Notice : 1. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) se demande pourquoi Caton d'Utique a préféré se donner la mort plutôt que de paraître devant César, vainqueur ?
Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 122 : De la mort volontaire
... Quid tam horrificum uultus Cesaris habuit, ut esset morte etiam fugiendus, uiri omnium non tyrannorum modo, sed principum clementissimi atque mitissimi? et si potentiorem nullum, multos certe ferociores sua ille uiderat etate; immo uero nullum uiderat mitiorem. Iure igitur alter quidam scriptor egregius, et fide clarus et eloquio, "Michi, inquit, Cato uidetur causam quesisse moriendi, non tam ut Cesarem fugeret, quam ut Stoicorum decretis obtemperaret quos sectabatur, suumque nomen grandi aliquo facinore clarificaret. cui quid mali potuerit accidere, si uiueret, non inuenio; Gaius enim Cesar, ut erat clemens, nichil aliud efficere uolebat, etiam in ipso belli ciuilis ardore, quam ut bene mereri de Republica uideretur, duobus optimis ciuibus Cicerone et Catone seruatis". En tibi alia preter inuidiam causa moriendi, uanitas stulta; utraque nec Catone digna, neque ulla prorsus anticipande mortis sufficiens causa est.
... Et puis, qu'avait de si affreux le visage de César, qu'il fallût en éviter la vue,
voire par une mort avancée ? De César, dis-je, l'homme le plus doux et le plus
débonnaire, je ne dirai pas seulement d'entre tous les tyrans, mais encore d'entre tous les
princes légitimes ? Si Caton en son siècle n'en avait point vu de plus puissant que lui, du
moins en avait-il vu plusieurs beaucoup plus farouches, mais il n'en avait point vu de plus
enclin à la clémence. Ce n'est donc pas sans raison, qu'un autre excellent auteur et qui
n'est pas moins illustre par sa fidélité que par son éloquence, dit qu'à son avis "Caton
chercha des prétextes pour mourir non pas tant pour se soustraire au pouvoir et aux
commandements de César, que pour obéir aux maximes des stoïciens dont il était
sectateur et pour rendre son nom illustre par quelque action éclatante. Autrement je ne
vois pas quel mal il eut pu lui arriver quand il aurait plus longtemps vécu. Et
véritablement comme César était plein de bonté, il n'avait point de passion plus ardente,
même parmi la fureur échauffée des guerres civiles, que de trouver occasion d'obliger la
République en sauvant Cicéron et Caton les deux meilleurs de ses citoyens".
{Lactance, Des institutions divines, III, 18}
Tu vois par là qu'outre l'envie une forte vanité fut la cause de la mort de ce brave
Romain ; mais l'une et l'autre est indigne de Caton et ce ne sont pas là des motifs suffisants
pour prévenir raisonnablement la mort. Après tout, le désespoir étant le dernier de tous les crimes, ne peut jamais être légitime.
2. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos du mariage des prêtres et des moines :
Érasme, Correspondance, Lettre 1539 : Au Sénat de la ville de Bâle :
... Ego nullo fauore uestro dignos arbitror qui temere cucullam
excutiunt, aut qui sacerdotes uxorem ducunt. Caeterum qui per
imbecillam aetatem parentum auctoritate aut aliis modis in
monachatum aut sacerdotium detrusi sunt, hie cuperem auctoritate
maiorum subueniri. Multi sunt quos expedit monasteriorum
cancellis cohiberi, ne grauiora peccent. Multi sunt infirmi, quibus
utilis est disciplina, periculosa libertas. Nullo uero modo ferendi
sunt qui non solum ipsi leuiter mutant uitae genus, sed alios etiam
ut idem faciant hortantur : quasi nefas esset monachum in suo instituto
perseuerare, aut quasi per se sit impius sacerdotum coelibatus.
Non est uerisimile ut qui in monasterio uixit turbulente, sit bene
uicturus ubi libertati redditus fuerit. Nec probabile est sacerdotem
in matrimonio fore contentum unica uxore, qui in coelibatu multas
habuit concubinas ; sed metuendum ne impuro coelibatui succedat
impurius matrimonium. Quis autem feret monachos aut sacerdotes
qui mala fide susceperunt honorem ordinis ecclesiastici, et susceptum
nequiter uiuendo dehonestarunt—lasciuiam interim suam alentes
Ecclesiae salariis, quum deberent agnoscere peccatum suum—, ultro
incusare constitutiones pontificum ? Et tamen his quoque consultum
esse cuperem : malim enim alligatum uxori quam concubinarium.
Verum hoc uix fieri potest nisi intercedat principum aut
concilii auctoritas. Si uos susceperitis eos tuendos, confluent huc
undique leues homines, quidam etiam scelerosi, parum utiles ad
tuendam huius Ciuitatis tranquillitatem. Si complures episcopi
simul cum magistratibus, aut, si cessarent episcopi, magistratus ex
consensu impetrarent a Pontifice facultatem his de rebus statuendi,
tum per hos cognita caussa pro cuiusque meritis res essent temperandae.
Indoctis et indignis sacerdotio, si non possent aut
nollent continere, permitterem ut concubinam uerterent in uxorem :
sed deponerent saoerdotium, ac pro laicis haberentur. Qui bona
fide suscepissent sacerdotium et eruditione possent esse utiles
Ecclesiae, sed ob infirmitatem carnis non possent continere, alioquin
probis et integris moribus, his concederem uxorem, nec adimerem
sacerdotium. Idem sentio de monachis, ut cognita caussa consuleretur
his qui hoc promerentur.
... Pour moi, je n'estime dignes d'aucune indulgence de votre part les religieux qui pour un oui ou pour un non jettent leur froc aux orties, ou les prêtres qui se marient. Mais à ceux qui dans un âge tendre ont été poussés à la vie monastique ou au sacerdoce par
l'autorité de leurs parents ou pour d'autres raisons, je souhaiterais que l'autorité supérieure leur vienne en aide. Il en est beaucoup pour qui il est bon d'être retenus par la clôture de pécher plus gravement. Il y a beaucoup de faibles pour qui la discipline est utile, et dangereuse la liberté. Mais, en aucune façon, il ne faut tolérer ceux qui non seulement modifient eux-mêmes à la légère leur état de vie, mais qui exhortent encore les autres à faire de même : comme s'il était sacrilège pour le moine de persévérer
dans ses voeux, ou comme si le célibat des prêtres était de soi impie ! Il n'est pas vraisemblable que celui qui a vécu de façon turbulente dans son monastère, mènera une vie correcte quand il sera rendu à la liberté. Et il est peu probable que le prêtre qui,
dans le célibat, a eu de nombreuses concubines, se contentera dans le mariage d'une seule femme ; il faut craindre, au contraire, qu'à un célibat impur ne succède un mariage impur. Qui donc tolérera que des moines ou des prêtres qui ont reçu dans de mauvaises dispositions l'honneur de l'ordre ecclésiastique et qui, après l'avoir reçu, l'ont déshonoré en vivant dans le vice, nourrissant pendant tout ce temps leur débauche des rémunérations de l'Église, accusent par dessus le marché les constitutions des Pontifes, alors qu'ils devraient reconnaître leur péché ? Et pourtant, à leur sujet aussi, je désirerais qu'on prenne des mesures : je préférerais, en effet, voir un prêtre marié plutôt que concubin. Toutefois, cela est à peine réalisable, sans qu'intervienne l'autorité des princes ou du Concile. Car si vous accueillez ces gens pour les protéger, des hommes légers, certains même criminels, qui se révéleront peu utiles pour assurer la tranquillité de cette cité {Bâle}, accourront ici de toutes parts. Mais si beaucoup d'évêques, d'accord avec les magistrats, ou même, à supposer que les évêques tardent,
si les magistrats à l'unanimité, demandaient au Pontife la permission de légiférer en ces matières, alors les choses devraient bien se calmer, l'affaire étant jugée par eux selon les mérites de chacun. À ceux qui seraient ignorants ou indignes du sacerdoce, je
permettrais s'ils ne peuvent ou ne veulent vivre continents, de faire de leur concubine leur épouse : mais ils renonceraient au sacerdoce, et seraient tenus pour laïcs. À ceux qui auraient reçu dans de bonnes dispositions le sacerdoce et qui, en raison de leur
science, pourraient rendre service à l'Église, mais qui, à cause de la faiblesse de la chair, ne pourraient garder la continence, tout en étant par ailleurs de moeurs probes et intègres, j'accorderais une épouse sans leur enlever le sacerdoce. Mon opinion est la
même pour les moines, de sorte que, leur cause instruite, on aviserait pour ceux qui le mériteraient. ...
Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978
3. ITINERA ELECTRONICA
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- Plaute (vers 254 - vers 184 av. J.-Chr.), Comédie : Les trois deniers
Traduction française reprise au site WIKISOURCE :
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Deniers_(trad._Sommer)
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français :
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- Augustin (saint), Des unions adultères, Livre II
Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/adultere/index.htm
Traduction française :
"Oeuvres complètes de Saint Augustin".
Traduites pour la première fois,
sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869
.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_coniugiis_02.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_coniugiis_02_fr.txt
- Giovanni BOCCACCIO, Des femmes de renom, ch. XXXVII : Hélène
Traduction française : reprise au site MEDITERRANEES.NET :
http://www.mediterranees.net/mythes/troie/helene/boccace.html
Traduction par Guillaume Rouville, 1551 ; la ponctuation et l'orthographe ont été modernisées.
..
latin :
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français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Boccacce/femmes_celebres_37_helene_fr.txt
- Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 122 : De la mort volontaire
Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673
..
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français :
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Jean Schumacher
14 avril 2017
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