| Notice :   1. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos de Pythagore et de la joueuse de flûte  :
 
Augustin (saint), Contre Julien, V,23 :  
... commemorans quod in expositione Consiliorum suorum Tullius posuit: "Quia cum uinolenti adolescentes tibiarum etiam cantu, ut fit, instincti, mulieris pudicae fores frangerent; admonuisse tibicinam, ut spondeum caneret, Pythagoras dicitur: quod cum illa fecisset, tarditatem odorum et grauitate cantus illorum furentem petulantiam resedisse". ...
... voilà pourquoi vous rappelez l'ancien adage renouvelé par Cicéron, sous cette forme pompeuse, dans l'exposition de ses conseils : «Lorsque des jeunes gens pris de vin et enthousiasmés par les accords de la musique sont sur le point de forcer la demeure d'une femme pudique, Pythagoras veut, dit-on, que la joueuse de flûte chante le spondée; car alors la lenteur de la mesure, et la gravité du chant, ont promptement dissipé la pétulance et la fureur ».  {Cicéron, fragment du "De consiliis suis"}   
Référence : Site de Philippe Remacle :  
http://remacle.org/bloodwolf/orateurs/fragm8.htm 
 
 
2. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos des senteurs et des parfums  :
 
Pétrarque, Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 59 : Des senteurs et des parfums :  
Est autem, ut in multis, in hoc quoque naturarum uarietas infinita, non solum inter hominem atque hominem, sed inter gentem etiam ac gentem: si quidem uera fama est, quam magni non respuunt auctores, gens que Gangis fontem accolit, omnis cibi expers, solo mali siluestris odore alitur; peregre profecturi nil nisi bonum illud malum ac uitale circumferunt, tam fetoris impatientes ut, sicut eos purus nutrit, sic infectus odor interimat: delicata complexio, que sic uiuat et pereat! 
Hinc gens omnis ad ortum solis obuersa celique mollitie delinita, ut ciborum negligentior, sic egentior atque appetentior est odorum; et inde nimirum hec primum curiositas uos inuasit. Assyrii, Arabes et Sabei, uestris armis edomiti, suis uos odoribus domuere, quibus aliquamdiu rigida patrum et inuicta sobrietas obstitit, usque adeo, ut DLXV anno urbis condite graui edicto a censoribus caueretur nequis in urbem ipsam unguenta externa conueheret. Non multo autem post, modernorum uitiis ut assolet ueterum scita rumpentibus, in senatum ipsum edicti talis auctorem uictrix lasciuia penetrauit. 
En ce sujet même, comme en d'autres choses, la diversité des goûts est grande, non
seulement d'homme à homme, mais encore de nation à nation. Si ce que beaucoup de grands auteurs n'osent nier est véritable, il se trouve un certain peuple près de la source du Gange, qui ne mange jamais rien, mais se nourrit de l'odeur d'un fruit sauvage de telle sorte que ceux qui vont en voyage, ne portent que de ce fruit vital et sont si ennemis de la puanteur que comme la bonne odeur les entretient en vie, la mauvaise les tue infailliblement. Certes c'est une complexion bien délicate qui subsiste et qui périt de la sorte.
Quoiqu'il en soit, il est assuré pour le moins que toutes les nations tournées vers 
l'Orient et ramollies par la douceur de l'air qu'elles y respirent, comme elles négligent fort le manger, elles ont un appétit famélique pour les parfums. Et c'est de là que cette curiosité des Asiatiques est venue dans l'Europe. Les Assyriens, les Arabes et les Sabéens, après avoir été domptés par vos armes, vous ont domptés par leurs senteurs et par leurs onguents. Il est vrai que l'austère et invincible sobriété de vos pères y apporta tant de résistance, que l'an cinq cent soixante cinq après la fondation de la ville, les censeurs firent un édit solennel portant défense à toutes sortes de personnes de porter à Rome aucun baume étranger. Mais peu de temps après, comme les vices modernes rompent facilement les bons règlements de nos pères, le luxe victorieux pénétra jusques dans le sénat qui avait été l'auteur de l'édit.     
 
3. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de ses (premières) lettres et du genre épistolaire  :
 
EPISTOLA 1206 TO BEATUS RHENANUS (27 mai 1521). Partim.
... Ego quum adolescens atque etiam aetate uirili plurimas scripserim 
epistolas, uix ullam tamen in hoc scripsi ut aederetur. Exercebam 
stilum, fallebam ocium, nugabar cum amiculis, stomacho morem 
gerebam ; denique nihil aliud hic fere quam ludebam, nihil minus 
expectans quam ut huiusmodi naenias describerent et asseruarent 
amici. Nam Senae cum essem, humanissimus ille Piso, qui tum 
Regis sui nomine oratorem agebat apud Iulium Pontificem, repperit 
apud bibliopolam quendam prostantem codicem epistolarum Erasmi, 
sed manu descriptum : emit ac mihi misit. In hoc tametsi erant 
multa quae fortasse non indigna uideri poterant quae seruarentur, 
tamen offensus casu tam inopinato, totum quantus erat, Vulcano 
dicaui. Reuersus repperi hic similes libellos apud complures adseruari, 
in aliquot exemplaria transfusos. Et hic quicquid a notis impetrare 
potui, Vulcano tradidi. Sed tandem expertus sum mihi rem 
esse cum excetra.
... Caeterum ad epistolas scribendas fortasse non ita ualde uideri poteram 
ineptus ; uerum alioqui multae res erant quae me ab hoc genere 
deterrebant. Primum si epistolae carent ueris affectibus neque 
uitam ipsam hominis repraesentant, iam epistolae nomen non merentur. 
Quales sunt Senecae ad Lucilium : atque adeo inter eas quas
olim scripsit Plato, quasque ad Apostolorum, ut apparet, imitationem 
scripserunt Cyprianus, Basilius, Hieronymus, Augustinus, perpaucae 
sunt quas non libros rectius appellaris quam epistolas. Porro, quas 
nobis reliquit nescio quis Bruti nomine, nomine Phalaridis, nomine 
Senecae ad Paulum, quid aliud censeri possunt quam declamatiunculae ? 
Verum autem illud epistolarum genus quod mores, quod 
fortunam, quod affectus, quod publicum simul et priuatum temporis 
statum uelut in tabula repraesentat, cuius generis fere sunt Epistolae 
Ciceronis ac Plinii, et inter recentiores Aeneae Pii, aliquanto plus 
habet periculi quam historia rerum nuper gestarum ; periculosae, ut 
inquit Flaccus, plenum opus aleae. ...
LETTRE 1206 à Beatus Rhenanus. Extrait.
... Moi, j'avais, comme jeune homme puis comme adulte, écrit 
de très nombreuses lettres; mais je n'en avais composé quasi 
aucune pour qu'elle fût publiée. Je formais mon style, je trompais 
les heures creuses, je plaisantais avec des amis, je me laissais 
aller à mon humeur; je ne faisais donc pour ainsi dire rien d'autre 
que m'amuser, et la chose à laquelle je m'attendais le moins, 
c'était de voir les amis recopier et conserver des bouffonneries 
de cette espèce. Or, voici que, pendant mon séjour à Sienne, 
Pison, le grand humaniste bien connu, — qui à cette époque 
faisait au nom de son roi fonction d'ambassadeur auprès du 
Souverain Pontife Jules, — trouva à la montre d'un libraire 
un recueil de lettres d'Erasme, transcrites toutefois à la main. 
Il l'acheta et me l'envoya. Dans le tas, il y avait beaucoup de 
choses qu'on pouvait peut-être considérer comme dignes d'être 
conservées; néanmoins, vexé par un incident aussi inattendu, 
j'ai jeté aux flammes le paquet dans son entier. A mon retour, 
j'ai constaté que bien des gens gardaient ici des collections analogues, 
copiées parfois en plusieurs exemplaires. Et ici aussi, tout ce que j'ai 
pu en récupérer chez des amis, je l'ai livré au feu; mais à la fin, je me 
suis rendu compte que j'avais affaire à une hydre.
... Par ailleurs, il semblait que je n'étais peut-être pas si maladroit 
dans le genre épistolaire; cependant de nombreuses raisons me 
détournaient de ce genre. La première, c'est que, quand les lettres 
manquent de sentiments vrais et ne reflètent pas la personnalité 
vivante de leur auteur, elles ne méritent pas leur nom de « lettres ». 
C'est à ce genre qu'appartiennent celles de Sénèque à Lucilius; 
de même parmi celles que Platon a écrites jadis ou celles qu'à 
l'exemple, semble-t-il, des apôtres, ont écrit Cyprien, Basile, 
Jérôme, Augustin, on en trouve fort peu qu'on ne qualifierait 
pas de livres plutôt que de lettres. Il y a encore plus : peut-on, 
dans ce qu'un inconnu nous a laissé sous le nom de Brutus, ou 
de Phalaris, ou de Sénèque à Paul, voir autre chose que des 
exercices déclamatoires ? Mais le genre épistolaire authentique 
qui dépeint, comme dans un tableau, les coutumes, les péripéties, 
les mouvements d'opinion, les conditions de la vie, aussi bien
publique que privée, nous amène aux lettres de Cicéron et de 
Pline, et, parmi les écrivains plus récents, celles d'Aeneas Pius, 
lettres comportant bien plus de risques que le simple exposé 
des faits du passé. C'est, dit Horace, un travail aléatoire comme 
un jeu dangereux.  
{Horace, Odes, II, 1, 6 : "une oeuvre pleine de chances périlleuses"}.
    
Traduction française : Marcel A. Nauwelaerts, La correspondance d'Érasme, vol. IV (1519 - 1521), Bruxelles, Presses académiques européennes, 1970
 
 
4. LECTURE : Francis Bacon (1561 - 1626) donne des conseils de bonnes manières  :
 
Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fidèles (Essais de morale), L : Des manières, de l'observation des convenances et de l'usage du monde :  
... Praeceptum non contemnendum est, cum in alterius sententiam iueris aliquid semper de proprio addere. Exempli gratia, opinioni eius suffragaris? Cum distinctione et non alias fiat. Propositioni eius annuere libet? Fiat sub modo aliquo uel conditione. Consilium eius sequi et amplecti uisum est? Noui alicuius argumenti pondus addas, propter quod in partes eius transire uideas. Cauendum imprimis ne magister in caeremoniis et formulis habearis. Id enim si fiet, utcunque uirtute uera emineas, audies tamen ab inuidis, in nominis tui detrimentum, urbanus tantum et affectator. Etiam negotiis damnosum est, si quis formulas nimium affectet, uel in opportunitatibus et temporibus deligendis impense curiosus sit. Salomon inquit "qui obseruat uentum non seminat, et qui considerat nubes nunquam metet". ...
... Cependant, en déférant au sentiment ou au goût des autres, il est bon d'ajouter toujours quelque chose du sien; par exemple, si vous vous rendez à leur opinion, modifiez un peu votre assentiment, en y joignant quelques distinctions ; si vous acceptez leur conseil, ajoutez vous-même quelques raisons à celles qui vous ont persuadé. Ne soyez pas trop complimenteur ; si vous aviez ce défaut, quelque mérite que vous eussiez d'ailleurs, vos envieux ne manqueraient pas d'en profiter pour vous donner un ridicule et vous attacher l'épithète de flagorneur. Un défaut également nuisible dans les affaires, c'est d'attacher trop d'importance aux petites considérations, d'être 
trop attentif à saisir les moments et les occasions. Salomon dit à ce sujet : "Celui qui regarde trop aux vents ne sème point, et celui qui regarde trop aux nuages ne moissonne point". {Ecclésiaste, XI, 4} ...
  
 
 5. ITINERA ELECTRONICA 
: Environnements hypertextes & Textes préparés :  
A) Environnements hypertextes :  
Semaine de relâche
 B) Textes préparés :  
    
   - Augustin (saint), Contre Julien, Livre V
 
Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais : 
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/pelage/julien/Julien5.htm
 
Traduction française : 
"Oeuvres complètes de Saint Augustin". 
Traduites pour la première fois, 
sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869
. 
  latin :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contre_julien_05.txt 
  français :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contre_julien_05_fr.txt 
   
   - Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 59 : Des senteurs et des parfums
 
Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
 
Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673
. 
  latin :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch59.txt 
  français :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch59_fr.txt 
 
   - Ulrich von HUTTEN (1488-1523), Marcus, poème complet
 
Traduction française personnelle (2017) de Brigitte Gauvin, qui est maître de conférences en langue et littérature latine à l'université de Caen Basse-Normandie ; elle a déjà traduit: Ulrich von Hutten, La vérole et le remède de gaïac (2015) ; elle prépare une traduction commentée des Dialogues d’Ulrich von Hutten.
 Pages web : 
http://www.unicaen.fr/craham/spip.php?article398. 
https://www.lesbelleslettres.com/livre/1369-la-verole-et-le-remede-du-gaiac
. 
  latin :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/von_Hutten/marcus_latin.txt
 
  français :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/von_Hutten/marcus_new_fr.txt 
  
   - Francis BACON (1561 - 1626), Sermones fideles, L : Des manières, de l'observation des convenances et de l'usage du monde
 
Traduction française : J. A. C. BUCHON, œuvres philosophiques, morales et politiques de François Bacon, Paris, Desrez, 1840. 
  latin :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/serm_fid_50.txt 
  français :  
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/serm_fid_50_fr.txt 
    
   
Jean Schumacher 
10 mars 2017   |