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Date :     26-03-2010

Sujets :
Fiches de lecture : 11 ajouts; Réflexion : La triple mort (d'un homme couvert de gloire) : PÉTRARQUE, Affrica (Le songe de Scipion); Lecture : Le paludamentum (manteau de général) - C. McCULLOUGH; HODOI ELEKTRONIKAI : 5 nouveaux environnements hypertextes : Flavius Josèphe (x 4), La Septante ;

Notice :

1. Fiches de lecture :

  • Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
  • Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)

  • Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==

Les Nouveautés concernent :

  • ==> GREC :

  • ARISTOTE, Histoire des animaux, livre VIII
  • FLAVIUS Josèphe, Les Antiquités judaïques, livres I, II
  • HÉRODOTE, Histoires, livre VII

  • La manne céleste
  • Pourquoi écrire l'histoire ?
  • Dieu, Adam, Ève et l'expulsion du paradis
  • Les premiers hommes et les deux stèles des connaissances acquises
  • Artabane à Xerxès : Dieu se plaît à abaisser tout ce qui s'élève trop haut
  • Le roi d'Égypte, Joseph et le songe des 7 vaches grasses et des 7 vaches maigres
  • Moïse, les serpents et les ibis
  • Moïse, la Pâque et l'exode d'Égypte
  • Moïse et le passage de la Mer Rouge
  • L'eau de mer est-elle potable ?
  • Quel est le meilleur moment pour prendre le poisson ?


2. Réflexion : La triple mort d'un homme couvert de gloire :

L'humaniste italien PÉTRARQUE (1304-1374) a dépeint, dans son poème Affrica (Le songe de Scipion), la triple mort qui est réservée à tout homme couvert de gloire : il y a, tout d'abord, la mort physique; en 2e lieu, la disparition des stèles ou des monuments de marbre relatant les exploits accomplis; enfin, la 3e mort du fait de la disparition même des livres conservant la mémoire de la gloire acquise.

PÉTRARQUE, Affrica, II, v. 429 - 465 :

... transibunt tempora, corpus
430 Hoc cadet et cedent indigno membra sepulcro;
Mox ruet et bustum, titulusque in marmore sectus
Occidet: hinc mortem patieris, nate, secundam.
Clara quidem libris felicibus insita uiuet
Fama diu, tamen ipsa suas passura tenebras.
435 Ipsa tuas laudes aetas uentura loquetur;
Immemor ipsa eadem, seu tempore fessa, tacebit
Immemoresque dabit post saecula longa nepotes.
Magna geris, maiora geres, immensaque uictor
Conficies tu bella manu et dignissima fama:
440 Res multis laudata quidem laudandaque multis.
Cernere nam uideor genitum post saecula multa
Finibus Etruscis iuuenem qui gesta renarret,
Nate, tua et nobis ueniat uelut Ennius alter.
Carus uterque mihi, studio memorandus uterque:
445 Iste rudes Latio duro modulamine Musas
Intulit; ille autem fugientes carmine sistet;
Et nostros uario cantabit uterque labores
Eloquio, nobisque breuem producere uitam
Contendet; uerum multo mihi carior ille est

[2,450] Qui procul ad nostrum reflectet lumina tempus.
In quod eum studium non uis pretiumue mouebit,
Non metus aut odium, non spes aut gratia nostri;
Magnarum sed sola quidem admiratio rerum,
Solus amor ueri. Sed quid tamen omnia prosunt?
455 Iam sua mors libris aderit; mortalia namque
Esse decet quaecumque labor mortalis inani
Edidit ingenio. Quos si tamen illa nepotum
Progenies seruare uelit, senioque nocenti
Vim facere ac rapido uigilans obsistere saeclo,
460 Non ualeat, tam multa uetant; fatalia terris
Diluuia et populos uiolentior aestus adurens,
Et pestes rerum uariae caelique marisque,
Bellorumque furor toto nihil orbe quietum
Stare sinens. Libris autem morientibus ipse
465 Occumbes etiam; sic mors tibi tertia restat.

Le temps passera, ton corps périra et tes membres iront dans un sépulcre indigne. Bientôt ce sépulcre s'écroulera, ces inscriptions gravées sur le marbre s'effaceront, et tu subiras alors, mon fils, une seconde mort. La gloire éclatante insérée dans de beaux livres vivra longtemps, il est vrai, toutefois elle aura aussi ses ténèbres. L'avenir redira tes louanges, mais ce même avenir, oublieux ou fatigué par le temps, se taira et produira après de longs siècles des neveux qui t'oublieront. Tu fais de grandes choses, tu en feras de plus grandes; ton bras victorieux achèvera des guerres immenses et très dignes de renommée. Cet acte glorifié par plusieurs trouvera de nombreux panégyristes. Il me semble déjà voir un jeune homme né, après plusieurs siècles, dans le pays des Étrusques, qui racontera, mon fils, tes exploits et qui viendra pour nous comme un second Ennius. Tous deux me sont chers, tous deux seront célèbres par leur talent. L'un a introduit dans le Latium les Muses incultes aux durs accents; l'autre arrêtera par ses vers les Muses fugitives. Ils chanteront tous deux nos travaux avec une éloquence différente et s'efforceront de prolonger pour nous la brièveté de la vie. Mais j'aime beaucoup mieux celui qui tournera de loin ses regards vers notre temps. Ce qui lui inspirera cette oeuvre, ce n'est ni la force, ni l'argent, ni la crainte, ni la haine, ni l'ambition, ni le désir de capter notre faveur, c'est l'admiration seule des grandes choses, c'est l'amour seul de la vérité. Eh bien! à quoi tout cela servira-t-il ? Les livres auront aussi leur mort, car tout ce que le labeur d'un mortel a produit par un esprit vain doit être mortel. Si la postérité, afin de les garder, veut braver les injures du temps et résister par sa vigilance à la rapidité des siècles, elle ne le pourra pas. Mille obstacles s'y opposent : les inondations fatales à la terre, les incendies qui détruisent les villes, les divers fléaux, les orages et les tempêtes, la fureur de la guerre qui ne laisse rien subsister en paix dans l'univers entier. Or, quand les livres mourront, toi aussi tu périras ; c'est la troisième mort qui te reste à subir.


3. Lecture : Le paludamentum (manteau de général) :

Livre : Colleen McCULLOUGH, César et Cléopâtre
Titre original : The October Horse (2002)
Traduit de l'anaglais par Martine C. DESOILLE
Paris, Presses de la Cité, 2004, 1347 pp.

Extrait : pages 466-467 :

"... Un seul licteur, vêtu d'une toge blanche et ne portant ni hache ni fasces, mena la Xe et la XIIe [légions] autour des murs de la ville jusqu'au Campus Martius ; les hommes arrivaient par le sud et le Campus se trouvait au nord.

César les rencontra seul, monté sur son cheval de bataille favori, vêtu de son habituelle cuirasse d'acier et du paludamentum des généraux. Il arborait la couronne de feuilles de chêne rappelant qu'il s'était conduit en héros de guerre, s'était battu en première ligne avec une bravoure exceptionnelle. A la seule vue du Général, les hommes sentirent leurs jambes se dérober sous eux.

La longue marche depuis la Campanie leur avait permis de dessoûler, car toutes les tavernes de la Via Latina s'étaient barricadées, refusant d'ouvrir leurs portes à des hommes sans le sou et qui, de surcroît, se recommandaient de Marc Antoine. La nouvelle que César n'était plus Dictateur et que Marc Antoine avait par conséquent perdu son titre leur était parvenue alors qu'ils étaient encore loin de Rome, leur faisant l'effet d'une douche froide. En chemin, leurs doléances avaient fini par s'émousser tandis que leurs souvenirs de campagnes au côté de César refaisaient surface. Aussi bien, lorsqu'ils l'aperçurent monté sur Articulus, sans une once d'appréhension, ils comprirent combien il était et serait à jamais cher à leur coeur. ..."

Sources (choisies) :

  • SUÉTONE, Vie de Jules César, LXIV :

    Alexandriae circa oppugnationem pontis eruptione hostium subita conpulsus in scapham pluribus eodem praecipitantibus, cum desilisset in mare, nando per ducentos passus euasit ad proximam nauem, elata laeua, ne libelli quos tenebat madefierent, paludamentum mordicus trahens, ne spolio poteretur hostis.

    Il [César] attaquait un pont dans Alexandrie; mais une brusque sortie de l'ennemi le força de sauter dans une barque. Comme de nombreux soldats s'y précipitaient aussi, il se jeta à la mer, et nagea l'espace de deux cents pas, jusqu'au vaisseau le plus proche, élevant sa main gauche au-dessus des flots, pour ne pas mouiller des écrits qu'il portait, traînant son manteau de général avec ses dents, pour ne pas laisser cette dépouille aux ennemis.

  • PLINE le JEUNE, Panégyrique de Trajan, LVI :

    ... Quam multa dixi de moderatione, et quanto plura adhuc restant! ut illud, quod secundum consulatum recepisti, quia princeps et pater deferebat. At postquam ad te imperii summam, et quum omnium rerum, tum etiam tui potestatem dii transtulerunt; tertium consulatum recusasti, quum agere tam bonum consulem posses. Magnum est, differre honorem: gloriam, maius. Gestum consulatum mirer, an non receptum? gestum non in hoc urbis otio, et intimo sinu pacis; sed iuxta barbaras gentes: ut illi solebant, quibus erat moris paludamento mutare praetextam, ignotasque terras uictoria sequi.

    ... Que de choses j'ai dites de votre [Trajan] modération, et combien plus il m'en reste à dire ! Ainsi vous reçûtes un second consulat, parce qu'un prince et un père vous le déférait; mais quand les dieux, en laissant dans vos seules mains le pouvoir suprême, vous eurent rendu maître de vous comme du monde, vous en refusâtes un troisième, que vous pouviez si dignement remplir. C'est beaucoup d'ajourner un honneur; c'est plus encore d'ajourner la gloire. Lequel admirerai-je du consulat que vous avez exercé, ou de celui que vous n'avez pas reçu? Vous n'avez pas exercé le premier dans le repos de la ville, au sein d'une paix profonde, mais en face des nations barbares, comme faisaient autrefois ces grands hommes qui changeaient la robe prétexte pour le manteau de général, et marchaient avec la victoire à la découverte de terres inconnues.

  • AMMIEN MARCELLIN, Histoire de Rome, XXVI, 6 :

    ... 15. Stetit itaque subtabidus - excitum putares ab inferis - nusquam reperto paludamento, tunica auro distincta ut regius minister, indutus a calce in pubem in paedagogiani pueri speciem, purpureis opertus tegminibus pedum, hastatusque purpureum itidem pannulum laeua manu gestabat, ut in theatrali scaena simulacrum quoddam insigne per aulaeum uel mimicam cauillationem subito putares emersum.

    (15) Pâle comme un spectre (on l'eût dit échappé de l'Érèbe), Procope, qui n'avait pu se procurer de manteau impérial, se tenait debout, revêtu seulement de la tunique brodée d'or d'un officier du palais, laquelle lui descendait de la ceinture en bas, à la façon de celle d'un enfant au collège. Ses pieds étaient chaussés de pourpre. Il tenait une lance de la main droite, et de la gauche agitait un lambeau de la même étoffe. C'était comme l'apparition soudaine d'une de ces figures peintes sur la toile d'un théâtre, ou de quelque bizarre personnage de comédie.

  • ISIDORE de SÉVILLE, Étymologies, XIX, 24, 4 et 9 :

    Chlamys est qui ex una parte induitur, neque consuitur, sed fibula infrenatur.
    Hinc et Graece nomen accepit.
    Toga dicta quod uelamento sui corpus tegat atque operiat.
    Est autem pallium purum forma rotunda et fusiore, et quasi inundante sinu, et sub dextro ueniens supra humerum sinistrum ponitur, cuius similitudinem in operimentis simulacrorum uel picturarum aspicimus; eas que statuas togatas uocamus.
    Toga autem Romani in pace utebantur, belli autem tempore paludamentis.
    Mensura togae iusta si sex ulnas habeat.
    Toga palmata dicebatur quam merebantur hi qui reportabant de hostibus palmas: ipsa uocabatur et toga picta, eo quod uictorias cum palmis intextas haberet.
    Toga candida eadem que cretata in qua candidati, id est magistratum petentes, ambiebant, addita creta quo candidior insignior que esset.
    Cicero in oratione quam habuit contra conpetitores "In Toga Candida" scripsit.
    Cinctus Gabinus est cum ita inponitur toga ut togae lacinia, quae post secus reicitur, adtrahitur ad pectus, ita ut ex utroque latere ex humeris picturae pendeant, ut sacerdotes gentilium faciebant aut cingebantur praetores.

    ... Trabea erat togae species ex purpura et cocco qua operti Romanorum reges initio procedebant.
    Hanc primum Romulus adinuenisse perhibetur ad discretionem regii habitus.
    Trabea autem dicta quod in maiori gloria hominem transbearet, hoc est ultra et in posterum ampliori dignitate honoris beatum faceret.
    Paludamentum erat insigne pallium inperatorum cocco purpura que et auro distinctum.
    De quo Sallustius: "Togam", inquit, "paludamento mutauit".
    Erat autem pallium bellicum, dictum, aliquibus uidetur, quod eo indutus palam faceret imperator bellum futurum.


4. HODOI ELEKTRONIKAI & environnements hypertextes :

Christian RUELL a pu créer, cette semaine-ci, 5 nouveaux environnements hypertextes :

  • Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, livre I [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, livre II [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, livre III [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, livre IV [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • La Septante, Les Chroniques, livre I [Texte grec et traduction française repris au site THE UNBOUND BIBLE]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.


Jean Schumacher
26 mars 2010


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002