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Date :     12-10-2012

Sujets :
Lecture : FLORUS (vers 70 - vers 140 ap. J.-Chr.) et les 4 âges de Rome ; Lecture : BERNARD de CLAIRVAUX (1090/91 - 1153) à propos des superfluités constatées dans certains monastères ; Lecture : Jacques SADOLET (1477 - 1547) à propos de la grammaire ; ITINERA ELECTRONICA : 7 nouveaux environnements hypertextes : Augustin (saint), Francis Bacon (x 2), Bernard de Clairvaux (saint; x 2), Florus, Jacques Sadolet ;

Notice :

1. Lecture : FLORUS (vers 70 - vers 140 ap. J.-Chr.) et les 4 âges de Rome

FLORUS, Abrégé de l’Histoire romaine, I, 0 :

Si quis ergo populum romanum quasi hominem consideret, totamque eius aetatem percenseat, ut coeperit, utque adoleuerit, ut quasi ad quandam iuuentae frorem peruenerit, ut postea uelut consenuerit, quatuor gradus processusque eius inueniet. Prima aetas sub regibus fuit prope ducentos quinquaginta per annos, quibus circum urbem ipsam cum finitimis luctatus est : haec erit eius infantia. Sequens a Bruto Collatinoque consulibus, in Appium Claudium, Quintum Fuluium consules ducentos quinquaginta annos patet, quibus Italiam subegit : hoc fuit tempus uiris armisque incitatissimum; ideoque quis adulescentiam dixerit. Dehinc ad Caesarem Augustum ducenti anni, quibus totum orbem pacauit. Haec iam ipsa iuuenta imperii, et qausi quaedam robusta maturitas. A Caesare Augusto in saeculum nostrum haud multo minus anni ducenti, quibus inertia Caesarum quasi consenuit atque decoxit; nisi quod sub Traiano principe mouit lacertos, et praeter spem omnium senectus imperii, quasi reddita iuuentute, reuirescit.

Si donc l'on considère le peuple romain comme un seul homme, si l'on envisage toute la suite de son âge, sa naissance, son adolescence, la fleur, pour ainsi dire, de sa jeunesse, et enfin l'espèce de vieillesse où il est arrivé, on trouvera son existence partagée en quatre phases et périodes. Son premier âge se passa sous les rois, dans l'espace de près de deux cent cinquante années, pendant lesquelles il lutta, autour de son berceau, contre les nations voisines. Ce sera là son enfance. L'âge suivant, depuis le consulat de Brutus et de Collatin jusqura celui d'Appius Claudius et de Quinctus Fulvius, embrasse deux cent cinquante ans, durant lesquels il subjugua l'Italie. Cette période agitée fut féconde en guerriers, en combats; aussi peut-on l'appeler son adolescence. De là, jusqu'à César Auguste, s'écoulèrent deux cents années, qu'il employa à pacifier tout l'univers. C'est alors la jeunesse de l'empire et sa robuste maturité. Depuis César Auguste jusqu'à nos jours, on ne compte pas beaucoup moins de deux cents ans, pendant lesquels l'inertie des Césars l'a en quelque sorte fait vieillir et décroitre entièrement. Mais, sous le règne de Trajan, il retrouve ses forces, et, contre toute espérance, ce vieil empire, comme rendu à ta jeunesse, reprend sa vigueur.


2. Lecture : BERNARD de CLAIRVAUX (1090/91 - 1153) à propos des superfluités constatées dans certains monastères :

Bernard de Clairvaux, Apologie, chap. VIII :

Dicitur, et ueraciter creditur, sanctos patres illam uitam instituisse; et ut in ea plures saluarentur, usque ad infirmos Regulae temperasse rigorem, non Regulam destruxisse. Absit autem ut credam, tantas eos, quantas uideo in plerisque monasteriis, uanitates ac superfluitates praecepisse, uel concessisse. Miror etenim unde inter monachos tanta intemperantia in comessationibus et potationibus, in uestimentis et lectisterniis, et equitaturis, et construendis aedificiis inolescere potuit: quatenus ubi haec studiosius, uoluptuosius, atque effusius fiunt, ibi ordo melius teneri dicatur, ibi maior putetur religio. Ecce enim parcitas putatur auaritia, sobrietas austeritas creditur, silentium tristitia reputatur. Econtra remissio discretio dicitur; effusio, liberalitas; loquacitas, affabilitas; cachinnatio, iucunditas; mollities uestimentorum et equorum fastus, honestas; lectorum superfluus cultus, munditia. Cumque haec alterutrum impendimus, charitas appellatur. …

On dit et on croit avec raison que les saints pères ont institué la règle de Cluny, et que sans aller jusqu'à l'anéantir, ils en ont adouci la rigueur en faveur des infirmes, de manière que le plus grand nombre possible d'hommes pût y faire son salut ; mais il s'en faut bien que je croie qu'ils ont autorisé ou prescrit toutes ces superfluités que je remarque dans plusieurs monastères, et je me demande avec étonnement d'où a pu venir chez des religieux une si grande intempérance dans le boire et le manger, tant de recherche dans les vêtements, le coucher, les montures et le logement, et comment un monastère est réputé d'autant plus pieux et plus régulier qu'on y trouve toutes ces choses plus soignées, plus agréables et plus abondantes. En effet, on y traite l'économie d'avarice, la sobriété d'austérité et le silence de tristesse, tandis qu'on appelle le relâchement discrétion, la profusion libéralité, la loquacité affabilité, la dissipation et les rires gaieté, la délicatesse des vêtements et le luxe des chevaux dignité, le soin excessif du coucher propreté, et c'est faire preuve de charité que d'entrer dans cette voie. …

Et, plus bas, au chap. IX, à propos (des excès) du boire et du manger y pratiqués :

… Interim autem fercula ferculis apponuntur: et pro solis carnibus, a quibus abstinetur, grandia piscium corpora duplicantur. Cumque prioribus fueris satiatus, si secundos attigeris, uideberis tibi necdum gustasse priores. Tanta quippe accuratione et arte coquorum cuncta apparantur, quatenus quatuor aut quinque ferculis deuoratis, prima non impediant nouissima, nec satietas minuat appetitum. Palatum quippe, dum nouellis seducitur condimentis, paulatim dissuescere cognita, et ad succos extraneos, ueluti adhuc ieiunum, auide renouatur in desideria. Venter quidem, dum nescit, operatur, sed uarietas tollit fastidium. Quia enim puras, ut eas natura creauit, epulas fastidimus, dum aliae aliis multifarie permiscentur, et spretis naturalibus, quos Deus indidit rebus, quibusdam adulterinis gula prouocatur saporibus; transitur nimirum meta necessitatis, sed necdum delectatio superatur. Quis enim dicere sufficit, quot modis (ut caetera taceam) sola oua uersantur et uexantur, quanto studio euertuntur, subuertuntur, liquantur, durantur, diminuuntur; et nunc quidem frixa, nunc assa, nunc farsa, nunc mistim, nunc singillatim apponuntur? Utquid autem haec omnia, nisi ut soli fastidio consulatur? Ipsa deinde qualitas rerum talis deforis apparere curatur, ut non minus aspectus, quam gustus delectetur: et cum iam stomachus crebris ructibus repletum se indicet, necdum tamen curiositas satiatur. Sed dum oculi coloribus, palatum saporibus illiciuntur, infelix stomachus, cui nec colores lucent, nec sapores demulcent, dum omnia suscipere cogitur, oppressus magis obruitur quam reficitur. …

… Cependant les plats se succèdent sur la table, et, à la place des pièces de viande, dont on s'abstient encore, on voit figurer de beaux et nombreux poissons; mais si, après avoir bien mangé des premiers plats, vous touchez aux seconds, il vous semblera que vous n'avez point encore mangé du tout, tant les cuisiniers mettent d'art et de soin à préparer tout ce qui est offert, de sorte qu'après quatre ou cinq plats les premiers ne font point de tort aux derniers, et quoique l'estomac soit plein, l'appétit n'a rien perdu de sa force. Le palais, séduit par de nouveaux assaisonnements, oublie peu à peu les mets déjà connus de lui, retrouve toute sa délicatesse au contact de condiments tirés de pays étrangers, et l'estomac se réveille comme s'il était à jeun, il continue à se remplir sans s'en apercevoir, la variété des mets lui fait oublier la satiété. Comme les choses toutes simples, telles que la nature les produit et avec le goût que Dieu leur a donné, nous sont devenues insipides, nous les associons à mille autres substances étrangères qui réveillent l'aiguillon de la gourmandise, et voilà comment il arrive que nous dépassons de beaucoup les limites de la nécessité avant que le plaisir de manger soit émoussé tout à fait. Qui pourrait dire, par exemple, de combien de manières, on accommode, pour ne pas dire on incommode les oeufs, entre autres choses, avec quel art on sait, là, les battre et les mêler; là, les réduire en eau; là, les faire durcir ou les hacher en menus morceaux, les servir frits, rôtis, farcis, séparés ou mêlés à d'autres choses! Or pourquoi tout cela, sinon pour prévenir le dégoût ? Après cela on s'étudie à parer les choses au dehors, de telle sorte que l'oeil ne soit pas moins flatté que le palais devra l'être; on veut y goûter au moins, quoique plus d'un renvoi indique assez que l'estomac est plein. Mais pendant que l'œil est flatté par la belle couleur des mets et le palais par leur goût délicieux, le malheureux estomac, qui ne comprend rien aux couleurs et ne trouve aucun charme aux saveurs, contraint d'engloutir tout cela, est plutôt fatigué que fortifié par ce qu'il absorbe. …

Enfin, au chap. XII, à propos des monstruosités que l’on peut voir dans des Cloîtres :

Caeterum in claustris coram legentibus fratribus quid facit illa ridicula monstruositas, mira quaedam deformis formositas, ac formosa deformitas? Quid ibi immundae simiae? quid feri leones? quid monstruosi centauri? quid semihomines? quid maculosae tigrides? quid milites pugnantes? quid uenatores tubicinantes? Videas sub uno capite multa corpora, et rursus in uno corpore capita multa. Cernitur hinc in quadrupede cauda serpentis, illinc in pisce caput quadrupedis. Ibi bestia praefert equum, capram trahens retro dimidiam; hic cornutum animal equum gestat posterius. Tam multa denique, tamque mira diuersarum formarum ubique uarietas apparet, ut magis legere libeat in marmoribus quam in codicibus, totumque diem occupare singula ista mirando, quam in lege Dei meditando. Proh Deo! si non pudet ineptiarum, cur uel non piget expensarum?

Mais que signifient dans vos cloîtres, là où les religieux font leurs lectures, ces monstres ridicules, ces horribles beautés et ces belles horreurs? A quoi bon, dans ces endroits, ces singes immondes, ces lions féroces, ces centaures chimériques, ces monstres demi-hommes, ces tigres bariolés, ces soldats qui combattent et ces chasseurs qui donnent du cor? Ici on y voit une seule tête pour plusieurs corps ou un seul corps pour plusieurs têtes : là c'est un quadrupède ayant une queue de serpent et plus loin c'est un poisson avec une tête de quadrupède. Tantôt on voit un monstre qui est cheval par devant et chèvre par derrière, ou qui a la tête d'un animal à cornes et le derrière d'un cheval. Enfin le nombre de ces représentations est si grand et la diversité si charmante et si variée qu'on préfère regarder ces marbres que lire dans des manuscrits, et passer le jour à les admirer qu'à méditer la loi de Dieu. Grand Dieu ! si on n'a pas de honte de pareilles frivolités, on devrait au moins regretter ce qu'elles coûtent. ...


3. Lecture : Jacques SADOLET (1477 - 1547) à propos de la grammaire :

Jacques Sadolet, Sur la manière de bien élever les enfants, chap. IX :

… Sed hanc consuetudinem legendi iam scribendique familiariter sequitur continuo grammaticae ars : cuius nomen ductum quidem a litteris, tenuem uidetur habere appellationem, sed est eius facultas uberior : non litteras enim solum, et nomina, uerbaque, ac reliquas omnes orationis partes, sed poetarum quoque et oratorum cognitionem ita complectitur et pertractat, ut paruum in iis relinquere uideatur uelle aliis artibus quibusdam locum : quod meo est animo non tam grammatices proprium, quam eorum qui ad suam ex aliis generibus facultatem doctrinamque ostentandam, huius artis nomine abuti uoluerunt. Scripserunt enim de ea complures docti uiri, cum Graeci, tum Latini : sed alii alio modo presse castigate que nonnulli, multi abundantius : nisi forte necessario credimus tria millia librorum amplius Didymo in arte grammatica fuisse scripta. Apollonius in Graecis, et Herodianus probatiores : magnam laudem apud nostros meruit Donatus, et qui illum Seruius aemulatus est : tum deinde multi. …

… Mais l'art de la grammaire suit incontinent et familièrement cette habitude de lire et d'écrire. Son nom tiré des lettres ne parait pas, à la vérité, avoir une grande signification ; mais son pouvoir a plus d'importance; car non seulement elle s'occupe et traite des lettres, des noms, des verbes et de toutes les autres parties du discours, mais aussi de la connaissance des poètes, des orateurs, de telle sorte qu'elle semble vouloir y laisser peu de place à d'autres arts. Ce qui, à mon avis, n'est pas tant le propre de la grammaire que de ceux qui, pour faire parade de leur talent et de leur science, ont voulu abuser du nom de cet art. Un grand nombre de savants en ont écrit, tant Grecs que Latins. Quelques-uns l'ont fait d'une manière brève et concise, plusieurs avec trop d'abondance, à moins toutefois de ne pas croire nécessairement que Didyme a écrit sur l'art de la grammaire plus de trois mille livres. Chez les Grecs, Apollonius et Hérodien sont les plus estimés; chez nos Latins, Donat a mérité une grande célébrité, ainsi que Servius qui fut son émule, et beaucoup d'autres après eux. …


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu souffler un peu ; du coup, il a pu établir 7 nouveaux environnements hypertextes :

  • Augustin (saint), Du mariage et de la concupiscence, livre II [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Francis Bacon, Novum organum, livre I, aphorismes 1 à 50 [Traduction française reprise au site WIKISOURCE ; à partir de l'aphorisme 49 : A. LORQUET, Bacon, Novum organum. Paris, L. Hachette, 1857]
  • Francis Bacon, Novum organum, livre I, aphorismes 51 à 80 [Traduction française : A. LORQUET, Bacon, Novum organum. Paris, L. Hachette, 1857]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Apologie adressée à Guillaume, abbé de Saint-Thierry, texte complet [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Lettres, Lettre CXC : Au pape Innocent II [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, Livre I [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Jacques Sadolet, Sur la manière de bien élever les enfants, Chapitre IX

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
12 octobre 2012


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002