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Date :     25-09-2009

Sujets :
Fiches de lecture : 5 ajouts; Livre : Colleen McCULLOUGH, Antoine et Cléopâtre. Le festin des fauves : L'empereur Auguste veut une armée de métier et une nouvelle structure politique ; Heuristique à propos d'une retraite sans ressources (inopem requiem) ; HODOI ELEKTRONIKAI : 6 nouveaux environnements hypertextes : Euripide, Ps.-Flavius Josèphe, Isocrate, Polybe (x 3) ;

Notice :

1. Fiches de lecture :

  • Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
  • Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)

  • Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==

Les Nouveautés concernent :

  • ==> GREC :

  • EURIPIDE, Hélène et Les Bacchantes
  • POLYBE, Histoire, livre XXXI

  • Caton et la décadence de la République
  • Euripide et le jugement de Pâris
  • Ménélas : Existerait-il deux Hélène ?
  • Les prophéties des devins sont ineptes et pleines de mensonges
  • Il y a deux divinités qui tiennent le premier rang chez les hommes : Déméter et Dionysos


2. Livre : Auguste veut, pour Rome, une armée de métier et une nouvelle structure politique :

Livre : Colleen McCULLOUGH, Antoine et Cléopâtre. Le festin des fauves.
Titre original : Antony and Cleopatra (2007)
Traduit de l'anglais par Mélanie CARPE
Paris, Éditions de l'Archipel, 2009, 365 pp.

Extrait : pp. 222-224 :

" ...Puisque la diplomatie exigeait que l'héritier de César se présente aux légions stationnées en Gaule, Octavien demeura assez longtemps à Narbonne pour rendre visite à chacun des six corps cantonnés dans la région. À ces occasions, il arborait le fameux sourire de son père adoptif devant les soldats, pour la plupart des vétérans des guerres des Gaules réengagés pour échapper à l'ennui de la vie civile.

Le gaspillage devait cesser, songeait Octavien en passant en revue les armées, les doigts réduits en bouillie à force de chaleureuses poignées de main. Certains soldats accumulaient les terres en s'enrôlant douze fois de suite. Une fois réformés, ils prenaient les dix iugera qui leur revenaient et repartaient en campagne l'année suivante, se retrouvant de fil en aiguille en possession de vastes terrains. Il fallait à Rome une armée de métier, des hommes enrôlés pour vingt ans sans réforme, après quoi ils recevraient une pension sous forme d'argent plutôt que d'arpents. L'Italie ne s'étendait pas à l'infini, d'autant que les légionnaires refusaient de coloniser les Gaules, les Hispanies, la Bithynie ou d'autres lointaines provinces. En bons Romains, ils rêvaient de vieillir sur le sol de leurs ancêtres. Son divin père avait envoyé les hommes de la Dixième s'établir dans la région de Narbonne pour les punir de leurs mutineries, et où se trouvaient-ils tous à présent ? Dans les rangs des légions d'Agrippa !

Une armée devait se trouver là où existait le danger, prête à passer au combat en un nundinum. Il ne voulait plus envoyer de préteurs recruter, équiper et entraîner les troupes en toute hâte dans les environs de Capoue puis les embarquer dans un voyage de milliers de milles pour combattre l'ennemi. Capoue resterait le centre d'entraînement, mais dès qu'un soldat donnerait satisfaction à ses instructeurs, il rejoindrait des légions postées à quelque frontière. Caius Marius avait ouvert les portes de l'armée aux miséreux capite censi, une décision qui lui avait valu la haine des boni, pour qui les pauvres n'avaient ni terre ni biens à défendre. Pourtant, les indigents s'étaient révélés plus vaillants encore que les vieux propriétaires, au point de former bientôt l'ensemble des légions de la cité. Si, à une époque, les proletarii n'avaient rien d'autre à donner à Rome que leurs enfants, ils lui offraient maintenant leur courage et leur vie. Divus Julius représentait une espèce rare. Bien que ses soldats lui aient voué un véritable culte bien avant sa déification, il ne s'était jamais soucié de mettre en branle les réformes que l'armée réclamait à grands cris, continuant à envisager ses troupes comme plusieurs légions plutôt qu'une seule et unique armée. Malgré les rumeurs alimentées par les conservateurs, il demeurait au fond très attaché à la Constitution, répugnant à apporter des changements au mos maiorum. Sur ce point, Divus Julius s'était trompé.

Voilà bien longtemps qu'un nouveau mos maiorum était nécessaire. L'expression avait beau désigner la coutume des ancêtres, la mémoire du peuple était courte, et un nouvel ordre des choses ne tarderait pas à devenir relique sacrée. Le temps était venu de mettre en place une nouvelle structure politique, plus adaptée au gouvernement d'un vaste empire. Pouvait-il, lui, César Divi Filius, se laisser mettre le couteau sous la gorge par une poignée d'hommes déterminés à lui arracher son pouvoir politique ? Le dieu Jules César, qui s'était laissé faire, avait dû traverser le Rubicon en rebelle pour sauver sa peau. Mais si le mos maiorum avait été meilleur, jamais Caton d'Utique, les Marcelli et Pompée le Grand n'auraient pu pousser son père adoptif à l'illégalité. Un bon mos maiorum l'aurait protégé, lui qui n'avait jamais rien fait que cet orgueilleux de Pompée n'eût commis une dizaine de fois. Curieusement, Pompée avait toujours les lois pour lui. Quand la Neuvième et la Dixième s'étaient mutinées, César avait eu le coeur brisé de voir son honneur entaché. Il aurait pu s'éviter bien des désagréments s'il avait gardé à l'oeil ses opposants politiques et ses proches apathiques. Il ne fallait aujourd'hui pas s'attendre à le voir commettre la même erreur que Jules César. Il allait modifier la coutume des ancêtres et le gouvernement de Rome pour l'adapter à lui seul et à ses besoins. Il ne serait jamais proscrit, ne déclencherait jamais la guerre civile. Ce qu'il avait à faire, il le ferait en toute légalité. ..."

Témoignage : SUÉTONE, Vie d'Auguste, ch. XLIX :

(1) Ex militaribus copiis legiones et auxilia prouinciatim distribuit, classem Miseni et alteram Rauennae ad tutelam Superi et Inferi maris conlocauit, ceterum numerum partim in urbis partim in sui custodiam adlegit dimissa Calagurritanorum manu, quam usque ad deuictum Antonium, item Germanorum, quam usque ad cladem Varianam inter armigeros circa se habuerat.

(2) Neque tamen umquam plures quam tres cohortes in urbe esse passus est easque sine castris, reliquas in hiberna et aestiua circa finitima oppida dimittere assuerat.

(3) Quidquid autem ubique militum esset, ad certam stipendiorum praemiorumque formulam adstrinxit definitis pro gradu cuiusque et temporibus militiae et commodis missionum, ne aut aetate aut inopia post missionem sollicitari ad res nouas possent.

(4) Vtque perpetuo ac sine difficultate sumptus ad tuendos eos prosequendosque suppeteret, aerarium militare cum uectigalibus nouis constituit.

(5) Et quo celerius ac sub manum adnuntiari cognoscique posset, quid in prouincia quaque gereretur, iuuenes primo modicis interuallis per militaris uias, dehinc uehicula disposuit. Commodius id uisum est, ut qui a loco idem perferunt litteras, interrogari guoque, si quid res exigant, possint.

(1) Il distribua par départements les légions et les troupes auxiliaires. Il établit une flotte à Misène, et une autre à Ravenne, pour protéger les deux mers. Il choisit un certain nombre de troupes pour sa garde et pour celle de la ville, et licencia le corps des Calagurritains qu'il avait conservé jusqu'à la défaite d'Antoine, et celui des Germains qui avait fait partie de sa garde jusqu'au désastre de Varus.

(2) Cependant il ne souffrit jamais qu'il y eût dans Rome plus de trois cohortes; encore n'y campaient-elles pas. Il mettait habituellement les autres en quartiers d'hiver ou d'été près des villes voisines.

(4) Il régla la paie et les récompenses des gens de guerre, d'après les grades et le temps du service. Il détermina les retraites attachées aux congés, afin qu'après les avoir obtenues, le besoin ne devînt pas pour les vieux soldats une occasion de troubles.

(5) Pour qu'il lui fût facile de fournir aux frais d'entretien et de pension du soldat, il créa une caisse militaire avec des revenus nouveaux.

(6) Il disposa sur les routes stratégiques, à de courtes distances, d'abord des jeunes gens, puis des voitures, afin d'avoir des nouvelles plus promptes des provinces, et de pouvoir plus aisément aussi interroger les courriers qui lui étaient dépêchés d'un lieu quelconque, quand les circonstances l'exigeaient.


3. Heuristique à propos de inopem requiem :

Point de départ : TACITE, Annales, I, 35, 10 : Révolte des légions en Germanie :

Vt seditionem attigit, ubi modestia militaris, ubi ueteris disciplinae decus, quonam tribunos, quo centuriones exegissent, rogitans, nudant uniuersi corpora, cicatrices ex uulneribus, uerberum notas exprobrant; mox indiscretis uocibus pretia uacationum, angustias stipendii, duritiam operum ac propriis nominibus incusant uallum, fossas, pabuli materiae lignorum adgestus, et si qua alia ex necessitate aut aduersus otium castrorum quaeruntur. atrocissimus ueteranorum clamor oriebatur, qui tricena aut supra stipendia numerantes, mederetur fessis, neu mortem in isdem laboribus, sed finem tam exercitae militiae neque inopem requiem orabant. fuere etiam qui legatam a diuo Augusto pecuniam reposcerent, faustis in Germanicum ominibus; et si uellet imperium promptos ostentauere. tum uero, quasi scelere contaminaretur, praeceps tribunali desiluit. opposuerunt abeunti arma, minitantes, ni regrederetur; at ille moriturum potius quam fidem exueret clamitans, ferrum a latere diripuit elatumque deferebat in pectus, ni proximi prensam dextram ui attinuissent. extrema et conglobata inter se pars contionis ac, uix credibile dictu, quidam singuli propius incedentes feriret hortabantur; et miles nomine Calusidius strictum obtulit gladium, addito acutiorem esse. saeuum id malique moris etiam furentibus uisum, ac spatium fuit quo Caesar ab amicis in tabernaculum raperetur.

Mais lorsque, arrivé à la sédition, il [Germanicus] leur demanda ce qu'était devenue la subordination militaire, où était l'antique honneur de la discipline, ce qu'ils avaient fait des centurions, des tribuns ; alors se dépouillant tous à la fois de leurs vêtements, ils lui demandent à leur tour s'il voit les cicatrices de leurs blessures, les traces de coups de verges. Bientôt des milliers de voix accusent en même temps le trafic des exemptions, l'insuffisance de la solde, la dureté des travaux, qu'ils énumèrent en détail : retranchements, fossés, transport de fourrage et de bois, enfin tout ce qu'on exige du soldat pour les besoins du service ou pour bannir l'oisiveté des camps. Les vétérans se distinguaient par la violence de leurs cris, nombrant les trente années et plus qu'ils portaient les armes, et implorant sa pitié pour des fatigues sans mesure. "Passeraient-ils donc immédiatement du travail à la mort ? Quand trouveraient-ils la fin d'une si laborieuse milice, et un repos qui ne fût pas la misère ?" Il y en eut aussi qui réclamèrent le legs d'Auguste, en ajoutant des vœux pour la grandeur de Germanicus, et l'offre de leurs bras s'il voulait l'empire. A ce mot, comme si un crime eût souillé son honneur, il s'élance de son tribunal et veut s'éloigner. Les soldats lui présentent la pointe de leurs armes et l'en menacent s'il ne remonte. Il s'écrie alors qu'il mourra plutôt que de trahir sa foi ; et, tirant son épée, il la levait déjà pour la plonger dans son sein, lorsque ceux qui l'entouraient lui saisirent le bras et le retinrent de force. Des séditieux qui se pressaient à l'extrémité de l'assemblée, et dont plusieurs, chose à peine croyable, s'avancèrent exprès hors de la foule, l'exhortaient à frapper ; et un soldat, nommé Calusidius, lui offrit son épée nue, en disant qu'elle était plus tranchante. Ce trait parut cruel et révoltant, même aux plus furieux ; et il y eut un moment de relâche dont les amis de César profitèrent pour l'entraîner dans la tente.

Les soldats - surtout les vétérans - réclament donc une retraite qui ne soit pas sans ressources ("neque inopem requiem").

Nous avons utilisé différents outils de recherche et avons ainsi pu constater que l'inopem requiem de TACITE est l'unique attestation dans la littérature latine recensée soit dans la base de données PHI (Packard Humanities Institute , littérature latine classique et post-classique) soit dans celle du CLCLT-7 (CETEDOC Library of Christian Latin Texts, littérature latine depuis les origines jusqu'à l'époque moderne (en partie)).

Avec le logiciel DIOGENES 3.1 nous avons interrogé la base de données PHI pour connaître les constellations possibles avec et autour d'inopem ; une LISTE comportant 77 réponses a été fournie en réponse. Les attestations les plus fréquentes sont :

  • inopem senectam (x 3);
  • uitam inopem (x 2) ; inopem plebem (x2);
  • autres attestations (sens : "sans ressouces") : fecunditatem inopem ; patrem inopem ; filiam inopem ; iuuentam inopem ; multitudinem inopem ; hostem inopem ...

En interrogeant la base de données CLCLT-7, 413 attestations sont fournies dont les principales - souvent bibliques - sont :

  • non despicias inopem ;
  • ut deiciant inopem et pauperem ;
  • suscitans a terra inopem et de stercore erigens pauperum ;
  • eruens inopem de manu fortiorum eius ;
  • persecutus est hominem inopem et mendicum ;
  • uitam inopem et laboriosam fugientes ;
  • inopem uero diximus plus esse quam pauperem, qui opem non habet uitae nec sua praeualet facultate subsistere ;
  • Qui non occiderit latronem, ipse perdit inopem ...


4. HODOI ELEKTRONKAI & environnements hypertextes :

Les étudiants sont de nouveau là, mais Christian Ruell a réussi, cependant, à créer 6 nouveaux environnements hypertextes :

  • Euripide, Hélène, tragédie complète [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Ps.-Flavius Josèphe, Les Macchabées, livre IV : Le martyre des Macchabées [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Isocrate, Contre Euthymus, discours complet [Textre grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Polybe, Histoire, livre XXIX (fragments) [Textre grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Polybe, Histoire, livre XXX (fragments) [Textre grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Polybe, Histoire, livre XXXI (fragments) [Textre grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.


Jean Schumacher
25 septembre 2009


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002