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Date :     10-02-2017

Sujets :
LECTURE : Plutarque de Chéronée (vers 46 - vers 125) à propos du sort à réserver à Pompée, arrivé en Égypte : un mort ne mord pas ; LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) se demande si la vertu n'est pas la condition obligée du bonheur ; LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de l'étude du latin ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Augustin (saint), Hrotsvitha de Gandersheim, Jean de Salisbury, Pétrarque ;

Notice :

1. LECTURE : Plutarque de Chéronée (vers 46 - vers 125) à propos du sort à réserver à Pompée, arrivé en Égypte : un mort ne mord pas :

PLUTARQUE, Vies parallèles des hommes illustres, Vie de Pompée, ch. 77 :

... καὶ τοιούτου δικαστηρίου ψῆφον Πομπήϊος ἐπ´ ἀγκυρῶν πρόσω τῆς χώρας ἀποσαλεύων περιέμενεν, ὃν Καίσαρι σωτηρίας χάριν οὐκ ἦν ἄξιον ὀφείλειν. Τῶν μὲν οὖν ἄλλων τοσοῦτον αἱ γνῶμαι διέστησαν ὅσον οἱ μὲν ἀπελαύνειν ἐκέλευον, οἱ δὲ καλεῖν καὶ δέχεσθαι τὸν ἄνδρα· Θεόδοτος δὲ δεινότητα λόγου καὶ ῥητορείαν ἐπιδεικνύμενος οὐδέτερον ἀπέφηνεν ἀσφαλές, ἀλλὰ δεξαμένους μὲν ἕξειν Καίσαρα πολέμιον καὶ δεσπότην Πομπήϊον, ἀπωσαμένους δὲ καὶ Πομπηΐῳ τῆς ἐκβολῆς ὑπαιτίους ἔσεσθαι καὶ Καίσαρι τῆς διώξεως· κράτιστον οὖν εἶναι μεταπεμψαμένους ἀνελεῖν τὸν ἄνδρα· καὶ γὰρ ἐκείνῳ χαριεῖσθαι καὶ τοῦτον οὐ φοβήσεσθαι. προσεπεῖπε δὲ διαμειδιάσας, ὥς φασιν, ὅτι νεκρὸς οὐ δάκνει.

Traduction latine par XYLANDER (Wilhelm HOLTZMAN, 1532-1576) :
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/xylander_uita_pompeii/

... huiusque consilii sententiam procul a terra in ancoris exspectabat Pompeius, quem salutem suam Caesari debere indignum erat. Quum reliquorum sententiae diuersae essent, quibusdam pelli, quibusdam uocari et accipi hominem iubentibus, Theodotus, uti facundiam suam artemque ostentaret, neutrum tutum esse dixit: nam et si accepissent, Caesarem hostem, Pompeium dominum se habituros; et si exclusissent, Pompeium ob repulsam, Caesarem, quod insequi eum diutius cogeretur, infensum futurum; optimum sibi uideri, acceptum Pompeium interficere; ita et a Cassare gratiam inituros et metu Pompeii se liberaturos. Subridens quoque (ut aeunt) addidit, mortum non mordere.

... voilà le conseil dont Pompée, arrêté à l'ancre loin du rivage, attendait la décision, lui qui n'avait pas cru qu'il fût de sa dignité de devoir sa vie à César. Les opinions furent tellement opposées, que les uns voulaient qu'on renvoyât Pompée, les autres qu'on le reçût; mais Théodote, pour faire parade de son art de rhéteur, soutint qu'il n'y avait de sûreté dans aucun de ces deux avis; que recevoir Pompée, c'était se donner César pour ennemi, et Pompée pour maître; que si on le renvoyait, il pourrait les faire repentir un jour de l'avoir chassé, et César de l'avoir obligé de le poursuivre : le meilleur parti était donc de le recevoir et de le faire périr; par là ils obligeraient César, sans avoir à craindre Pompée : «Car, ajouta-t-il en souriant, un mort « ne mord pas.»

Environnement hypertexte :
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/Plutarque_pompeii/lecture/77.htm


2. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) se demande si la vertu n'est pas la condition obligée du bonheur :

Augustin (saint), De la Trinité, XIII, 4 et 5 :

... An forte falsum est quod pro uerissimo certissimoque posuimus, beate uiuere omnes homines uelle? Si enim beate uiuere est, uerbi gratia, secundum animi uirtutem uiuere; quomodo beate uiuere uult, qui hoc non uult? Nonne uerius dixerimus: "Homo iste non uult beate uiuere, quia non uult secundum uirtutem uiuere, quod solum est beate uiuere"? Non igitur omnes beate uiuere uolunt, imo pauci hoc uolunt, si non est beate uiuere, nisi secundum uirtutem animi uiuere, quod multi nolunt. Itane falsum erit, unde nec ipse (cum Academicis omnia dubia sint) Academicus ille Cicero dubitauit, qui cum uellet in Hortensio dialogo ab aliqua re certa, de qua nullus ambigeret, sumere suae disputationis exordium: "Beati certe", inquit, "omnes esse uolumus?" Absit ut hoc falsum esse dicamus. Quid igitur? an dicendum est etiamsi nihil sit aliud beate uiuere, quam secundum uirtutem animi uiuere, tamen et qui hoc non uult, beate uult uiuere? Nimis quidem hoc uidetur absurdum. ...

... An forte illud est quod nos ab his angustiis possit eruere, ut quoniam diximus ibi quosque posuisse beatam uitam quod eos maxime delectauit, ut uoluptas Epicurum, uirtus Zenonem; sic alium aliquid aliud, nihil dicamus esse beate uiuere, nisi uiuere secundum delectationem suam, et ideo falsum non esse quod omnes beate uiuere uelint, quia omnes ita uolunt ut quemque delectat? Nam et hoc populo si pronuntiatum esset in theatro, omnes id in suis uoluntatibus inuenirent. Sed hoc quoque Cicero cum sibi ex aduerso proposuisset, ita redarguit, ut qui hoc sentiunt, erubescant. Ait enim: "Ecce autem non philosophi quidem, sed prompti tamen ad disputandum, omnes aiunt esse beatos, qui uiuant ut ipsi uelint; hoc est quod nos diximus: "Ut quosque delectat". Sed mox ille subiecit: Falsum id quidem. Velle enim quod non deceat, idipsum miserrimum est: nec tam miserum est non adipisci quod uelis, quam adipisci uelle quod non oporteat". Praeclarissime omnino atque uerissime. ...

... Serait-ce que le principe que nous avons posé comme indubitable et certain, à savoir que tous veulent être heureux, n’est qu’une fausseté? Car, par exemple, si le bonheur consiste à vivre vertueux, comment celui qui ne veut pas être vertueux, veut-il être heureux? Ne serait-il pas plus juste de dire : Cet homme ne veut pas être heureux, car il ne veut pas être vertueux, la vertu étant la condition obligée du bonheur? Or, si pour être heureux il faut être vertueux, tous ne veulent pas être heureux, il y en a même bien peu, car beaucoup ne veulent pas être vertueux. Ainsi donc ce serait une erreur, le principe sur lequel Cicéron, l’académicien, n’a pas élevé le moindre doute (et pour les académiciens tout est douteux) lui qui, dans son dialogue, appelé Hortensius, voulant établir sa discussion sur une base incontestée, débute par ces mots: « Il est certain que nous « voulons tous être heureux ».
{Cfr. Augustin Les Confessions III, 4, 7 ; Cicéron, Les Tusculanes, IV, 38}
Loin de nous la pensée de le dire! Mais quoi alors? Faudra-t-il dire que, quoique le bonheur ne soit pas autre chose qu’une vie vertueuse, on peut cependant désirer d’être heureux et ne pas vouloir être vertueux? Ce serait par trop absurde. ...

... Ou bien nous tirerons-nous d’embarras en disant que, chacun ayant placé le bonheur dans ce qui le charmait davantage, Epicure dans la volupté, Zénon dans la vertu, et d’autres dans d’autres choses, nous le ferons consister uniquement à vivre selon son attrait, en sorte qu’il sera toujours vrai d’affirmer que chacun désire d’être heureux, puisque chacun veut vivre le la manière qui lui plaît davantage? Si cette proposition eût été énoncée au théâtre, chacun l’aurait retrouvée au fond de sa volonté. Mais Cicéron s’étant fait cette objection, y répond de manière à faire rougir ceux qui pensent de la sorte. « Des hommes », dit-il, « qui ne sont point philosophes, il est vrai, mais qui sont toujours prêts à discuter, disent que tous ceux qui vivent à leur gré sont heureux », précisément ce que nous disions : vivre selon son attrait. Puis il ajoute : « C’est évidemment une erreur. Car vouloir ce qui ne convient pas, est une chose très misérable; et c’est un moindre malheur de ne pas obtenir ce qu’on désire que de désirer ce qu’on ne doit pas posséder ». Parole excellente et parfaitement vraie. ...


3. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de l'étude du latin :

Érasme, Correspondance, Lettre 1115 à Georges de Halewyn, extrait :

... Quod hactenus nemo tuo satisfacit animo, nec inter hos qui conscripserunt de ratione parandae linguae Latinae, nec ex his qui nunc complures libris proditis testantur quantum assequuti sint in lingua Latina, fortasse nec ipse Cicero satisfaciet animo tuo, ut non defuerunt quibus Maro uisus est soloecus, et barbarus Liuius. Ego nec hos probo qui neglectis in totum praeceptionibus, ex autoribus petunt loquendi rationem, nec hos qui praeceptis addicti non uersantur in euoluendis autoribus. Praecepta uolo esse pauca, sed optima : quod reliquum est arbitror petendum ex optimis quibusque scriptoribus, aut ex eorum colloquio qui sic loquuntur ut illi scripserunt. Haec uia si cui non placet, non uideo quid supersit nisi ut ad magicas ineptias et polygraphias ridiculas confugiamus: quas non uidemus adhuc cuiquam usui fuisse. Porro quod eorum qui scribunt hodie, uidetur impurior oratio, fortassis in causa sunt aures eorum ad quorum iudicium scribimus ; fortassis quod subinde cogimur in barbaris autoribus, quibus plena sunt omnia, uersari ; haud scio an et illud, quod orationi uere Romanae ne apud Romanos quidem honos habeatur, atque ob id segnius huic rei datur opera. "Alium anguem in herba latentem" ego non uideo. Citius accederem tuae sententiae, si quis exoriretur qui sine ullis praeceptis more Latine scriberet. ...

... Si personne ne te paraît suffisant ni parmi ceux qui ont composé des ouvrages sur la méthode d'apprendre la langue latine, ni dans la foule de ceux qui ont prouvé maintenant, par la publication de leurs livres, à quel point ils avaient acquis la connaissance pratique de la langue latine, Cicéron lui-même ne te satisfera pas : il y a bien eu des gens pour qui Virgile commet des solécismes et Tite-Live des barbarismes! Pour ma part, je n'approuve ni ceux qui ne s'appliquent pas du tout à l'étude des règles et demandent aux auteurs seuls leur mode d'expression, ni ceux qui étudient uniquement les règles et ne s'occupent pas de lire les auteurs. Je désire peu de règles mais d'excellentes : le reste, je pense qu'il faut le demander à tous les auteurs excellents ou à la conversation de ceux qui parlent comme eux ont écrit. Si cette méthode ne plaît pas, je ne vois pas ce qu'il y a d'autre, sinon de s'en remettre aux inepties magiques et aux ridicules polygraphies dont nous ne voyons personne jusqu'à présent avoir tiré profit. Quant au fait que le style des écrivains actuels paraît moins pur, ce sont probablement les oreilles de ceux dont nous suivons le jugement qui en sont responsables; c'est probablement parce que nous sommes obligés de nous occuper d'auteurs qui commettent des barbarismes (ils sont partout); probablement aussi parce que, même chez les Romains, on n'est plus apprécié lorsqu'on emploie un style vraiment romain, et que, par conséquent, on ne s'y applique qu'assez mollement. Pour moi, je ne vois pas d'autre « serpent caché dans l'herbe » (Virgile, L'Énéide, III, 93).
Je souscrirais plus volontiers à ton avis si on découvrait quelqu'un qui, sans aucune règle, écrivît en pur latin. ...

Traduction française : Marcel A. Nauwelaerts, La correspondance d'Érasme, vol. IV (1519 - 1521), Bruxelles, Presses académiques européennes, 1970


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, De la Trinité : Livre XII
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre11.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint), De la Trinité, Livre XIII
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre12.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_13.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_13_fr.txt
  • Hrotsvitha de Gandersheim entre 930 et 935 - après 973), Comédies, Préface
    Traduction française reprise au site de Philippe Remacle :
    http://remacle.org/bloodwolf/tragediens/roswitha/theatre.htm
    Traduction française : Charles MAGNIN, Théâtre de Rotsvitha de Gandersheim, religieuse allemande. Paris, Duprat, 1845.
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/praefatio.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/HROTSVITHA_GANDERSHEIM/praefatio_fr.txt
  • Jean des Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre III, chap. 14
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_14.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_14_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 102 : De la victoire
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch102.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch102_fr.txt

 


Jean Schumacher
10 février 2017


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002