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Date :     16-02-2017

Sujets :
LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos de Pythagore qui n'osa se dire sage mais simplement philosophe ; LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos de l'avidité de l'enfant à voir la lumière ; LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) cite Cicéron, dans le dialogue (perdu) Hortensius, à propos de quatre vertus (prudence, force, tempérance, justice) et de la vie immortelle ; LECTURE : Pétrarque (1304-1374) met en parallèle l'humanité de l'empereur romain Hadrien et la cruauté de Tibère, autre empereur romain ; LECTURE : Érasme (1469-1536) explique le recours qu'il fait dans ses écrits à des termes grecs ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Augustin (saint), Rotsvitha de Gandersheim (x 2), Jean de Salisbury, Pétrarque ;

Notice :

1. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos de Pythagore qui n'osa se dire sage mais simplement philosophe :

Augustin, De la trinité, XIV, 1 :

... Sed si de sapientia disputare sapientium est, quid agemus? Numquidnam profiteri audebimus sapientiam, ne sit nostra de illa impudens disputatio? Nonne terrebimur exemplo Pythagorae? qui cum ausus non fuisset sapientem profiteri, philosophum potius, id est amatorem sapientiae se esse respondit: a quo id nomen exortum ita deinceps posteris placuit, ut quantalibet de rebus ad sapientiam pertinentibus doctrina quisque uel sibi uel aliis uideretur excellere, non nisi philosophus uocaretur. ...

... Mais s’il n’appartient qu’aux sages de parler de la sagesse, que ferons-nous? Oserons-nous, pour ne pas être accusés d’impudence, faire profession de sagesse? Ne reculerons-nous pas, à l’exemple de Pythagore qui n’osa se dire sage, mais répondit simplement qu’il était philosophe, c’est-à-dire ami de la sagesse? Formation de mots, qui fut tellement bien accueillie par la postérité, que tout homme qui passait à ses propres yeux ou aux yeux des autres pour exceller dans la doctrine de la sagesse, ne porta désormais plus d’autre nom que celui de philosophe. ...


2. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos de l'avidité de l'enfant à voir la lumière :

Augustin, De la trinité, XIV, 5 :

... Quanta porro intentione in ista quae foris sunt sensibilia feratur, uel hinc solum conici potest, quod lucis huius hauriendae sic auida est, ut si quisquam minus cautus aut nesciens quid inde possit accidere, nocturnum lumen posuerit ubi iacet infans, in ea parte ad quam iacentis oculi possint retorqueri, nec ceruix possit inflecti, sic eius inde non remouetur aspectus, ut nonnullos ex hoc etiam strabones fieri nouerimus, eam formam tenentibus oculis, quam teneris et mollibus consuetudo quodam modo infixit. ...

... On peut conjecturer de la force qui l’entraîne {"l'" = l'âme de l'enfant} vers les objets sensibles par le seul fait de son avidité à voir la lumière : avidité telle que si, par inattention ou par imprévoyance des suites, on place une lumière pendant la nuit près du lit où repose un enfant, dans un endroit où il puisse jeter obliquement les yeux sans pouvoir tourner la tête, son regard s’y fixe avec tant de ténacité que quelquefois il en contracte ce que nous appelons le strabisme, les yeux conservant la direction imprimée par l’habitude à cet organe encore tendre et délicat. ...


3. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) cite Cicéron, dans le dialogue (perdu) Hortensius, à propos de quatre vertus (prudence, force, tempérance, justice) et de la vie immortelle :

Augustin, De la trinité, XV, 9 :

... De omnibus tamen quatuor magnus auctor eloquentiae Tullius in Hortensio dialogo disputans: "Si nobis, inquit, cum ex hac uita emigrauerimus, in beatorum insulis immortale aeuum, ut fabulae ferunt, degere liceret, quid opus esset eloquentia, cum iudicia nulla fierent; aut ipsis etiam uirtutibus? Nec enim fortitudine egeremus, nullo proposito aut labore aut periculo; nec iustitia, cum esset nihil quod appeteretur alieni; nec temperantia, quae regeret eas quae nullae essent libidines; nec prudentia quidem egeremus, nullo delectu proposito bonorum et malorum. Una igitur essemus beati cognitione naturae et scientia, qua sola etiam deorum est uita laudanda. Ex quo intellegi potest, cetera necessitatis esse, unum hoc uoluntatis". ...

... Voici cependant ce que le prince de l’éloquence, Cicéron, a dit des quatre vertus dans son dialogue intitulé Hortensius : « S’il nous est donné, au sortir de cette vie, de vivre immortels dans des îles fortunées, comme la fable nous le dit, à quoi bon l’éloquence, puisqu’il n’y aura plus de tribunaux? A quoi bon même les vertus? En effet, nous n’aurons plus besoin de force là où il n’y aura plus ni travail ni péril; plus de justice, là où il n’y aura plus de bien étranger à convoiter; plus besoin de tempérance pour modérer des passions qui n’existeront plus; ni enfin de prudence, là où il n’y aura plus à choisir entre le bien et le mal. Nous serons heureux tous ensemble par la connaissance de la nature et la science, le seul privilège à reconnaître dans la vie même des dieux. Ce qui fait voir clairement que lui seul est désiré par la volonté, tandis que tout le reste tient à la nécessité »....


4. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) met en parallèle l'humanité de l'empereur romain Hadrien et la cruauté de Tibère, autre empereur romain :

Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 101 : De la vengeance :

...Pars enim non parua crudelitatis in uerbis est: crudelis pes, crudelior manus, crudelissima lingua est. Sepe animi seuitiam, quam manus non equauerat, lingua transcendit. Illa uero optima ut crudelitatis sic clementie testis est. Sonet igitur ad aurem tibi illa cuius non multo ante meminimus Hadriani uox simulque illa Tiberii, de quo scriptum est quod, cum audisset unum e reis, Carnulium nomine, anticipasse mortem, exclamauit: “Carnulius me euasit”. O uox ferox et, si dici potest, ipso uocis auctore ferocior! Quid inusitati supplicii cogitabat, quem se in uinculis manu sua perimens euasisset? Ecce duo igitur unius status sed mentium diuersarum: uno et eodem uerbo quam uarie usi sunt! Ille ad presentem hostem “euasisti” ait, hic de absente “euasisti” inquit; ille suo hosti uitam donauit, hic inuidit mortem. Elige quid horum potius a te dictum uelis dici, an tranquillum illud uere principis, an illud alterum immane carnificis. ...

... Une plus grande partie de la cruauté consiste dans les paroles. Le pied est fort cruel, la main l'est encore plus, mais la langue est cruelle au dernier point; elle a souvent surpassé l'inhumanité du coeur, que la main n'avait su égaler. Mais comme est le truchement de la barbarie, elle est aussi l'interprète de la clémence. Souviens-toi donc toujours de ce beau mot d'Hadrien, qui voyant son ennemi à sa discretion lui dit: "Vous avez échappé à votre ennemi"; Tibère au contraire, ayant ouï dire que Carnulius s'était tué lui-même, parce qu'il se voyait du nombre des condamnés, s'écria avec un grand ressentiment de tristesse et d'indignation, "Carnulius m'a échappé !"
{Suétone, Vie de Tibère, LXI, 15}
Ne faut-il pas dire que ces dernières paroles sont encore plus cruelles que ceux qui les prononce ? Carnulius n'attendait pas des supplices ordinaires de la main de son ennemi, puisqu'il prenait une voie extraordinaire pour échapper à sa cruauté. Il aima mieux se tuer que de paraître devant lui. N'est-il donc pas vrai que ces deux princes, étant d'une même condition, étaient d'une humeur bien différente ; ils se servirent d'un même terme, mais ce fut en un sens bien divers. L'un dit à son ennemi présent, vous avez échappé, l'autre dit du sien absent, tu m'as échappé; l'un donna la vie à son ennemi, l'autre envia la mort au sien. Quel des deux mots veux- tu qu'on publie un jour que tu as dit, ou celui d'un des plus débonnaires princes du monde, ou celui d'un des plus cruels bourreaux qui aient jamais gouverné l'empire ? En un mot veux-tu être pris pour Tibère ou pour Hadrien ? ...


5. LECTURE : Érasme (1469-1536) explique le recours qu'il fait dans ses écrits à des termes grecs :

Érasme, Correspondance, Lettre 1147 à Pierre Manius, extrait :

... Quod aliquoties nonnihil Graecismi meis scriptis adrnisceo, non solum id facio doctorum pene omnium exemplo, siue ueteres siue recentes expendas, sed etiam multo, ut opinor, moderatius caeteris, nunquam certe sine causa. Sunt quaedam quae, nisi Graece dicuntur, aut emphasis uim aut allusionis iocunditatem aut schematis gratiam perdunt. Quin incidunt interim quae nolim protinus a quouis intelligi. Et haud scio an expediat passim aliquid aspergi sermonis Graecanici, quo magis omnes compellantur etiam ad linguae multis modis necessariae cognitionem. Etenim si par esse iudicas ideo me in totum abstinere a Graecis, quod sint a quibus non intelligar, eadem opera uetabis ne Latine scribam, quod plurimi sunt qui Latine nesciant. Et tamen non inficior esse locum ubi charitas se demittit ad captum simplicium ; uerum iis quatenus sit indulgendum, non est huius temporis persequi. Semper illis est adnitendum ut ad meliora proficiant. ...

... Quant au fait que, dans quelques passages de mes écrits, j'introduis des termes grecs : non seulement, je le fais à l'exemple de la plupart des érudits, anciens et modernes, mais encore, j'en use plus modérément, je crois, que tous les autres, et jamais sans un motif bien défini. Il est des choses qui, si elles ne sont dites en grec, perdent leur force d'expression ou le charme de l'allusion ou l'élégance de la forme. En outre, il est certains passages que je ne voudrais pas voir parfaitement compris de n'importe qui. Je ne sais s'il n'est pas utile de semer un peu partout des expressions grecques, pour que tous soient davantage contraints de connaître une langue, indispensable de tant de façons. Car si tu estimes que je dois m'abstenir totalement de termes grecs, parce que beaucoup de gens ne comprennent pas le grec, tu vas me défendre d'écrire les mêmes ouvrages en latin, à cause du grand nombre de ceux qui ne savent pas le latin. Je ne nierai point qu'il y ait des circonstances où la charité commande de s'abaisser au niveau des simples; mais, si indulgent que l'on doive être pour eux, il ne convient pas, à notre époque, de se mettre à leur niveau : ce sont eux qui doivent s'efforcer sans cesse de faire des progrès. ...

Traduction française : Marcel A. Nauwelaerts, La correspondance d'Érasme, vol. IV (1519 - 1521), Bruxelles, Presses académiques européennes, 1970


6. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, De la Trinité : Livre XIII
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre13.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint), De la Trinité, Livre XIV
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre14.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_14.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_14_fr.txt
  • Hrotsvitha de Gandersheim (entre 930 et 935 - après 973), Comédies, I : Gallicanus
    Traduction française reprise au site de Philippe Remacle :
    http://remacle.org/bloodwolf/tragediens/roswitha/theatre.htm
    Traduction française : Charles MAGNIN, Théâtre de Rotsvitha de Gandersheim, religieuse allemande. Paris, Duprat, 1845.
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/gallicanus.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/gallicanus_fr.txt
  • Hrotsvitha de Gandersheim (entre 930 et 935 - après 973), Gesta Oddonis imperatoris, Praefatio
    Traduction allemande encodée par nos soins
    Traduction allemande :
    Wilhelm Grundlach, Heldenlieder der deutschen Kaiserzit. Erster band : Hrotsvitha’s Otto-Lied. Innsbruck, Wagnerschen Buchhandlung, 1894
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/gesta_oddonis_praefatio.txt
    allemand :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/gesta_oddonis_praefatio_de.txt
  • Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre III, chap. 15
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_15.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_15_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 101 : De la vengeance
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch101.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch101_fr.txt

 


Jean Schumacher
17 février 2017


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
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Dernière mise à jour : 17/02/2002