| Notice : 1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos de l'invention de FRACASTOR (1478 - 1553) ; :
Francis Bacon, Novum organum, livre II, aphorisme XXXV :
Similis instantia foederis est resuscitatio papilionum ex frigore stupentium et tanquam emortuarum, per exiguum teporem ignis; ut facile cernas non magis negatum esse igni uiuificare animantia quam maturare uegetabilia. Etiam inuentum illud celebre Fracastorii de sartagine acriter calefacta, qua circundant medici capita apoplecticorum desperatorum, expandit manifeste spiritus animales ab humoribus et obstructionibus cerebri compressos et quasi extinctos, illosque ad motum excitat, non aliter quam ignis operatur in aquam aut aerem, et tamen per consequens uiuificat. Etiam oua aliquando excluduntur per calorem ignis, id quod prorsus imitatur calorem animalem; et complura eiusmodi; ut nemo dubitare possit quin calor ignis in multis subiectis modificari possit ad imaginem caloris coelestium et animalium.
Un autre fait d'alliance, c'est la résurrection des papillons, engourdis et comme anéantis par le froid, au moyen d'une chaleur douce : preuve que le feu n'a pas moins la propriété de vivifier les animaux que de mûrir les fruits. Joignez-y la célèbre invention de Fracastor; c'est lui qui nous apprit à sauver les apoplectiques désespérés, en leur enveloppant la tête de matières brûlantes, qui dégagent les esprits animaux, pressés et comme étouffés par les humeurs du cerveau, excitent et animent les esprits, comme on voit l'air et l'eau agités par le feu ; et finalement le malade retrouve la vie qui l'abandonnait. On fait aussi quelquefois éclore des oeufs à la chaleur du feu ; qui se montre, dans cette opération, manifestement semblable à la chaleur animale; enfin nous pourrions citer bien d'autres expériences de même genre, qui toutes démontreraient ce principe : la chaleur du feu peut être réglée et employée en beaucoup de cas, de manière à produire les effets de la chaleur solaire ou de la chaleur animale.
Références : Girolamo Fracastoro (WIKIPEDIA) ; Portraits de Médecins
Nous venons de traiter l'oeuvre suivante de cet auteur : ALCON ou Traitement à suivre pour la guérison des chiens de chasse et nous comptons entreprendre, sous peu, l'oeuvre SYPHILIS (en 3 livres).
2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos du corbeau qui a soif :
Francis BACON, Novum organum, livre II, aphorisme XXXV :
... Videtur omnino diuisio uera, rationis humanae et solertiae brutorum. Attamen sunt nonnullae instantiae actionum quae eduntur a brutis, per quas uidentur etiam bruta quasi syllogizare: ut memoriae proditum est de coruo, qui per magnas siccitates fere enectus siti conspexit aquam in trunco cauo arboris; atque cum non daretur ei intrare propter angustias, non cessauit iacere multos lapillos, per quos surgeret et ascenderet aqua ut bibere posset; quod postea cessit in prouerbium.
… La division plausible ici est celle des actes de la raison humaine et des opérations instinctives de la brute. Cependant il y a certaines actions des bêtes qui semblent manifester en elles la faculté de raisonner ; par exemple, ce que l'on rapporte d'un corbeau qui, par une grande sécheresse, étant presque mort de soif, aperçut de l'eau dans le creux d'un tronc d'arbre; ne pouvant y atteindre parce que l'ouverture était trop étroite, il se mit à y lancer des petits cailloux jusqu'à ce que l'eau montât et vînt à sa convenance : ce fait a depuis passé en proverbe.
Cfr. Le corbeau et la cruche ; Ésope avait raison
3. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : une expérience relative à la pesanteur et à l'attraction terrestre :
Francis Bacon, Novum organum, livre II, aphorisme XXXVI :
… Sumatur horologium ex iis quae mouentur per pondera plumbea, et aliud ex iis quae mouentur per compressionem laminae ferreae; atque uere probentur, ne alterum altero uelocius sit aut tardius; deinde ponatur horologium illud mouens per pondera super fastigium alicuius templi altissimi, altero illo infra detento; et notetur diligenter si horologium in alto situm tardius moueatur quam solebat, propter diminutam uirtutem ponderum. Idem fiat experimentum in profundis minerarum alte sub terra depressarum, utrum horologium huiusmodi non moueatur uelocius quam solebat, propter auctam uirtutem ponderum. Quod si inueniatur uirtus ponderum minui in sublimi, aggrauari in subterraneis, recipiatur pro causa ponderis attractio a massa corporea terrae.
… Prenez deux horloges, l'une qui soit mue par des poids de plomb, l'autre par un ressort; comparez-les, assurez-vous que leur marche est parfaitement égale; portez ensuite au sommet de quelque édifice, le plus haut possible, l'horloge mue par le plomb, en laissant l'autre au pied du monument; observez oigneusement si le mouvement de l'horloge transportée à cette hauteur est ou n'est pas ralenti, à cause évidemment de la diminution de la pesanteur. Faites ensuite l'expérience inverse; que l'horloge soit descendue au plus profond des mines et qu'alors vous sachiez si le mouvement est accéléré par l'accroissement de la pesanteur. L'observation prouve-t-elle que la pesanteur est moindre sur les hauteurs, plus forte dans les profondeurs, alors on peut tenir pour certain que la cause de la pesanteur est l'attraction exercée par la masse du globe terrestre.
4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :
Cette semaine-ci, Christian RUELL a édité 5 nouveaux environnements hypertextes :
- Francis Bacon (1561 - 1626), Novum organum, livre II, aphorismes 34 à 36 [Traduction française numérisée par nos soins]
- Clément VIII (1536 - 1605 ; pape depuis 1592), Approbation (du calendrier grégorien), texte complet [Traduction française (originale) établie par Rudolphe AUDETTE (Univ. Laval, Canada), qui nous a autorisé à la reprendre sur notre site]
- Jérome Fracastor (Girolamo Fracastoro ; 1478/1483 - 1553), Alcon, ou Traitement à suivre pour la guérison des chiens de chasse, poème complet [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Jacques Sannazar (1455/1458 - 1530), L'enfantement de la vierge, livre III [Traduction française numérisée par nos soins]
- Grégoire XIII (1502 - 1585; pape depuis 1572), Bulle Inter grauissimas, texte complet [Traduction française (originale) établie par Rudolphe AUDETTE (Univ. Laval, Canada), qui nous a autorisé à la reprendre sur notre site]
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.
Jean Schumacher
14 décembre 2012
|
