Projets ITINERA ELECTRONICA - HODOI ELEKTRONIKAI - HELIOS

Actu' ITINERA+ (Actualités - Nouvelles)


  Accueil     Liste des actualités     Recherche     Actualité     Administration  

Date :     18-09-2009

Sujets :
Fiches de lecture : 7 ajouts ; Culture : Éloge de la modération et de la vertu (CICÉRON); Culture : Schibboleth ou Sibboleth ? ; HODOI ELEKTRONIKAI : 7 nouveaux environnements hypertextes : Athénée de Naucratis, Flavius Josèphe, Socrate le Solastique (x 3), Xénophon (x 2);

Notice :

1. Fiches de lecture :

  • Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
  • Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)

  • Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==

Les Nouveautés concernent :

  • ==> GREC :

  • ATHÉNÉE de Naucratis, Les Deipnosophistes, livre XV
  • SOCRATE le Scolastique, Histoire de l'Église, livre I
  • XÉNOPHON, L'Anabase, livres VI et VII

  • A propos de l'origine du vin détrempé
  • 28 octobre 312 : Par ce signe, tu vaincras, victoire de l'empereur Constantin au pont de Milvius
  • Xénophon et la danse des semeurs
  • Xénophon à propos des déplacements d'une armée (de jour et de nuit)
  • Xénophon à propos des plus grandes richesses d'un homme
  • Pourquoi certains cheveux blanchissent-ils davantage ?
  • A propos de Janus et du mont Janicule


2. Culture : Éloge de la modération et de la vertu (CICÉRON) :

Texte : CICÉRON, Les Paradoxes, VI, 3 :

O dii immortales! non intellegunt homines, quam magnum uectigal sit parsimonia. Venio enim iam ad sumptuosos, relinquo istum quaestuosum. Capit ille ex suis praediis sescena sestertia, ego centena ex meis; illi aurata tecta in uillis et sola marmorea facienti et signa, tabulas, supellectilem et uestem infinite concupiscenti non modo ad sumptum ille est fructus, sed etiam ad faenus exiguus. Ex meo tenui uectigali detractis sumptibus cupiditatis aliquid etiam redundabit. Uter igitur est diuitior, cui deest an cui superat? qui eget an qui abundat? cuius possessio quo est maior, eo plus requirit ad se tuendam, an quae suis se uiribus sustinet? (50) Sed quid ego de me loquor, qui morum ac temporum uitio aliquantum etiam ipse fortasse in huius saeculi errore uerser? M- Manilius patrum nostrorum memoria, ne semper Curios et Luscinos loquamur, pauper tandem fuit? habuit enim aediculas in Carinis et fundum in Labicano; nos igitur diuitiores, qui plura habemus? Utinam quidem! sed non aestimatione census, uerum uictu atque cultu terminatur pecuniae modus. (51) Non esse cupidum pecunia est, non esse emacem uectigal est; contentum uero suis rebus esse maximae sunt certissimaeque diuitiae. Etenim si isti callidi rerum aestimatores prata et areas quasdam magno aestimant, quod ei generi possessionum minime quasi noceri potest, quanti est aestimanda uirtus, quae nec eripi nec subripi potest neque naufragio neque incendio amittitur nec tempestatum nec temporum perturbatione mutatur! qua praediti qui sunt, soli sunt diuites; (52) soli enim possident res et fructuosas et sempiternas solique, quod est proprium diuitiarum, contenti sunt rebus suis, satis esse putant, quod est, nihil adpetunt, nulla re egent, nihil sibi deesse sentiunt, nihil requirunt; inprobi autem et auari, quoniam incertas atque in casu positas possessiones habent et plus semper adpetunt, nec eorum quisquam adhuc inuentus est, quoi, quod haberet, esset satis, non modo non copiosi ac diuites, sed etiam inopes ac pauperes existimandi sunt.

O dieux immortels ! Les hommes ne veulent pas comprendre quel beau revenu c'est que la modération des goûts; car j'en viens aux somptueux, et laisse là ceux que dévore la passion du lucre. Vous prenez dans votre avoir six cents sesterces, et moi cent dans le mien; mais vous, qui voulez dans vos maisons de campagne des plafonds brillant d'or et des parquets en marbre, qui entassez sans fin statues, tableaux, meubles et vêtements précieux, vous ne trouvez pas dans cette levée de fonds, je ne dis pas de quoi solder vos dépenses, mais de quoi même en payer l'intérêt; ma petite somme, à moi que ne grèvent point des goûts ruineux, me fournira encore du superflu. Lequel donc est le plus riche de celui à qui l'argent manque, ou de celui qui en a de reste? d'un homme qui est dans le besoin, ou d'un autre qui est dans l'abondance? Laquelle est la plus belle, d'une fortune qui, plus elle grandit, plus elle est insuffisante à se maintenir, ou d'une autre qui s'entretient par ses propres forces? Mais pourquoi parler de moi qui, atteint peut-être de la contagion universelle, ne puis tout à fait secouer les préjugés de mon temps? M. Manilius (pour ne pas toujours parler des Curius et des Fabricius) était, au dire de nos pères, un citoyen pauvre; il avait une petite maison aux Carènes, et quelques arpents près de Labicum. Sommes-nous donc plus riches, nous qui avons davantage? Plût au ciel ! Mais ce n'est pas à l'inscription du cens, c'est au train et à l'aise de la vie qu'il faut mesurer la fortune. Ne pas avoir de passions, c'est de l'argent comptant; ne pas aimer la dépense, est un beau revenu; être content de ce que l'on a, c'est la plus grande et la plus solide richesse. Car si les habiles experts donnent un grand prix aux prés et aux champs, parce que ces sortes de propriétés sont celles qui souffrent le moins d'atteinte; quelle estime ne doit-on pas faire de la vertu, qui jamais ne peut nous être enlevée ni dérobée; que l'on ne perd ni dans un naufrage, ni dans un incendie, et que n'altèrent ni la violence des tempêtes ni les ravages du temps? Ceux qui la possèdent, seuls sont riches; car seuls ils ont des biens à la fois productifs et impérissables; et seuls (ce qui est le propre des richesses) ils sont satisfaits de ce qu'ils ont; ils estiment que ce leur est un avoir suffisant. Ils ne désirent rien, n'ont besoin de rien, ne se sentent manquer de rien, ne recherchent rien. Les méchants au contraire et les avares, n'ayant que des biens incertains et qui donnent prise à la fortune, les veulent toujours accroître; il ne s'en est pas encore trouvé un seul qui pût se contenter de ce qu'il avait; aussi doit-on les regarder non comme des gens riches et dans l'abondance, mais comme des pauvres et des indigents.


3. Culture : Schibboleth ou Sibboleth ?

Point de départ : La Septante (version grecque de la bible hébraïque) - Les Juges, XII, 5 et 6 :

Verset: 5 καὶ προκατελάβετο Γαλααδ τὰς διαβάσεις τοῦ Ιορδάνου τοῦ Εϕραιμ, καὶ εἶπαν αὐτοῖς οἱ διασῳζόμενοι Εϕραιμ Διαβῶμεν, καὶ εἶπαν αὐτοῖς οἱ ἄνδρες Γαλααδ Μὴ Εϕραϑίτης εἶ; καὶ εἶπεν Οὔ.

Verset: 6 καὶ εἶπαν αὐτῷ Εἰπὸν δὴ Στάχυς· καὶ οὐ κατεύϑυνεν τοῦ λαλῆσαι οὕτως. καὶ ἐπελάβοντο αὐτοῦ καὶ ἔϑυσαν αὐτὸν πρὸς τὰς διαβάσεις τοῦ Ιορδάνου, καὶ ἔπεσαν ἐν τῷ καιρῷ ἐκείνῳ ἀπὸ Εϕραιμ τεσσαράκοντα δύο χιλιάδες.

Traduction française :

5 Galaad occupa les gués du Jourdain pour couper la retraite à Ephraïm; et lorsqu’un fuyard d’Ephraïm disait: "Laissez-moi passer", les gens de Galaad lui demandaient: "Es-tu d’Ephraïm?" Que s’il disait: Non,

6 on lui disait: "Prononce donc Chibboleth!" Il prononçait Sibboleth, ne pouvant l’articuler correctement; sur quoi on le saisissait et on le tuait près des gués du Jourdain. Il périt, en cette occurrence, quarante-deux mille hommes d’Ephraïm.

Explication (tiré de Cosmovisions) : "Schibboleth ou Sibboleth. - Nom hébreu qui signifie un épi, spica. Après que Jephté eut battu les Ammonites, ceux de la tribu d'Ephraïm, jaloux de cet avantage remporté par les tribus de delà le Jourdain (dans la Bible, Livre des Juges XII, 6), vinrent en armes dans ce pays et se plaignirent amèrement qu'on ne les eût pas appelés à cette expédition. Jephté leur répondit avec beaucoup de modération. Ce qui n'empêcha pas que les Ephraïmites n'usassent de paroles de mépris envers ceux de Galaad, en leur disant qu'ils n'étaient que des fugitifs d'Ephraïm et de Manassé, ou des espèces de bâtards qui n'appartenaient ni à l'une ni à l'autre de ces deux tribus; en un mot, qu'ils étaient des échappés de Joseph, ce qui était faux puisque Machir, père de Galaad, était propre fils de Manassé (Num. XXVI, 29). On en vint à une bataille où ceux de Galaad eurent l'avantage et tuèrent grand nombre d'enfants d'Ephraïm. Après cela ils se saisirent des gués du Jourdain, et lorsque quelqu'un d'Ephraïm, fuyant du combat, venait sur le bord de l'eau et disait à ceux de Galaad :

Je vous prie de me laisser passer, ils lui disaient : N'étes-vous pas d'Ephraïm? Celui-là répondant que non, ils lui répliquaient : Dites donc : Schibboleth. Mais comme il prononçait sibboleth, ne pouvant bien exprimer la première lettre de ce nom, ils le prenaient et le tuaient sur-le-champ; en sorte qu'il y eut bien quarante-deux mille hommes d'Ephraïm qui furent tués ce jour-là."

Autres utilisations connues de ce type de mot de passe :

  • Les Matines de Bruges en 1302 (tiré de WIKIPEDIA)

    "Les matines de Bruges sont l'assassinat au cours de la nuit dans leur chambre à coucher d'un millier de partisans du roi de France, dont la garnison française logée chez l'habitant et de bourgeois par les membres des milices communales flamandes le 18 mai 1302. Cette dénomination a été donnée par analogie avec les Vêpres siciliennes. L'assassinat est similaire au massacre de la Saint-Barthélemy. Cette révolte mena à une autre bataille célèbre, la bataille des Éperons d'or, qui opposera les milices flamandes aux troupes françaises le 11 juillet de la même année".

    Pour permettre de distinguer les flamands des francophones / français, un mot de passe devait être donné : schild en vriend ("Bouclier et ami") à prononcer correctement (la phrase est difficile à prononcer pour un francophone car le « d » se prononce « t » et « ie » se prononce « i » ).

  • Lors de la Guerre du Liban (La Guerre du Liban est un conflit qui s'est déroulé entre 1975 à 1990 faisant entre 130.000 et 250.000 victimes civiles; cf. WIKIPEDIA), c'est le mot tomate qui a été utilisé pour une même fin (tiré de Cosmovisions) :

    « Comment appelez-vous ça? » En arabe « tomate » se dit « banadoura », le mot, prononcé par une bouche palestinienne devient : « Ban'dora ». Au barrage, une tomate à la main, le milicien oblige celui qui veut passer à jouer au jeu du « Qu'est-ce que c'est? ». La suite dépend de la réponse. Utilisée par les milices chrétiennes, en 1975, pour dépister les Palestiniens du secteur Est, cette méthode a été reprise par les combattants chiites du mouvement Amal lors de « la Guerre des camps » en mai 1985.

Extension (de sens) :

"Le terme de schibboleth est passé dans l'anglais où il est devenu synonyme de mot de passe. Les schibboleths sont ces signes de reconnaissance qui prétendent tout dire de vous, et malgré vous vous classent et peut-être vous condamnent." (cf. COSMOVISIONS)

Livres (en rapport avec Schibboleth) :

  • Jacques DERRIDA,Schibboleth pour Paul Celan . Éditions Galilée, 2003
  • Philippe LANGLET, Schibboleth, le blé du ciel. Étude complète d'un mot de la franc-maçonnerie universelle. Éd. de la Hutte, 2009


3. HODOI ELEKTRONIKAI & environnements hypertextes :

Christian RUELL continue de nous émerveiller : 7 nouveaux environnements hypertextes ont été produits cette semaine-ci :

  • Athénée de Naucratis, Les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VIII [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, livre IX [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Socrate le Scolastique, Histoire de l'Église, livre I [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Socrate le Scolastique, Histoire de l'Église, livre II [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Socrate le Scolastique, Histoire de l'Église, livre VI [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Xénophon, L'Anabase, livre VI [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Xénophon, L'Anabase, livre VII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.


Jean Schumacher
18 septembre 2009


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002