Notice : 1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos de l'action théâtrale et de ses effets :
Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, VI, 4 :
... Atque est res,
quae si sit professoria, infamis est ; uerum disciplinaria facta,
ex optimis est. Intelligimus autem Actionem Theatralem ;
quippe quae memoriam roborat; uocis et pronunciationis tonum
atque efficaciam temperat; uultum et gestum ad decorum
componit; fiduciam non paruam conciliat; denique oculis hominum
iuuenes assuefacit. Erit autem exemplum, e Tacito
desumptum, Vibuleni cuiusdam, olim histrionis, tunc temporis
autem militantis in legionibus Pannonicis. Ille sub excessu
Augusti seditionem mouerat, ita ut Blaesus praefectus aliquos
ex seditiosis in carcerem coniiceret. Milites uero, impressione
facta, illos effractis carceribus liberarunt. At Vibulenus, apud
milites concionabundus, sic orsus est; "Vos" (inquit) "his innocentibus
et miserrimis lucem et spiritum reddidistis; sed quis fratri
meo uitam, quis fratrem mihi reddit? quem missum ad uos a
Germanico exercitu de communibus commodis nocte proxima iugulauit
per gladiatores suos, quos in exitium militum habet atque
armat. Responde, Blaese, ubi cadauer abieceris ? Ne hostes
quidem sepulturam inuident. Cum osculis, cum lacrimis dolorem
meum impleuero, me quoque trucidari iube; dum interfectos,
nullum ob scelus, sed quia utilitati legionum consulebamus,
hi sepeliant."
Quibus uerbis inuidiae ac consternationis nimium
quantum conciuit; adeo ut nisi breui postea innotuisset nihil
horum fuisse, quinetiam fratrem eum nunquam habuisse, uix
a praefecto milites manus abstinuissent ; ille uero rem totam
tanquam fabulam in scena peregit.
... C'est un genre de talent qui, lorsqu'on en fait un métier, est réputé infâme ; mais qui, lorsqu'on en
fait une partie de l'éducation, est de la plus grande utilité : je veux parler de l'action théâtrale ; car elle fortifie la mémoire, elle règle et adoucit le ton et la force de la voix et de la prononciation, donne de la grâce au geste et à l'air du visage, inspire une noble
assurance, et accoutume les jeunes gens à soutenir les regards d'une nombreuse
assemblée, Or, cet exemple, nous le tirerons de Tacite : il s'agit d'un certain
Vibulenus, autrefois comédien, et qui servait alors dans les légions de Pannonie. Cet homme, peu après la mort d'Auguste, avoit excité, une sédition et Blésus, qui
commandait dans le camp, avait fait emprisonner quelques-uns des séditieux. Les soldats ayant attaqué la garde, rompirent les portes de la prison, et délivrèrent leurs compagnons.
Vibulenus, à cette occasion, haranguant les soldats, leur parla ainsi : "Vous venez de rendre l'air et la lumière à ces compagnons, aussi innocents qu'infortunés; mais qui rendra le jour à mon frère, qui me le rendra à moi, ce frère, député vers vous par l'armée de Germanie, pour conférer avec vous sur nos intérêts communs, et que la nuit dernière il a fait égorger par ses gladiateurs qu'il nourrit et qu'il arme pour la perte des soldats. Réponds, Blésus,
où as-tu jeté le cadavre? Un ennemi même ne refuse pas la sépulture. Lorsqu'à force
de baisers et de larmes, j'aurai soulagé ma douleur, fais-moi aussi égorger, moi,
pourvu qu'après cette mort, qui ne sera point le châtiment d'un crime, mais le
prix des services que nous aurons rendus aux légions, ces compagnons nous
ensevelissent aussi" : {Tacite, Annales, I, 22}
discours par lequel il excita une telle indignation et une
telle sédition, que si l'on ne se fût assuré peu après que rien de ce qu'il avait
avancé n'était vrai, et qu'il n'avait jamais eu de frère, peu s'en serait fallu
que les soldats ne portassent la main sur le commandant.
Or, tout ce qu'il disait là, il le débitait comme s'il eût joué un rôle sur la scène. ...
2. Lecture : Macer Floridus (pseudonyme d'Odon de Meung ; IXe s. ? XIe s. ?) à propos d'une des propriétés de la rue :
Macer Floridus, Des vertus des plantes, VII :
... obstat pota mero uel cruda comesta uenenis
305 hoc Metridates rex Ponti saepe probauit,
qui Rutae foliis uiginti cum sale pauco
et magnis nucibus binis caricisque duabus
ieiunus uesci consurgens mane solebat,
armatusque cibo tali, quascunque ueneno
310 quilibet insidias sibi tenderet, haud metuebat.
Mustelaeque docent obsistere posse uenenis
mirifice rutam, comedunt quae primitus illam,
cum pugnaturae sunt cum serpentibus atris.
... Bue avec du vin pur ou mangée toute crue, la rue est un antidote, dont le roi de Pont Mithridate faisait souvent usage. Il broyait vingt feuilles de rue avec un peu de sel, deux grosses noix et deux figues sèches, et le matin, à jeun, il avalait ce mélange. Armé de ce préservatif, il bravait les embûches des empoisonneurs. On doit la découverte de cet antidote aux belettes, qui, avant d'engager un combat avec les serpents venimeux, ont la précaution de manger de cette herbe.
3. ITINERA ELECTRONICA : environnements hypertextes & textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Francis Bacon (1561 - 1626), De la dignité et de l'accroissement des sciences, livre VI, ch. 4 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_dign_augm_sc_lv06_ch04.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_dign_augm_sc_lv06_ch04_fr.txt
- Macer Floridus (pseudonyme d'Odon de Meung ; IXe s. ? XIe s. ?), Des vertus des plantes, poème complet [Traduction française numérisée et mise en pages par Thierry Vebr ; Traduction française : Louis BAUDET, Macer Floridus, Des vertus des plantes. Paris, Panckoucke, 1845.]
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Macer_Floridus/de_herbarum_uirtutibus.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Macer_Floridus/de_herbarum_uirtutibus_fr.txt
- Césaire d'Arles (saint ; vers 470 - 542), Sermons, Sermon LXXXII : Sur la vache, le bélier et la chèvre de trois ans , la tourterelle et la colombe [Traduction française encodée par nos soins ; Traduction française : Sermons de Saint Césaire, évêque d’Arles traduits en français sur l’édition des RR. PP. Bénédictins. Tome premier. Paris, Savoye, 1760]
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Cesaire_Arles/sermo_82_lat.txt français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Cesaire_Arles/sermo_82_fr.txt
Jean Schumacher
04 avril 2014 |