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Date :     27-01-2017

Sujets :
LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos de la gourmandise qui sévit à son époque ; LECTURE : Érasme (1469-1536) compare les activités et les travaux des gens studieux à ceux d'un soldat en repos (de combat) mais qui continue de s'exercer ; LECTURE : John Barclay (1582 - 1621) décrit une cérémonie religieuse présidée par la princesse Argénis, l'héroïne du roman ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Augustin (saint), Pétrarque

Notice :

1. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos de la gourmandise qui sévit à son époque :

Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 16 : De la bonne chère :

[16,3] Nec succurrit ut Augustus Cesar, qui fortassis paululum te lautior esse potuerat, cibi — sic enim de illo traditur — minimi fuit et uulgaris fere. Sileo quibus uesci solitus, ne quasi rusticanus pater familias contemptui tibi sit interque phasianos et ficedulas ac pauones tuos illius principis secundinus panis et caseus bubalus et minuti pisciculi rideantur. At quanto melius phasiani isti uestri, et mensarum decus eximium et gule summa felicitas, apud Colchon semper et Phasidem latuissent, quam huc ad corrumpendum orbem nostrum et irritandas illecebras aduolassent! Quanto fuit honestior etas illa de qua Naso ait:
"Piscis adhuc illis populis sine fraude natabat,
ostreaque in conchis tuta fuere suis
nec Latium norat quam prebet Ionia diues,
nec que pygmeo sanguine gaudet auis".

[16,3] Ne te souvient-il pas qu'Auguste César, qui pouvait faire sans doute une peu meilleure chère que toi usait de fort peu de viandes en ses repas, et qu'il en prenait fort rarement d'autres que des communes. Je ne veux pas dire ici ce qu'il avait coutume de manger de peur que tu ne penses que c'était plutôt un paysan qu'un empereur, et que le pain bis, un peu de fromage et quelques petits poissons qu'on servait à la table de ce prince ne te donnent sujet de rire, parmi les perdrix et les faisans, qu'on sert communément à la tienne. Qu'il eut été bien plus expédient que ces oiseaux, qui sont aujourd'hui toute la gloire des banquets et la félicité de la gueule, eussent toujours été cachés au pays de la Phaside et qu'ils n'eussent pas volés dans nos contrées pour corrompre le monde et servir d'appât à la gourmandise, qui ne s'excite que trop d'elle-même? Que ce siècle que le poète nous d'écrit était bien plus heureux que le nôtre :
"De son temps, le peuple laissait les poissons nager sans dommage, et les huîtres restaient en sécurité dans leurs coquilles. Le Latium ne connaissait pas l'oiseau qui vient de la riche Ionie ni celui qui se délecte du sang du Pygmée."
{Ovide, Fastes, VI, 173-176}


2. LECTURE : Érasme (1469-1536) compare les activités et les travaux des gens studieux à ceux d'un soldat en repos (de combat) mais qui continue de s'exercer :

Érasme, Correspondance, Lettre 1013 à Jacques Voecht (année 1519) :

... Etenim qui uere studiosi sunt, per omnem uitam nihil aliud agunt, quam diu licet illis suo arbitratu uitae cursum moderari; nec tam intermittunt studia quam remittunt, et relaxant aliquoties ingenium, cessant nunquam. Ociantur interdum, sed interim agentes aliquid ; feriantur aliquando, sed sic ut ocii rationem pulchre queant reddere. Et si libet, cessant etiam nonnunquam, sed ut horum cessatio plus adferat bonae frugis quam quorundam negociosissimae occupationes. Sic nimirum fortis et gnauus miles (conferam enim exemplum similius), dum in aestiuis aut hybernis agit, aut dum induciae praestant ut necesse non sit in acie stare aut excubare sub pellibus, tamen ita lusibus relaxat animum ac uires reficit, ut lusus ipsi militiam sapiant. Pugnat ad palum, iaculatur ad scopum, torquet fundam, uibrat hastam, decertat palestra, concurrit lanceis, torrentem natatu transmittit, armatus in equum insilit. Denique sic feriatur a belli muniis ut ad ea redeat uegetior. Aliter ludit ganeo, aliter egregius princeps ; aliter scurra iocatur, aliter uir probus et integer.

... En effet, ceux qui sont vraiment studieux ne font rien d'autre durant toute leur existence et aussi longtemps qu'il leur est permis, que régler le cours de leur vie selon leur volonté; ils interrompent moins leurs travaux qu'ils ne les diffèrent et parfois relâchent leur tâche intellectuelle mais ne la négligent jamais. Ils s'abandonnent parfois au loisir, mais ils sont cependant actifs; ils chôment un jour, mais pour être en état de bien rendre compte de leur repos. Et s'il leur plaît, ils cessent même par moments de travailler, mais pour que cet arrêt leur apporte une meilleure moisson que les occupations les plus intenses d'aucuns. Ainsi sans doute le soldat courageux et habile (pour prendre un exemple fort semblable), quand il vit dans ses quartiers d'hiver ou d'été, ou quand la trêve garantit qu'il ne doit ni se battre ni dormir sous la tente, se délasse néanmoins par l'exercice et refait ainsi ses forces de telle sorte que ces jeux mêmes ont une saveur guerrière. Il combat au poteau, vise une cible, lance la fronde, brandit le javelot, s'exerce à la lutte, rivalise au maniement de la lance, traverse un torrent à la nage ou saute tout armé sur son cheval. Enfin, il se distrait ainsi des charges de la guerre, si bien qu'il revient à elles plus dispos. Le débauché joue d'une manière, le chef distingué d'une autre; le freluquet plaisante autrement que l'homme probe et de bonne qualité.

Environnement hypertexte :
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/erasme_epistula_1013/lecture/1.htm


3. LECTURE : John Barclay (1582 - 1621) décrit une cérémonie religieuse présidée par la princesse Argénis, l'héroïne du roman

John Barclay, L'Argénis, I, 20 :

... Siculi nundinas ad fori conuentus et mercatum celebrabant. Tunc Regum edicta uulgari, tunc in sontes edicta constitui. Tempus hoc rebus, si quae sacrae, si quae publici ritus, datum. Confluebant in proximas urbes ex uicinis mapalibus atque uicis qui uel rusticis opibus abundabant uel egebant urbanis. Haec dies constituta Palladis sacris erat, quo frequentior populus uideret Argenidem. Quae quacunque per Siciliae diuersa procederet habebat in comitatu uates et sacerdotum chorum. Maiores hostiae et cetera uictimarum genera sequebantur. Cum lucebat nonus dies, si quod Mineruae templum in proximo erat, illuc deferebatur simulacrum cui honores haberi consueuerant. Sin minus, ex commodissima aede euocabatur qui deus deaue habitabat, ut quia duo numina unum templum non capit, suo discessu commendaret Palladi fiduciariam sedem. Fores laurea redimitae augebantur lucernis atque uittis. Signum quod ad aram colebatur acre erat et deae sua arma decentis. Strictum supercilium hinc acie oculorum, hinc casside ad mediam frontem producta pulcherrime horrebat. uultus qui uirginis -- sed implacidae -- essent. Hastam ex auro, errantibus per metalli fulgorem radiis, quati a dea saepe uulgus asseruit. Aegidem quoque in parma omnibus coloribus qui serpentum squamas mutant pictor expresserat. uestigium ueluti stantis ad pugnam, laeuo pede sic porrecto, ut totum simulacrum nonnihil obliquaret in latus. Serpentis quoque specie Erichthonius erat ad pedes, spiris extremam hastam cingens. Ceterum lectas uictimas uittisque et cetero ritu praeterquam mola mactatas producebant ad uestibulum templi, nam intus mitti sanguinem erat nefas. Postquam uictimis iam subiecta aqua erat, superueniebat Argenis cultu eximia qui principem et sacerdotem decebat. Miri operis stolam erat induta, quae per intexas imagines assurgens Palladem faciebat de cerebro Iouis nasci et in lite cum Neptuno inuenta olea triumphare. Hanc a tergo per multa uolumina diffusam, ne uestigia uerreret, sex uirgines suspendebant. Crines Argenidis religabat purpurea fascia ramis oleae impedita. Ex eadem arbore summo capiti coronam posuerant. Sic ornata et postquam ad uictimas accesserat, imposito uelo caput operta, concipiebat solemnes sacrificio preces, molaque deuota animalia conspergens, muliebri ictu in earum frontem reclinabat argenteam clauam. uero mox ferro excipiebant uictimas praecincti sacerdotes. Iugulisque suffossis fata et deos in extis credebant deprendere. Tum ingressa templum Argenis thuribulo argenteo praeferebat solitos diis uapores, et ad aram admota demptam suo capiti coronam ad armati signi pedes suppliciter collocabat. Thura tunc et odores nouo igne refecti; ...

Les Siciliens s'assemblaient dans la grande place ; ils y tenaient une foire, le roi faisait publier ses édits, et on y prononçait les sentences contre les criminels. Le reste du temps était employé aux choses saintes et aux cérémonies publiques. Chacun venait des bourgs et des villages voisins, les uns pour y vendre leurs grains, les autres pour acheter ce qu'ils ne pouvaient trouver que dans la ville. C'était durant ce temps que le peuple avait le plaisir de voir Argénis. Dans quelque endroit qu'elle allât, elle y paraissait en habit de prêtresse et était accompagnée des prêtres et des augures, à leur suite on conduisait les différentes espèces de victimes. Le neuvième jour, s'il y avait dans les environs quelque temple de Pallas, on y portait l'image de la déesse, qui avait donné occasion à cette fête. Si le temple était trop éloigné, on ôtait avec plusieurs cérémonies le dieu où la déesse du temple le plus proche, afin que son autel servît à Pallas, deux divinités ne pouvant être ensemble l'objet d'une même dévotion. Les portes du temple couvertes de laurier étaient encore ornées de quantité de lumières et de festons. L'image de la déesse, qu'on plaçait sur l'autel, la représentait avec l'air sévère et les armes qui lui conviennent ; elle avait le sourcil foncé, le regard menaçant et un casque qui lui descendait jusques sur la moitié du front; elle inspirait une certaine frayeur, mais qui était tempérée par ce qu'elle avait de doux et d'agréable; elle avait le visage d'une vierge, mais d'une vierge animée. Sa lance était de pur or, et les rayons que jetait de temps en temps ce métal brillant, ont souvent fait croire au peuple que la déesse avait daigné répondre par un mouvement sensible aux voeux qu'on lui adressait. Le peintre avait rassemblé dans son égide toutes les couleurs qui se rencontrent dans les écailles de serpent. On eut dit, à son attitude, qu'elle allait combattre; elle avait le pied gauche levé, et paraissait un peu tournée de côté. Ericthon à ses pieds, sous la figure d'un dragon, formait plusieurs replis au bas de sa lance. A l'égard de la cérémonie, on amenait à l'entrée du temple les victimes qui devraient servir pour le sacrifice, car il n'était pas permis de les égorger dans l'enceinte du lieu sacré, elles étaient ornées de bandelettes et de tout ce qui convenait en pareille occasion, on renversait l'eau lustrale. Argénis paraissait pour lors dans un habit qui avait un parfait rapport à ses deux titres de fille du roi et de grande prêtresse. Elle portait une longue robe d'un ouvrage relevé et qui représentait en broderie une Pallas armée, sortant du cerveau de Jupiter et triomphante de Neptune, lorsqu'elle trouva l'olivier. Six vierges marchaient derrière et en portaient les extrémités. Ses cheveux étaient reliés et arrêtés par un ruban de couleur de pourpre, entrelacé de petites branches d'olivier. Elle avait sur la tête une couronne pareillement d'olivier. Ainsi ornée, elle s'approchait des victimes, et les frappait sur la tête d'une légère massue d'argent ; aussitôt des prêtres, ceints pour cet effet, achevaient de les assommer et après les avoir égorgées, ils consultaient dans leurs entrailles les dieux et les destins. Argénis entrait dans le temple et avec un encensoir d'argent offrait l'encens à Pallas. S'approchant ensuite de l'autel, elle ôtait la couronne qu'elle avait sur la tête, et humblement prosternée la mettait aux pieds de la déesse. On renouvelait dans cette occasion l'encens et les autres parfums. ...


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, De la Trinité : Livre X
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre10.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint), De la Trinité, Livre XI
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre11.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_11.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_11_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 16 : De la bonne chère
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch16.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch16_fr.txt

 


Jean Schumacher
27 janvier 2017


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002