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Date :     21-09-2012

Sujets :
Lecture : PLINE l'Ancien et ÉRASME à propos de l'animal Catoblépas, bête fabuleuse ; Lecture : ÉRASME à propos du rire ; Lecture : Lorenzo VALLA à propos de l'oracle rendu, à Delphes, par Apollon à Sextus Tarquin (fils de Tarquin le Superbe) ; ITINERA ELECTRONICA : 4 nouveaux environnements hypertextes : Augustin, Bernard de Clairvaux, Érasme, Jacques Sadolet ;

Notice :

1. Lecture : PLINE l'Ancien et ÉRASME à propos de l'animal Catoblépas, bête fabuleuse :

Pline l’Ancien, L’Histoire naturelle, VIII, 32 :

[8,32] 77 Apud Hesperios Aethiopas fons est Nigris, ut plerique existimauere, Nili caput, ut argumenta quae diximus persuadent. iuxta hunc fera appellatur catoblepas, modica alioqui ceterisque membris iners, caput tantum praegraue aegre ferens id deiectum semper in terram , alias internicio humani generis, omnibus, qui oculos eius uidere, confestim expirantibus.

[8,32] (1) Chez les Éthiopiens occidentaux est la source Nigris, origine du Nil, d'après l'opinion de la plupart des auteurs, que rendent probable les arguments rapportés plus haut (V, 10). Auprès de cette source est une bête appelée catoblepas, d'une taille médiocre, ayant les membres inertes: tout ce qu'elle peut faire, c'est de porter sa tête, qui est très pesante, et quelle tient toujours inclinée vers le sol; autrement elle serait le fléau du genre humain, car tous ceux qui voient ses yeux expirent sur-le-champ.

Érasme, La civilité puérile, ch. V :

... Oculi spectent eum cui loqueris, sed placidi simplicesque, nihil procax improbumue prae se ferentes. Oculos in terram deiicere, quod faciunt catoblepae, malae conscientiae suspicionem habet. Transuersum tueri, uidetur auersantis. Vultum huc illuc uoluere, leuitatis argumentum est. lndecorum est interim uultum in uarios mutare habitus, ut nunc corrugetur nasus, nunc contrahatur frons, nunc attollatur supercilium, nunc distorqueantur labra, nunc diducatur os, nunc prematur: haec animum arguunt Protei similem.

… Que les regards soient tournés vers la personne à qui on parle, mais des regards calmes, francs, ne dénotant ni effronterie ni méchanceté. Fixer ses yeux à terre, comme fait le catoblépas, laisse soupçonner une mauvaise conscience ; regarder quelqu'un de travers, c'est lui montrer de l'aversion. Virer la tête de côté et d'autre est une preuve de légèreté. Il est indécent de faire prendre à sa physionomie toutes sortes d'aspects, comme de se plisser le nez, de se rider le front, de relever les sourcils, de se tordre les lèvres, d'ouvrir brusquement, puis de fermer la bouche ; toutes ces grimaces indiquent un esprit aussi inconstant que Protée. …


2. Lecture : ÉRASME à propos du rire :

Érasme, La civilité puérile, ch. I :

Omnibus dictis aut factis arridere, stultorum est; nullis arridere, stupidorum. Obscene dictis aut factis arridere nequitia est. Cachinnus et immodicus ille totum corpus quatiens risus, quem ob id Graeci g-synkrousion appellant, nulli decorus est aetati, nedum pueritiae. Dedecet autem quod quidam ridentes hinnitum edunt. Indecorus et ille qui oris rictum late diducit, corrugatis buccis, ac nudatis dentibus, qui caninus est et sardonius dicitur. Sic autem uultus hilaritatem exprimat, ut nec oris habitum dehonestet nec animum dissolutum arguat. Stultorum illae uoces sunt «Risu diffluo, risu dissilio, risu emorior»; et si qua res adeo ridicula inciderit, ut nolentibus eiusmodi risum exprimat, mappa manuue tegenda facies. Solum aut nullam euidentem ob causam ridere, uel stultitiae tribuitur uel insaniae. Si quid tamen eiusmodi fuerit obortum, ciuilitatis erit aliis aperire risus causam, aut si non putes proferendam, commentitium aliquid adferre, ne quis se derideri suspicetur.

... Rire de tout ce qui se fait ou se dit est d'un sot ; ne rire de rien est d'un stupide. Rire d'un mot ou d'un acte obscène marque un naturel vicieux. L'éclat de rire, ce rire immodéré qui secoue tout le corps et que les Grecs appelaient pour cela le secoueur, n'est bienséant à aucun âge, encore moins à l'enfance. Il y en a qui en riant semblent hennir, c'est indécent. Nous en dirons autant de ceux qui rient en ouvrant horriblement la bouche, en se plissant les joues et en découvrant toute la mâchoire : c'est le rire d'un chien ou le rire sardonique. Le visage doit exprimer l'hilarité sans subir de déformation ni marquer un naturel corrompu. Ce sont les sots qui disent : je me pâme de rire ! Je tombe de rire ! Je crève de rire ! S'il survient quelque chose de si risible qu'on ne puisse se retenir d'éclater, il faut se couvrir le visage avec son mouchoir ou avec la main. Rire seul et sans cause apparente est attribué par ceux qui vous voient à la sottise ou à la folie. Cela peut arriver pourtant ; la politesse ordonne alors qu'on déclare le sujet de son hilarité ; dans le cas où l'on ne pourrait le faire, il faut imaginer quelque prétexte, de peur que quelqu'un des assistants ne croie qu'on riait de lui. ...


3. Lecture : Lorenzo VALLA à propos de l'oracle rendu, à Delphes, par Apollon à Sextus Tarquin (fils de Tarquin le Superbe) :

Lorenzo VALLA, De libero arbitrio, paragraphe 14 :

… Apollo igitur ille apud Graecos tantopere celebratus, siue suapte natura, siue ceterorum deorum concessu, futura omnia prouisa et cognita habebat: non modo quae ad homines, uerum quae ad Deos quoque pertinerent, reddens de iis oracula consulentibus, uera et indubitata, si credimus : sed hoc tempore uera fuisse concedamus, nihil enim obstat: hunc Sextus Tarquinius consuluit quid sibi foret euenturum. Fingamus eum respondere, et quidem uersu, ut solet, sic: « Exul inopsque cades, irata caesus ab urbe.» Ad haec Sextus: « Quid ais, Apollo? Quid ego sic de te merui, ut fatum mihi tam crudele denuncies? ut ita tristem conditionem mortis assignes? reuoca, obsecro, responsum tuum, laetiora uaticinare, melior in me sis, qui ad te regale detuli munus.» E contra Apollo: « Munera tua, iuuenis, grata sunt mihi sane et accepta, pro quibus oraculum uicissim reddidi, miserum illud quidem et triste, uellem laetius: sed in mea manu non est hoc facere. Ego nosco fata, non statuo; ego denunciare fortunam possum, non mutare, ego sortium index sum, non arbiter: meliora denunciarem, si meliora te manerent; nulla huius rei penes me culpa est: quippe qui ne meis quidem aduersis, quae futura prospicio, obsistere queo. Incusa, si libet, Iouem, incusa Parcas, incusa fortunam, unde euentorum causa descendit. Penes illos et fatorum potestas sita est et uoluntas, penes me nuda praescientia et praedictio. Tu poposcisti oraculum, ego dedi, ueritatem exquisisti, mendacium dicere non potui, ad templum meum e longinqua regione uenisti, sine responso dimittere non debui. Haec duo procul a me absint, mendacium et silentium ». …

… Ainsi Apollon, qui fut si fameux chez les Grecques, soit de par sa propre nature, ou grâce à une concession de tous les autres dieux, prévoyait et connaissait tous {les événements} à venir : les oracles qu’il rendait étaient vrais et indubitables --- si nous voulons bien croire ceux qui le consultaient --- et s’adressaient non seulement aux hommes, mais aussi aux Dieux : admettons donc pour le moment que ce fut vrai, puisque rien ne nous en empêche : Sextus Tarquinius le consulta sur ce qui allait lui arriver. Imaginons le répondre, et qui plus est en vers, comme à son habitude, ainsi : «Exilé et pauvre tu périras, abattu par une ville en colère.» Et Sextus de répondre : «Que dis-tu Apollon ? En quoi ai-je ainsi mérité de toi, que tu m’annonces un destin si cruel ? que tu {m’}assignes une mort si triste ? révoque, je {t’en} conjure, ton oracle, pour prophétiser {quelque chose} de plus favorable, et sois plus aimable envers moi, qui t’ai apporté une magnifique offrande.» Et Apollon de répliquer : «Tes offrandes, jeune homme, me sont vraiment agréables et bienvenues ; pour elles j’ai rendu en retour un oracle, qui est certes malheureux et triste. Je le voudrais favorable, mais ce n’est pas en mon pouvoir. Moi, je reconnais les destins, je ne les détermine pas. Moi, je peux annoncer la fortune, pas la changer. Moi, je suis le témoin des destinés, non le maître : j’aurais annoncé {des événements} plus heureux, si {des événements} plus heureux t’attendaient ; aucune de ces choses n’est de ma faute : puisque je ne peux pas même m’opposer à l’avenir que je prévois m’être hostile. Accuse, si tu veux, Jupiter, accuse les Parques, accuse la fortune, d’où les événements tirent leur origine. C’est entre leurs mains que se trouvent la puissance et le sens des destins, entre les miennes, seules la prescience et la prédiction. Tu as demandé un oracle, je l’ai rendu, tu t’es enquis de la vérité, je ne pouvais pas te mentir, tu es venu jusqu’à mon temple d’une lointaine contrée, je ne devais pas te laisser repartir sans réponse. Ces deux choses me répugnent, le mensonge et le silence.» …


3. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu créer 4 nouveaux environnements hypertextes :

  • Augustin (saint), Sermons, CXXVII : La vie éternelle [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Sermons sur le Cantique des Cantiques, Sermon LX [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Érasme, La civilité puérile, texte complet [Traduction française reprise au site WIKISOURCE]
  • Jacques Sadolet (1477 - 1547), Sur la manière de bien élever les enfants, chapitre VI

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
21 septembre 2012


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002