| Notice :   1. Fiches de lecture  :
 
- Adresse  du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
 - Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)
  - Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <== 
  
Les Nouveautés concernent :
 
-  ==> LATIN :
 - FRONTIN, Stratagèmes, IV, 6
  -  ==> GREC :
 - DÉMOSTHÈNE, Éloge du jeune Épicrate
 - EUSÈBE de CÉSARÉE, Préparation évangélique, XII
 - ISOCRATE, Sur la paix et Éloge d'Évagoras
 - ORIGÈNE, Contre Celse, IV et V
   - A propos des abeilles
 - Qu'est-ce qui est plus sage que les sages mêmes ?  
 - Origène et l'opinion des stoïciens à propos de la résurrection
 - Hérodote : Quelles lois sont les meilleures ? 
 - Démosthène à propos de l'étude
 - Xénophon et le soldat irrévérencieux  
 - L'âge d'or d'après Moïse et d'après Platon (Le Politique, pp. 271-272)        
 - Platon (Les Lois, I, 12) : La première éducation se fait avec des jeux - en jouant  
 - Platon (Les Lois, I, p. 644) et la démarcation entre le vice et la vertu ou la loi commune de l'État  
 - A propos des avantages de la paix
 - A propos de la situation du tyran qui a usurpé le pouvoir  
 - Évagoras : Peu importe l'histoire (le sacrifice), pourvu qu'elle me mène à la gloire (souvenir impérissable)    
 
  
  
2. Livre : La louve et l'agneau  :
 
Lucien JERPHAGNON, La louve et l'agneau. Roman.  
Paris, Descléé de Brouwer, 2007, 184 pp.
 
Documents : couverture; 4e de couverture
 
Situation :
 Nous sommes en 258 de notre ère; la persécution de Valérien bat son plein ; Caius Macrinius Decianus - le héros du roman - est légat de l'empereur à Lambèse, ville située au N-E de l'Algérie, dans la région des Aurès.
 
Extrait  : pp. 28-29 :  
Le père s'adresse à son fils, Caius Macrinius Decianus, futur légat de l'empereur Valérien.
 
" ... Vous, les jeunes, vous vous figurez toujours que vous 
êtes les seuls à lire. Eh? bien, Agricola lui aussi avait donné 
un moment dans la pensée. C'est rigolo : là encore, c'est sa 
vieille mère qui l'a remis dans le droit chemin. Avoue que 
c'eût été dommage? Au lieu de nous conquérir la Bretagne, il 
aurait pondu des traités dont plus personne ne se souviendrait 
à présent. Mais les hommes se figurent toujours, 
vois-tu, qu'il y a quelque chose de plus à savoir. Autre chose, 
qui leur fournirait un alibi pour ne rien faire d'utile. 
Mon père s'est tu un long moment. Une de mes soeurs 
pleurnichait; elles avaient dû se battre, et pourtant, elles 
s'adoraient. Mon père s'était mis à marcher sans plus me 
regarder, inspectant les murs et le plafond en berceau 
comme s'il eût cherché une faille, une fissure dans l'édifice 
séculaire. 
 J'ai glissé timidement: 
«Mais, père, il y a aussi Marc Aurèle Antonin, et 
pourtant... 
«Ah? Marc Aurèle? Je l'attendais, celui-là. Je l'ai encore 
connu, moi, dans ma toute prime jeunesse, peu avant qu'il 
n'aille mourir sur le Danube. Les gros ennuis commençaient 
déjà. Un homme bien, je te l'accorde. Sérieux et tout. Mais 
– comment te dire? – trop. À l'époque, beaucoup le disaient 
un peu fêlé. » 
Mon père rit de nouveau, avec une espèce de tendresse 
amère : 
«Il s'ennuyait aux jeux du cirque et, pour ne rien perdre 
de son précieux temps, il dictait son courrier dans la loge 
impériale. Ah! ah! Tu imagines la tête des autres, autour...  
Et tout ce qu'on racontait dans son dos, qu'il était cocu avec
un gladiateur, et tout cela. Oh? des histoires, mais enfin...  
Courageux, ça. oui. Et scrupuleux, tu n'as pas idée. Mais, 
comment te dire? Il était trop occupé de sa personne, de son 
âme, appelle ça comme tu voudras. Il s'était fourré dans la 
tête de devenir philosophe. Il y a sans doute réussi, c'est bien 
possible, mais moi, je vais te dire, fils : il pensait trop pour un 
empereur. Cela devait venir de son éducation : dix 
philosophes autour de lui quand il était jeune? Par tous les 
dieux? Moi, je ne t'en ai fourni qu'un, et aujourd'hui, j'en 
viens à me demander si ce n'était pas déjà trop. 
 Caïus, sérieusement, 
on ne peut pas faire trente-six choses à la fois. Nous 
sommes des chefs de peuples, pas des maîtres d'école. Il faut 
laisser ça à nos Grecs, qui s'y entendront toujours mieux que 
nous pour couper les cheveux en quatre. De toute façon, ils 
n'ont rien de mieux à faire, alors que nous, vois-tu, nous, il 
nous faut être partout à la fois. Partout, tu entends bien, si on 
veut que cela tienne, même quand on a à la tête de l'Empire 
un individu comme l'autre enf... Enfin, tu vois qui je veux 
dire. Rome est éternelle, je veux bien: c'est écrit partout. 
Encore faut-il que chacun y mette du sien. »
Enfin, il s'arrêta devant moi, qui étais resté immobile tout 
ce temps, puis il posa sa main baguée sur mon épaule. J'en 
sens encore le poids. 
« Caïus, ton avenir commence ce soir. Je vais y réfléchir. 
Vois-tu autre chose? » 
Ce fut tout. Un mois plus tard, mon père avait réfléchi. 
Peu après, il me fallait partir pour la Pannonie. Un petit 
commandement dans la cavalerie, du reste assez dangereux, 
sur la frontière danubienne. Des accrochages tous les jours. ..."
 
3.  HODOI ELEKTRONIKAI & environnements hypertextes  :
 
Christian RUELL, l'infatigable, a constitué cette semaine-ci 6 nouveaux environnements hypertextes :
 
- Démosthène, Éloge du jeune Épicrate, discours complet [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
 - Démosthène, Sur les classes des armateurs, discours complet [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
 - Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XII [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
 - Isocrate, Sur la paix, discours complet [Texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
 - Origène, Contre Celse, livre IV [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
 - Origène, Contre Celse, livre V [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.
 
 
Jean Schumacher 
26 septembre 2008       |