Notice : 1. Fiches de lecture :
- Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
- Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)
- Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==
Les Nouveautés concernent :
- ==> LATIN :
- AULU-GELLE, Les Nuits attiques, livre VII
- COLUMELLE, De l'agriculture, livre V
- DICTYS de Crète, Ephémérides de la guerre de Troie, livre III
- VÉGÈCE, De l'art militaire, livre III
- VITRUVE, De l'architecture, livre IV
Nouvelles étincelles glanées :
- A propos de blessures honteuses dont les Grecs font la connaissance avec la mort de Patrocle
- Achille se répand en imprécations contre Hélène qu'il se jure de faire périr après la prise de Troie
- Maximes : Ouvre une porte à l'ennemi qui fuit (Scipion) - Le salut des vaincus est de n'en plus attendre (Virgile)
- La mesure du carré
- A propos du chapiteau corinthien
- A propos de l'orientation des édifices sacrés
- Chrysippe : Le bien ne peut pas exister sans le mal
- La définition du destin par Chrysippe
2. Lecture : POLIS, notion essentielle :
Dans l'actualité de la semaine passée, il a été question de la constitution d'un dossier ΠΟΛΙΣ, adjoint à la leçon HELIOS Antigone, hors la loi de Dominique Augé.
Aujourd'hui, nous pouvons verser une nouvelle pièce à ce dossier :
Lucien JERPHAGNON, Histoire de la Rome antique. Les armes et les mots.
Paris, Tallandier, 1987, pp. 91-93
"L'ÉVEIL À LA PENSÉE : LA PHILOSOPHIA
Les Romains n'avaient pas encore la moindre idée de la
philosophie que Socrate était mort depuis deux siècles et
demi ou presque. Là aussi, d'Athènes sur Rome, quelle
avance ! L'idée de se munir d'un savoir rationnel pour
expliquer, mieux que par le recours aux vieux mythes, le
monde physique et la vie des hommes, avait débuté en Asie
Mineure au VIIe siècle, alors que les Romains en étaient
encore à l'âge des cabanes. Depuis, l'idée avait fait du
chemin, dans tous les sens du mot. Les Grecs du siècle de
Périclès avaient organisé en un ensemble cohérent les
anticipations, géniales mais hasardeuses, des premiers
philosophes, ceux qu'on appelle présocratiques, afin de
fonder sur la raison ce qui pour eux comptait le plus : la vie
sociale et le gouvernement des cités. Seule en effet une
connaissance exacte de la réalité en son fond pouvait, selon
eux, permettre une gestion convenable des réalités quotidiennes.
A partir de là, on devine que tout au long des
siècles, les philosophes divergeront sur ce fond des choses,
dont ils proposeront chacun une vision originale : le propos
philosophique se concrétisera, dès les temps antiques, dans
différents systèmes englobant ce qu'on sait ou ce qu'on
croit savoir. La philosophie a engendré les philosophies.
Il ne saurait évidemment être question ici de les exposer dans
le détail. Disons sommairement que de la réflexion de
Socrate, mort en 399, deux grandes synthèses étaient nées,
promises à un destin universel : la pensée de Platon,
disciple de Socrate, pour qui le monde visible procède
d'une réalité idéale à laquelle l'âme humaine a accès parce
qu'elle est de même nature — et le système d'Aristote,
disciple de Platon, pour qui le monde est en son fond esprit
incarné dans la matière. Il faut ici apporter une précision
importante : aussi longtemps que durera la civilisation
grecque des Cités autonomes, la philosophia sera essentiellement politique.
L'homme, disait Aristote, est un « animal politique » :
il ne se suffit pas à lui-même et il ne peut
se réaliser pleinement que dans une cité elle-même bien
gouvernée, qui l'aidera à intérioriser les requêtes de la société.
Le philosophe, dans ces temps lointains, est donc
— avec plus ou moins de succès — le penseur politique, le
faiseur de constitutions par excellence, le conseiller des
rois. Platon a assisté Denys de Syracuse ; Aristote a été
choisi par Philippe de Macédoine pour être le précepteur
du jeune Alexandre, qui deviendra le Grand.
Or, précisément, avec les conquêtes d'Alexandre, dans
le dernier quart du IVe siècle, un changement radical
bouleverse la civilisation antique. Les Cités, passant sous
contrôle macédonien, perdent leur autonomie. Les
citoyens voient changer tout à la fois les conditions
d'exercice de leur citoyenneté et leur univers mental. Un
autre genre de vie commence pour l'homme antique : plus
jamais il ne sera le maître de ce qui était auparavant sa
Cité, qui groupait les pères de famille autour du foyer
commun.
Sa Cité bien-aimée est prise maintenant dans un
empire immense, centralisé — puis dans un autre quand
sonnera l'heure de Rome. Les grandes décisions se prennent
ailleurs, sans lui. Sur place, on ne gère plus que le
quotidien, comme n'importe quel conseil municipal d'aujourd'hui.
Mais qui se réaliserait en plénitude dans des
histoires de voirie ou d'adduction d'eau ? Qui trouverait ce
fameux équilibre, que souhaitait Aristote, dans des discussions
qui tournent autour de l'implantation, ici ou ailleurs,
de cabinets publics ?
Un vide s'est creusé, dont la nature
humaine a horreur. Ce qu'on investissait dans la vie
politique, qui était tout l'humain, on va le mettre ailleurs,
là où de nouvelles angoisses ont surgi. Il faut conjurer
l'isolement, faire de l'homme éclaté une individualité
capable de s'assumer comme telle. Dans ce monde redessiné
sans eux, les hommes vont chercher à être heureux
autrement. Par-delà les cités mortes, c'est une vaste société
du genre humain qui se constitue, dont chaque âme est
citoyenne. On devient citoyen du vaste monde, mais dans
l'âme de chacun s'organise une enclave intime sur laquelle
l'envie prend de régner en maître, comme naguère les
ancêtres sur la Cité perdue. Chacun va se tailler un empire
sur lequel le soleil de la pensée ne se couchera jamais.
Citoyen de son âme en même temps que de l'univers,
opposant sa petite patrie à la grande, qui est le vaste monde
des hommes, le sage des temps hellénistiques va noyer son
chagrin dans la philosophie. ..."
3. Didactique (en histoire) : Collection Construire l'Histoire :
Publication : Construire l'Histoire
sous la direction de Jean-Louis Jadoulle et de Jean Georges
Tome 1 - Les racines de l'Occident (jusqu'au Xe siècle)
Celtes, Grèce-Rome, Haut Moyen-âge
Paris, Didier Hatier / ÉRASME, 2005
Présentation : Nous ne pouvons pas passer sous silence cette remarquable Collection didactique, prévue en 4 tomes et à la confection de laquelle participent aussi plusieurs enseignants de l'UCL à Louvain-la-Neuve.
Chaque tome comprend :
- un MANUEL destiné à l'élève; il est organisé en plusieurs parties : héritages, documents, répères
- un DOSSIER d'apprentissage qui est censé accompagner l'étudiant tout au long de son apprentissage; ce dossier comprend 6 parties : compétences, pour faire le point, savoir-faire, concepts, temps, espace
- le GUIDE de l'enseignant (publication à part) : des commentaires des dossiers du Manuel et des scénarios didactiques
- un CD-ROM : le dossier d'apprentissage en version numérique, des cartes, des lignes du temps, des tableaux et des documents sonores
Ces différents outils doivent faciliter le développement de compétences chez l'apprenant, permettre à l'enseignant de construire des scénarios pédagogiques, faire entrer les étudiants dans la compréhension du monde qui les entoure.
Pages au format PDF : couvertures (1 et 2), présentation ; podcast RTBF
4. Enseignement : Paul-Augsutin DEPROOST, Didon et Énée :
Nous connaissons le cours d'Explication d'Auteurs latins du Professeur P.-A. DEPROOST de l'UCL à Louvain-la-Neuve.
Le focus de cet enseignement, pendant l'année académique 2006-2007, est porté sur Didon et Énée d'après l'Énéide de VIRGILE, chants I et IV.
P.-A. DEPROOST vient d'enrichir ce cours d'un extrait supplémantaire : Énéide, IV, v. 279-289; extrait qui comporte, comme c'est devenu une habitude, les modules : texte latin, traduction, grammaire et langue, vocabulaire, au fil du texte, note complémentaire.
Depuis son apparition sur la Toile, cet enseignement figure, mois après mois, tout en haut des statistiques de consultation relatives au Projet ITINERA ELECTRONICA. Une preuve indéniable de sa qualité.
5. ITINERA ELECTRONICA : nouveaux environnements hypertextes :
ce fut une semaine latine pour Christian Ruell : 7 nouveaux environnements ont vu le jour :
- Columelle, De l'agriculture, livre V [traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Dictys de Crète, Ephémérides de la guerre de Troie, livre II [texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
- Dictys de Crète, Ephémérides de la guerre de Troie, livre III [texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
- Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, livre IV [traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Justin, Histoire universelle, livre XXVI [traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Végèce, De l'art militaire, livre III [traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
- Vtruve, De l'architecture, livre IV [traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.
Jean Schumacher
16 mars 2007
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