Notice : 1. LECTURE : Jacques-Auguste de Thou (1553 -1617) : le pape Léon X cède à François Ier, roi de France, le droit de nomination des prélats ecclésiastiques :
Jacques-Auguste de Thou, Histoire universelle depuis 1543 jusqu'en 1607, tome premier, chap. 29-30 :
... Additum a Leone munus, quo tanquam pignore noua foederatio obsignaretur, ut sublata ueteris ecclesiae a Deo et Apostolis ministros eligendi instituta consuetudine, ius esset regi, quos uellet, per oratores suos apud Pontificem proponere, et eos in episcopos aut coeno biorum praesules diplomate suo creare Pontifex obligaretur.
[1, 30] Id actum Antonio Pratensi Franciae Cancellario suggerente. qui postea in collegium Cardinalium cooptatus, et perpetui per Galliam legati dignitate ornatus est. caussae obtendebantur, quod corruptis moribus per gratiam et sordeis omnia agerentur: unde frequentes altercationes et perplexae lites magna ordinis ecclesiastici infamia passim exoriebantur, quarum exemplo et contagione etiam ad caussas ciuileis litigiorum uirus in Gallia dimanasset, aliter non posse iri obuiam foedis conuentionibus et nundinationibus, quam si arbitrio Christianissimi principis et sanctissimi Pontificis, quos ab omni corruptionis suspicione abesse procul dubio esset, res permitteretur. acta publica de ea re inter ipsos confecta. quod adeo odiosum omnibus regni ordinibus uisum est, ut a Senatu Parisiensi, in quo huiuscemodi res ex antiqua regni consuetudine prius habita sollemni deliberatione approbari debent, post multas iussiones uix tandem impetrari potuerit, ut in acta publica Curiae absque ulla approbatione referrentur. iudicio multorum id exitium Francisci rebus et eius generi, atque Pratensi ipsi attulisse creditur; editisque postea libris ipsorum memoria passim eo nomine proscissa est, nec defuerunt qui iam tum culpam potius in Leonem reiicerent: neque enim nouum aut sine exemplo esse apud nos regum eam potestatem fuisse praecipue in prima et secunda familia, ut episcopos instituere, accedente prouincialium episcoporum inauguratione, et aliquando etiam deponere possent. id uero in eo, qui ipse fratrum suffragiis eligatur, nouum et minime ferendum fuisse, quod episcopos et alios praesules eligendi potestatem iis, ad quos iure diuino et sacris patrum decretis pertinet, ademptam, ad se summa iniustitia traxerit, ut eam pretio accepto et caussa relligionis impia praeuaricatione prodita Christiani orbis principibus turpiter diuenderet. ...
... Il (pape Léon X) ajouta à ces promesses (à François Ier, roi de France)
une grâce singulière, pour être comme le gage
de leur nouvelle alliance ; ce fut l'abolition de l'ancienne coutume
des élections aux dignités ecclésiastiques ; coutume établie
par Jésus-Christ et par ses apôtres et de tout temps en usage
dans l'église. Il abandonna donc au roi la nomination aux
évêchés, aux abbayes et aux prieurés de son royaume, à
condition qu'il lui présenterait par ses ambassadeurs les sujets
qu'il aurait pourvus et que le pape de son côté serait obligé
de les agréer et de leur expédier des Bulles.
[1, 30] L'auteur de cette fameuse innovation fut Antoine du Prat,
chancelier de France, depuis cardinal et légat perpétuel
du Saint Siège dans le royaume. Le prétexte fut que les
moeurs étaient alors si dépravées que les élections ne se faisaient
plus que par brigues ou par argent; ce qui produisait
des querelles et des procès, à la honte de l'état ecclésiastique;
que ce mauvais exemple avait répandu dans toute la France
un esprit de chicane, dont tous les tribunaux étaient infectés ;
que pour arrêter le cours scandaleux de la simonie et la vente
publique des bénéfices, le seul moyen était de les remettre
au pouvoir et à la discrétion du roi très chrétien et du Souverain
Pontife, qu'on ne pourrait espérer de corrompre. Cet
accord se fit entre eux par un traité public, qui parut si odieux
à tous les ordres du royaume que le parlement de Paris, à
qui, selon un ancien usage, il appartient de déliberer sur ces
matières et dont le suffrage est nécessaire, consentit avec peine,
après des jussions réiterées, à enregistrer cet acte et le fit
sans l'approuver. Plusieurs ont cru que ce même acte avait été
funeste à François, à sa race, et à du Prat même et qu'il avait
causé tous leurs malheurs. Il a paru à ce sujet plusieurs écrits
où la mémoire du roi et de son chancelier a été déchirée.
Mais dans ce temps-là on rejeta tout le blâme de cette action
sur le pape. On disait que ce n'était pas une chose nouvelle et
sans exemple que les rois de France eussent le pouvoir de disposer
des bénéfices, surtout dans la première et dans la seconde
race; de nommer des évêques, et même de les déposer,
du consentement de ceux de la province : mais que c'était une
chose inouie et déraisonnable que le Pape, qui était lui-même
élu par ses confrères, voulût ravir le droit d'élire les évêques
et les autres prélats à ceux qui le tenaient de Dieu et des saints
décrets de l'église et que la trahissant si indignement par cette
injuste prévarication, il osât vendre à un prince chrétien
un droit sacré qu'il n'avait jamais eu.
2. LECTURE : John Barclay (1582 - 1621) : Dans le pays d'origine d'Euphormion l'utopie prévaut :
John Barclay, La satyre d'Euphormion, première partie, chap. 3 :
Statimque crudelior fortuna desaeuiit, postquam non gratuitam
nobis mensam liberalitate poni, sed mihi pro hospitio
diuersorium contigisse non sine magno horrore audiui.
Nam ad patrium morem nec auro corpus in uiam praeceps
tardaueram, nec in cibos pretium quaesieram, quos gentis
nostrae benignitas uendere nescit. Igitur inexspectatis
moribus delusus, coepi tum primum execrari harum regionum
uilissimum genium et sic tacitus mecum loqui. Pisces
a fontibus ad mare non inueniunt qui uiuendi uectigal extorquent.
Natura ubique pabulum feris posuit et quamuis
hirundines utrumque solem metiuntur, esca nunquam
errantibus deest. Ergo soli homines non irnpune implebunt
exhaustas ieiunio uires ? ergo in belluas pontus erit clementior,
quam ciuilis ratio in mortales in eandem genitos sortem ?
nisi forte pretiosior aqua est in miliario quam in fonte,
aut animantibus reliquis aliquid supra hominem natura
debebat.
Cela n'était rien, il m'arriva un malheur beaucoup plus grand.
Je {Euphormion} reconnus que j'avais mangé à table d'hôte {dans la contrée qui l'accueille}, que le logis où l'on m'avait amené était une hostellerie et qu'il fallait nécessairement payer mon escot. Je n'avais point d'argent, ceux de notre pays n'en portent point, cela les empêcherait de cheminer : ils ne savent ce que c'est de vendre les denrées, chacun se sert librement et libéralement de toutes les choses qui s'emploient pour la vie. Trompé par les moeurs d'ici, inattendues par moi, je comrnençai à détester, sans que personne m'entendit, la façon de vivre lâche et abjecte de cette maudite contrée. Les poissons, disais-je, vont d'un courant à l'autre et des rivières à la mer, sans qu'ils trouvent au passage qui leur demande tribut de ce qu'ils mangent. La nature a fait que les bêtes ont partout de la nourriture ; et bien que les hirondelles changent d'air, et qu'elles passent d'une région à l'autre, selon la diverse rencontre des saisons, les vivres toutefois ne leur manquent point. Les hommes seuls, donc, ne referont-ils pas impunément leurs forces épuisées par le jeûn ? La fortune sera-t-elle plus clémente envers les bêtes féroces que ne l'est l'état civil pour des mortels nés dans le même destin ? si ce n'est que l'on veuille dire que de l'eau vaut davantage quand on la boit dedans un vaisseau qu'à même la fontaine et que la nature ait dû se comporter plus avantageusement envers les autres animaux qu'envers les hommes.
3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
- Perse, Satires, V (De la vraie liberté), , poème complet
Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle:
http://remacle.org/bloodwolf/satire/perse/satire5.htm
Traduction française :
Jules Lacroix, Satires de Juvénal et de Perse. Paris, Didot, 1846
Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe
B) Textes préparés :
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Perse, Satires, VI (Contre les avares)
Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle:
http://remacle.org/bloodwolf/satire/perse/satire6.htm
Traduction française :
Jules Lacroix, Satires de Juvénal et de Perse. Paris, Didot, 1846
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/Perse/sat_06.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/Perse/sat_06_fr.txt
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Jean des Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre II, chap. 12
Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_02_12.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_02_12_fr.txt
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John BARCLAY (1582 - 1621), La satyre d'Euphormion, Première partie, chapitre III
Texte latin numérisée et traduction françoise encodée par nos soins
Traduction française : La satyre d’Euphormion composée par Jean Barclay et mise nouvellement en français. Paris, Jean Guigbard, 1640
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/euphormion_premiere_partie_01_03.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/euphormion_premiere_partie_01_03_fr.txt
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Francis BACON (1561 - 1626), De la sagesse des anciens, XXIII : Achelous ou le duel
Ttraduction française numérisés par nos soins (orthographie adaptée).
Traduction française : I Baudoin, La sagesse mystérieuse des anciens ombragée du voile des fables par Mr. François Bacon, grand chancelier d’Angleterre. Paris, Michel Bobin, 1641
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_sap_vet_23.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_sap_vet_23_fr.txt
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Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), Histoire universelle depuis 1543 jusqu'en 1607, tome premier, Livre I, par. 21 à 30
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Edition : HISTOIRE universelle de Jacques-Auguste de Thou depuis 1543 jusqu'en 1607. Tome premier (1543 - 1550). PRÉFACE A HENRI IV. Londres, 1734
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jacques_de_Thou/liber01_21a30.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jacques_de_Thou/liber01_21a30_fr.txt
Jean Schumacher
13 novrmbre 2015 |