Notice : 1. Lecture : Pour VALÈRE MAXIME la peinture est un art sordide (peu considéré) :
Valère Maxime, Des faits et des paroles mémorables, VIII, 14 :
... 8.14.6 Illa uero etiam a claris uiris interdum ex humillimis rebus petita est: nam quid sibi uoluit C- Fabius nobilissimus ciuis, qui, cum in aede Salutis, quam C- Iunius Bubulcus dedicauerat, parietes pinxisset, nomen his suum inscripsit? id enim demum ornamenti familiae consulatibus et sacerdotiis et triumphis celeberrimae deerat. ceterum sordido studio deditum ingenium qualemcumque illum laborem suum silentio obliterari noluit, uidelicet Phidiae secutus exemplum, qui clypeo Mineruae effigiem suam inclusit, qua conuulsa tota operis conligatio solueretur.
... 6. La gloire ! on a vu parfois même des hommes illustres chercher à l'obtenir par les moyens les plus communs. Dans quelle intention en effet C. Fabius, qui était de la plus haute noblesse, après avoir peint les murs du temple de la déesse Salus, édifice consacré par C. Junius Bubuleus, y inscrivit-il son nom? Il ne manquait plus que cette distinction à une famille qu'illustraient des consulats, des sacerdoces et des triomphes. Mais, ayant appliqué son talent à un art peu considéré, quel que fût le résultat de son travail, il ne voulut pas en laisser effacer le souvenir. Il suivait sans doute l'exemple de Phidias qui avait si bien enchâssé son portrait dans le bouclier de Minerve qu'on ne pouvait l'en détacher sans détruire toute la contexture de l'ouvrage. (An de R. 451.)
2. Lecture : SOCRATE et le libre examen de la vie :
Platon, Apologie de Socrate, pp. 37-38 :
... καλὸς οὖν ἄν μοι ὁ βίος εἴη ἐξελθόντι τηλικῷδε ἀνθρώπῳ ἄλλην ἐξ ἄλλης πόλεως ἀμειβομένῳ καὶ ἐξελαυνομένῳ ζῆν. εὖ γὰρ οἶδ᾽ ὅτι ὅποι ἂν ἔλθω, λέγοντος ἐμοῦ ἀκροάσονται οἱ νέοι ὥσπερ ἐνθάδε· κἂν μὲν τούτους ἀπελαύνω, οὗτοί με αὐτοὶ ἐξελῶσι πείθοντες τοὺς πρεσβυτέρους· (37e) ἐὰν δὲ μὴ ἀπελαύνω, οἱ τούτων πατέρες δὲ καὶ οἰκεῖοι δι᾽ αὐτοὺς τούτους. ἴσως οὖν ἄν τις εἴποι· “σιγῶν δὲ καὶ ἡσυχίαν ἄγων, ὦ Σώκρατες, οὐχ οἷός τ᾽ ἔσῃ ἡμῖν ἐξελθὼν ζῆν;“ τουτὶ δή ἐστι πάντων χαλεπώτατον πεῖσαί τινας ὑμῶν.
[38] ἐάν τε αὖ λέγω ὅτι τῷ θεῷ ἀπειθεῖν τοῦτ᾽ ἐστὶν καὶ διὰ τοῦτ᾽ ἀδύνατον (38a) ἡσυχίαν ἄγειν, οὐ πείσεσθέ μοι ὡς εἰρωνευομένῳ· ἐάντ᾽ αὖ λέγω ὅτι καὶ τυγχάνει μέγιστον ἀγαθὸν ὂν ἀνθρώπῳ τοῦτο, ἑκάστης ἡμέρας περὶ ἀρετῆς τοὺς λόγους ποιεῖσθαι καὶ τῶν ἄλλων περὶ ὧν ὑμεῖς ἐμοῦ ἀκούετε διαλεγομένου καὶ ἐμαυτὸν καὶ ἄλλους ἐξετάζοντος, ὁ δὲ ἀνεξέταστος βίος οὐ βιωτὸς ἀνθρώπῳ, ταῦτα δ᾽ ἔτι ἧττον πείσεσθέ μοι λέγοντι. ...
La belle vie à mener pour Socrate, si à son âge, chassé d'Athènes, il allait errer de ville en ville comme un vagabond et comme un banni! Je sais bien que partout où j'irai les jeunes gens m'écouteront comme ils m'écoutent ici : si je les rebute, ils me feront chasser par leurs pères, et si je ne les rebute pas, leurs pères et leurs parents me chasseront à cause d'eux. Mais quelqu'un me dira, peut-être : Quoi ! Socrate, quand tu nous auras quittés, ne pourras-tu te tenir en repos, et garder le silence? Je vois bien que c'est là ce qu'il y a de plus difficile à faire entendre à certains d'entre vous ;
[38] car si je vous dis que me taire, ce serait désobéir au Dieu, et que par cette raison il m'est impossible de garder le silence, vous ne me croirez point, et vous regarderez cela comme une ironie; et si, d'un autre côté, je vous dis que le plus grand bien de l'homme, c'est de parler de la vertu tous les jours de sa vie, et de s'entretenir de toutes les autres choses dont vous m'avez entendu discourir, soit en m'examinant moi -même, soit en examinant les autres, car une vie sans examen n'est pas une vie, vous me croirez encore moins. ...
En rapport : l'article Socrate, reviens !, publié dans la revue LE POINT, édition du 24 novembre 2011, sous la forme de propos recueillis par Oriane JEANCOURT-GALIGNANI, à propos du livre de Martha NUSSBAUM, Les émotions démocratiques (CF. "L'utilité sociale des humanités").
EXTRAIT :
"Pourquoi lire Platon dès le lycée permettrait-il d'accentuer le sens critique des futurs citoyens d'une démocratie ?
[Martha NUSSBAUM]
"Je ne suggère pas l'enseignement de la philosophie platonicienne, si vous l'entendez comme une lecture des concepts platoniciens qui seraient ensuite mémorisés par coeur. Je parle d'une activité sur le modèle des dialogues socratiques : l'analyse d'arguments et ce que Socrate appelait le "libre examen de la vie". Je prône une pédagogie qui permettrait aux étudiants de devenir actifs et critiques plutôt que de demeurer des récipients passifs face à l'autorité. Ainsi, on pourrait par exemple les mettre à l'épreuve par une dissertation sur une question difficile ou examiner leur manière de raisonner lors d'un débat en salle de classe. J'en suis arrivée à la conclusion que les dialogues de Platon nous aideraient à enseigner ces qualités essentielles plus que n'importe quel autre livre, parce qu'ils mènent les étudiants au coeur de la vie de l'argument et mettent en scène son processus. C'est l'esprit socratique qu'il faut chercher dans ces dialogues, non la source d'immuables préceptes". ...
3. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :
Christian RUELL est toujours "fidèle au poste" : il a créé 5 nouveaux environnements hypertextes :
- Augustin (saint), Les Confessions, livre IX [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
- Bernard de Clairvaux (saint), Sermons sur le Cantique des Cantiques, Sermon VIII [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
- Corippe, La Johannide, livre VI [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Hildegarde von Bingen, Scivias, livre II, Vision III [Traduction française reprise au siteLIVRES-MYSTIQUES.COM]
- Robert le Moine, Histoire de la première Croisade, livre VIII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.
4. Statistiques de consultation - novembre 2011 :
Ces statistiques peuvent être relevées via le Serveur ACHILLE.
État de la banque de textes latins :
Etat du dictionnaire au 2 décembre 2011: 345.335 formes différentes.
Etat du corpus de textes traités au 2 décembre 2011: 135 auteurs, 1239 oeuvres, 8.645.556 occurrences. |
État de la banque de textes grecs :
Etat du dictionnaire au 2 juillet 2010: 543.825 formes différentes.
Etat du corpus de textes traités au 2 juillet 2010: 98 auteurs, 1.378 oeuvres, 11..010..080 occurrences (10.744.463 en mai 2010) .
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Jean Schumacher
2 décembre 2011
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