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Date :     30-09-2011

Sujets :
Lecture : AMBROISE de Milan et le jugement de Salomon ; Lecture : AMBROISE de Milan, Joseph et les 7 vaches grasses et les 7 vaches maigres ; Lecture : AMBROISE de Milan : A qui accorder le don d'un bienfait : au riche ? au pauvre ? ; ITINERA ELECTRONICA : 5 nouveaux environnements hypertextes : Ambroise de Milan, Augustin, Jérôme (x 2), Orderic Vital (1075 - 1141/1143) ;

Notice :

1. Lecture : AMBROISE de Milan et le jugement de Salomon :

Ambroise de Milan, Traité des devoirs, II, 8 :

. . . 44 Ipsum illud nobile Salomonis iudicium nonne sapientiae plenum ac iustitiae est? Itaque spectemus illud si ita est. Duae, inquit, mulieres in conspectu regis Salomonis steterunt et dixit una ad eum: Audi me, Domine. Ego et haec mulier in uno habitantes cubiculo, ante diem tertium partu edito, singulos filios suscepimus et eramus una, arbiter nullus domi nec ulla alia nobiscum femina nisi nos solae, et mortuus est filius eius hac nocte ut obdormiuit super eum; et surrexit media nocte et accepit filium meum de sinu meo et collocauit eum in gremio suo et filium suum mortuum posuit in sino meo. Et surrexi mane ut lactarem paruulum, et inueni mortuum; et consideraui illum diluculo et non erat filius meus. Et respondit altera: Non, sed filius meus est hic qui uiuit, filius autem tuus qui mortuus est. 45 Et haec erat contentio cum utraque sibi filium uindicarent superstitem, defunctum autem suum negarent. Tum rex iussit adferri machaeram et infantem diuidi ac singulas partes dari singulis: dimidiam uni et dimidiam alteri. Exclamat mulier quae uero erat adfectu percita: Nequaquam, Domine, infantem diuidas; detur potius illi et uiuat et non interficias eum. At illa respondit altera: Neque meus neque huius sit infans, diuidite eum. Et statuit rex dari infantem ei mulieri quae dixerat: Nolite interficere eum sed date eum illi mulieri quia mota sunt, inquit, uiscera eius in filio suo.

. . . Lui-même, ce fameux jugement de Salomon, n'est-il pas plein de sagesse et de justice ? Examinons donc s'il en est ainsi. Deux femmes, dit l'Écriture, se tinrent en présence du roi Salomon et l'une de lui dire : Écoute-moi Seigneur. Cette femme et moi habitions dans une même chambre ; il y a deux jours, nous avons accouché et avons eu chacune un fils ; nous étions ensemble, il n'y avait aucun témoin chez nous et aucune autre femme avec nous, nous étions seules ; son fils est mort cette nuit, vu qu'elle s'est endormie sur lui ; elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils dans mon giron, l'a placé dans le sien et a placé son fils mort auprès de moi. Je me suis levée ce matin pour allaiter le petit, et je l'ai trouvé mort ; je l'ai examiné au jour naissant : ce n'était pas mon fils. L'autre de répondre : Non, celui qui vit est mon fils, tandis que celui qui est mort est le tien. Telle était la dispute : l'une et l'autre revendiquaient comme fils le survivant, quant au mort, elles refusaient de le reconnaître comme leur. Alors le roi ordonna d'apporter une épée, de partager l'enfant et de donner une partie à chacune : moitié à l'une, moitié à l'autre. La femme qu'avait bouleversée le véritable instinct maternel s'écrie : Ne partage l'enfant, à aucun prix, Seigneur, qu'il soit plutôt donné à cette femme et qu'il vive, ne le tue pas. Cette autre au contraire de répondre : Que l'enfant ne soit ni à elle ni à moi, partagez-le. Le roi décida de donner l'enfant à la femme qui avait dit : Ne le tuez pas, mais donnez-le à cette femme, parce que, dit-il, ses entrailles se sont émues sur son propre fils.


2. Lecture : AMBROISE de Milan, Joseph et les 7 vaches grasses et les 7 vaches maigres :

Ambroise de Milan, Traité des devoirs, II, 16 :

. . . 82 Quam praeclare autem collegit futura! Primum, quam argute regalis interpres somnii ueritatem expressit! Somnium regis primum hoc fuit: Septem iuuencae ascendebant de flumine, uisu decorae, et pingues corpore, et ad oram pascebantur fluminis. Aliae quoque uitulae uisu deformes ac ieiunae corpore, post illas iuuencas ascendebant de flumine et iuxta eas in ipso riparum toro pascebantur; et uisae sunt eae uitulae tenues atque exiles deuorare illas quae praestabant et forma et gratia. Et somnium secundum hoc fuit: Septem spicae pingues, electae et bonae de terra surgebant et post eas septem spicae exiles et uento corruptae ac madidae se subicere moliebantur; et uisum est quod laetas et uberes spicas spicae steriles et tenues deuorauerunt. 83 Hoc somnium ita aperuit sanctus Ioseph eo quod septem iuuencae septem anni forent et septem spicae similiter anni septem forent, ex fetu et fructu interpretatus tempora: fetus enim iuuencae annum exprimit et fructus segetis annum consummat integrum. Quae ideo ascendebant de flumine quod dies, anni ac tempora fluminum praetereunt modo et cursim labuntur. Annos itaque septem priores uberis terrae fertiles ac fecundos declarat futuros, posteriores autem alios septem annos steriles atque infecundos quorum sterilitas adsumptura foret ubertatem superiorum. Qua gratia prospiciendum admonuit ut uberioribus annis congregaretur subsidium frumentarium quod sustentare posset inopiam futurae infecunditatis.

. . . De quelle façon remarquable en outre il [Joseph] comprit les choses à venir ! Tout d'abord avec quelle ingéniosité, interprête du songe du roi, il exprima la vérité ! Le premier songe du roi était celui-ci : Sept vaches remontaient du fleuve, belles à voir, le corps bien nourri, et paissaient au bord du fleuve. D'autres aussi, génisses laides à voir, le corps amaigri, à la suite de ces vaches remontaient du fleuve et paissaient auprès d'elles sur le bord même de la rive ; et il vit ces génisses chétives et étiques dévorer celles qui l'emportaient par leur corpulence et leur beauté. Et le second songe était celui-ci : Sept épis bien nourris, de premier choix et de qualité, sortaient de terre et à leur suite sept épis étiques, versés par le vent et moisis, tentaient de s'adjoindre aux premiers ; et il vit que les épis vides et chétifs dévorèrent les épis florissants et pleins. Ce songe, le saint Joseph l'expliqua ainsi, à partir de l'idée que les sept vaches étaient sept années et les sept épis, de la même manière, sept années, en tirant son interprétation des périodes de la mise bas et de la récolte : en effet la mise bas de la vache représente une année, et la récolte de la moisson achève une année entière. Et ces vaches remontaient du fleuve pour cette raison que les jours, les années et les périodes passent à la manière des fleuves et coulent rapidement. C'est pourquoi il déclare que sept premières années de terre productive viendront, fertiles et fécondes; mais qu'à leur suite, sept autres années viendront, stériles et infécondes, dont la stérilité s'approprierait l'abondance des précédentes. Et en vue de cela, il donna l'avertissement qu'il fallait pourvoir à amasser, au cours des années particulièrement productives, une réserve de blé qui pût subvenir au dénuement de l'infécondité à venir.


3. Lecture : AMBROISE de Milan : A qui accorder le don d'un bienfait : au riche ? au pauvre ? :

Ambroise de Milan, Traité des devoirs, II, 25 :

… 127 Ad ipsum quoque saeculi usum collatio beneficii, facta in pauperes magis quam in locupletes, plus iuuat quia diues dedignatur beneficium et pudet eum debitorem esse gratiae. Quin etiam id quod collatum est sibi, meritis suis adrogat quod uelut debitum acceperit uel ideo datum sit eo quod qui dedit reddendum sibi a diuite uberius aestimauerit. Ita in accipiendo beneficio, eo ipso quod acceperint, diuites dedisse magis quam accepisse existimant; pauper uero etsi non habet unde reddat pecuniam, refert gratiam. In quo certum est quod plus reddat quam acceperit: pecunia enim nummo soluitur, gratia numquam exinanitur. Reddendo uacuatur pecunia, gratia autem et habendo soluitur et soluendo retinetur. Deinde quod diues refugit, pauper fatetur quod sit obligatus debito, sibique subuentum, non honori suo delatum putat: donatos sibi arbitratur filios, uitam redditam, seruatam familiam. Quanto igitur melius apud bonos quam apud ingratos locare beneficium!

C'est également par rapport à l'intérêt temporel lui-même, que le don d'un bienfait, accompli à l'intention des pauvres plutôt qu'à celle des riches, est plus avantageux ; car le riche dédaigne un bienfait et il a honte d'être redevable d'une faveur. Bien plus, ce qui lui a été donné, il l'attribue à ses mérites : il pense qu'il l'a reçu comme un dû, ou bien qu'il lui a été accordé pour cette raison que celui qui l'a accordé, a supputé que le riche devrait lui rendre avec plus d'abondance. Ainsi en recevant un bienfait, par le fait même qu'ils l'ont reçu, les riches considèrent avoir accordé plutôt qu'avoir reçu. Tandis que le pauvre, bien qu'il n'ait pas de quoi rendre de l'argent, apporte en retour sa gratitude. Ce faisant, il est certain qu'il rend plus qu'il n'a reçu : la dette d'argent en effet s'acquitte avec du numéraire, mais la gratitude ne s'épuise jamais. En rendant, la dette d'argent s'éteint, tandis que la reconnaissance, et en gardant s'acquitte, et en acquittant se conserve. Enfin, chose que le riche évite, le pauvre avoue qu'il se sent lié par une dette ; il pense qu'on lui est venu en aide et non pas qu'on lui a rendu hommage. Il juge que ses enfants lui ont été remis, que la vie lui a été rendue, que sa famille a été sauvée. Combien donc vaut-il mieux placer un bienfait chez de bonnes gens que chez des ingrats !


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes : :

Cette semaine-ci, Christian RUELL nous comble une nouvelle fois : 5 nouveaux environnements hypertextes ont vu le jour :

  • Ambroise de Milan (saint ; vers 340 - 397) , Traité des devoirs, livre II [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Augustin (saint) , Les Confessions, livre III [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais]
  • Jérôme (saint) , A Héliodore, pour l'engager à fuire le monde et à retourner au désert (Lettre XIV) [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais]
  • Jérôme (saint) , Traité sur les Séraphins (Lettre XVIII) [Traduction française reprise au site CLERUS.ORG]
  • Orderic Vital (1075 - 1141/1143) , L'Histoire ecclésiastique, Livre I [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
30 septembre 2011


 
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Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002