊e place dans les concours de po市ie et que les attaques qu'il mena, notamment dans sa com仕ie les Chevaliers (424 ACN), contre le d士agogue Cl姉n lui attir俊ent un proc峻 o, accus d'avoir usurp les droits de citoyen, il fut reconnu innocent. Il semble avoir appartenu la d士ocratie rurale, ennemie de la d士agogie urbaine au moment de la guerre du P四oponn峻e. L'マuvre d'Aristophane se composait de 44 com仕ies, dont onze seulement nous sont parvenues enti俊es. Avec une hardiesse 師onnante, Aristophane s'attaque tout, aux institutions, aux actes politiques, aux particuliers, aux hommes d'フat et m仁e aux dieux. Dans les Acharniens (425), la Paix (421), Lysistrata (411), plaidoyers en faveur de la paix, il s'四竣e contre les partisans de la guerre du P四oponn峻e qui devait ruiner Ath熟es. Les Gu壬es (422) d始oncent la sottise du peuple ath始ien, qui passe son temps rendre des jugements et n使lige les affaires importantes. Les Grenouilles (405) sont dirig仔s contre Euripide, dont les trag仕ies (d'apr峻 Aristophane), contrairement celles d'Eschyle, corrompaient le go柎 et la morale. Dans les Nu仔s (423), il moque la philosophie de Socrate, pr市ent comme le sophiste le plus dangereux ; l'Assembl仔 des femmes (392) est une critique des th姉ries communistes et f士inistes mises la mode par les sophistes. Il imagine, dans les Oiseaux (414), une cit id斬le, b液ie entre le ciel et la terre par les oiseaux, exempte des inconv始ients politiques des cit市 terrestres, et dont l'acc峻 n'est permis aux dieux m仁es que sous certaines conditions. Fondamentalement conservateur, Aristophane s'oppose toutes les nouveaut市 politiques, morales, religieuses, litt屍aires. C'est ce qui explique ses attaques injustes contre Socrate, qu'il assimile aux sophistes et dont il m残onna杯 la spiritualit, ou contre le po春e tragique Euripide, auquel il reproche d'abandonner la noble simplicit de ses pr仕残esseurs.

 

M始andre

(Ath熟es vers 340 ム Ath熟es vers 292) est le principal repr市entant de la ヌ Com仕ie nouvelle ネ. Il excelle dans l'observation et la peinture des mマurs priv仔s. L'argent et l'amour sont les principaux ressorts de ses com仕ies, dont on poss重e des fragments assez 師endus (la Samienne ; la Belle aux boucles coup仔s ; l'Arbitrage ; le Bourru). Le latin T屍ence l'a suivi de tr峻 pr峻 et lui doit le sujet de quatre pi縦es sur six. Les caract俊es des personnages reproduisent des types fix市 une fois pour toutes, mais dont les nuances varient l'infini : on y voit des p俊es avares ou grincheux, des matrones acari液res ou indulgentes, des fils de familles honn腎es et sympathiques, mais l使ers et viveurs, des esclaves impudents et rus市, des soldats fanfarons, des parasites spirituels et gourmands, tous personnages que l'on retrouvera plus tard dans la com仕ie latine, et, bien s柮, chez Moli俊e, mais les grecs ne se sont pas 四ev市 jusqu' la cr斬tion de types g始屍aux aussi puissants que Tartuffe ou Harpagon, et il faut bien reconna杯re que le Misanthrope de Moli俊e repr市ente un type humain plus abouti et plus convaincant que le Dyscolos de M始andre, nonobstant les qualit市 dramatiques intrins述ues du personnage grec. C'est un th脂tre de mマurs, travers de sentences morales pleines de bon sens et d'exp屍ience.

 

C. La po市ie lyrique

 

 

Dans le courant du VIIe et du VIe si縦le, la po市ie lyrique remplace l'姿op仔 pour exprimer les choses du cマur : l'amour, l'amiti, la haine, la rancマur, l'amertume, mais aussi les 士otions collectives que suscitent les grands 思始ements de la vie de la cit, les f腎es religieuses ou patriotiques, les victoires la guerre ou dans les grands jeux, les r史ouissances de toutes sortes, etc. Monodique ou chorale, la po市ie lyrique s'accompagne d'instruments de musique : le barbiton, la lyra, la ch四ys ou le luth, qui permet au po春e d'accompagner son propre chant (Alc仔, Sappho, Anacr姉n), les instruments vent qui accompagnent les chマurs dans les ヌ 姿inicies ネ (Pindare). Les genres lyriques sont extr仁ement nombreux ; ils consacrent la fonction litt屍aire des dialectes et ils se distinguent par le m春re utilis.

Barbiton (1,1 Mo)

Le lyrisme ionien s'exprime dans l'四使ie dont les po塾es sont compos市 d'une suite plus ou moins longue de distiques. Ils peuvent exprimer des sentiments 四ev市 ou nobles, parfois violents, se rapportant la politique ou la guerre. Le po春e Mimnerme (vers 630) lui a donn son ton m四ancolique et tendre, que l'on retrouvera plus tard chez les Alexandrins et surtout chez les Romains (Tibulle, Properce, Ovide) et qui deviendra la caract屍istique moderne de ce genre po師ique. La po市ie iambique d'Archiloque (vers 600), compos仔 d'un rythme vif et tendu (U ム) est une po市ie de combat, taill仔 pour la satire, pour chanter la m残hancet, la raillerie, au point que les personnes attaqu仔s par le po春e avaient 師 r仕uites, disait-on, se pendre de d市espoir.

Aulos (1,8 Mo) (Hymne N士市is)

Le lyrisme lesbien (de l'罵e de Lesbos) est compos d'un petit nombre de vers, surtout de strophes de quatre vers, et chante des sentiments vari市, mais de pr伺屍ence les joies de la vie, avec une gr営e d四icate et parfois sensuelle :

・ ainsi les odes d'Alc仔 (vers 610), l'inventeur de la strophe alca敏ue (que l'on retrouve chez Horace et dans la po市ie m仕i思ale), qui a compos des satires politiques, des chansons d'amour et de table ;

・ les odes de Sappho de Mytil熟e (vers 600), la plus illustre po師esse de l'antiquit, dont les chansons expriment le vertige physique de la passion amoureuse, la r思olte contre le tyran, la beaut de l'aurore, du printemps ou du soir, l'angoisse d'un amour d詩u, et qui l'on doit l'invention de la strophe sapphique ; une l使ende c四獣re raconte qu'elle s'est jet仔 dans la mer du haut d'un rocher par amour d詩u pour une des 四竣es de son 残ole de po市ie ;

(3,3 Mo) Sappho: ヌ K prassinizoノ  ネ
Ang四ique Ionatos et Nena Venetsanou
ヌ Sappho de Mytil熟e ネ
Disque Auvidis/Chorus AC 6168

 

Anacr姉n (vers 540) est une sorte de po春e de cour, favori des tyrans ; il chante l'amour, la l使俊et, le luxe de la cour et les plaisirs de la table ; il a suscit des imitateurs Rome dans un recueil appel les Anacr姉ntiques, mais surtout la Renaissance et au si縦le classique dans les po塾es l'Amour (l'Amour mouill, l'Amour piqu,ノ).

Le lyrisme dorien est un lyrisme choral qui chante les 思始ements de la vie de la cit, ses f腎es religieuses, ses r史ouissances civiques. Il nous est surtout connu par le po春e Pindare (Cynoc姿hales en B姉tie 518 ム Argos 438), le plus illustre des lyriques grecs, imit par Horace chez les Romains, puis par Prudence chez les chr師iens. Les pi縦es que l'on a conserv仔s ne constituent qu' peu pr峻 le quart de ce que l'antiquit connaissait encore de lui longtemps apr峻 sa mort : ce sont 45 ヌ 姿inicies ネ ou ヌ odes triomphales ネ, rang仔s en quatre cat使ories d'apr峻 les jeux qu'elles c四獣rent : les Olympiques, Pythiques, N士仔nnes, Isthmiques. La composition des odes pindariques est tr峻 caract屍istique : dans un ordre et des proportions variables, elles pr市entent un 四oge du vainqueur, un r残it mythique et des conseils moraux qui forment l'四士ent ヌ gnomique ネ de la pi縦e. Pindare a une tr峻 haute conception du r冤e du po春e : il l'estime autant que les exploits de ceux qu'il c四獣re ; cette fiert deviendra h屍仕itaire chez les po春es lyriques (Horace, Ronsard, Malherbe, Hugo, etc.). La forme ne le c重e pas au fond : le style de Pindare est puissant, riche en m師aphores audacieuses et brillantes, toujours harmonieux et souverain ; il d仕aigne les entraves et ne reconna杯 pour r夙le que les caprices du g始ie, ce qui en fait un auteur d'une interpr師ation difficile.

l'姿oque alexandrine ou hell始istique (IIIe s. ACN), les genres lyriques sont encore cultiv市 avec go柎, mais marqu市 par l'esth師ique 屍udite et pr残ieuse de ce temps. Des 800 ouvrages de Callimaque (Cyr熟e vers 310 ム Alexandrie vers 235), il reste seulement quelques hymnes, 姿igrammes et 四使ies, et une traduction latine de son po塾e la Chevelure de B屍始ice dans le po塾e 66 de Catulle. Callimaque d伺end l'esth師ique du ヌ po塾e court ネ, cisel, virtuose, de forme parfaite, contre le ヌ po塾e long ネ, cyclique, 姿ique, repr市ent son 姿oque par l'姿op仔 d'Apollonios de Rhodes. Les Idylles cr試es par Th姉crite (Syracuses 250) confirment cette esth師ique du po塾e bref ; c冲 de fragments 姿iques ou mythologiques et de mimes (les Syracusaines), plusieurs d'entre elles mettent en sc熟e des bergers dans leurs occupations habituelles ou dans des joutes po師iques et musicales qui seront directement imit仔s par Virgile dans ses Bucoliques ; en ce sens, Th姉crite est le cr斬teur du genre pastoral. C'est un po春e sensible aux charmes exquis de la nature et de la campagne, plein de tendresse pour les petites gens, rempli d'humour et de sympathie pour les menus faits de leur vie, d暫ordant d'all使resse devant leurs f腎es, leurs joies, leurs amours.

 

D. L'histoire

 

L'histoire est l'残riture de la destin仔 des hommes dans le temps, l'残riture du monde tel qu'il est travers et anim par la volont du destin. Dans sa premi俊e acception, l'histoire (histor誕) est d伺inie par H屍odote comme une ヌ enqu腎e ネ, une ヌ recherche ネ. Les premiers historiens 師aient 師roitement attach市 des cit市, dont ils ont 残rit les ヌ r残its de fondation ネ ou des familles illustres, qui leur ont demand d'残rire leurs g始斬logies plus ou moins mythiques. Les auteurs de ces r残its en prose s'appelaient des logographes. Leur caract俊e commun 師ait le manque de critique et de vues d'ensemble. Ils 残rivent en dialecte ionien. Apr峻 les logographes, deux auteurs se distinguent particuli俊ement, dans la mesure o ils repr市entent respectivement deux moments importants dans l'accession de l'histoire une plus grande autonomie par rapport au pass mythique des 思始ements.

 

H屍odote

(Halicarnasse en Asie Mineure vers 485 ム Thourioi en Grande Gr縦e vers 420) est consid屍 depuis Cic屍on comme ヌ le p俊e de l'histoire ネ. L'ouvrage d'H屍odote est intitul Histoires ou plus exactement Expos d'une recherche, du mot grec ヌ historia ネ qui signifie ヌ enqu腎e, recherche ネ. Et, effectivement, l'マuvre d'H屍odote est un ヌ reportage ネ issu de nombreux voyages qu'il entreprit depuis l'Asie Mineure jusqu'en Sicile, travers l'トypte, la Cyr始a敏ue, la Babylonie, la Perse jusqu' la capitale Suse. Au cours de ces voyages, il rencontra des civilisations diverses, l o ses contemporains ne concevaient que la pr市ence de ヌ Barbares ネ, c'est--dire de non-Grecs. Des r使ions (Afrique, territoire des Scythes) situ仔s au-del des limites du monde connu, consid屍仔s jusque-l comme le ヌ n斬nt ネ, il recueillit et rapporta les mythes, parfois irrationnels, qui seront repris plusieurs si縦les plus tard par les navigateurs portugais et espagnols. Pour autant, cette マuvre n'est pas un r残it de voyages ou un journal de bord ; la mati俊e est organis仔, articul仔 autour d'un th塾e central qui lui donne son unit et qui est annonc d峻 les premi俊es lignes de l'マuvre : l'affrontement supr仁e entre les Grecs et les barbares l'occasion des guerres m仕iques. H屍odote compose son ヌ enqu腎e ネ afin, 残rit-il lui-m仁e, d' ヌ emp芯her que le pass des hommes ne s'oublie avec le temps, et pour 思iter que d'admirables exploits, tant du c冲 des Grecs que de celui des barbares, ne tombent dans l'oubli ; en particulier, ce qui fut la cause que Grecs et barbares entr俊ent en guerre les uns contre les autres ネ. En ce sens, cette マuvre constitue le premier grand r残it historique qui rompt avec la tradition du r残it 姿ique. Alors qu'Hom俊e racontait l'histoire guerri俊e de h屍os plus ou moins humains, confront市 aux volont市 contradictoires des dieux et agissant dans des temps imm士oriaux devenus inaccessibles la pens仔 critique, les personnages dont parle H屍odote sont des acteurs v屍itables, qui, certes, restent tr峻 li市 une parole religieuse et des mythes, mais dont les faits et gestes sont contr冤ables et v屍ifi市 dans l'exp屍ience et le temps humains. H屍odote a des informateurs et il les 残oute, sans doute avec une confiance trop na夫e, m仁e s'il cherche toujours v屍ifier leurs propos en 師ablissant un tri entre le merveilleux, le possible, le vraisemblable ou le vrai. Sa recherche s'applique d'abord aux 思始ements humains et au cadre naturel, et non plus mythique, dans lequel ils se d屍oulent.

D'o une conception de l'histoire qui va au-del du simple r残it ou du constat de v屍it, et qui s'int屍esse aussi la g姉graphie. Esprit curieux et objectif, H屍odote ne s'est pas seulement efforc d'師ablir la v屍it et de montrer l'encha馬ement des effets et des causes dans les 思始ements qu'il 思oque : il a mis 使alement l'accent sur le cadre g姉graphique et a donn sur les diff屍ents aspects de la vie des nations une multitude d'informations qui font aussi de son ouvrage le premier grand ヌ reportage ネ. Il a 師 ainsi l'un des premiers Grecs montrer que les Barbares ne forment pas un tout indiff屍enci, et que, sous ce terme, se trouvaient regroup市 de multiples peuples avec leurs langues, leurs coutumes, leurs religions. Ces nombreuses digressions nous font conna杯re les peuples qui ont 師 en relations plus ou moins directes avec les Perses ou les Grecs, leurs us et coutumes, leurs l使endes, transformant ainsi l'ouvrage en une encyclop仕ie g姉graphique, ethnographique et historique du plus haut int屍腎.

L'マuvre est organis仔 en neuf livres qui portent arbitrairement le nom des Muses, selon une division r残ente qui date du Ier si縦le ACN. La premi俊e partie (livres I IV) sert de vaste pr伺ace au r残it des guerres m仕iques qui constitue la substance des livres V IX. Parmi les livres les plus lus, il faut signaler le livre II consacr la description de l'トypte : avant le d残hiffrement des hi屍oglyphes, ce livre a 師 le seul document qui donnait une id仔 relativement construite de l'ancienne トypte. Pour la premi俊e fois aussi dans l'antiquit, l'マuvre d'H屍odote nous fait conna杯re un texte 残rit en prose, marquant ainsi un progr峻 sensible dans l'exercice de la pens仔 rationnelle o le souci primordial est de rechercher et d'exposer directement la v屍it, alors que la po市ie induisait une forme de langage qui donnait un acc峻 oblique la v屍it, travers le travestissement du mythe et des ornements du vers.

 

Thucydide

(Ath熟es vers 460 ム apr峻 395). Thucydide participa activement la vie politique, diplomatique et militaire de son temps, notamment pendant la guerre du P四oponn峻e (431 ム 404) qui a oppos les Ath始iens et les Lac仕士oniens et dont il a 師 l'historien. Si H屍odote a 師 appel le ヌ p俊e de l'histoire ネ, on a parfois appel Thucydide ヌ le p俊e de la science historique ネ. Dans son Histoire de la guerre du P四oponn峻e, Thucydide 残arte r市olument les r伺屍ences mythiques dans l'残riture de l'histoire. Pour lui, l'histoire ne saurait 腎re que celle du temps pr市ent, que l'on peut ヌ autopsier ネ (au sens 師ymologique de ヌ voir de ses propres yeux ネ), et non pas celle que l'on entend dans les r残its de m士oire. Sur ce point, il s'inscrit en faux contre son a馬 H屍odote, qu'il traite de logographe, c'est--dire de ヌ raconteur d'histoires ネ. ネiminant de son r残it le merveilleux et les explications providentialistes, Thucydide tente plut冲 de d士onter le m残anisme de la guerre, d'en comprendre le d残lenchement et les multiples p屍ip師ies, et pas seulement de les raconter. Sa m師hode historique se fonde d'abord sur ses propres souvenirs, mais il les confronte aussi aux t士oignages d'autres acteurs des 思始ements, des documents vari市 et pr残is, donnant ainsi l'histoire un statut autonome, ヌ scientifique ネ, ヌ rationaliste ネ qui l'四oigne du mythe. Ce qui n'exclut pas une mise en マuvre artistique de la documentation, qui s'organise notamment autour de r残its denses et vigoureux (celui de la peste d'Ath熟es est un des plus c四獣res), et de discours fictifs marqu市 par une solide formation rh師orique.

 

E. L'四oquence

 

L'四oquence est, par excellence, l'art de la persuasion par la parole, publique ou priv仔. Elle appara杯 d峻 l'origine de la litt屍ature grecque : les 姿op仔s hom屍iques sont d史 farcies de discours. Par ailleurs, les institutions grecques, en particulier celles de la d士ocratie ath始ienne, laissent une grande place au d暫at public et favorisent donc merveilleusement la prise de parole et les arts de la rh師orique qui s'y rattachent, non sans induire des d屍ives o la recherche de l'effet a parfois pris le pas sur la recherche de la v屍it, comme, par exemple, dans l'enseignement des sophistes. ヒ c冲 de l'四oquence politique, l'四oquence judiciaire conna杯 un d思eloppement spectaculaire favoris par la multitude des proc峻 politiques ou priv市. L'四oquence d'apparat se d姿loie dans les r志nions d'hommage, les f腎es publiques, les grands rassemblements civiques o l'on fait l'四oge de certains citoyens, notamment ceux qui sont morts la guerre. La parole publique s'exerce dans des lieux qui lui sont particuli俊ement r市erv市 et dont un, au moins, a 師 banalis dans le langage courant pour d市igner une place publique, un espace de d暫at : l'agora, dont le correspondant latin est le forum. Il est significatif que ces deux mots font aujourd'hui partie du vocabulaire usuel de l'Internet, qui est l'outil de communication et de discussion le plus 師endu et le plus ouvert qui soit.

Les Grecs 師ant naturellement dou市 pour la parole, les orateurs ont 師 tr峻 nombreux dans tous les genres de l'四oquence. Le plus c四獣re est sans doute :

 

D士osth熟e

(Ath熟es 384 ム se suicide par le poison pour 残happer ses ennemis, r伺ugi dans le temple de Pos司don sur l'罵e de Calaurie en 322) qui, comme plus tard, Cic屍on, repr市ente le mod粛e antique de l'orateur, la fois acteur de la vie politique de son temps, homme de conviction et de libert, et ardent d伺enseur de l'ind姿endance ath始ienne contre l'imp屍ialisme mac仕onien, repr市ent par Philippe II, roi de Mac仕oine, et son fils, Alexandre le Grand. On conna杯 l'anecdote selon laquelle, pour corriger un d伺aut de prononciation, D士osth熟e d残lamait ses discours avec des cailloux dans la bouche devant la mer d残ha馬仔 ; le sens de l'effort fut un trait majeur et constant de sa personnalit. Il nous reste une soixantaine de discours de D士osth熟e, dont les plus c四獣res sont sans doute Les Philippiques, qui d始oncent la politique de conqu腎es de Philippe, roi de Mac仕oine et p俊e d'Alexandre, et Les Olynthiennes, o D士osth熟e exhorte vivement les Ath始iens secourir les habitants d'Olynthe, en Thrace, menac仔 par Philippe. D士osth熟e est un fervent partisan de ce que l'on appellerait aujourd'hui ヌ le droit d'ing屍ence ネ, alors que le peuple ath始ien se souciait peu d'intervenir dans les conflits ext屍ieurs. Les harangues de D士osth熟e nous font entrer au cマur m仁e des d暫ats populaires ; elles nous montrent un homme qui s'identifie son art, qui engage sa propre personne dans la cause qu'il d伺end et qui utilise toutes les ressources de la rh師orique pour persuader l'assembl仔 du peuple : 士otion, path師ique, invective, reproche, accusation, mais aussi artifices et d士agogie.

Apr峻 l'曳e d'or de l'四oquence politique et judiciaire, la rh師orique envahit tous les domaines de la vie publique et culturelle. Les 残oles et les trait市 de rh師orique se multiplient ; les exercices de rh師orique prennent le nom significatif de progymnasmata car il s'agit d'un v屍itable ヌ entra馬ement ネ pr姿aratoire la prise de parole et m仁e, plus simplement, l'art de penser. Car la force persuasive de la rh師orique l'am熟e devenir un v屍itable syst塾e de pens仔, imposant ses cat使ories formelles comme passage oblig pour toute forme de d士onstration. M仁e l'art d'残rire rel竣e d市ormais des arts de la parole, car seuls m屍itent le luxe de l'残riture les textes qui, par ailleurs, s'entendent bien. La langue fran溝ise a, du reste, conserv quelque chose de ce pr市uppos rh師orique toute forme de dialectique, dans la double acception du verbe ヌ entendre ネ, qui peut signifier la fois ヌ comprendre par l'oreille ネ et ヌ comprendre par l'esprit ネ. Nonobstant les ind始iables valeurs litt屍aires qu'a induites cette complicit d市ormais codifi仔 entre la forme et le sens, les d屍ives n'ont pas 師 rares qui ont rompu l'子uilibre, en manipulant les techniques formelles de la persuasion oratoire au profit d'un discours id姉logique.

 

F. La philosophie

 

On ne r姿師era jamais assez que les Grecs sont les inventeurs de la philosophie, entendue dans son acception 師ymologique et compl春e ヌ amour de la sagesse ネ. Avant les Grecs, toutes les civilisations ont d思elopp des formes de sagesse et certaines nous les ont transmises dans des recueils de sentences. Mais les Grecs ont pour la premi俊e fois ヌ aim ネ la sagesse pour elle-m仁e, au-del de ses aspects utilitaires indispensables la vie des hommes en soci師. Cette attitude nouvelle et ヌ gratuite ネ les a amen市 prendre la pens仔 elle-m仁e comme objet d'師ude, inaugurant ainsi la possibilit d'une sp残ulation abstraite o pour la premi俊e fois l'homme prend distance par rapport sa propre pens仔 pour en objectiver le fonctionnement. La philosophie installe un 残art ou un miroir entre celui qui pense et sa propre pens仔, et elle 師udie les lois qui en constituent le reflet. Tout ceci vous sera expos plus longuement dans le cadre du cours d'introduction la philosophie que vous aurez au second quadrimestre. Retenons simplement ici que la philosophie grecque a partie 師roitement li仔 la litt屍ature et au texte, aux sciences des mots et du langage, tant il est vrai que le logos signifie la fois ヌ pens仔 ネ et ヌ parole ネ.

ヒ c冲 des sophistes et de tous les cr斬teurs d'残oles philosophiques, Platon (Ath熟es 428 ム vers 348) et Aristote (Stagyre en Mac仕oine 384 ム Chalcis en Eub仔 322) sont les auteurs d'une マuvre litt屍aire consid屍able. Respectivement fondateurs de l'Acad士ie et du Lyc仔, ils repr市entent deux d士arches diff屍entes dans la mani俊e d'expliquer le r仔l, et jug仔s compl士entaires par des 残oles philosophiques plus tardives. Dans la ligne de la m師hode socratique, les Dialogues de Platon font ヌ accoucher ネ les esprits des personnages ; ils partent du principe que la v屍it est une id仔 cach仔 en chacun de nous et qui se r思粛e au terme d'une asc峻e intellectuelle et spirituelle en se d使ageant progressivement des objets ou des images concrets qui n'en sont que les p瑛es reflets (mythe de la caverne). Les 残rits conserv市 d'Aristote sont des trait市 marqu市 du sceau de l'encyclop仕isme, du classement, de la science, des cat使ories, de l'observation. Contrairement Platon, Aristote prend un soin tout particulier d残rire les r斬lit市 concr春es, rassembler les faits, les classer, d伺inir des m師hodes d'analyse ou les formes de l'expression. En caricaturant tr峻 fort, on pourrait dire que Platon est le p俊e de la philosophie comme sagesse, avant que Plotin et Porphyre (IIIe si縦le PCN), puis les n姉platoniciens qui en sont issus, ne radicalisent l'enseignement de Platon en une v屍itable mystique et une religion philosophique. En revanche, Aristote serait le p俊e de la philosophie comme science, en organisant le savoir en ヌ cat使ories ネ et en d伺inissant les outils de la connaissance (po師ique, [m師a]physique, psychologie, logique, sciences naturellesノ)

Biographe, moraliste et philosophe, Plutarque (Ch屍on仔, B姉tie, vers 50 PCN ム  apr峻 120) est surtout un polygraphe pr姉ccup de chercher dans l'histoire des exempla ou des mod粛es de vie pour ceux qui le lisent. Il s史ourna longuement Rome o il ouvrit une 残ole d'四oquence et donna des lectures et des conf屍ences en langue grecque. Plutarque est un des auteurs les plus f残onds de l'antiquit. Un grand nombre de ses ouvrages ne nous sont pas parvenus. Les autres ont 師 class市 en deux groupes, les Vies parall粛es et les ホuvres morales, auxquels il convient d'ajouter les Propos de table, dialogue vivant traitant des sujets les plus divers, o l'auteur se demande, par exemple, pourquoi les vieillards voient mieux de loin que de pr峻, ou quelle main Aphrodite fut bless仔 par Diom重e !

・ les Vies parall粛es des hommes illustres de la Gr縦e et de Rome opposent deux deux et nom nom 46 Grecs et Romains, auxquels s'ajoutent quatre noms s姿ar市 : e.g. Alcibiade et Coriolan, Aristide et Caton le Censeur, P屍icl峻 et Fabius, Pyrrhus et Marius, Alexandre le Grand et C市ar, D士osth熟e et Cic屍on. L'intention manifeste de l'auteur est de d士ontrer que la Gr縦e ne fut en rien inf屍ieure Rome, d'o ce parall四isme arbitraire, conduisant parfois l'残rivain rapprocher des personnages qui n'ont que de lointains points communs ;

・ les ホuvres morales se composent de 65 trait市 autour de questions 師hiques, philosophiques, politiques, religieuses et mythologiques, litt屍aires, rh師oriques, scientifiques, m仕icales.

Tr峻 残lectique d'un point de vue philosophique, l'マuvre de Plutarque a connu un succ峻 consid屍able dans l'ordre de la morale pratique. Depuis l'antiquit, de nombreuses g始屍ations ont lu ses conseils de vertu mod屍仔 et ont appris a conna杯re les grands hommes du pass par les biographies qu'il en a 残rites. Plutarque est un homme d'子uilibre, un homme sans histoire, tr峻 appr残i de ses concitoyens qui l'ont choisi comme archonte de leur cit. Il aime le bien et le beau ; il est heureux de pouvoir les glorifier, et il le fait avec toute sa simplicit d'honn腎e homme et avec cette bonhomie qu'Amyot, au XVIe si縦le, s'est plu mettre en relief dans sa c四獣re traduction. Plutarque est un conteur admirable, particuli俊ement dou pour analyser le cマur humain ; loin des grandes constructions platoniciennes ou aristot四iciennes, sa philosophie est d'abord un art de vivre. De la Renaissance jusqu'au XIXe si縦le, il fut le plus populaire des 残rivains de l'antiquit. Son influence sur Montaigne, Shakespeare, Corneille, Jean-Jacques Rousseau et la R思olution fran溝ise a 師 consid屍able.

 

 

Responsable acad士ique : Paul-Augustin Deproost
Analyse : Jean Schumacher
Design & r斬lisation inf. : Boris Maroutaeff

Derni俊e mise jour : 19 septembre 2020