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Date :     14-04-2017

Sujets :
LECTURE : Pétrarque (1304-1374) se demande pourquoi Caton d'Utique a préféré se donner la mort plutôt que de paraître devant César, vainqueur ? ; LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos du mariage des prêtres et des moines ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Plaute, Augustin (saint), Boccace, Pétrarque ;

Notice :

1. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) se demande pourquoi Caton d'Utique a préféré se donner la mort plutôt que de paraître devant César, vainqueur ?

Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 122 : De la mort volontaire

... Quid tam horrificum uultus Cesaris habuit, ut esset morte etiam fugiendus, uiri omnium non tyrannorum modo, sed principum clementissimi atque mitissimi? et si potentiorem nullum, multos certe ferociores sua ille uiderat etate; immo uero nullum uiderat mitiorem. Iure igitur alter quidam scriptor egregius, et fide clarus et eloquio, "Michi, inquit, Cato uidetur causam quesisse moriendi, non tam ut Cesarem fugeret, quam ut Stoicorum decretis obtemperaret quos sectabatur, suumque nomen grandi aliquo facinore clarificaret. cui quid mali potuerit accidere, si uiueret, non inuenio; Gaius enim Cesar, ut erat clemens, nichil aliud efficere uolebat, etiam in ipso belli ciuilis ardore, quam ut bene mereri de Republica uideretur, duobus optimis ciuibus Cicerone et Catone seruatis". En tibi alia preter inuidiam causa moriendi, uanitas stulta; utraque nec Catone digna, neque ulla prorsus anticipande mortis sufficiens causa est.

... Et puis, qu'avait de si affreux le visage de César, qu'il fallût en éviter la vue, voire par une mort avancée ? De César, dis-je, l'homme le plus doux et le plus débonnaire, je ne dirai pas seulement d'entre tous les tyrans, mais encore d'entre tous les princes légitimes ? Si Caton en son siècle n'en avait point vu de plus puissant que lui, du moins en avait-il vu plusieurs beaucoup plus farouches, mais il n'en avait point vu de plus enclin à la clémence. Ce n'est donc pas sans raison, qu'un autre excellent auteur et qui n'est pas moins illustre par sa fidélité que par son éloquence, dit qu'à son avis "Caton chercha des prétextes pour mourir non pas tant pour se soustraire au pouvoir et aux commandements de César, que pour obéir aux maximes des stoïciens dont il était sectateur et pour rendre son nom illustre par quelque action éclatante. Autrement je ne vois pas quel mal il eut pu lui arriver quand il aurait plus longtemps vécu. Et véritablement comme César était plein de bonté, il n'avait point de passion plus ardente, même parmi la fureur échauffée des guerres civiles, que de trouver occasion d'obliger la République en sauvant Cicéron et Caton les deux meilleurs de ses citoyens".
{Lactance, Des institutions divines, III, 18}
Tu vois par là qu'outre l'envie une forte vanité fut la cause de la mort de ce brave Romain ; mais l'une et l'autre est indigne de Caton et ce ne sont pas là des motifs suffisants pour prévenir raisonnablement la mort. Après tout, le désespoir étant le dernier de tous les crimes, ne peut jamais être légitime.


2. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos du mariage des prêtres et des moines :

Érasme, Correspondance, Lettre 1539 : Au Sénat de la ville de Bâle :

... Ego nullo fauore uestro dignos arbitror qui temere cucullam excutiunt, aut qui sacerdotes uxorem ducunt. Caeterum qui per imbecillam aetatem parentum auctoritate aut aliis modis in monachatum aut sacerdotium detrusi sunt, hie cuperem auctoritate maiorum subueniri. Multi sunt quos expedit monasteriorum cancellis cohiberi, ne grauiora peccent. Multi sunt infirmi, quibus utilis est disciplina, periculosa libertas. Nullo uero modo ferendi sunt qui non solum ipsi leuiter mutant uitae genus, sed alios etiam ut idem faciant hortantur : quasi nefas esset monachum in suo instituto perseuerare, aut quasi per se sit impius sacerdotum coelibatus. Non est uerisimile ut qui in monasterio uixit turbulente, sit bene uicturus ubi libertati redditus fuerit. Nec probabile est sacerdotem in matrimonio fore contentum unica uxore, qui in coelibatu multas habuit concubinas ; sed metuendum ne impuro coelibatui succedat impurius matrimonium. Quis autem feret monachos aut sacerdotes qui mala fide susceperunt honorem ordinis ecclesiastici, et susceptum nequiter uiuendo dehonestarunt—lasciuiam interim suam alentes Ecclesiae salariis, quum deberent agnoscere peccatum suum—, ultro incusare constitutiones pontificum ? Et tamen his quoque consultum esse cuperem : malim enim alligatum uxori quam concubinarium. Verum hoc uix fieri potest nisi intercedat principum aut concilii auctoritas. Si uos susceperitis eos tuendos, confluent huc undique leues homines, quidam etiam scelerosi, parum utiles ad tuendam huius Ciuitatis tranquillitatem. Si complures episcopi simul cum magistratibus, aut, si cessarent episcopi, magistratus ex consensu impetrarent a Pontifice facultatem his de rebus statuendi, tum per hos cognita caussa pro cuiusque meritis res essent temperandae. Indoctis et indignis sacerdotio, si non possent aut nollent continere, permitterem ut concubinam uerterent in uxorem : sed deponerent saoerdotium, ac pro laicis haberentur. Qui bona fide suscepissent sacerdotium et eruditione possent esse utiles Ecclesiae, sed ob infirmitatem carnis non possent continere, alioquin probis et integris moribus, his concederem uxorem, nec adimerem sacerdotium. Idem sentio de monachis, ut cognita caussa consuleretur his qui hoc promerentur.

... Pour moi, je n'estime dignes d'aucune indulgence de votre part les religieux qui pour un oui ou pour un non jettent leur froc aux orties, ou les prêtres qui se marient. Mais à ceux qui dans un âge tendre ont été poussés à la vie monastique ou au sacerdoce par l'autorité de leurs parents ou pour d'autres raisons, je souhaiterais que l'autorité supérieure leur vienne en aide. Il en est beaucoup pour qui il est bon d'être retenus par la clôture de pécher plus gravement. Il y a beaucoup de faibles pour qui la discipline est utile, et dangereuse la liberté. Mais, en aucune façon, il ne faut tolérer ceux qui non seulement modifient eux-mêmes à la légère leur état de vie, mais qui exhortent encore les autres à faire de même : comme s'il était sacrilège pour le moine de persévérer dans ses voeux, ou comme si le célibat des prêtres était de soi impie ! Il n'est pas vraisemblable que celui qui a vécu de façon turbulente dans son monastère, mènera une vie correcte quand il sera rendu à la liberté. Et il est peu probable que le prêtre qui, dans le célibat, a eu de nombreuses concubines, se contentera dans le mariage d'une seule femme ; il faut craindre, au contraire, qu'à un célibat impur ne succède un mariage impur. Qui donc tolérera que des moines ou des prêtres qui ont reçu dans de mauvaises dispositions l'honneur de l'ordre ecclésiastique et qui, après l'avoir reçu, l'ont déshonoré en vivant dans le vice, nourrissant pendant tout ce temps leur débauche des rémunérations de l'Église, accusent par dessus le marché les constitutions des Pontifes, alors qu'ils devraient reconnaître leur péché ? Et pourtant, à leur sujet aussi, je désirerais qu'on prenne des mesures : je préférerais, en effet, voir un prêtre marié plutôt que concubin. Toutefois, cela est à peine réalisable, sans qu'intervienne l'autorité des princes ou du Concile. Car si vous accueillez ces gens pour les protéger, des hommes légers, certains même criminels, qui se révéleront peu utiles pour assurer la tranquillité de cette cité {Bâle}, accourront ici de toutes parts. Mais si beaucoup d'évêques, d'accord avec les magistrats, ou même, à supposer que les évêques tardent, si les magistrats à l'unanimité, demandaient au Pontife la permission de légiférer en ces matières, alors les choses devraient bien se calmer, l'affaire étant jugée par eux selon les mérites de chacun. À ceux qui seraient ignorants ou indignes du sacerdoce, je permettrais s'ils ne peuvent ou ne veulent vivre continents, de faire de leur concubine leur épouse : mais ils renonceraient au sacerdoce, et seraient tenus pour laïcs. À ceux qui auraient reçu dans de bonnes dispositions le sacerdoce et qui, en raison de leur science, pourraient rendre service à l'Église, mais qui, à cause de la faiblesse de la chair, ne pourraient garder la continence, tout en étant par ailleurs de moeurs probes et intègres, j'accorderais une épouse sans leur enlever le sacerdoce. Mon opinion est la même pour les moines, de sorte que, leur cause instruite, on aviserait pour ceux qui le mériteraient. ...

Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978


3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, Des unions adultères : Livre I
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/adultere/index.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Plaute (vers 254 - vers 184 av. J.-Chr.), Comédie : Les trois deniers
    Traduction française reprise au site WIKISOURCE :
    https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Deniers_(trad._Sommer)
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Plaute/trinummus.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Plaute/trinummus_fr.txt
  • Augustin (saint), Des unions adultères, Livre II
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/adultere/index.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_coniugiis_02.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_coniugiis_02_fr.txt
  • Giovanni BOCCACCIO, Des femmes de renom, ch. XXXVII : Hélène
    Traduction française : reprise au site MEDITERRANEES.NET :
    http://www.mediterranees.net/mythes/troie/helene/boccace.html
    Traduction par Guillaume Rouville, 1551 ; la ponctuation et l'orthographe ont été modernisées. ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Boccacce/femmes_celebres_37_helene.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Boccacce/femmes_celebres_37_helene_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 122 : De la mort volontaire
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch122.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_122_fr.txt

 


Jean Schumacher
14 avril 2017


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002