| Notice : 1. Lecture : Abbon de Saint-Germain-des-Prés (fin IXe s.) à propos de la ville de Paris :
Abbon de Saint-Germain-des-Prés, Le siège de Paris par les Normands, livre I, v. 10 à 19 :
… Nam medio Sequanae recubans, culti quoque regni
Francigenum, temet statuis per celsa canendo;
Sum polis, ut regina micans omnes super urbes!
Quae statione nites cunctis uenerabiliori.
Quisque cupiscit opes Francorum, te ueneratur,
Insula te gaudet, fluuius sua fert tibi giro
Brachia, complexo muros, mulcentia circum
Dextra tui pontes habitant tentoria limfae
Leuaque claudentes ; horum hinc inde tutrices
Cis urbem speculare falas, citra quoque flumen. …
… Établie sur le milieu du cours de la Seine et au centre du riche royaume des Francs, tu t'es proclamée toi-même la grande ville, en disant : « Je suis la cité qui, comme une reine, brille au-dessus de toutes les autres. » Tu frappes en effet les regards par un port plus beau qu'aucun autre. Quiconque porte un œil d'envie sur les richesses des Francs te redoute, une île charmante te possède ; le fleuve entoure tes murailles, il t'enveloppe de ses deux bras, et ses douces ondes coulent sous les ponts qui te terminent à droite et à gauche ; des deux côtés de ces ponts, et au-delà du fleuve, des tours protectrices te gardent. …
2. Lecture : Francis BACON (1561-1626) : Souvent les choses petites et basses servent à connaître les grandes :
Francis Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences, livre II, ch. 2 :
… Enimuero illud pro certo asseri possit, grandia exempla haud optimam aut tutissimam afferre informationem. Id quod exprimitur non insulse in peruulgata illa fabula de philosopho, qui cum stellas sublatis oculis intueretur, incidit in aquam ; nam si oculos demisisset, stellas illico in aqua uidere potuisset; uerum suspiciens in caelum, aquam in stellis uidere non potuit. Eodem modo saepe accidit ut res minutae et humiles plus conferant ad notitiam grandium, quam grandes ad notitiam minutarum. Bene siquidem notauit Aristoteles, "Cuiusque rei naturam in portionibus eius minimis optime cerni". Quam ob causam reipublicae naturam perscrutatur primo in familia, et in implicissimis combinationibus societatis, (mariti scilicet et uxoris, parentum et liberorum, domini et serui,) quae in quolibet tuguriolio occurrunt. …
… Mais on peut être assuré que les grands exemples ne donnent pas une aussi parfaite et aussi sûre information que les petits. C'est ce qui est assez ingénieusement indiqué par cette fable si connue d'un philosophe [Thalès de Milet] qui, levant les yeux pour regarder les étoiles, tomba dans l'eau ; car s'il eût baissé les yeux, il eût pu aussitôt voir les étoiles dans cette eau ; au lieu qu'en les levant vers les cieux, il ne put voir l'eau dans les étoiles. C'est ainsi qu'assez souvent les choses petites et basses servent plutôt à connaître les grandes, que les grandes ne servent à connaître les petites. Aussi voyons-nous qu'Aristote a observé que la meilleure méthode, pour découvrir la nature de chaque chose, est de la considérer dans ses portions les plus petites; c'est pourquoi, quand il veut découvrir la nature de la république, il la cherche dans la famille et dans les plus petites combinaisons de la société; savoir, dans celle du mari et de la femme, des parents et des enfants, du maître et de l'esclave ; toutes combinaisons qu'on rencontre dans la première cabane. …
3. Lecture : Francis BACON (1561-1626) à propos de la plaisanterie :
Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXXII, 1 :
Quantum ad iocos, sunt quaedam quae a ioco, uelut priuilegio, eximi debent: religio, negotia reipublicae, personae sublimes, priuatorum negotia maioris momenti, denique casus omnis miserabilis. Nonnullos tamen reperies quibus ingenia sua obdormiscere uidebuntur, nisi acutum aliquem et mordacem sarcasmum in quempiam contorserint. Ille habitus omnino coercendus: "Parce, puer, stimulis, et fortius utere loris".
A l'égard de la plaisanterie, il y a des choses qui ne doivent jamais en être le sujet, et qui doivent être, en quelque manière, privilégiées à cet égard; par exemple, la religion, les affaires d'état, les grands hommes, les personnes constituées en dignité, les affaires graves des personnes présentes, enfin, toute disgrâce qui doit exciter la compassion. Il est aussi des personnes qui craindraient que leur esprit ne s'endormît, si elles ne lançaient quelque trait piquant; c'est une habitude très vicieuse, et dont il faut tâcher de se défaire : "Garçon, ne fais pas si souvent usage de l'éperon, et tiens-lui la bride haute" (Ovide, Métamorphoses, II, v. 127).
3. ITINERA ELECTRONICA & textes préparés :
- Abbon de Saint-Germain-des-Prés, Le siège de Paris par les Normands, Livre I [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Francis Bacon (1561-1626) , De la dignité et de l'accroissement des sciences, Livre II, ch. 1 à 5 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins] :
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv02_ch1a5.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv02_ch1a5_fr.txt
- Francis Bacon (1561-1626) , Sermones fidèles siue interiora rerum,Sermo XXXII : De la conversation [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins] :
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_32.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_32_fr.txt
Jean Schumacher
25 avril 2013 |
