Notice : 1. Lecture : PLINE l'ANCIEN et les imagines (masques mortuaires) :
Pline l’Ancien, L’Histoire naturelle, XXXV, 2, 3 et 7 :
… aliter apud maiores in atriis haec erant, quae spectarentur; non signa externorum artificum nec aera aut marmora: expressi cera uultus singulis disponebantur armariis, ut essent imagines, quae comitarentur gentilicia funera, semperque defuncto aliquo totus aderat familiae eius qui umquam fuerat populus.
<3> Il en était autrement chez nos ancêtres: on n'étalait dans les atrium ni des statues d'artistes étrangers, ni des bronzes, ni des marbres; mais des bustes en cire étaient rangés chacun dans une niche particulière, images toujours prêtes à suivre les convois de famille; et jamais un mort ne manquait d'être accompagné de toutes les générations qui avaient précédé.
… imaginum amorem flagrasse quondam testes sunt Atticus ille Ciceronis edito de iis uolumine, M. Varro benignissimo inuento insertis uoluminum suorum fecunditati etiam septingentorum inlustrium aliquo modo imaginibus, non passus intercidere figuras aut uetustatem aeui contra homines ualere, inuentor muneris etiam dis inuidiosi, quando inmortalitatem non solum dedit, uerum etiam in omnes terras misit, ut praesentes esse ubique ceu di possent et hoc quidem alienis ille praestitit.
<7> Que la passion des portraits ait existé jadis, cela est prouvé, et par Atticus l'ami de Cicéron, qui a publié un ouvrage sur cette matière, et par M. Varron, qui eut la très libérale idée d'insérer dans ses livres nombreux, non seulement les noms, mais, à l'aide d'un certain moyen, les images de sept cents personnages illustres. Varron voulut sauver leurs traits de l'oubli, et empêcher que la durée des siècles ne prévalût contre les hommes. Inventeur d'un bienfait à rendre jaloux même les dieux, non seulement il a donné l'immortalité à ces personnages, mais encore il les a envoyés par toute la terre, afin que partout on pût les croire présents.
XXXV, 44, 1 :
Hominis autem imaginem gypso e facie ipsa primus omnium expressit ceraque in eam formam gypsi infusa emendare instituit Lysistratus Sicyonius, frater Lysippi, de quo diximus. hic et similitudines reddere instituit; ante eum quam pulcherrimas facere studebant. idem et de signis effigies exprimere inuenit, creuitque res in tantum, ut nulla signa statuaeue sine argilla fierent. quo apparet antiquiorem hanc fuisse scientiam quam fundendi aeris.
<1> Le premier qui fit un portrait d'homme avec du plâtre moulé sur le visage même, et qui redressa cette première image à l'aide de cire coulée dans le plâtre, fut Lysistrate de Sicyone [IVe s. av. J.-Chr.], frère de Lysippe dont nous avons parlé (XXXIV, 19, 12). Ce fut lut aussi qui s'appliqua à rendre la ressemblance; avant lui, on ne s'étudiait qu'à faire les plus belles têtes possible. Le même artiste imagina, pour les statues, d'en faire le modèle; et cette idée eut tant de vogue, qu'on ne fit ni figure ni statue sans un modèle en argile; d'où il paraît que la statuaire en marbre est antérieure à l'art de couler le bronze (XXXVI, 4, 6).
2. Lecture : Marc Jérôme VIDA (1485 ? - 1566) expose, avec emphase, son dessein concernant (aussi) Israël :
Marc Jérôme Vida, La Christiade, livre II, vers 310 à 331 :
310 Non tamen indecorem tantae solatia cladis
Ipse sinam antiquam (superent modo carmina) terram,
Ne penitus seclis obliuiscentibus aetas
Deleat extinctam pariter cum nomine gentem.
Regem illis superum prosit regionibus ortum
315 Vagisse, et coelo primum reptasse sub illo.
Vos ideo, aligeri coetus, gens aetheris alti,
Qui leuibus magnum pedibus pulsatis Olympum,
(Nam uos saepe polo missi peragrastis et oram,
Et gentis crebri hospitio indulsistis amicae),
320 Este duces mihi, dum tota regione uagantem
Raptat amor : longum uos mecum ferre per aeuum
Nomina, quae cecidere, iuuet, deletaque gentis
Oppida, et antiquas antiqui nominis arces.
Post autem uestra sublatus ad aethera penna
325 Carmine mortales oras uisusque relinquam.
Vos me sublimi sistetis tramite uectum
Auia per superum loca : me iuuet alite curru
Aurea nubifugo mulcentem sidera cantu
Intactas primum ire uias mortalibus aegris,
330 Et petere insolitam coeli alta e rupe coronam.
Haec olim, audentem ni deserat aetheris aura …
… Mais abandonnerai-je à un honteux oubli cette terre antique [Israël] ? Ah! mes vers, s'ils vivent dans la mémoire, charmeront ses disgrâces; et le silence prolongé des siècles n'ensevelira pas cette contrée, ses habitants et son nom. Là naquit le fils du roi des cieux; là retentirent ses premiers vagissements; ce ciel éclaira ses pas encore mal assurés : que de titres à mes chants! Essaims ailés, immortels habitants dont les pieds légers frappent le parvis des célestes demeures, vous qui, souvent descendus du séjour étoilé, avez visité ces lieux, et souvent partagé les demeures de ce peuple hospitalier, venez guider l'ardeur qui m'entraîne dans l'étendue de ces plaines : unissons nos efforts, et transmettons aux âges reculés des noms effacés, des cités détruites, des places autrefois renommées : puis, prenant sur vos ailes rapides un rapide essor, par de-là le séjour et loin de la vue des hommes, placé dans des routes éthérées, j'aimerai à parcourir avec vous les demeures des immortels, et, sur un char ailé, à charmer de mes accents les astres radieux, frayer des chemins que les faibles mortels n'ont pas encore foulés, et cueillir sur les célestes hauteurs une couronne jusqu'alors inconnue. Tels seront un jour mes accords, si la faveur du ciel seconde mon audace.
3. Lecture : Marc Jérôme VIDA (1485 ? - 1566), au travers de Simon le Pharisien, chante Moïse et le passage de la Mer Rouge :
Marc Jérôme Vida, La Christiade, Livre II, vers 607 à 627 :
Sic ait; ac neruis socians concordibus ora
Obloquitur numeris : quae concinit, ordine picta
Cuncta putes, aut textilibus simulata figuris.
610 Nempe Paretoniis cantu deducit ab oris
Isacidum genus : arrepta maris aequora uirga
Ut profugum dux findat; aquasque impune per altas
Ut sine nauigiis ierint, pelagique profunda
Sicco calcarint pede : namque induruit humor
615 Aridus, et liquidas late est uia secta per undas.
A tergo tota ex AEgypto curribus hostes
Quadriiugis uecti instabant fulgentibus armis.
Iamque pios canit, emenso pelago, alta tenere
Littora, littoreisque metu se condere syluis.
620 Nulla mora est ; iterum telo tellure recussa
Diuino, redeunt in se maria : ecce refusa,
Quae media ingenti dirimebat semita tractu.
Inde hostes ruere, et salsis in fluctibus arma,
Armaque, quadrupedesque, et corpora mersa uirorum,
625 Aspiceres magis atque magis subsidere in undis
Semper, et absumptos uelut euanescere currus,
Qui medii extabant, medios salis hauserat aestus.
A ces paroles, il [Simon le Pharisien] marie aux sons des cordes les sons de la voix, et fait parler sa harpe : la matière de ses chants semble une suite de tableaux tracés par un pinceau savant ou l'ingénieuse navette. Ses accords représentent les enfants d'Isaac quittant les frontières de l'Égypte, le chef de la troupe fugitive fendant, de sa verge impérieuse, le sein de la mer, le peuple, sans nefs et sans danger, traversant l'humide empire et foulant à pied sec les abîmes : l'onde se condense et s'affermit : une route immense s'ouvre à travers les vagues; rassemblé de toutes les parties de l'Égypte, l'ennemi, monté sur des chars à quatre coursiers et vêtu d'une brillante armure, s'élance à la poursuite. Déjà le peuple saint a franchi la mer; et, placé sur le rivage, il va, du rivage même, cacher dans les bois voisins l'excès de sa frayeur. Point de retard après ce prodige : la verge divine une fois encore frappe, ébranle la terre; soudain la mer se replie sur elle-même. Le chemin qui, par un vaste espace, en avait partagé le milieu, tout à coup s'efface; l'ennemi tombe, l'onde amère engloutit à la fois dans ses gouffres profonds, armes, coursiers et soldats : on croit voir les chars s'abaisser par degrés, échapper, toujours enfoncés davantage, aux regards, et, du milieu des flots qu'ils dominent à demi, disparaître au milieu des flots bouillonnants.
Référence : Passage de la Mer Rouge (WIKIPEDIA)
4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :
Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu trouver le temps nécessaire à la confection de 5 nouveaux environnements hypertextes :
- Pierre Bembo (1470 - 1547), cardinal-évêque de Bergame, Lettre à Jacques Sadolet (I) [Texte latin et Traduction française numérisés par nos soins]
- Palladius, De l'économie rurale, Livre XIII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Marc Jérôme Vida (1485 ? - 1566), La Christiade, Livre I [Texte latin et Traduction française numérisés par nos soins]
- Marc Jérôme Vida (1485 ? - 1566), La Christiade, Livre II [Texte latin et Traduction française numérisés par nos soins]
- Jacques de Voragine (vers 1228 - 1298), La Légende dorée, Récit IV : Lucie de Sicile [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.
Jean Schumacher
23 novembre 2012
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