Notice : 1. LECTURE : JACQUES-AUGUSTE de THOU (1553 -1617) : Les colonies Gauloises ont été répandues, jadis, sur tout l'univers :
JACQUES-AUGUSTE de THOU (1553 -1617), Histoire universelle depuis 1543 jusqu'en 1607, tome premier, livre I, par. 19 :
... Fidem facit illud in Romana historia peruulgatum, Romanos cum ceteris gentibus de gloria cum Gallis pro salute certasse: cumque apud eos cetera aetas faciendis stipendiis praefinita esset, qua exacta missionem impetrare possent, bello Gallico sexagenarios minime militia solutos fuisse, ac ne ipsos quidem sacerdotes scripsit Appianus.
Fidem faciunt et sparsae tot ubique terrarum Gallici nominis coloniae. Nam et maior et melior Italiae pars de Cisalpinae Galliae nomine appellatur et si ambitiosa et fabulosa Romanorum ad res Iliacas origines suas referentium commenta reiiciamus, quis dubitat, quinVeneti non ab Henetis Paphlagonibus, sed a Venetis, ut et Straboni uidetur, in Armorica nostra sitis originem ducant? Neque enim Caesari fides tribuenda est, qui hos ab illis nomen sumpsisse nulla uerisimili ratione scripsit. Quorsum enim illa Senonum, Boiorum, Cenomanorum, atque adeo Insubrum nomina in Italia pertinent, nisi ut intelligamus Gallos olim haec loca tenuisse, et ad tradendam posteris originis suae memoriam de suo nomine appellasse?
Iam ad Germanos respice. nonne et Boiorum in Vindelicia, qui hodie Baioari sunt, ad Boios Gallos primordia retulit Tacitus? quod ne minus uero consentaneum uideatur, facit quod Caesar ipse scribit, fuisse aliquando tempus, quo Germanos Galli uirtute superarent. Certe in Hispania ipsa Celtiberi uario pugnae cum Romanis euentu toties congressi insigne sunt monumentum uirtutis Gallicae.
Iam quid de Brenni expeditione dicam, qui tentata et afflicta Roma inde in Dardanos duxit, Graeciaque uastata Thraciam aliquando tenuit, et in Asiam ad finem traiecit? ab hoc enim Galatae seu Gallo-Graeci in Asia originem trahunt, ex quibus Trocmi oram Hellesponti, Tolistobogi Aeolida atque Ioniam, Tectosages mediterranea Asiae loca sortiti sunt. Et quanquam amoenitate locorum et peregrinarum uoluptatum usu, quae ad extinguendum animorum uigorem plurimum possunt, uel ferocissimi populi effeminari potuerint, tantum ualuit uis uirtutis insita, ut longo tempore non degenerauerint. siquidem a Brenni expeditione ad Cn. Manlii tempora, a quo Gallo-Graeci omnium, quae Asiam incolebant, gentium bellico sissimi, debellati sunt, anni plus minus CC intercedunt. Vt ad nostros Gallos redeam, uix decennio a florentissimo Romanorum duce C. Caesare in fidem accepti aut bello domiti sunt. nam et inter eos Hedui et Sequani amici P. R. et Aruerni fratres appellati sunt: sub iisque nominibus Gallia quamdiu imperium stetit, libertatem quodammodo retinuit. ...
On sait que les Romains, selon le témoignage de leurs historiens, faisaient la guerre contre les autres nations pour la gloire et ne la faisaient contre les Gaulois que pour leur défense et leur sûreté. Si l'on en croit Appien, l'âge de 60 ans, qui dispensait les Romains du service militaire, ne les exemptait point de porter les armes dans la guerre contre les Gaulois et les prêtres mêmes étaient alors obligés de s'enrôler. Que de colonies Gauloises répandues sur la terre ! La plus grande et la plus fertile partie de l'Italie a porté le nom de Gaule Cisalpine. Nous rejetons l'origine fabuleuse des Romains, qui se sont vantés de descendre des Troyens mais nous ne pouvons douter que les Vénitiens ne tirent leur origine de ceux du pays de Vannes en Bretagne, comme Strabon l'assure, et non des Hénètes en Paphlagonie, comme César {en fait, Tite-Live} l'a écrit sans aucune vraisemblance. D'où viennent en Italie les noms Gaulois de plusieurs peuples qui
l'habitent, si ce n'est parce que les Gaulois se sont autrefois rendus les maîtres de ces contrées ? Mais tournons les yeux vers l'Allemagne : Tacite ne dit-il pas que les Bavarois tirent leur origine des Boïens, peuple de la Gaule ? César assure qu'il y a eu un temps que les Gaulois étaient plus belliqueux que les Germains. Les Celtibériens, qui en Espagne ont si longtempsrésisté aux Romains, étaient Gaulois d'origine, comme l'étaient aussi ceux qui ont occupé la Lusitanie, appelée depuis le Portugal. Que dirai-je de l'expedition du célébre Brennus, qui après avoir réduit Rome aux dernieres extrémités, marcha contre
les Dardaniens, et après avoir ravagé la Gréce, s'empara de la Thrace, et passa ensuite en Asie ? De là vinrent les Gaulois de Grèce, les Troèmes qui habitaient le rivage de l'Hellespont ; les Tolistoboges qui s'étaient emparés de l'Éolide et de l'Ionie ; et les Tectosages qui se retirèrent dans le milieu des terres de l'Asie. Mais quoique les peuples les plus belliqueux et les plus féroces se laissent d'ordinaire amollir, lorsqu'ils
sont transplantés dans des pays délicieux, où les plaisrs les environnent, les Gaulois étaient tellement nés pour les armes, que rien ne put les faire dégénérer dans le voluptueux séjour de l'Asie et ce ne fut que 300 ans après que Brennus les y eût établis, qu'ils furent enfin défaits par Cn. Manlius. Mais pour nous borner aux Gaulois qui ont resté dans leur pays, il fallut à Jules César dix années pour les soumettre, soit par la
douceur, soit par la force. Les Héduens et les Séquaniens étaient appelés amis du peuple Romain : la République donnait même le titre de frères aux Auvergnats, et sous ces noms, la Gaule, comme indépendente, conservait au milieu de l'empire Romain une espèce de liberté.
2. ; LECTURE : John Barclay (1582 - 1621) : une fontaine amène le rappel de la légende de Galathée et d'Acis :
John Barclay, L'Argénis, livre I, ch. 10 :
... in quo fons erat non plus aquis notabilis quam arte signorum, quae illic hospiti Coccalo aiebant Daedalum poliuisse. Aquae in altitudinem redeuntes originis per uarias fistulas atque formas micabant. Mox in subiectum alueum recidentes feruebant ipso tumultu labendi, reddebantque colorem mari simillimum. In medio Galatea tanquam in pelago lugebat recens extinctum Acim, qui iacebat in litore et, tanquam inciperet solui in flumen, duos fontes ore soluebat et uulnere. In confinio aquae contumax Cyclopis imago simul alio saxo imminebat securae Galateae, simul audiebat indignantem his uersibus, quibus artifex subiectum marmor inciderat.
Durior ô saxo, quo nunc meus occidit Acis,
Asperior siluis et, Polypheme, tuis.
Ausa lues. Deus hoc faciet, quem tu inscie fati,
Quem non mortalem passus es esse uirum.
Nam deus Acis erit, uiuetque perennibus undis.
Quid facies? Nullas haec timet unda minas.
Iam fons corda tenet; iam fons tenet omnia, qualis
Acis erat, dat nunc candidus auctor aquas.
Cincinnique sui memores labuntur in orbem;
Errat et in tremulis annulus ille uadis.
Quam bona caeruleis periit iam purpura uenis!
Nec tamen in gelido sanguine friget amor.
Quo meus Acis abit? Quo uos humerique manusque?
O quanti numen constat habere nouum!
Hei mihi! Ne se hominem plus uulnere senserit esse,
Quam nunc thure dato sentiet esse deum.
... Il y avait dans cet endroit une fontaine qu'on admirait autant pour son travail que pour
la beauté de ses eaux. On prétend que Dédale en fut l'ouvrier et qu'il avait mis en oeuvre toute soi industrie, par reconnaissance pour Coccale qui l'avait reçu chez lui. Les eaux jaillissaient à la hauteur de leur source et tantôt en passant par plusieurs petits canaux, elles formaient mille figures différentes ; tantôt elles retombaient avec violence et
faisaient une espèce d'écume qui rendait leur couleur semblable à celle des eaux de la mer. C'était là, où, comme dans une autre mer, on apercevait Galathée pleurant son cher Acis, étendu sur le rivage et qui formait un fleuve de l'eau qui sortait en abondance de sa
bouche et de l'endroit de sa blessure. Sur le bord du bassin on voyait une représentation du Cyclope Poliphème appuyé sur son rocher et qui semblait prêter quelque attention aux plaintes de Galathée ; elles étaient gravées sur un marbre.
Des monstres des forêts, monstre le plus sauvage,
Mes larmes, mes soupirs n'ont donc pu te toucher !
Ton cœur plus dur que ton rocher
sur mon amant vient d'assouvir sa rage,
Ignorant du destin l'irrévocable loi,
Tu crus sur un mortel exercer ta vengeance,
Connais mieux ta victime et toute sa puissance;
Éprouve un Dieu vengeur qui va s'armer pour moi.
Dans ces ondes je vois l'objet de ma tendresse,
De ses cheveux flottants j'y reconnais la tresse,
Trop heureuse fontaine, ah!, coulez lentement
Votre cours suspendu calmera mes alarmes,
Vous possédez un Dieu rempli de charmes
Vous possédez mon tendre amant.
C'est lui-même et son sang, sous sa couleur nouvelle
Conserve encore une flamme fidèle.
Cher Acis vous fuyez, mille flots confondus
m'enlèvent tout espoir, je ne vous verrai plus....
Privée hélas de l'objet que j'adore
Je sens cléjà que mon coeur agité
Paye trop cher cette dîvinité
Dont le destin aujourd'hui vous honore ;
Je crains que le mortel n'ait eu plus à souffrir
par l'atteinte d'un coup terrible,
Que le Dieu ne sera sensible
A l'encens qu'on lui doit offrir.
Référence : WIKIPEDIA :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Galat%C3%A9e_(N%C3%A9r%C3%A9ide)
"Dans ses Métamorphoses, Ovide développe la légende d'Acis et Galatée sur un ton plus dramatique. La nymphe aime et est aimée du berger Acis. Mais ce dernier est victime de la jalousie du cyclope Polyphème, également amoureux de Galatée mais disqualifié par ses traits monstrueux. Polyphème, ayant surpris les deux amants, arrache un rocher de l'Etna et le précipite sur Acis. Galatée, voyant des filets de sang sourdre sous le rocher, les change en rivière, afin de pouvoir s'y baigner tous les jours. Cette version sera reprise par de nombreux poètes, comme un des exemples de l'amour non partagé conduisant à la folie destructrice".
Source : OVIDE, Les Métamorphoses, XIII, 750 sqq.
ITINERA ELECTRONICA : http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/ovideXIII/lecture/12.htm
3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
- John Locke (1632 - 1704), Lettre sur la tolérance, texte complet
Traduction française reprise à WIKISOURCE :
https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_sur_la_tol%C3%A9rance
Traduction française : Jean LE CLERC, Lettre sur la tolérance. 1710
Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe
B) Textes préparés :
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Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), Histoire universelle depuis 1543 jusqu'en 1607, tome premier, Livre I, par. 11 à 20
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Edition : HISTOIRE universelle de Jacques-Auguste de Thou depuis 1543 jusqu'en 1607. Tome premier (1543 - 1550). Londres, 1734
latin :
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français :
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John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre I, chap 10
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_10.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_10_fr.txt
Jean Schumacher
16 octobre 2015
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