Notice : 1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : La science est semblable aux eaux :
Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, III, 1 :
Scientia aquarum similis est. Aquarum aliae descendunt coelitus,
aliae emanant e terra. Etiam Scientiarum primaria partitio
sumenda est ex fontibus suis. Horum alii in alto siti sunt,
alii hic infra. Omnis enim scientia duplicem sortitur informationem.
Una inspiratur diuinitus, altera oritur a sensu. Nam
quantum ad illam quae docendo infunditur scientiam, cumulatiua
ea est, non originalis ; sicut etiam fit in aquis, quae praeter
fontes primarios ex aliis riuulis in se receptis augescunt.
La science est semblable aux eaux. Or, de ces eaux, les unes viennent du ciel;
les autres jaillissent de la terre. La première distribution des sciences doit aussi
se tirer de leurs sources. De ces sources, les unes sont situées dans la région
supérieure; et les autres, ici-bas. Car toute science se compose de deux sortes de
connaissances : l'une est inspirée par la divinité; l'autre tire son origine des sens.
Quant à cette science qu'on répand dans les esprits par l'enseignement, elle est
acquise, et non originelle. Et il en est de même des eaux, qui, outre leurs
sources primitives, s'enflent de tous les ruisseaux qu'elles reçoivent.
2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) cite Epicure : Nous sommes l'un pour l'autre un théâtre assez grand :
Francis Bacon, Sermones fideles siue interiore rerum, Sermon X : De l'amour :
... Abiectum siquidem et pusillanimum est illud Epicuri dictum satis magnum alter alteri theatrum sumus, quasi homo natus ad contemplationem coeli et coelestium idolum adorans minutum satageret, se submittendo, si non ori ut bruta, oculo tamen, certe ad altiora contemplanda dato.
... Une des pensées les plus méprisables d'Épicure, c'est celle - ci : "nous sommes
l'un pour l'autre un théâtre assez grand" : comme si l'homme, qui fut formé pour contempler les cieux et les objets les plus relevés, n'avait autre chose à faire que de demeurer perpétuellement à genoux devant une chétive idole, et d'être esclave,
je ne dis pas de ses appétits gloutons, comme la brute, mais du plaisir des yeux;
des yeux, dis-je, destinés à de plus nobles usages.
Référence :
Sénèque, Lettres à Lucilius, I, 7 :
... Egregie hoc tertium Epicurus, cum uni ex consortibus studiorum suorum scriberet: 'haec' inquit 'ego non multis, sed tibi; satis enim magnum alter alteri theatrum sumus'. (12) Ista, mi Lucili, condenda in animum sunt, ut contemnas uoluptatem ex plurium assensione uenientem. Multi te laudant: ecquid habes cur placeas tibi, si is es quem intellegant multi ? introrsus bona tua spectent. Vale.
... Le troisième mot, non moins remarquable, est d’Épicure ; il écrivait à l’un de ses compagnons d’études : « Ceci n’est pas pour la multitude, mais pour toi, car nous sommes l’un pour l’autre un assez grand théâtre. » Garde cela, Lucilius, au plus profond de ton âme, et tu dédaigneras ce chatouillement qu’excite la louange sortant de plusieurs bouches. La foule t’applaudit ! Eh ! qu’as-tu à te complaire si tu es de ces hommes que la foule comprend ? C’est au-dedans de toi que tes mérites doivent briller.
3. FEC (Folia Electronica Classica) : les nouveautés du fascicule 25 (janvier - juin 2013) :
Folia Electronica
Classica (n° 25, janvier-juin 2013)
Autour d'Apulée et du Christianisme
Hippolyte Mimbu Kilol, Apulée et
le Christianisme. À propos d'une arétalogie isiaque et d'un hymne
néotestamentaire (pdf 185 Ko)
(inédit)
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/Mimbu.pdf
Rédigé en hommage à Paul-Marie
Buetubela, professeur émérite de grec biblique et d’exégèse néotestamentaire,
cet article voudrait soumettre à l’attention des spécialistes de la Bible et des
lettres latines une nouvelle hypothèse relative à l’arrière-fond littéraire du
cantique paulinien au Christ, chef de l’univers (Colossiens
1, 15-20). Il semble en effet que la piste égyptienne, en particulier le culte
d’Isis, mériterait de figurer parmi les sources possibles de l’hymne de saint
Paul.
L'iconographie du Virgile médiéval
Sophie Hüglin, La « vengeance de
Virgile » comme motif figuratif sur des carreaux de poêle de la fin du Moyen Âge
(Fribourg-en-Brisgau) (pdf 295 Ko, avec les illustrations)
(inédit)
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/Vengeance/Vengeance.pdf
L’épisode du Virgile magicien « berné
et vengé » est célèbre dans la littérature et l’iconographie du Moyen Âge et de
la Renaissance. Afin que Virgile puisse la rejoindre dans sa chambre, une dame
l’avait amené à entrer de nuit dans un panier qui devait être hissé le long d’un
mur jusqu’à sa fenêtre. Mais pour le tourner en ridicule, elle l’y avait laissé
très longtemps suspendu à mi-hauteur, puis exposé le jour suivant à la moquerie
publique. Le magicien s’était vengé cruellement de cet affront, en éteignant
tous les feux de Rome. Il ne restait plus dans la ville qu’un seul endroit où
l’on puisse en trouver : le sexe de la dame. C’est là que les Romains en file
indienne durent venir allumer leur torche s’ils voulaient ramener le feu dans
leurs foyers. Plusieurs articles des Folia Electronica Classica
ont été consacrés à ce motif (FEC
21-2011 et
FEC 22-2012). Leurs
auteurs ignoraient alors que quelques années plus tôt, en fouillant les latrines
du Monastère des Ermites de saint Augustin à Fribourg-en-Brisgau, Mme Sophie
Müglin avait découvert des représentations très originales et fort anciennes
(1350-1450) du motif de la vengeance de Virgile : la scène décorait en effet des
carreaux d’un poêle qui se trouvait dans une des pièces du monastère, peut-être
les appartements de l’Abbé. Mme Hüglin a accepté de rédiger une synthèse de sa
découverte à notre intention en joignant à son texte quelques illustrations.
Autour de la poésie latine chrétienne
Paul-Augustin Deproost, Les guérisons merveilleuses dans la geste évangélique
de Juvencus ou l’extravagance épique du retour à la norme (html 211 Ko)
(preprint)
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/deproost/Juvencus.html
qui s'est déroulé les 16 et 17 mai 2013 à l'Université catholique de Louvain
(Louvain-la-Neuve) à l'initiative du réseau thématique européen
. Il paraît ici en
preprint
Paul-Augustin Deproost, « Natura creatrix ». Jeux d’eau, de lumière et de feu
aux deux premiers jours du monde dans l’Hexaméron poétique de Dracontius
(html 178 Ko)
(preprint)
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/deproost/Dracontius.html
preprint
Langues anciennes et ressources informatiques
Jean Schumacher, Langues anciennes: de l'outil informatique aux pratiques
pédagogiques (pdf 330 Ko)
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/Schumacher/Schumacher.pdf
À l’heure de la retraite, il nous a
paru opportun de jeter un regard rétrospectif sur une pratique qui fut la nôtre
pendant plus de 40 ans, à savoir l'intégration des
Nouvelles Technologies d'Information et
de Communication (NTIC) dans l'enseignement des langues anciennes, tant à
l'Université de Louvain que dans l'enseignement secondaire. – Nous avons, à
chaque fois, décrit d'abord le contexte, ensuite les pratiques pédagogiques
nouvelles, enfin les outils informatiques mis en place pour les appuyer. – Trois
grandes orientations ont émergé : le Projet Itinera Electronica pour les
banques et bases de données latines (dès 1998), le Projet Hodoi Elektronikai
pour les banques et bases de données grecques (dès 2003), le Projet
Helios présentant sur la Toile, dès 2005, des contenus pédagogiques élaborés
en France et appuyés par des outils et des réalisations informatiques développés
à Louvain-la-Neuve. – En conclusion, nous avons exprimé l'espoir que tout ce qui
a été réalisé pendant ce long espace de temps puisse encore porter des fruits
pendant longtemps. – Une version du présent article, abrégée et orientée
différemment, devrait voir le jour en France, fin 2013, dans un numéro de
Cahiers pédagogiques.
Autour de Jean d’Outremeuse
Jacques Poucet, Jean d'Outremeuse, traducteur des « Mirabilia » et des « Indulgentiae »
(8 fichiers html pour un total de 709 Ko)
(inédit)
0. Accueil ; 1. Introduction : Les « Mirabilia urbis Romae » et leur
tradition ; 2. Une traduction française des « Mirabilia » (« Myreur », p.
58-73) ; 3. Ses sources : Martin d'Opava ; 4. Ses sources : à
propos d'Estodiens ; 5. Les rapports de Jean d'Outremeuse avec les
sources ; 6. Une traduction française des « Indulgentiae » (« Myreur »,
p. 73-85) ; 7. Conclusions et perspectives
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/25/Trad/J0_Trad_00.htm
Cette quatrième série d'articles
s’attache à montrer que Jean d'Outremeuse propose dans
Ly Myreur des Histors (p. 58 à 85)
une traduction française des Mirabilia et des Indulgentiae, qui
avait échappé jusqu'ici aux spécialistes. Le chroniqueur liégeois n'est
toutefois pas un simple traducteur. Comme le montre l'analyse des modifications
qu'il apporte à ses sources, c'est aussi un adaptateur ; plusieurs additions
concernent d'ailleurs la figure de Virgile. L'enquête a mis en évidence une
utilisation importante de la Chronique de Martin d'Opava ; elle a aussi
permis de dégager certaines informations sur la méthode de travail de Jean d'Outremeuse
et sur sa conception de la notion de source. Elle a en dernier lieu ouvert
d'intéressantes perspectives de recherches complémentaires.
3. ITINERA ELECTRONICA & textes préparés :
- Francis Bacon (1561 - 1626), De la dignité et de l'accroissement des sciences, III, ch. 1 à 3 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv03_ch01a03.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv03_ch01a03_fr.txt
- Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fidèles siue interiora rerum, Sermo X : De l'amour [Traduction française numérisée par nos soins]
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_10.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_10_fr.txt
Jean Schumacher
3 juillet 2013 |