Projets ITINERA ELECTRONICA - HODOI ELEKTRONIKAI - HELIOS

Actu' ITINERA+ (Actualités - Nouvelles)


  Accueil     Liste des actualités     Recherche     Actualité     Administration  

Date :     20-01-2017

Sujets :
LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos du désir d'étudier ; LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) pense que les flatteurs puent la fourberie et le tromperie ; LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos des imperfections des femmes ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Jean de Salisbury, Pétrarque ;

Notice :

1. LECTURE : Augustin (saint ; 354 - 430) à propos du désir d'étudier :

Augustin, De la trinité, X, 1 :

... Ad doctrinas autem cognoscendas, plerumque nos laudantium atque praedicantium accendit auctoritas; et tamen nisi breuiter impressam cuiusque doctrinae haberemus in animo notionem, nullo ad eam discendam studio flagraremus. Quis enim sciendae, uerbi gratia, rhetoricae ullam curam et operam impenderet, nisi ante sciret eam dicendi esse scientiam? Aliquando etiam ipsarum doctrinarum fines auditos expertosue miramur, et ex hoc inardescimus facultatem comparare discendo, qua ad eos peruenire possimus. Tamquam si litteras nescienti dicatur quandam esse doctrinam, qua quisque ualeat, quamuis longe absenti, uerba mittere manu facta in silentio, quae rursus ille cui mittuntur, non auribus, sed oculis colligat, idque fieri uideat. Nonne, dum concupiscit nosse quo id possit, omni studio circa illum finem mouetur, quem iam notum tenet? Sic accenduntur studia discentium. Nam quod quisque prorsus ignorat, amare nullo pacto potest.

... Quant aux sciences, nous sommes ordinairement déterminés à les étudier par les éloges et les recommandations d’hommes graves; et néanmoins, si nous n’en avions pas déjà dans l’esprit une légère notion, nous n’éprouverions pour leur étude aucun attrait. Qui donc, par exemple, consumerait son temps et sa peine à étudier la rhétorique, s’il ne savait d’abord qu’elle est l’art de parler? Quelquefois aussi, nous admirons les résultats de ces sciences, ou pour en avoir ouï parler, ou pour en avoir été témoins nous-mêmes, et nous sentons naître en nous une vive ardeur de les étudier, afin de parvenir au même but. Supposons qu’on dise à un homme qui ne sait pas écrire, qu’il existe un art au moyen duquel on peut envoyer, même à de grandes distances, des paroles formées en silence avec la main, et que celui à qui on les adresse, entendra, non avec ses oreilles, mais avec ses yeux; supposons que cet homme soit témoin du fait : est-ce que, dans son désir de posséder ce moyen, toute son étude ne se portera pas vers le but qu’il connaît déjà? Tel est le principe de l’ardeur des étudiants : car personne ne peut aimer ce qu’il ignore entièrement.


2. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) pense que les flatteurs puent la fourberie et le tromperie :

Jean de Salisbury, Policraticus, III, 13 :

... Sed quid adulatore dolosius? At mihi forte obiicies, quia non omnes noui. Verum quidem est; sed a multis mihi didicisse uideor omnium mores. Duellius iam senex, iam decrepitus corpore cordeque trementi, dolens sibi exprobratum esse in iurgio, quod oris uitio fetidus esset, se domum contulit. Cumque uxori grauius quereretur, quod nunquam eum monuerat huius uitii quaerere medicinam: «Fecissem, inquit, nisi putassem ora uirorum omnium sic olere.» Laudare poteris eius matrimonii pudicitiam, et praeferre patientiam mulieris, quae uiri uitium tanta patientia tulit, ut ille infelicitatem corporis, non uxoris fastidio, sed maledicto senserit inimici. At et ego de adulatoribus aliquid tale respondeo, quia omnes arbitror sic olere. Omnes fallaciam et dolum redolent, et quocunque se uertant, pudicis naribus, hunc important, non odorem, sed fetorem. ...

Qui a-t-il de plus frauduleux qu'un flatteur? Vous m'objecterez peut-être que je ne les connais pas tous, vous dites vrai, mais l'exemple de plusieurs m'a appris quels sont les moeurs de tous en général. Duellius déjà vieux et tout usé, n'ayant pas un moindre tremblement de coeur que du reste du corps, parce qu'on lui avait reproché en compagnie la puanteur de son haleine, s'en alla chez lui et tança rudement sa femme de ne l'avoir jamais averti de remédier à cette incommodité mais cette vertueuse dame répondit qu'elle l'eût fait, si elle n'eût cru que l'haleine de tous les hommes sentait de même: vous pourrez louer la pudicité de cet heureux mariage et admirer encore plus la vertu de cette femme, qui supporta si patiemment le défaut de son mari, qu'il le reconnût plutôt par la médisance de son ennemi que par le dégoût de sa femme. Et moi je réponds touchant les flatteurs la même chose que fit cette femme, je pense qu'ils ont tous même senteur, ils puent la fourberie et la tromperie, et de quelque côté qu'ils se tournent ils soufflent cette mauvaise odeur dans le nez des honnêtes gens.


3. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos des imperfections des femmes :

Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 18 : Des imperfections des femmes :

... Quod dictum scriptores alii sic interpretati sunt: “eiusmodi uitium uxoris, si corrigi non possit, ferendum esse, quod ferri a uiro salua possit honestate, quod uitia nempe flagitiis leuiora sint”; eamque, non aliam sententiam fuisse Varronis.
{DOLOR} Procax et morosa est uxor.
{RATIO} Fer mores, si immutari nequeunt, et, qualiter foris uiuas, domi disce cum Socrate; et si ille duas simul pertulit, alii plures, uni ne succumbas sarcine?
{DOLOR} Molestam uxorem habeo.
{RATIO} Cui uero non possit uxor molesta contingere, nisi qui se nuptiis constanter abstineat? Cum et Hadriano principi, et quo nichil altius, nichil mitius, Augusto, Sabina illi, huic Scribonia, utraque coniunx dura ac peruersa, moribusque asperis digna repudio.

... Cela veut dire, comme d'autres l'interprètent, qu'il faut tolérer les imperfections d'une femme, si on ne les peut pas corriger, et qu'un homme ne perde point son honneur en pratiquant la patience. En effet les vices et les imperfections des femmes ne sont pas si griefs que des crimes. Elles pèchent quelquefois plus par nature que par malice. Ainsi donc si ta femme ne peut pas changer de moeurs, ne change jamais de constance pour endurer et apprends dans ta maison, à l'exemple de Socrate, combien tu dois te comporter au dehors. Et puisqu'il a souffert deux femmes et d'autres plusieurs, ne succombe pas sous un seul fardeau. Au reste ne pense pas être mal marié parce que tu as une femme fâcheuse. Il n'y a que ceux, qui ne se marient jamais, qui n'en aient point de femmes semblables. L'empereur Hadrien eut été heureux s'il n'eut épousé Sabina, et Auguste, qui fut le plus grand et le plus débonnaire de tous les princes, fut marié à Scribonia pour en avoir du déplaisir et non pas pour en tirer du contentement. Ce n'étaient pas là deux impératrices mais deux mégères. Enfin pour se mettre en repos, ils furent contraints de les répudier.


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, De la Trinité : Livre IX
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre7.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre III, chap. 13
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_13.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_13_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 18 : Des imperfections des femmes)
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch18.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch18_fr.txt

 


Jean Schumacher
20 janvier 2017


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002