Notice : 1. LECTURE : Cicéron (106 - 43 av. J.-C.), à propos de la concorde dans l'état :
Cicéron, De la république, II, 69 :
... ut enim in fidibus aut tibiis atque ut in cantu ipso ac uocibus concentus est quidam tenendus ex distinctis sonis, quem inmutatum aut discrepantem aures eruditae ferre non possunt, isque concentus ex dissimillimarum uocum moderatione concors tamen efficitur et congruens, sic ex summis et infimis et mediis interiectis ordinibus ut sonis moderata ratione ciuitas consensu dissimillorum concinit : et quae harmonia a musicis dicitur in cantu, ea est in ciuitate concordia, artissimum atque optimum in omni republica uinculum incolumitatis; eaque sine iustitia nullo pacto esse potest.
... De même que la flûte et la lyre, la mélodie et les voix, de la diversité de leurs accents forment un concert que les oreilles exercées ne pourraient souffrir s'il était plein d'altérations ou de dissonances, et dont l'harmonie et la perfection résultent pourtant de l'accord d'un grand nombre de sons dissemblables; ainsi de l'alliance des différents ordres de l'État et de leur juste tempérament résulte ce concert politique qui naît, comme l'autre, de l'accord des éléments les plus opposés. Ce que l'on nomme harmonie dans la musique, dans l'État c'est la concorde, le lien le plus parfait de la société humaine, la garantie la plus sûre de la force des États. Mais sans la justice, la concorde est impossible ...
Environnement hypertexte (ITINERA ELECTRONICA) :
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/cicero_de_repub_02/lecture/9.htm
2. LECTURE : Plutarque de Chéronée en Béotie (vers 46 - vers 125) à propos de l'étude de la langue latine :
Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène, II, 2-3 :
(2) ἡμεῖς δὲ μικρὰν μὲν οἰκοῦντες πόλιν, καὶ ἵνα μὴ μικροτέρα γένηται φιλοχωροῦντες, ἐν δὲ Ῥώμῃ καὶ ταῖς περὶ τὴν Ἰταλίαν διατριβαῖς οὐ σχολῆς οὔσης γυμνάζεσθαι περὶ τὴν Ῥωμαϊκὴν διάλεκτον ὑπὸ χρειῶν πολιτικῶν καὶ τῶν διὰ φιλοσοφίαν πλησιαζόντων, ὀψέ ποτε καὶ πόρρω τῆς ἡλικίας ἠρξάμεθα Ῥωμαϊκοῖς συντάγμασιν ἐντυγχάνειν, (3) καὶ πρᾶγμα θαυμαστὸν μέν, ἀλλ´ ἀληθὲς ἐπάσχομεν. οὐ γὰρ οὕτως ἐκ τῶν ὀνομάτων τὰ πράγματα συνιέναι καὶ γνωρίζειν συνέβαινεν ἡμῖν, ὡς ἐκ τῶν πραγμάτων, ὧν ἁμῶς γέ πως εἴχομεν ἐμπειρίαν, ἐπακολουθεῖν δι´ αὐτὰ καὶ τοῖς ὀνόμασι
(2) Pour moi, qui, né dans une petite ville, aime à m'y tenir, afin qu'elle ne devienne pas encore plus petite, j'ai été tellement distrait, pendant mon séjour à Rome et dans les autres villes d'Italie, par les affaires politiques dont j'étais chargé, et par les conférences philosophiques que je tenais chez moi, que je n'ai pu m'appliquer qu’assez tard et dans un âge avancé à l'étude de la langue latine. (3) Il m'est arrivé, à cet égard, une chose fort extraordinaire et pourtant très vraie: c'est qu'au lieu de comprendre les faits que je lisais par l'intelligence des mots, ce sont plutôt les faits dont j’avais acquis déjà quelque connaissance qui m'ont servi à entendre les termes. (4) C'est sans doute un grand plaisir que de sentir les beautés et la vivacité de la diction latine, d'en saisir les métaphores, les images, l'harmonie, et tous les autres ornements qui donnent tant d'éclat aux discours; mais cette connaissance ne peut être que le fruit d'un long exercice et d'une étude difficile; elle exige beaucoup de loisir, et un âge capable de l'ambition d'y réussir.
Environnement hypertexte (HODOI ELEKTRONIKAI) :
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/plutarque_uita_demosthene/lecture/2.htm
3. LECTURE : Ulrich von Hutten (1488-1523) reprend un proverbe : Les poètes mentent beaucoup :
Ulrich von Hutten, Épîtres des hommes obscurs, VII :
Et scribatis mihi an est necessarium ad aeternam salutem, quod scholares discunt grammaticam ex poetis saecularibus, sicut est
Virgilius, Tullius, Plinius, et alii? Videtur mihi quod non est bonus modus studendi : Quia, ut scribit Aristoteles primo methaphisicae: "Multa mentiuntur poetae" ; sed qui mentiuntur, peccant, et qui fundant studium suum super mendaciis, fundant illud super peccatis, et quicquid fundatum est super peccatis, non est bonum; sed est contra deum, quia deus est inimicus peccatis : Sed in poetria sunt mendacia: et ergo qui incipiunt suam doctrinam in poetria, non possunt proficere in bonitate: quia mala radix
habet super se malam herbam, et mala arbor profert malum fructum, secundum euangelium, ubi dicit saluator: "Non est arbor bona quae facit fructum malum".
... Donc, veuillez m'écrire s'il importe au salut éternel que les écoliers apprennent la
grammaire dans les profanes, comme Virgile, Cicéron, Pline et autres poètes.
Il me paraît, à moi, que ce n'est point une bonne façon d'étudier. En effet, Aristote,
au chapitre premier de sa Métaphysique, dit que « les poètes mentent beaucoup ».
{Aristote, La Métaphysique, I, ch. 2 :
... Εἰ δὴ λέγουσί τι οἱ ποιηταὶ καὶ πέφυκε φθονεῖν τὸ θεῖον, (983α) ἐπὶ τούτου συμβῆναι μάλιστα εἰκὸς καὶ δυστυχεῖς εἶναι πάντας τοὺς περιττούς. Ἀλλ' οὔτε τὸ θεῖον φθονερὸν ἐνδέχεται εἶναι, ἀλλὰ κατὰ τὴν παροιμίαν πολλὰ ψεύδονται ἀοιδοί, οὔτε τῆς τοιαύτης ἄλλην χρὴ νομίζειν τιμιωτέραν.
... Si donc les poètes disent vrai, et si la nature divine doit être envieuse, c'est surtout au sujet de cette prétention, et tous les téméraires qui la partagent, en portent la peine. Mais la divinité ne peut connaître l'envie; les poètes, comme dit le proverbe, sont souvent menteurs, et il n'y a pas de science à laquelle il faille attacher plus de prix.}
Mais ceux qui mentent pèchent, et ceux qui fondent leur étude sur le mensonge la fondent sur le péché. Or, tout ce qui est fondé sur le péché n'est pas bon, mais contre Dieu, puisque Dieu est ennemi du péché. Dans la poéterie tout est mensonge; ceux qui commencent leurs études par la poéterie ne sauraient croître dans le bien. Car d'une
méchante racine sort toujours de la mauvaise herbe, et d'un arbre vénéneux des fruits
empoisonnés. Ce que dit notre Sauveur dans l'Ëvangile : "il n'y a pas de bon arbre qui porte de mauvais fruits". {Luc, VI,43} ...
4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
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Érasme (1469-1536), Les Colloques familiers, Colloque XXXIV :
L'alchimie
Traduction française numérisée par nos soins.
Traduction française :
Victor DEVELAY, Érasme. Les Colloques. Tome premier. Paris, 1875
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/erasme/colloquia_alcumistica.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/erasme/colloquia_alcumistica_fr.txt
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Jean des Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre II, chap. 26
Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_02_26.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_02_26_fr.txt
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John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre I, chap 16
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_16.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_16_fr.txt
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Ulrich von Hutten (1488-1523), Épîtres des hommes obscurs, Lettre VII
Texte latin et traduction française numérisés par nos soins.
Traduction française :
Laurent Teilhade, Epitres des hommes obscurs du chevalier Ulric von Hutten,Paris, La connaissance, 1924
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/von_hutten/epistolae_obscurorum_uirorum_07.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/von_hutten/epistolae_obscurorum_uirorum_07_fr.txt
Jean Schumacher
29 avril 2016 |