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Date :     14-10-2011

Sujets :
Lecture : Ambroise de Milan, Platon et l'anneau de Gygès ; Lecture : Ambroise de Milan : Il ne faut pas interdire la ville aux étrangers ! ; Lecture : Jérôme dresse le portrait d'un [fonctionnaire] importun appelé PIPIZO ; ITINERA ELECTRONICA : 5 nouveaux environnements hypertextes : Ambroise de Milan, Augustin, Jérôme, Orderic Vital, Suétone ;

Notice :

1. Lecture : Ambroise de Milan, Platon et l'anneau de Gygès :

Ambroise de Milan, Traité des devoirs, III, 5 :

Non igitur ego simulabo terrae hiatum, quae magnis quibusdam dissiluerit soluta imbribus, in quem descendisse Gyges, atque ibi fabularum illum equum aeneum offendisse a Platone inducitur, qui in lateribus suis fores haberet: quas ubi aperuit, animaduertit annulum aureum in digito mortui hominis, cuius illic exanimum corpus iaceret, aurique auarum sustulisse annulum. Sed cum se ad pastores recepisset regios de quorum ipse numero foret, casu quodam, quod palam eius annuli ad palmam conuerterat, ipse omnes uidebat, atque a nullo uidebatur: deinde cum in locum suum reuocasset annulum, uidebatur ab omnibus. Cuius solers factus miraculi, per annuli opportunitatem reginae stupro potitus, necem regi intulit, caeterisque interemptis, quos necandos putauerat, ne sibi impedimento forent, Lydiae regnum adeptus est.
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Ergo ut ad propositum redeamus, non fabulosa pro ueris, sed uera pro fabulosis exempla proferam. Quid enim mihi opus est fingere hiatum terrae, equum aeneum, annulumque aureum in digito defuncti repertum; cuius annuli tanta sit uis, ut pro arbitrio suo qui eum sit indutus annulum, appareat, cum uelit: cum autem nolit, e conspectu se praesentium subtrahat, ut praesens non possit uideri? Nempe eo tendit istud, utrum sapiens etiam si isto utatur annulo, quo possit propria flagitia celare, et regnum assequi; nolitne peccare, et grauius ducat sceleris contagium poenarum doloribus: an uero spe impunitatis utatur ad perpetrandum scelus? Quid, inquam, mihi opus est figmento annuli, cum possim docere ex rebus gestis quod uir sapiens cum sibi in peccato non solum latendum, sed etiam regnandum uideret, si peccatum admitteret; contra autem periculum salutis cerneret, si declinaret flagitium; elegerit tamen magis salutis periculum, ut uacaret flagitio, quam flagitium quo sibi regnum pararet?

Je ne reprendrai donc pas, pour ma part, l'histoire de la crevasse de la terre qui se serait entrouverte, rompue sous l'effet de certaines grandes pluies. Platon met en scène Gygès : il descendit dans cette crevasse et y trouva ce cheval de bronze des fables, qui avait des portes dans ses flancs. Quand il les ouvrit, il remarqua un anneau d'or au doigt d'un homme mort dont le corps inanimé gisait là. Par cupidité de l'or, Gygès enleva l'anneau. Mais une fois revenu auprès des bergers du roi — dont lui-même faisait partie — par une sorte de hasard, du fait qu'il avait retourné le chaton de cet anneau vers la paume de la main, lui-même voyait tout le monde, tandis que personne ne le voyait; puis ayant ramené l'anneau à sa place, tout le monde le voyait. Devenu expert en ce prodige, il se rendit, grâce à la propriété de l'anneau, maître de la reine et la déshonora, donna la mort au roi, et après avoir supprimé tous ceux qu'il avait estimé devoir tuer pour qu'ils ne lui fissent point obstacle, il obtint le royaume de Lydie.
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Ainsi donc pour en revenir à notre propos, je ne fournirai pas d'exemple fabuleux au lieu d'exemples vrais, mais des exemples vrais au lieu d'exemples fabuleux. En quoi ai-je besoin en effet d'imaginer une crevasse de la terre, un cheval de bronze et la découverte d'un anneau d'or au doigt d'un mort ; d'un anneau dont la puissance soit si grande qu'à son gré, celui qui le met, apparaisse quand il le veut ; mais, lorsqu'il ne veut pas, qu'il se soustraie à la vue des gens présents, en sorte que présent lui-même, on ne puisse le voir? Car cette histoire vise à savoir ceci : est-ce que le sage, même s'il a l'usage de cet anneau grâce auquel il peut cacher ses propres forfaits et obtenir le royaume, se refuse à pécher et tient la souillure du crime pour plus onéreuse que les douleurs des châtiments, ou bien est-ce qu'il profite de l'espoir de l'impunité pour perpétrer le crime ? En quoi, dis-je, ai-je besoin de la fiction de l'anneau, alors que je puis, à partir de choses qui ont été accomplies, enseigner ceci : L'homme sage, bien qu'il se vît capable, non seulement d'échapper aux regards dans le péché, mais encore de régner, s'il acceptait le péché, et qu'à l'inverse, il aperçût le danger pour son salut, s'il refusait le forfait, cet homme néanmoins a choisi le danger pour son salut, afin d'être exempt de forfait, plutôt que le forfait pour se procurer le royaume.


2. Lecture : Ambroise de Milan : Il ne faut pas interdire la ville aux étrangers ! :

Ambroise de Milan, Traité des devoirs, III, 7 :

. . . Quanto ille rectius, qui cum iam prouecta processisset aetate, et famen toleraret ciuitas, atque (ut in talibus solet) peterent uulgo ut peregrini urbe prohiberentur, praefecturae urbanae curam caeteris maiorem sustinens, conuocauit honoratos et locupletiores uiros, poposcit ut in medium consulerent, dicens quam immane esse peregrinos eiici, quam hominem ab homine exui, qui cibum morienti negaret. Canes ante mensam impastos esse non patimur, et homines excludimus: quam inutile quoque tot populos mundo perire, quos dira conficiebat tabes: quantos urbi suae perire, qui solerent adiumento esse, uel in conferendis subsidiis, uel in celebrandis commerciis: neminem famem alienam iuuare: protrahere ut plurimum diem posse, non inopiam repellere; immo tot cultoribus exstinctis, tot agricolis occidentibus, occasura in perpetuum subsidia frumentaria. Hos igitur excludimus, qui uictum nobis inferre consuerunt: hos nolumus in tempore necessitatis pascere, qui nos omni aetate pauerunt? Quanta sunt quae ab ipsis nobis hoc ipso tempore ministrantur! Non in solo pane uiuit homo. Nostra illic familia, plerique etiam nostri parentes sunt. Reddamus quod accepimus. . . .

. . . Combien plus justement agit cet homme fameux : il était déjà arrivé à un âge avancé, la cité subissait la famine et, comme c'est l'habitude en de telles circonstances, on demandait communément que la Ville fût interdite aux étrangers ; comme il assumait la charge, plus grande que toutes les autres, de la préfecture urbaine, il convoqua les hommes honoraires et plus riches, et leur demanda d'aviser au bien commun ; il disait combien il était monstrueux que les étrangers fussent chassés, combien monstrueux que l'homme fût dépouillé de sa condition d'homme pour refuser la nourriture au mourant ! Nous ne souffrons pas que les chiens restent à jeun devant la table et nous repoussons des hommes ; combien il était inutile aussi que fussent perdues pour le monde tant de populations, que consumait un sinistre dépérissement ; quel grand nombre de gens étaient perdus pour leur propre Ville, qui, d'ordinaire, lui venaient en aide, ou bien en apportant des secours ou bien en pratiquant des échanges; que la famine d'autrui ne servait à personne; qu'on pouvait prolonger le plus de jours possible, mais non pas écarter la disette ; bien plus, après l'extinction de tant de cultivateurs, après la disparition de tant d'agriculteurs, les secours en blé disparaîtraient à jamais. Ainsi donc nous repoussons ceux-là qui ont accoutumé de nous apporter la subsistance; nous ne voulons pas, en un moment de besoin, nourrir ceux-là qui, en tout temps, nous ont nourris. Qu'ils sont nombreux les biens dont eux-mêmes, en ce moment même, nous assurent le service : « L'homme ne vit pas que de pain » ! Il s'agit là de notre propre maison, très nombreux sont aussi nos parents. Rendons ce que nous avons reçu. . . .


3. Lecture : Jérôme dresse le portrait d'un [fonctionnaire/directeur] importun appelé PIPIZO :

Jérôme (saint), Lettre XXII : A la vierge Eustochia, paragraphe 28 :

. . . Cum sole festinus exurgit; salutandi ei ordo disponitur; uiarum compendia requiruntur, et pene usque ad cubicula dormientium, senex importunus ingreditur. Si puluillum uiderit, si mantile elegans, si aliquid domesticae suppellectilis, laudat, miratur, attrectat, et se his indigere conquerens, non tam impetrat, quam extorquet: quia singulae metuunt Veredarium urbis offendere. Huic inimica castitas, inimica ieiunia: prandium nidoribus probat et altili geranopepa, quae uulgo pipizo nominatur. Os barbarum et procax, et in conuicia semper armatum. Quocumque te uerteris, primus in facie est. Quidquid nouum insonuerit, aut auctor, aut exaggerator est famae. Equi per horarum momenta mutantur, tam nitidi, tamque feroces, ut Thracii regis illum putes esse germanum.

. . . Il sort du lit avec le soleil, règle l'ordre de ses visites de la journée, prend le chemin le plus court, et vous êtes encore au lit que ce vieillard importun vous arrive. Aperçoit-il une nappe artistement brodée, un coussin bien conservé ou tout autre meuble élégant, vite il le loue, le retourne en tous sens, en admire le travail, et, faisant entendre qu'il en aurait grand besoin, il l'arrache plutôt qu'il ne l'obtient; car les femmes se gardent bien, en sa qualité de directeur à la mode, de le contrarier en quoi que ce soit. La chasteté et le jeûne lui sont odieux; il juge d'un repas par le fumet des viandes ; on l'appelle Pipizo parce qu'il est gourmand de volailles, et spécialement de petites grues. II a la barbe longue et épaisse; et il y a dans toute sa personne je ne sais quoi de fier et d'impudent ; aussi est-il fort sur la médisance et les injures. Il est partout ; c'est toujours lui qu'on aperçoit en entrant dans une maison. Il sait les nouvelles dont on parle, les raconte et les arrange à sa manière. A tout moment il change de chevaux : à leur beauté et à leur vigueur on le prendrait pour le roi de Thrace.


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu souffler un peu ; néanmoins, il a pu créer 5 nouveaux environnements hypertextes :

  • Ambroise de Milan (saint ; vers 340 - 397), Traité des devoirs, livre III [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Augustin (saint), Les Confessions, livre V [Traduction française reprise au site de l'Abbaye de Saint Benoît de Port-Valais]
  • Jérôme (saint), Lettre XXII : Du soin de conserver la virginité [Traduction française reprise au site de l'Abbaye de Saint Benoît de Port-Valais]
  • Orderic Vital, L'Histoire ecclésiastique, livre III [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Suétone, Des grammairiens illustres, texte complet [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

Les textes brutsde ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
14 octobre 2011


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002