Notice : 1. LECTURE : Francis BACON (1561 - 1626) : en philosophie, toute doctrine vaine est stérile :
Francis Bacon, Réfutation des systèmes philosophiques, ch. 32 :
Atque, filii, inter signa nullum est magis certum
aut nobile quam ex fructibus. Quemadmodum enim
in religione cauetur ut fides ex operibus monstretur,
idem etiam ad philosophiam optime traducitur, ut uana
sit quae sterilis. Atque eo magis, si loco fructuum
uuae uel oliuae, producat disputationum et contentionum
carduos et spinas. De uestra autem philosophia uereor
ne nimis uere cecinerit poeta non solum illo carmine,
"Infelix lolium et steriles dominantur auenae"
sed et illo,
"Candida succinctam latrantibus inguina monstris".
Videtur enim illa ex longinquo uisa uirgo, specie non
indecora, sed partibus superioribus : habet enim generalia
quaedam non ingrata, et tanquam inuitantia ;
cum uero ad particularia uentum sit, ueluti ad uterum
et partes generationis, atque ad id ut aliquid ex se edat,
tum demum loco operum et actionum, quae contemplationis
proles est digna et legitima, monstra illa inuenias
resonantia et oblatrantia, et ingeniorum naufraniis famosa.
D'abord, mes fils, parmi les signes
aucun ne se montre ni n'éclate mieux que par ses fruits. De même qu'en religion c'est un
principe que la foi se prouve par ses oeuvres, de même on peut dire en philosophie que toute doctrine vaine est stérile, et surtout quand au lieu des fruits du raisin et de l'olive elle produit les chardons des discussions et les épines des différends. Quant à votre philosophie, je crains qu'on ne puisse y appliquer avec raison non seulement le vers suivant :
"Infelix solum et steriles dominantur auenae" (... s'élèvent l'ivraie stérile et les folles avoines) {Virgile, Les Géorgiques, I, 154}
mais encore celui-ci :
Candida succinctam latrantibus inguina monstris" (... les monstres aboyants qui entouraient ses flancs d'albâtre d'une horrible ceinture).
{Virgile, Les Bucoliques, VI, 75}
En effet, vue de loin, elle ressemble à une jeune fille assez belle si l'on n'en regarde que
le buste; car l'ensemble est assez agréable et en quelque sorte assez attrayant; mais quand
on en est venu aux détails, par exemple au tronc et aux parties génératrices, enfin à celles
d'où il puisse sortir quelques fruits, alors, au lieu d'ceuvres et de faits, dignes et légitimes
rejetons de la contemplation, on ne trouvera que des monstres étourdissants et criards
fameux par la foule d'intelligences qu'ils ont fait échouer dans le gouffre de l'erreur.
2. LECTURE : Francis Bacon (1561 - 1626) à propos d'Aristote et de son système des quatre éléments :
Francis Bacon, Réfutation des systèmes philosophiques, ch. 35 :
Nam affirmare licet, filii, uerissime, Aristotelis
de quatuor elementis commentum, rem certe obuiam et
pinguem (quia huiusmodi corpora in maxima quantitate
et mole cernuntur), cui tamen ille potius authoritatem
quam principium dedit (cum Empedoclis esset ;
a quo etiam melius erat positum) ; quod postea auide
a medicis arreptum, quatuor complexionum, quatuor
humorum, quatuor primarum qualitatum coniugationes
post se traxit ; tanquam malignum et infaustum sidus
iufinitam et medicinae et compluribus rebus mechanicis
sterilitatem attulisse ; dum homines per huiusmodi concinnitates
et compendiosas ineptias sibi satisfieri patientes,
nil amplius curant ; et uiuas et utiles rerum obseruationes
prorsus omiserunt. ...
Examinons, mes fils, le système d'Aristote sur les quatre éléments {terre, eau, air, feu}, fait vulgaire et peu profond, puisqu'on rencontre de tels corps en nombre et en quantité plus considérable; principe qu'il a plutôt mis en vigueur qu'il ne l'a découvert, puisqu'il appartenait à Empédocle; principe dont les médecins se sont ensuite avidement emparés, et qui a donné naissance à la réunion des quatre complexions, des quatre humeurs, des quatre qualités premières. Ce système, on peut l'affirmer avec vérité, a été comme un astre malheureux et contraire, et a amené dans la médecine et dans beaucoup de travaux mécaniques une extrême stérilité; car les hommes, en se contentant de babioles et de fadaises si étroites, et en ne s'occupant de rien de plus, ont négligé les observations réelles et utiles des choses. ...
3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Augustin (saint), Contre Adimante, texte complet
Traduction française reprise au site de l’Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/manicheens/adimantus.htm Traduction française :
"Oeuvres complètes de Saint Augustin".
Traduites pour la première fois,
sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869
. latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contra_adimantum.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contra_adimantum_fr.txt
- Francis BACON (1561 - 1626), Réfutation des systèmes philosophiques, ch. 31 à 35
[Texte latin et Traduction française numérisés par nos soins].
Traduction française : J. A. C. B UCHON, Oeuvres philosophiques, morales et politiques de François Bacon, Paris, Auguste Desrez, 1840]. latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/refutation_ch31a35.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/refutation_ch31a35_fr.txt
- Suger de Saint-Denis (1080/1081 - 1151), Vie de Louis le Gros (Louis VI), roi de France, prologue & chap. 1 à 5
[Traduction française reprise au site de Philippe Remacle :
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/suger/table.htm
Traduction française : M. Guizot, Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France. Paris, Brière, 1824
].
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Suger_Saint_Denis/vita_ludovici_prol_ch01a05.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Suger_Saint_Denis/vita_ludovici_prol_ch01a05_fr.txt
Jean Schumacher
13 mars 2015 |