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Date :     21-02-2013

Sujets :
Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : La fable de PLUTUS (Ploutos) envoyé soit par Jupiter soit par Pluton ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Que deviennent les richesses à la mort de celui qui les possède ? ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Le labyrinthe est un emblème de la nature de la mécanique ; ITINERA ELECTRONICA : 4 nouveaux environnements hypertextes : Francis Bacon (1561 - 1626 ; x 3), Marc Jérôme Vida (1477 - 1547) ;

Notice :

1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : La fable de PLUTUS (Ploutos) envoyé soit par Jupiter soit par Pluton :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXXIV,1 : Des richesses :

Fingunt poetae Plutum (qui diuitias sonat) a Ioue missum claudicare et tardigradum esse, a Plutone autem currere et pedibus celerem, innuentes diuitias bonis artibus et iusto labore partas tarde accedere, sed per mortem aliorum aduenientes (ueluti ex haereditatibus, testamentis, aut similibus) praecipitanter ruere. Nec minus poterit fabula ea de Plutone intelligi, si Plutonem pro Diabolo accipias. Cum enim opes a Diabolo fluunt (ueluti per fraudes, oppressiones, iniusticiam, et scelera) rapido cursu feruntur.

Suivant une fiction des poètes, quand Plutus, qui est le dieu des richesses, est envoyé par Jupiter, il vient à petits pas et en boitant; mais quand il est envoyé par Pluton, il court, il vole; allégorie qui signifie que les richesses, acquises par un travail utile et par des moyens honnêtes ne viennent qu'à pas lents; au lieu que celles qui viennent par la mort d'autrui, par des successions, des legs, etc. pleuvent et fondent, en quelque manière, sur ceux auxquels elles tombent en partage. On pourrait aussi, en donnant un autre sens à cette fable, et en regardant Pluton comme le démon, en faire une application également juste; car, lorsque les richesses viennent du démon, et sont acquises par des moyens frauduleux ou violents, en un mot, par des injustices et des voies criminelles, elles semblent accourir.

Référence :

LUCIEN, Timon ou le Misanthrope, par. 20-21 :

[20] ΕΡΜΗΣ Προΐωμεν, ὦ Πλοῦτε. τί τοῦτο; ὑποσκάζεις; ἐλελήθεις με, ὦ γεννάδα, οὐ τυφλὸς μόνον ἀλλὰ καὶ χωλὸς ὤν. ΠΛΟΥΤΟΣ Οὐκ ἀεὶ τοῦτο, ὦ Ἑρμῆ, ἀλλ´ ὁπόταν μὲν ἀπίω παρά τινα πεμφθεὶς ὑπὸ τοῦ Διός, οὐκ οἶδ´ ὅπως βραδύς εἰμι καὶ χωλὸς ἀμφοτέροις, ὡς μόγις τελεῖν ἐπὶ τὸ τέρμα, προγηράσαντος ἐνίοτε τοῦ περιμένοντος, ὁπόταν δὲ ἀπαλλάττεσθαι δέῃ, πτηνὸν ὄψει, πολὺ τῶν ὀνείρων ὠκύτερον· ἅμα γοῦν ἔπεσεν ἡ ὕσπληξ, κἀγὼ ἤδη ἀνακηρύττομαι νενικηκώς, ὑπερπηδήσας τὸ στάδιον οὐδὲ ἰδόντων ἐνίοτε τῶν θεατῶν. ΕΡΜΗΣ Οὐκ ἀληθῆ ταῦτα φῄς· ἐγώ γέ τοι πολλοὺς ἂν εἰπεῖν ἔχοιμί σοι χθὲς μὲν οὐδὲ ὀβολὸν ὥστε πρίασθαι βρόχον ἐσχηκότας, ἄφνω δὲ τήμερον πλουσίους καὶ πολυτελεῖς ἐπὶ λευκοῦ ζεύγους ἐξελαύνοντας, οἷς οὐδὲ κἂν ὄνος ὑπῆρξε πώποτε. καὶ ὅμως πορφυροῖ καὶ χρυσόχειρες περιέρχονται οὐδ´ αὐτοὶ πιστεύοντες οἶμαι ὅτι μὴ ὄναρ πλουτοῦσιν.

[21] ΠΛΟΥΤΟΣ Ἑτεροῖον τοῦτ´ ἐστίν, ὦ Ἑρμῆ, καὶ οὐχὶ τοῖς ἐμαυτοῦ ποσὶ βαδίζω τότε, οὐδὲ ὁ Ζεὺς ἀλλ´ ὁ Πλούτων ἀποστέλλει με παρ´ αὐτοὺς ἅτε πλουτοδότης καὶ μεγαλόδωρος καὶ αὐτὸς ὤν· δηλοῖ γοῦν καὶ τῷ ὀνόματι. ἐπειδὰν τοίνυν μετοικισθῆναι δέῃ με παρ´ ἑτέρου πρὸς ἕτερον, ἐς δέλτον ἐμβαλόντες με καὶ κατασημηνάμενοι ἐπιμελῶς φορηδὸν ἀράμενοι μετακομίζουσιν· καὶ ὁ μὲν νεκρὸς ἐν σκοτεινῷ που τῆς οἰκίας πρόκειται ὑπὲρ τὰ γόνατα παλαιᾷ τῇ ὀθόνῃ σκεπόμενος, περιμάχητος ταῖς γαλαῖς, ἐμὲ δὲ οἱ ἐπελπίσαντες ἐν τῇ ἀγορᾷ περιμένουσι κεχηνότες ὥσπερ τὴν χελιδόνα προσπετομένην τετριγότες οἱ νεοττοί.

[20] MERCURE. Avançons, Plutus. Qu'est-ce donc ? tu boites ? J'ignorais, mon brave, que tu fusses tout ensemble aveugle et boiteux. PLUTUS. Je ne le suis pas toujours, Mercure ; seulement, quand Jupiter m'envoie vers quelqu'un, je ne sais pourquoi je deviens lourd et je cloche des deux jambes, si bien qu'en arrivant péniblement au terme du voyage, je trouve déjà tout vieux celui qui m'attend. Mais, quand il faut m'en retourner, tu croirais que j'ai des ailes ; je vole plus vite que l'oiseau : à peine la corde est-elle tombée, que je suis proclamé vainqueur ; j'ai franchi le stade avant que les spectateurs m'aient vu courir. MERCURE. Ce n'est pas très vrai : je pourrais te citer des gens qui, n'ayant pas hier une obole pour acheter une corde, sont devenus tout à coup riches, opulents ; ils se prélassent sur un char attelé de chevaux blancs, et ils n'avaient pas même un âne : les voilà couverts de pourpre, les doigts étincelants de bagues, croyant rêver, sans doute, qu'ils sont devenus riches.

[21] PLUTUS. Cela est différent, Mercure ; je ne me rends pas chez eux sur mes jambes ; et ce n'est pas Jupiter qui m'y envoie, c'est Pluton, qui est aussi un donneur de richesses et un faiseur de présents, comme son nom l'indique. Lorsqu'il faut que je passe d'un maître à un autre, on m'emballe dans un testament, on me scelle avec soin, et l'on m'emporte comme un paquet : cependant le mort gît dans un coin obscur de la maison, les genoux à peine couverts d'une vieille guenille, en proie aux chats, tandis que ceux qui m'espèrent demeurent sur la place publique, la bouche ouverte, comme les petits criards de l’hirondelle, attendant le retour de leur mère.


2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Que deviennent les richesses à la mort de celui qui les possède ? :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXXIV, 4 : Des richesses :

… Opes suas moribundi relinquunt aut usui publico aut liberis, cognitis, et amicis. In utroque genere legationes paulo moderatiores melius cedunt. Diuitiae magnae haeredi relictae aues rapaces undique ad eas conuolare inuitant, nisi haeres fuerit aetate et iudicio confirmatior. Similiter fundationes gloriosae et splendidae in usus publicos sunt instar sacrificiorum sine sale, et nihil aliud quam dealbata eleemysonarum sepulchra, quae ab intus cito corrumpentur et putrefient. Itaque dona tua magnitudine ne metiaris, sed commoditate, et ad debitam mensuram redigas. Neque opera charitatis in mortem usque differas. Etenim si quis recte rem aestimet, qui id facit ex alieno potius donat quam e proprio.

… Les hommes, en mourant, laissent leurs richesses, ou au public, ou à leurs enfants, ou à leurs collatéraux, ou à leurs amis. Lorsque les legs ou les successions de ces différentes espèces sont modérés, ils ont des effets plus avantageux. De grands biens laissés à un héritier, sont un appât qui attire les oiseaux de proie autour de lui; et ils le dévorent en peu de temps, à moins que l'âge et un jugement mûr ne le garantissent de leur avidité. De même les dons magnifiques faits au public par les mourants, et les fastueuses fondations, qui font partie de leurs dispositions testamentaires, sont comme des sacrifices sans sel, et des aumônes semblables aux sépulcres blanchis, qui ne renferment bientôt que corruption. Ainsi, ne mesurez pas vos dons et vos legs par la valeur matérielle de ce que vous donnez, mais par la convenance, et observez en cela, comme en toute autre chose, les justes proportions. Enfin, ne différez point ces dons jusqu'à l'article de la mort; car, à proprement parler, un mourant donne le bien d'autrui et non le sien.


3. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Le labyrinthe est un emblème de la nature de la mécanique :

Francis Bacon, De la sagesse des anciens, XIX, 4 (Dédale, ou le mécanicien) :

[19,4] Pulcherrima autem allegoria est de labyrintho, qua natura generalis mechanicae adumbratur. Omnia enim mechanica, quae magis sunt ingeniosa et accurata, instar labyrinthi censeri possint ; propter subtilitatem, et uariam implicationem, et obuiam similitudinem, quae uix ullo iudicio, sed tantum experientiae filo regi et discriminari possunt. Nec minus apte adiicitur, quod idem ille, qui labyrinthi errores inuenit, etiam fili commoditatem monstrauit ; sunt enim artes mechanicae, ueluti usus ambigui, atque faciunt et ad nocumentum, et ad remedium, et fere uirtus earum seipsam soluit et retexit. Artificia autem illicita, atque adeo artes ipsas saepius persequitur Minos ; hoc est, leges, quae illas damnant et earum usum populis interdicunt. …

[19,4] Le labyrinthe est un emblème très ingénieux de la nature de la mécanique prise en général. En effet, les inventions et les constructions les plus ingénieuses de cette espèce peuvent être regardées comme autant de labyrinthes, vu la délicatesse, la multitude, le grand nombre, la complication et l'apparente ressemblance de leurs parties, dont le jugement le plus subtil et l'oeil le plus attentif ont peine à saisir les différences; assemblages où, sans le fil de l'expérience, on court risque de se perdre. Ce n'est pas avec moins de justesse et de convenance qu'on ajoute dans cette fable que ce fût le même homme qui imagina tous les détours du labyrinthe, et qui donna l'idée de ce fil à l'aide duquel on pouvait le parcourir, sans s'y perdre; car les arts mécaniques ayant leurs inconvénients, ainsi que leurs avantages, sont comme autant d'épées à deux tranchants qui servent, tantôt à faire le mal, tantôt à y remédier; et le mal qu'ils font quelquefois balance tellement le bien qu'ils peuvent faire que leur utilité semble se réduire à rien. Les productions nuisibles des arts, et ces arts eux-mêmes, lorsqu'ils sont pernicieux de leur nature, sont exposés aux poursuites de Minos, c'est-à-dire, à l'animadversion des lois qui les condamnent, les punissent, et les interdisent au peuple. …


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu établir 4 nouveaux environnements hypertextes :

  • Francis Bacon (1561 - 1626), De la sagesse des anciens, XIX : Dédale, ou le mécanicien [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
  • Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXXIV : Des richesses [Traduction française numérisée par nos soins]
  • Francis Bacon (1561 - 1626), De la dignité et de l'accroissement des sciences, livre I, paragraphes 41 à 50 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
  • Marc Jérôme Vida (1477 - 1547), La Christiade, livre V [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
22 février 2013


 
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Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002